Sélection officielle

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Grosse attente des festivaliers, des cinéphiles et de toute personne appréciant de temps en temps le cinéma, Once Upon in Hollywood, le nouveau film de Quentin Tarantino, a finalement été présenté à Cannes. Un casting incroyable (on rappelle : Brad Pitt, Leonardo DiCaprio, Margot Robbie, Al Pacino…) et un réalisateur incontournable de l’époque contemporaine, rien d’étonnant à ce que les places aient été rares et qu’il y ait eu quelques déçus. Qu’en est-il, si l’on se base sur les réactions post-projection ? Comme tout film de Tarantino, il y a des convaincus, profondément, et sans doute sont-ils plus nombreux. Certaines voix s’élèvent toutefois, tentant de fournir une vision un peu plus balancée du métrage. Aussi, il a été demandé aux spectateurs de garder le secret sur la fin, pour éviter tout « divulgâchage ». Le film sort officiellement le 14 août, et nul doute qu’il ameutera les foules.

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Les Siffleurs, (la Gomera, en version originale), film roumain réalisé par Corneliu Porumboiu, moins attendu, ou tout du moins, moins plébiscité, était lui aussi présenté en sélection officielle. Histoire de police, de mafia, de langage secret et d’amour, sous fond de comédie, nul doute que l’on a ici affaire à une réalisation originale et intrigante. Les réactions sont en demi-teintes, certains appréciant ce parti pris étonnant, d’autres lui reprochant un manque de cohérence, ou faisant montre d’un poli désintérêt.

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Parasite, avec le dernier Tarantino, était sans doute la plus grosse attente de cette édition du festival. Réalisé par le très apprécié Bong Joon-ho (Memories of Murder, Okja, Mother, Snowpiercer…), le film, entre drame et thriller, évoque l’histoire d’une famille dont tous les membres sont au chômage, confrontés à une riche famille voisine. Un jour, le fils parvient à se faire « engager » pour donner des cours d’anglais chez l’autre famille. C’est donc la société contemporaine et ses dérives qui est ici touchée et l’on constate forcément qu’il s’agit là d’un thème récurrent dans la filmographie de l’auteur. Au niveau des réactions, c’est presque à l’unanimité que le film a été salué. Et avec Portrait de la Jeune fille en feu, Once Upon in Hollywood et Une vie cachée, il semble de plus en plus compliqué de deviner quelle pourrait être la Palme cette année.

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Xavier Dolan (Momy, Tom à la Ferme, les Amours Imaginaires, Lawrence Anyway…) est lui aussi de retour sur la Croisette avec un nouveau film : Matthias et Maxime. Film particulièrement émouvant portant sur l’amour et ses choix qui entraînent, bien souvent, des difficultés, il a vraisemblablement conquis le public cannois d’une belle manière. Traitant, comme à l’accoutumée dans la filmographie du réalisateur, de la quête de soi et de la recherche d’une identité et de l’acceptation, de soi-même par les autres et inversement, il est probable que le réalisateur convainque une fois encore le jury.

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Roubaix, une lumière, histoire policière réalisée par le Français Arnaud Desplechin a, quant à lui, reçu un accueil un peu plus mitigé, sans pour autant faire d’esclandre contrairement au film dont nous vous parlons juste après …

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Mektoub my Love – Intermezzo,suite de Mektoub my Love – Canto Unoa également été présenté. Abdellatif Kechiche est un réalisateur qui ne fait pas vraiment l’unanimité, lauréat de la Palme d’or pour La Vie d’Adèle, film qui avait déjà soulevé quelques débats, que ce soit pour le film lui-même ou pour des retours du tournage, l’on aurait tendance à dire que les gens « adorent ou détestent ». Celui-ci ne fait pas exception. De nombreuses, très nombreuses, voix s’élèvent pour décrier le réalisateur et son film (ne l’ayant pas vu et n’ayant vu aucun de ses films, nous ne nous prononcerons pas), qui serait voyeur et lamentable. Paraitrait-il même que les acteurs et actrices n’aient pas été totalement respectés, un peu à l’image des scandales qui ont entourés La vie d’Adèle, avec des scènes de sexe non simulées. Le réalisateur a rapidement quitté la salle après la projection.

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Le Traitre (Il traditore), film italien et histoire de mafia dans les années 1980. Si le sujet ne semble pas particulièrement original ou innovant, le film a reçu un très bon accueil, et plus particulièrement en ce qui concerne l’interprétation du personnage principal : Pierfrancesco Favