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David Besingrand

35 PUBLICATION 1 COMMENTAIRES
David, 21 ans, à l'accent chantant du sud, libraire en devenir. Mes goûts cinématographiques sont variés, je ne déteste aucun genre. Cinévore, sérivore, ouvert à toutes critiques, mais avis tranché. Au niveau séries, je suis vraiment accro à Grimm, Orange is the new black, How to get away with murder, Friends, HIMYM, et bien d'autre encore. Je lis enfin de plus en plus d'ouvrages à propos du cinéma, de films et de cinéastes. Certains avis à propos de ces livres sont disponibles sur ce site.

Le Cinéma des surréalistes – Alain Joubert (livre)

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Le Cinéma des Surréalistes est un ouvrage publié par Alain Joubert le 18 Mai 2018. Publié aux éditions Nadeau et long de 300 pages environ, ce livre tente de définir ce qui fait qu’un film peut être assimilé au mouvement des surréalistes. Bilan.

Qui est l’auteur ?

Alain Joubert est un auteur français né en 1936. Il rejoint le groupe des surréalistes en 1955, et y reste jusqu’à sa dissolution en 1969. Passionné de cinéma, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, publiés aux éditions Nadeau, comme Le Mouvement des surréalistes ou le fin mot de l’histoire en 2001, Une goutte d’éternité en 2007 ou encore La Clé est sur la porte, pour le Grand Surréalisme en 2016.

De quoi parle le livre ?

Alain Joubert tente dans cet ouvrage de définir ce qu’est, ou n’est pas, un film surréaliste. Il ouvre son étude en écrivant d’ailleurs qu’on ne peut pas parler de cinéma surréaliste, sauf pour quelques films (notamment ceux de Buñuel). Finalement, selon l’auteur, il n’y a pas de cinéma surréaliste, mais il faut plutôt parler de thèmes chers au surréalisme qui sont exploités dans des films. Ainsi, l’ouvrage se décompose en plusieurs chapitres, chacun développant un thème. Révolte, Merveilleux, Inconscient, sont ainsi développés au travers d’exemples cinématographiques précis.

Ca donne quoi?

Je ressors de cette lecture assez mitigé. D’un côté, l’on ne peut pas nier que cet ouvrage est très documenté. Alain Joubert, ayant directement pris part au mouvement surréaliste, sait de quoi il parle. Ainsi, les thèmes qu’il exploite ne sont pas choisis aux hasard, mais on une réelle cohérence avec le mouvement créé par André Breton. En plus d’aborder de nombreux thèmes, l’auteur illustre son propos avec de nombreux films. Cela a comme avantage de donner plus de crédit à la pensée de Joubert. Enfin, il propose à la fin de son ouvrage des « zooms » sur divers films, extraits ou réalisateurs.

Néanmoins, bien que très documenté, l’ouvrage n’a pas que des avantages. D’abord, il faut reconnaître une chose : oui, Joubert illustre son propos avec beaucoup de films. Mais n’est-ce pas trop ? Peut-on vraiment voir dans des films comme Gun Crazy de Joseph H. Lewitt ou Docteur Folamour de Stanley Kubrick une tendance surréaliste ? Un film traitant de révolte, de merveilleux ou d’humour noir est-il nécessairement inscrit dans la veine de ce mouvement ? Je ne pense pas, et cela m’a beaucoup dérangé lors de la lecture : il est en somme difficile d’adhérer complètement au propos de Joubert. De plus, autre point noir, l’auteur multiplie les exemples. Aborder des films pour illustrer son propos est une bonne chose. Mais ici, il utilise beaucoup trop de films, et ne développe pas vraiment ces exemples. Il laisse l’étude en surface pour se concentrer sur d’autres oeuvres : il aurait peut-être mieux valu utiliser moins d’exemples, mais les développer plus précisément, ce qui aurait donné autant, voire plus de crédit à son propos.

En somme, l’on ressort de ce livre avec un avis relativement mitigé. Si l’ouvrage offre un étude riche et documentée à propos des thèmes exploités par le mouvement surréaliste, tant dans les oeuvres cinématographiques qu’artistiques en général, il reste néanmoins trop vague. A utiliser beaucoup d’exemples pour donner plus de crédit à son propos, l’auteur n’aborde finalement qu’en surface l’intérêt que représentent certaines oeuvres, et fait d’un thème précis l’essence même de tout un film afin de rapprocher ce dernier de son propos.

 

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Sans un bruit – John Krasinski

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Left to right: Emily Blunt and Millicent Simmonds in A QUIET PLACE, from Paramount Pictures.

Sans un bruit est un thriller horrifique réalisé par John Krasinski (Manchester by the sea), sorti dans nos salles le 20 Juin 2018. Nous y retrouvons Emily Blunt (La Fille du train), John Krasinski, Millicent Simmonds (Le Musée des merveilles) et Noah Jupe (Wonder). Acclamé par la critique à travers le monde, le film était très attendu en France. Bilan.

De quoi ça parle ?

Une petite famille est contrainte, après un genre d’apocalypse, de vivre reclus, et de ne pas faire un seul bruit pour survivre.

Et ça donne quoi ?

Sans un bruit est une bonne surprise cinématographique. On peut aisément comprendre son succès aux quatre coins du globe. Dans un premier temps, le sujet est une très bonne trouvaille. John Krasinski offre avec son film bien plus qu’une simple histoire de survie. Il offre aussi toute une réflexion sur la parentalité, la famille, le deuil, le sacrifice, la culpabilité, etc. C’est certainement ce qui fait la force du film : sous un sujet somme toute simple, le réalisateur explore toute une multiplicité de thèmes plus profonds, ce qui donne au long-métrage une raison d’exister.

Niveau casting, le film fait fort. Si le couple Krasinski  / Blunt est transcendant, les acteurs Jupe et Simmonds qui jouent leurs enfants sont très doués. Etonnants dans leurs rôles, ce quatuor est très convaincant. Mention spéciale à Emily Blunt qui, en femme enceinte angoissée quant à l’avenir de sa famille, est superbes. Le film nous offre également quelques scènes choc, telles que l’accouchement dans la baignoire. Enfin, Krasinski nous offre une scène d’exposition explosive, qui nous fait directement entrer dans le film, nous skotche sur notre siège.

Néanmoins, je reste assez mitigé sur la fin du film. Je trouve qu’elle fait un peu retomber à plat notre attention, et m’a pour ma part relativement déçu. Je ne vais évidemment pas vous la spoiler, mais je trouve qu’après plus de 300 jours d’apocalypse, logiquement, ce genre de dénouement aurait déjà du être tenté. Autre point négatif pour moi, je pense que le film de Krasinski aurait gagné en angoisse si l’on ne nous avait pas autant montré ces créatures. Le spectateur est aussi effrayé par ce qu’il voit que par ce qu’il ne voit pas, et simplement nous montrer leur silhouette aurait, je pense, bien fait le job. Evidemment, c’est tout à fait personnel, mais j’avais bien plus peur de ces choses avant de (trop) les voir…

En somme, avec Sans un bruit, Krasinski nous offre un long-métrage très efficace. Servi par un casting quatre étoiles, ce thriller horrifique fait très bien le job. Les quelques oints noirs sont effacés par l’intrigue et les thèmes développés. Il n’est pas difficile de comprendre son succès à travers le monde.

L’Homme qui tua Don Quichotte – Terry Gilliam

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L’Homme qui tua Don Quichotte est un film américain réalisé par Terry Gilliam, et sorti dans nos salles le 19 Mai 2018. Nous y retrouvons entre autres Jonathan Pryce (Game of Thrones ; Pirates des Caraïbes) et Adam Driver (Paterson ; Silence). D’une durée de 2h11, le long-métrage a reçu un accueil mitigé de la presse : si Positif y voit un « spectacle cinématographique », Les Cahiers du cinéma le qualifient de « navet ». Mais que vaut réellement ce film?

De quoi ça parle ?

Toby, lors d’une réalisation, retrouve un petit village dans lequel il avait tourné un film sur Don-Quichotte à la fin de ses études. Il se souvient alors des acteurs, un vieux cordonnier et une belle jeune fille. A la suite d’événements farfelus, Il se trouve embarqué dans une aventure hors du commun, avec ce vieux cordonnier persuadé d’être Don-Quichotte depuis le tournage de ce film. Le cavalier et son « Sancho », son fidèle écureuil comme il l’appelle, vont vivre de multiples aventures. Le voyage ne fait que commencer.

Et ça vaut quoi ?

Ce Don-Quichotte a bien failli, comme vous le savez probablement, ne pas voir le jour. Film maudit depuis près de 20 ans, il sort enfin sur grand écran, avec un casting modifié par rapport à l’original souhaité. Difficile donc pour le public d’avoir un film à la hauteur de ses attentes ! Quand on attend comme cela un film près de vingt ans, peu importe le résultat final, il paraîtra bien souvent fade. L’on ressortira certainement de la salle en se disant : « Tout ça pour ça ? ». J’ai donc deux possibilités pour cette critique : voir ce film comme le résultat de 20 ans d’attentes, ou bien l’analyser en tant que film à part entière. Evidemment, je choisis la seconde option, sans tenir compte de mes attentes décuplées, mais en n’y voyant rien de plus qu’un film, omettant son aspect de « film maudit ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Terry Gilliam nous offre un long-métrage pour le moins original. Se promenant entre rêve et réalité, mêlant deux films dans une même intrigue, le réalisateur multiplie les fausses-pistes, et rend son spectateur fou, aussi fou que Don-Quichotte. Sous certains aspects, le film offre des moments extrêmement drôles, comme lorsque Toby, alors qu’il parle avec le gérant d’un bar, dit « Je pense que les sous-titres ne sont pas nécessaires, on se comprend très bien » en balayant la ligne de sous-titres. Les acteurs jouent avec le spectateur. L’absurdité de certaines scènes poussent également le regardeur à rire, notamment lorsque, alors qu’ils sont recueillis, Toby pense avoir affaire à des terroristes. Servi par un bon casting, le long-métrage est plaisant sous bien des aspects. Néanmoins, si certains moments sont hilarants, ils ne parviennent pas à sauver complètement le film.

Le spectateur est plongé dans un univers complètement fou, où réalité et songe se confondent. Certes, cela a ses avantages, mais au bout d’un moment, l’on est lassé, perdu dans l’intrigue. Le réalisateur tente en fait de mélanger pleins de genres : aventure, drame, comédie, etc. Ca fonctionne un temps, puis ça retombe. L’on est finalement pris dans une longue scène, se déroulant au château, qui est plus malaisante qu’autre-chose. Bien ficelée et bien menée (oui, on est pris d’empathie pour le personnage, réellement, comme personnellement je l’ai rarement été), cette longue scène n’en reste pas moins pesante pour le spectateur, trainant en longueur… Pour finalement arriver à un dénouement rocambolesque, décevant, et somme-toute banal. De plus, l’on est très souvent perdu, entre les différentes époques abordées (celle de Don-Quichotte, l’époque actuelle, …). Un jeu est créé par le réalisateur pour nous perdre. Et ça marche très (trop?) bien…

Certes, ce Don-Quichotte n’est peut-être pas celui que l’on attendait après 20 ans d’attente. Il n’est pas à la hauteur de nos trop grandes espérances. Néanmoins, il n’en reste pas moins un bon divertissement, qui fait bien le job, malgré une atmosphère très – voire trop – pesante, qui gêne le spectateur. L’on a alors droit à un dénouement bâclé, ce qui laisse le regardeur déçu, alors que le film n’est pas mauvais en soi. Trop inégal, ce long-métrage original devient lassant. Dommage. L’on ressort du film mitigé…

Air Doll – Hirokazu Kore-Eda

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Air Doll est un film japonais réalisé par Hirokazu Kore-Eda (Tel père, tel fils ; Still Walking). Nous y retrouvons notamment Doona Bae (The Host ; Sense 8), Itsuji Itao (Why don’t you play in hell) ou encore Arata (20th century boys). D’une durée de 1H50, le long-métrage est sorti en France le 16 Juin 2009. Il a reçu le grand prix du festival de Cabourg, et fût plusieurs fois nommé à Cannes. Mais que vaut donc ce film ? 

 

De quoi ça parle ? 

L’histoire se déroule à Tokyo. Nous suivons une poupée gonflable qui, dès le début du film, s’anime et prend vie. La poupée-humaine, alors dotée d’un cœur, part à la découverte de la ville et de ce que veut dire « vivre ». Elle trouvera la réponse dans un vidéo-club. Tiraillée entre sa nouvelle vie de femme et sa nature de poupée gonflable, la jeune fille va peu à peu découvrir les joies et les peines que l’on ressent quand on a un cœur. 

 

Et ça vaut quoi ? 

Je souhaite commencer la critique en saluant l’actrice Doona Bae, qui est juste magistrale dans ce film. La jeune femme joue le rôle de cette poupée qui découvre la vie avec émerveillement, qui vit pour la première fois. Cette jeune femme qui va expérimenter la joie, la tristesse et l’amour, avec sa candeur et son innocence. Doona Bae joue à merveille ce personnage innocent, tour à tour désabusée, émerveillée et amoureuse. L’actrice semble réellement faite pour ce rôle. Passons maintenant au reste du film. Il se démarque totalement du reste de la filmographie de Kore-Eda, car prend des accents plus « fantastiques », ou tout au moins moins réalistes. Je vous rappelle que l’on parle ici d’une poupée gonflable qui prend vie, donc d’un objet qui devient humain, ce qui n’est pas courant dans notre vie quotidienne. Cela semble, dans une certaine mesure, être une transposition de Pinocchio. Impossible de ne pas faire la comparaison : le pantin, ce qui a figure humaine, devient humain. Mais ici, c’est un Pinocchio déjanté, érotique et adulte qui prend vie.

Ce film est également magistral, dans le sens où il contient des scènes qui, tout en nous répugnant, nous font prendre conscience de la réalité de cette poupée. Je pense notamment aux deux ou trois scènes où la jeune femme dois nettoyer son vagin artificiel. Cela rappelle finalement au spectateur – et à cette poupée – que la jeune femme ne peut échapper à sa vraie nature : bien qu’elle soit devenue humaine, elle n’en reste pas moins une poupée-gonflable, objet créé pour assouvir les besoins de celui qui l’achète. Ainsi, les scènes où elle doit faire l’amour avec son acheteur sont étonnantes : elle perd sa nature humaine, et se retransforme en poupée le temps de l’acte. De même, lorsqu’elle se blesse, elle se dégonfle, et perd l’air qui la fait vivre : petit à petit, elle se retransforme en poupée, ce qui est magistralement filmé et merveilleusement bien mis en scène. Elle est une poupée, la seule chose qui a changé est que, désormais, elle a un coeur, ce qui est le sujet important du film.

En effet, sous cette intrigue somme-toute légère, qui aurait pu être le sujet d’une comédie, Kore-Eda dresse un constat grave. Le réalisateur montre et dénonce en outre que notre société cultive la solitude. Lorsque le poupée prend vie et se balade dans la rue, personne n’est capable de lui dire ce qui est bien dans le fait d’être en vie. Et tout au long du film, le réalisateur montre plusieurs femmes, seules, qui tentent de survivre et de surmonter la solitude et le temps qui passe. Il est intéressant de constater que ce figures féminines, bien que peu développées, comblent finalement les impossibilités de la poupée. J’explique. La poupée ne peut manger ni boire, et ne peut vieillir. Et ces femmes qui sont filmées par courts instants, ont chacune un problème : l’excès de boisson, le refuge dans la nourriture, le refus de vieillir. Elles sont finalement ce que la poupée ne peut pas être.

En sommes, ce film de Kore-Eda est magistral. Unique dans la filmographie du réalisateur, il alterne émotion et comédie, avec une histoire atypique cachant un sujet grave. Une dénonciation brutale de notre société actuelle, mais aussi une ôde à la vie. Servi par un casting excellent, et notamment Doona Bae qui excelle dans ce rôle de poupée, le long-métrage vous fera passer un agréable moment. 

L’homme que j’ai tué – Ernst Lubitsch

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L’homme que j’ai tué, également connu sous son titre original Broken Lullaby est un film réalisé par Ernst Lubitsch en 1932. Avec Phillips Holmes et Nancy Carroll dans les rôles titres, ce classique a peu à peu été oublié. Inspiré par la pièce de Maurice Rostand, le long-métrage a néanmoins subi une nouvelle reconnaissance lors de la sortie de Frantz d’Ozon en 2016 dont il est la source d’inspiration. Depuis peu disponible dans une nouvelle version DVD, que vaut réellement le film de Lubitsch?

De quoi ça parle?

Paul, soldat français, revient de la Première Guerre Mondiale totalement changé, hanté par ses souvenirs. La culpabilité d’avoir tué un homme le ronge. Il décide alors de partir en Allemagne, dans le village de cet homme, pour tout avouer à sa famille. Néanmoins, les circonstances et rencontres qui auront lieu vont modifier ses plans.

Et ça vaut quoi?

Posons d’abord les bases : ce film se démarque totalement du reste de la filmographie de Lubitsch. Le sujet abordé est grave, dur, tant à l’époque de sa sortie que maintenant. En effet, le long-métrage sort en 1932, soit à peine 14 ans après la fin de la Première Guerre Mondiale, grand conflit ayant causé de monstrueuses pertes humaines, ayant dévasté les paysages, et surtout ayant détruit l’idéal de paix d’alors. L’histoire en elle-même est bouleversante : la culpabilité que ressent un jeune homme, alors qu’il n’a tué qu’un homme sur tant de morts. Cela permet de se rendre compte de ce qu’est réellement la guerre : on nous l’apprend souvent de façon théorique, en cours ou dans des livres, mais l’on est ici face à un homme, victime de sa culpabilité, coupable d’être une victime. La scène qui pose les bases de l’histoire, lors du dialogue entre Paul et le prêtre, est d’une émotion intense, que j’ai rarement ressenti devant un long-métrage. Les souvenirs du soldat, la mort de son adversaire qui ne comprenait pas ce qu’il faisait là, la détresse du survivant dont le dernier espoir se trouve dans l’absolution de son péché. Le prêtre comparera alors le sort de la mère du soldat mort au sort de Marie de Nazareth, mère du Christ, ce qui va donner un déclic au héros : il doit, pour aller de l’avant, recevoir le pardon de cette femme.

Son intention est claire dès le début : il veut seulement tout avouer à la famille. Mais la meurtrissure de ces gens le poussera à mentir, à se faire passer pour un ami de mort. Si cela vous rappelle quelque-chose, c’est certainement le film Frantz de François Ozon, sorti il y a deux ans, avec Pierre Niney. L’homme que j’ai tué a inspiré le-dit film. Néanmoins, il y a une différence notable entre les deux films : là où Frantz traîne en longueur, durant près de deux heures, développant lentement son histoire, se voulant peut-être plus contemplatif, le film de Lubitsch ne dure qu’une heure quinze, et va droit au but. On s’attache aux personnages, l’intrigue est bien développée, mais surtout on ne s’ennuie pas, on ne regarde pas sa montre. La faiblesse du film d’Ozon est la force de celui de Lubitsch.

Magnifiquement bien interprété, sublimement filmé. Deux autres grandes qualités du long-métrage du réalisateur de To Be or not to be. Autre force du film : l’alternance d’une émouvante sensibilité et de scènes drôles. En effet, dès l’introduction du défilé, le réalisateur filme par le vide formé par la jambe manquante d’un soldat. Grinçant. De plus, toutes les scènes avec les villageois, lorsque Paul et Elsa marchent ensemble, sont hilarantes : dignes d’espions stupides, ces personnages allègent l’intrigue difficile.Dernière scène que je développerai : la mort du soldat. Magnifique autant qu’horrible, émouvante et poignante, cette scène est très clairement la plus forte du film. La lettre magnifique lue au début, rappelée lors de la fin, ainsi que les quelques images glaçantes qui sont parfois intercalées dans la film font de cette scène un point essentiel du long-métrage.

Emouvant, drôle, dur, ce film de Lubitsch peut être qualifié de bien des manières. Se démarquant des autres long-métrages du réalisateur, L’homme que j’ai tué vous fera à coup sûr passer un agréable moment de cinéma. Coup de coeur pour ma part, je ne peux que chaudement vous le recommander. ressorti il y a peu en DVD, vous n’avez plus d’excuse !

Lou et l’île aux sirènes (2017)

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Lou et l’île aux sirènes est un film d’animation japonais réalisé par Masaaki Yuasa, et sorti dans nos salles le 30 Juin 2017. Lauréat de plusieurs prix, dont le Cristal du long métrage au Festival International du Film d’Animation d’Annecy en 2017, qualifié parfois de « pépite » par les critiques, que vaut réellement ce film?

De quoi ça parle?

Kai est un jeune homme vivant avec son père et son grand-père dans un petit village de pêcheurs. Passionné de musique, il publie régulièrement des vidéos sur internet de manière anonyme, et vient de rejoindre le groupe de deux camarades de classe, Yuho et Kunio. Mais très vite, il se rend compte que sa musique est très appréciée par Lou, une sirène : dès que Kai joue, la queue de Lou se transforme en jambes et la fait danser, ce qui se répercute sur le monde qui l’entoure. Néanmoins, les sirènes étant des créatures mauvaises selon les habitants du village, Kai doit tout faire pour garder cette amitié secrète…

Et finalement ?

Je n’en dirai pas plus pour le résumé de l’histoire, afin de ne pas vous faire perdre l’envie de voir ce long-métrage. je comprends d’ailleurs le flot de critiques positives sur ce film, car oui, il est bon, très bon même. Certes, je ne le qualifierai pas de « pépite », mais on ressort de ce film en ‘ayant grandement apprécié. L’histoire, bien qu’un peu simple, est très belle. Une histoire d’amitié, de tolérance, de famille, de choix, d’affirmation, … La liste des thèmes abordés est longue, et c’est certainement la force du film de Masaaki. Ca fait du bien de voir un film traiter d’autant de sujets importants, tout en restant ultra happy ! Néanmoins, cette multiplicité de thèmes peut être perçue comme une faiblesse. En effet, tous ces sujets nous perdent un peu dans l’histoire, et ne sont finalement pas abordés à fond. Certains pourraient même voir dans cela un refus de choisir un vrai thème. Je préfère voir dans ce choix une volonté de faire un feel-good movie, qui nous fait ressortir de la séance avec la pêche !

Autre élément important du film : les couleurs. Il se peut que ce traitement de couleurs vous choque au début. Néanmoins, une fois l’oeil habitué, cette ambiance pop de déplaît pas, bien au contraire ! Les dessins originaux et ces couleurs parfois surprenantes forment un duo de choc qui fait plaisir à voir. D’ailleurs, les dessins, parlons-en. Masaaki part parfois très loin. Des chien-sirènes, un requin original géant, … La liste d’éléments incongrus est longue. Mais ça fait un bien fou de voir un film décalant les codes traditionnels du réalismes du film d’animation. On se dit que le réalisateur part loin, certes, mais ça ne nous déplaît pas, bien au contraire !

Si vous ne l’avez pas encore vu, n’hésitez pas à visionner Lou et l’île aux sirènes. Parfois barré, aux couleurs pop, plein d’idées, ce film vous fera passer un agréable moment. Force et faiblesse du film, les thèmes abordés sont beaux et importants, et vous ressortirez comblés de ce feel-good movie !

The Client List, saison 2 – Bilan

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Avant toute chose, retrouvez le bilan de la première saison de la série en cliquant ici !

The Client List est une séries télévisée américaine, annulée au terme de deux saisons, en 2013. Nous y retrouvons notamment Jennifer Love Hewitt (Ghost Whisperer ; Souviens-toi l’été dernier 1/2), Brian Hallisay (Revenge ; Hostel chapter III ; American Sniper), Loretta Devine (Grey’s Anatomy), Colin Egglesfield (Duo à Trois ; Rizzoli and Isles) et Rebecca Field (October Road). Cette série est une adaptation du téléfilm à succès La Double Vie de Samantha (The Client List), diffusé en 2010. Les deux saisons, ainsi que le film, sont intégralement disponibles sur la plateforme Netflix.

De quoi ça parle ?

Nous reprenons la série où nous l’avions quitté. Pour rappel, Riley, jeune mère de famille abandonnée du jour au lendemain par son mari, travaille dans un spa et propose des massages sexuels à ses clients en échange de gros pourboires. Aidée par son amie Lacey, seule personne au courant de cette double-vie, mais également par sa mère, son beau-frère et sa patronne, Riley fait ce qu’elle peut pour mener de front ses enfants encore marqués par l’abandon de leur père, tout en essayant de garder sa vie professionnelle illégale secrète.

Jusqu’au jour où Kyle, son mari, sonne à sa porte, plus d’un an après sa disparition, dernière image de la saison 1. La jeune femme est alors chamboulée : son mari accusé et emprisonné, ses enfants développant de plus en plus de problèmes, sa relation avec son beau-frère, l’envie de sauver son mariage, son nouveau statut de propriétaire du spa, etc. De multiples événements vont avoir lieu, vont bouleverser sa vie : Riley parviendra-t-elle à garder sa double-vie secrète ?

Et ça donne quoi?

Cette seconde saison est relativement différente de la première. En effet, le personnage de Riley est marqué par une profonde évolution psychologique : la jeune femme est devenue plus forte, plus affirmée. Certes, nous avons encore droit aux nombreuses larmes de la mère de famille, accablée de malheurs, mais elle n’est désormais plus aussi parfaite que dans la première saison. Elle devient ambiguë, commet de nombreuses actions répréhensibles, bref : ce n’est plus l’angélique Riley de la première saison, ce qui donne un aspect plus réaliste, mais ce qui nous permet surtout de nous attacher plus au personnage. De plus, la nouvelle intrigue qui apparaît au cours de la saison, qui interroge la jeune fille quant à dépasser la ligne qui sépare ‘massage coquin’ et ‘prostitution’ est réellement bien amenée, et bien développée jusqu’au bout, jusqu’au traumatisme de l’acceptation, seule contre tous, sans autre choix. 

De plus, cette seconde saison change radicalement le traitement des autres personnages. Les masseuses, exceptée Selena, sont parties (on ne saura jamais le fin mot de leurs histoires respectives, malheureusement), et Riley embauche une masseuse et un masseur. Si ces deux nouveaux personnages ne sont pas ultra-développés, ils le sont quand même beaucoup plus que ne l’étaient Kendra ou Jolene. Quant à Georgia, on en apprend beaucoup plus sur elle. Evan, Linette, Lacey et Riley sont eux aussi beaucoup plus développés, notamment par rapport au retour de Kyle, à ce que cela provoque en eux. Lacey, notamment avec l’histoire de la perte de son bébé, a un réel enjeu dramatique tout au long de la saison, tout comme Linette qui part en cure de désintoxication, ce qui lui permet e se rapprocher de Kyle. Kyle, quant à lui, se devait d’être réellement développé, par rapport aux raisons de son départ, mais aussi aux raisons de son retour, ce qui est trop peu fait : certes, il n’y a pas de raison satisfaisante justifiant l’abandon de sa famille, et celle qu’il donne peut suffire, mais on ne comprend pas pourquoi il revient, pourquoi maintenant, pourquoi comme ça.

Quant à l’intrigue, Dieu merci, elle a évolué. Attention, je ne dénigre pas la saison 1, qui m’a d’ailleurs beaucoup plu. Mais il fallait renouveler l’histoire, notamment au spa, et créer des intrigues secondaires cohérentes, ce qui a été fait. Ainsi, Riley propriétaire du spa n’a que des problèmes : le vol de la liste, qui aboutira à la perte du bébé de Lacey ; le retour de Kyle et le choix entre les deux frères ; le problème de dépendance de sa mère ; les réactions des enfants ; la nouvelle vie de Georgia, etc. Néanmoins, un gros problème se pose, selon moi : la relation plus que bizarre entre Nikki et le rival de Riley : un coup ils sont amants, un coup il la menace de mort, l’épisode d’après ils recouchent ensemble… J’avoue que cette incohérence m’a un peu gâché la saison.

Et l’épisode final, alors?

On va pas y aller par quatre chemins : on reste sur notre fin. La série devait normalement continuer pour une troisième saison, mais des désaccords entre l’actrice-productrice et la réalisation (notamment sur l’évolution de son personnage, et une éventuelle grossesse) font que la série se termine finalement au terme de cette seconde saison. Ainsi, des questions restent sans réponses, des relations n’arrivent pas à leur réconciliation, et la dernière phrase de la série (« Je vais tout vous expliquer ») nous laisse sur notre faim. Riley va-t-elle aller en prison? Son plan va-t-il marcher? Qu’advient-il d’Evan qui faisait l’objet d’une enquête de police? Et les intrigues secondaires, comme Selena et Derek? Beaucoup de questions à jamais sans réponse. Tant pis.

Je l’ai dit et je le répète : The Client List n’est pas la série du siècle, mais elle est agréable à regarder, et pas seulement pour les tenue légères de Jennifer Live Hewitt. Mais il est vrai que, si la seconde saison s’améliore en qualité, l’intrigue jouant en sa faveur (retour de Kyle comme point de départ), on reste sur notre faim. Le manque de fin ne va pas me hanter jusqu’à la fin de mes jours, mais comme pour toute série, il est dommage de ne pas avoir de réel dénouement, de laisser des intrigues en cours, alors que cette saison était prometteuse.

The Client List, saison 1 – Bilan

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The Client List est une séries télévisée américaine, annulée au terme de deux saisons, en 2013. Nous y retrouvons notamment Jennifer Love Hewitt (Ghost Whisperer ; Souvient-toi l’été dernier 1/2), Loretta Devine (Grey’s Anatomy), Colin Egglesfield (Duo à Trois ; Rizzoli and Isles) et Rebecca Field (October Road). Cette série est une adaptation du téléfilm à succès La Double Vie de Samantha (The Client List), diffusé en 2010. Les deux saisons sont intégralement disponibles sur la plateforme Netflix. 

 

De quoi ça parle ? 

Cette série suit la vie de Riley Parks, une jeune femme, mère de deux enfants, mariée à Kyle Parks. Suite à des problèmes financiers, ce dernier part du jour au lendemain, sans explications, laissant la jeune femme effondrée. Pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille, elle se laisse convaincre par l’une de ses anciennes amies de rejoindre un spa en tant que masseuse. Néanmoins, bien vite, elle découvre que certains clients demandent plus, en échange de pourboires plus conséquents. Ne pouvant faire autrement à cause de ses problèmes d’argents, la jeune femme accepte de faire des massages particuliers, en tenues légères, afin de satisfaire tous les désirs de ces hommes. Ainsi commence une double vie pour la jeune femme, entre mère et masseuse, à la limite de la légalité.

 

Et ça donne quoi ? 

Bien que sympathique, on ne va pas se mentir, ce n’est pas la série du siècle. L’intrigue de départ est sympathique, voire prometteuse, mais la série semble remplie d’incohérences, et l’on décèle un manque de traitement des personnages secondaires. Voyons cela plus en détail. 

D’abord, les incohérences. On est d’accord que Riley accepte ce travail bien, voire très bien payé, car elle a des problèmes d’argent. Passons donc le fait que ce salon soit à plus d’une heure de voiture de chez elle, comme elle le répète souvent, et comme Séléna le lui dit au début de la série. Une heure, c’est long, l’essence est chère. Mais bon, passons, peut-être qu’elle peut se permettre cela avec son salaire. Mais d’autres choses me chiffonnent… Par exemple, bien qu’elle ait des problèmes d’argent, elle pourrait se permettre un nouvel emprunt pour acheter un salon de coiffure avec sa mère, et ainsi s’endetter encore plus? Ca, ça ne tient pas. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. 

Mais ce problème est dérisoire en comparaison de l’autre : le développement psychologique des personnages. Pour ce qui est de Riley, aucun soucis, elle est très développée. Malheureusement, elle est trop parfaite. Jamais un mot plus haut que l’autre, droite, intègre, etc. C’est dommage, elle a l’air surhumaine, ce qui rend la série un peu irréaliste. De même, si au début Kyle a l’air gentil (avant son départ), elle a des souvenirs de lui où il n’est que clérique et méchant. On se demande alors ce qu’elle a pu lui trouver. Comme pour Séléna, aux premiers abords gentille, puis finalement diable incarné. Pour ce qui est des autres personnages, le développement est absent, complètement. Ils sont attachants, certes, mais on dirait qu’ils ont chacun une histoire pour varier celle de Riley. Par exemple, Kendra : son problème commence tôt dans la série, puis est absent durant trois épisodes, et reprend un peu, mais n’a finalement aucune solution annoncée au spectateur. Dommage, car la série n’a pas à être centrée sur Riley, et finalement les autres personnages paraissent accessoires… 

Par ailleurs, la série n’a pas que des inconvénients ! Déjà, Jennifer Love Hewitt. Un argument en faveur de la série. J’adore cette actrice, Mme Ghost Whisperer alias Melinda dans cette dernière série. Elle réussi à changer son rôle de jeune femme sage pour une posture non pas plus dramatique, mais du moins plus débridée. Autre argument en faveur de la série : on s’attache bien aux personnages, même s’ils sont peu développés : l’histoire de la série est bien trouvée, Riley est attachante, Lacey est adorable, et Georgia est géniale ! Et enfin, il y a un vrai intérêt dramatique. Le premier épisode introduit bien l’intrigue, présente bien la situation. Et le dernier épisode laisse un vrai suspense. On se fait plusieurs fois avoir par les réalisateurs : alors qu’on croit qu’on nous raconte la vérité, il s’agit d’un rêve, et inversement. 

En somme, The Client List n’est pas la série du siècle, mais présente de réels intérêts dramatiques. Malgré les inconvénients qui sont énoncés plus haut, la série se laisse regarder, on attend même la suite. Pour ma part, il me tarde de commencer la seconde saison et d’avoir enfin le fin mot de l’histoire. 

Evil Dead de Fede Alvarez (2013)

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Evil Dead est un film d’horreur américain, réalisé par Fede Alvarez (Premier long-métrage, avant Don’t Breathe), et sorti dans nos salles françaises le 1er Mai 2013. Nous y retrouvons Jane Levy (Don’t Breathe, la série Suburgatory), Shiloh Fernandez (We are your friends, Le Chaperon rouge), Lou Taylor Pucci (Spring, Ava’s possession), Jessica Lucas (Pompei, la série Gotham), et Elizabeth Blackmore (Lily & Kat, saison 7 de Vampire Diaries). Avant d’attaquer la critique, je tiens tout de suite à remettre quelque chose à sa place : je ne vais pas juger ce long-métrage comme un remake. Car, selon moi, il n’en est pas un. Certes, il garde un univers semblable, mais n’a pas grand chose à voir avec le film de Sam Raimi sorti en 1981. Ce film est totalement inédit, et ne nous donne pas l’impression de revoir le film de 1981 avec les moyens techniques de 2013. Et pour ceux qui ne seraient pas d’accord, je cite Fede Alvarez :

« Nous avons fait de notre mieux pour réaliser un film autonome, même si l’original restera toujours présent car c’est l’œuvre de créateurs vraiment novateurs et le fruit d’une époque particulière. Nous voulions à la fois faire preuve de respect envers cet héritage et créer un nouveau film pour le public d’aujourd’hui. » 

Voilà, ceci étant dit, passons à la critique.

De quoi parle Evil Dead ?

David, Eric, Mia, Olivia et Nathalie se retrouvent le temps d’un week-end dans une cabane, isolée du reste du monde. Au cœur de la forêt, et entourée de ses amis et de son frère, Mia va tenter de se désintoxiquer définitivement. Après avoir jeté sa drogue dans un puits, la soirée commence enfin. Et le manque se fait rapidement ressentir. Après avoir trouvé des traces d’un rituel étrange dans la cave, Eric ouvre un mystérieux livre, et en lit un passage malgré les avertissements. Malheureusement pour Mia, les quatre autres ont fait un pacte : ils ne la laisseront pas partir, et comptent bien aller au bout. Ce qui a pour conséquence… une tentative d’évasion de la part de Mia. Néanmoins, elle a un accident, et se perd dans la forêt. Ainsi, le mal entre en elle, et la situation dérape. Commence alors une nuit où rien ne se passera comme prévu.

Ah, Evil Dead, le film d’horreur mal-aimé de 2013. Mal-aimé, oui. Et très certainement parce qu’il s’attaque à un grand classique. Même nom, même mal. Ce sont les deux seuls points communs, et c’est certainement ce qui lui est reproché. En effet, vous ne retrouverez pas l’humour présent dans le film de 1981. Ici, le long-métrage se veut sérieux, et gore, mais pas drôle. Tout est fait pour être le plus réaliste possible. Commençons par le début : la scène s’exposition. Inquiétante, filmée de manière dynamique, elle est superbe. Seule scène dans laquelle nous ne retrouvons pas nos cinq personnages principaux, elle n’en reste pas moins attachée à l’intrigue. Un retournement de situation scande cette scène en deux, passant de l’angoisse terrible à l’horreur pure. Bien réalisée, avec des dialogues efficaces, et surtout avec une musique inquiétante qui colle bien à la scène, cette introduction nous met directement dans cette ambiance oppressante qui reste tout au long du film.

Le film ne s’attache qu’à cinq personnes. Cinq acteurs seulement, ce qui est risqué. En effet, si l’un d’eux fait tâche, cela aura une grande influence sur notre appréciation du film. Il faut qu’ils soient tous cinq au même niveau, qu’ils fassent preuve du même réalisme, étant donné l’importance de leur rôle. Et le pari est réussi. Jane Levy, qui interprête Mia, est magistrale. Réaliste lors de la première partie du film, on voit qu’elle apprécie son rôle dans la seconde partie, rôle déjanté et terrible. Son personnage est très bien développé, ainsi que celui de son frère David, joué par Shiloh Fernandez. Leur histoire familiale est expliquée dès le débus, et on sent entre eux un lien fort, avec le grand frère protecteur qui refuse de laisser sa sœur ainsi. Malheureusement, petit point noir, les trois autres personnages ne sont pas assez développés à mon goût. Ancien groupe d’amis, on ne comprend pas trop ce qui peut unir Olivia et Eric au reste du groupe. Nathalie, quant à elle étrangère au groupe, semble ne rien avoir à faire là, si ce n’est suivre son cher et tendre pour aider sa sœur qu’elle ne connait absolument pas. Il est dommage de ne pas développer ces trois personnages, car il n’y a pas à proprement parler de ‘rôle principal’ et de ‘rôle secondaire’ : les cinq personnages sont importants, et méritent donc d’être développés.

Visuellement, Evil Dead réussi le pari. Gore et malsain, avec un superbe jeu de couleur, notamment sur le rouge dans la dernière partie du film, mais aussi sur des contrastes, et sur l’impostance sombre de la nuit, le long-métrage est horriblement réaliste. Mia, dont la transformation est faite par des prothèse, change du tout au tout. Mais l’un des effets visuels m’ayant le plus frappé est très certainement Olivia. Sans vouloir vous spoiler le film, l’épisode de la salle de bain est réellement terrifiant. Côté scénario, nous sommes face à un film d’horreur assez classique par moments. Certaines fois, Fede Alvarez tombe dans la facilité (par exemple lors de la scène d’exposition, lorsque la jeune fille se cache derrière un arbre alors qu’elle est poursuivie), mais il sait également faire preuve d’originalité. Quelques éléments sont gardés afin de rappeler le premier film de 1981, par exemple lorsque David va dans la cabane, et se retrouve face à la tronçonneuse, ou encore la petite scène où apparaît une voiture semblable à celle du film original. Ce film est très sanglant, mais ne tombe néanmoins pas de le too much.

En somme, Evil Dead est un bon film d’horreur, qui arrive à moderniser une histoire tout en s’éloignant d’un classique. Loin d’être un simple remake, ce film se veut profondément novateur. A ne pas mettre devant tout le monde, ce long-métrage gore et sanglant, se voulant très sérieux, vous angoissera durant 1h30, et ce dès le début, grâce à une ambiance oppressante qui perdure tout au long du film.

Orange is the new Black : Bilan de la saison 5

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Les bases : Pour ceux qui ne connaîtraient pas la série, Orange is the new black (ou OITNB, pour faire plus court) retranscrit le quotidien de détenues d’une prison pour femme aux Etats-Unis. Si la première saison s’attache au personnage de Piper Chapman, jeune femme qui s’est dénoncée, et qui doit donc purger sa peine à la prison de Litchfield (inspiré d’une histoire réelle, retranscrite dans un livre portant le même nom que la série), le scénario va rapidement évoluer. Très vite, on ne peut plus vraiment repérer de personnage principal. Si Piper Chapman continue à apparaître dans les épisodes, la série évolue et s’attache désormais à Alex, Red, Suzanne, Poussey ou encore Boo.

Les enjeux de la saison : La saison 4, avec son final émouvant, avait marqué les esprits. La mort de Poussey, personnage attachant, apparaissait comme étant dramatique. Cette fin de saison ne présageait rien de bon. En effet, nous quittions les détenues alors qu’une arme était entrée dans la prison à cause d’un gardien. Celui-ci l’avait malencontreusement perdue, et elle avait attérie entre les mains de Dayanara Diaz (la jeune femme qui a accouché peu de temps avant). Ainsi se cloturait la dernière saison. Ainsi, la certitude que nous pouvions avoir était vérifiée : il allait y avoir une émeute dans la prison. Et un chose était sure : les émeutes ne finissent généralement pas bien.

Et alors, ça donne quoi finalement ? Ah ! Orange is the new black. Certainement l’une des séries originales Netflix les plus populaires. Et il est facile de comprendre pourquoi : à travers une multitude de personnages tous plus attachants les un(e)s que les autres, avec leurs qualités mais aussi leurs défauts, la série à trouvé le moyen d’attirer le public ! Un sujet peu taité (toute une série reposant en intégralité sur le quotidien d’une prison pour femmes, c’est pas commun), qui attire également. Et surtout, des épisodes plus longs cloturants chaque saison, avec un petit suspense. Cette saison 5 était donc très attendue par les fans et par la presse. La série s’engage encore plus qu’avant dans ce retour. OITNB est en effet connue pour traiter de sujets épineux et s’engager : l’homosexualité, la cause transgenre (notamment avec la géniale Laverne Cox dans le rôle de Sophia Burset), le viol, le racisme (tant ordinaire que spécifique à la prison), … Cette fois, la série s’engage plus politiquement. Les détenues de Litchfield bloquent l’établissement, ont des hotages et… elles comptent bien se faire entendre afin d’améliorer les conditions de détention.

Sans cette série, jamais le quotidien des femmes détenues n’urait pu être connu du grand public avec autant de détails. Quand on regarde de plus près, ce quotidien est rempli d’abérations : nourriture inmangeable et limite avariée, impossibilité d’accéder à des produits de première nécessité. L’état viole presque les droits humains fondamentaux. Et cette saison 5 l’exprime d’une manière forte. Bouleversées par la perte de leur amie Poussey au cours d’une manifestation pacifique lors de la saison 4, un groupe de femmes menées par Tasha Jefferson (jouée par Danielle Brooks) tente de négocier avec MCC et le gouverneur. Elles exigent du changement, afin de respecter les droits humains fondamentaux auxquels toute personne a droit, sauf visiblement à Litchfield : repas équilibrés, possibilité d’avoir des produits hygiéniques (jusqu’ici, certaines devaient se contenter de tampons faits en papier toilette), et surtout, elles exigent la justice pour leur amie décédée. Pendant ce temps, certaines tentent de surveiller des hotages (le personnel de la prison), d’autres essayent de se tenir à l’écart. A l’intérieur, c’est l’anarchie la plus complète, et à l’extérieur c’est la folie à l’état pur : comment libérer cette prison ? MCC et le gouverneur doivent-ils céder ? La tension est palpable.

Contrairement aux autres saison qui se déroulent sur plusieurs mois, celle-ci se concentre sur trois jours. Trois jours à l’issue incertaine mais inévitable. Trois jours d’anarchie totale pour se faire entendre. Certaines filles se sont procuré un téléphone et postent des vidéos pour se faire entendre. Comme toujours, les actrices jouent extrêmement bien. Magnifiquement, même. Certaines arrivent encore à nous émouvoir et à nous surprendre, en particulier Uzo Aduba qui interprète Suzanne ( »la folle-dingue ») et qui pousse son rôle dans ses retranchements, en nous montrant l’étendue de ses talents d’actrice. Laverne Cox (dans le rôle de Sophia Bursett), Danielle Brooks (en Tasha Jefferson), Kate Mulgrew (la fameuse Red), ou encore Brad William Henke (en terrifiant Desi Piscatella) nous offrent des performances de haut-vol et inoubliables.

Scénaristes et réalisateurs changent d’un épisode à l’autre. Cela peut parfois être mauvais signe : la patte d’un réalisateur est parfois trop marquée, jusqu’à devenir l’essence meme d’une série. Ainsi, parfois, lorsque les réalisateurs tournent, la qualité ne suit pas. Mais ce n’est pas le cas ici. Andrew McCarthy, Constantine Markis, Phil Abraham, Nick Sandow, Uta Briesewitz, Michael Trim, Erin Feeley, Laura Prepon, Lauren Morelli et Tara Herrmann signent ainsi chacun au moins un épisode à la réalisation. Avec de multiples rebondissements, et toujours ces flashback qui nous expliquent les anciennes vies de quelques détenues (Suzanne Warren  »la folle-dingue », Red, Tasha Jefferson, …) et les raisons de leur détention, la série garde ces éléments qui plaisent depuis la première saison. Alors que l’intensité monte d’épisode en épisode, ces flashback nous permettent d’en apprendre plus sur les décisions et comportements que certaines détenues et certains gardiens ont (personnellement, l’histoire de Piscatella m’a skotchée!). La saison se termine par trois épisode sans flashbacks, dans lesquels les négociations prennent une toute autre importance, et les décisions deviennent de plus en plus lourdes de conséquences : Gloria, Suzanne, Cindy, Maria, mais aussi Joe et Piscatella, tous commettent des actes qui sont difficiles à faire.

En conclusion, avec cette saison 5, Orange is the new black gagne en intensité et en engagements, politiques mais également humains. Les actrices et les acteurs livrent de grandes performances, les réalisateurs arrivent à bien gérer chaque épisode. Cette saison marquera un tournant majeur dans cette série : plus rien ne sera pareil par la suite. Foncez les yeux fermés pour regarder cette merveille, encore un fois signée Netflix.

PS : Ne faisant pas partie à proprement parler de la série, je comptais commenter un peu le trailer de la saison, dans lequel apparaît Nabilla Benattia, starlette de télé-réalité en France. [Si vous ne vivez pas dans une grotte sans eau et électricité, alors vous savez qui elle est : candidate lde l’Amour est aveugle sur TF1, puis des Anges de la téléréalité sur NRJ12, elle s’est faite repérée avec sa phrase hautement intellectuelle « Allo, non mais allo quoi. T’es une fille t’as pas de shampoing. etc ». Ensuite, elle a été accusée d’avoir planté son petit ami Thomas Vergara, candidat de télé-réalité aussi, a fait de la prison, puis a écrit un livre dans lequel elle raconte son histoire. Maintenant que vous savez tout sur elle, on continue.] La petite Nabilla a donc tourné dans un trailer qui annonce cette nouvelle saison. On la voit dans la caféteria de la prison, en compagnie de Suzanne, Tasha (ou Taystee), et Cindy. Avec beaucoup d’autodérision, elle se laisse traiter de « Kim Kardashian du pauvre », continue en étant l’objet d’une rumeur disant quelle a « tué son petit-ami à mains nues », et enfin elle joue encore avec sa phrase  »Allo » ainsi que la référence au shampoing. La scène se termine avec une crise de la jeune femme, dans laquelle elle s’énerve, et dit être « un auteur » maintenant. Drôle, ce trailer n’a aucun autre but que celui de faire rire. Que les anti-Nabilla se rassurent, elle n’apparaît pas dans la série, seulement dans cette petite scène comique. Mais il faut avouer que la jeune femme fait bien le job, même si on ne l’aime pas. Personnellement, je ne l’apprécie pas plus que ça, mais ne la déteste pas non plus. Finalement, cette scène est plutôt drôle, remplie d’autodérision, et donne envie de retrouver nos amies détenues dans cette cinquième saison.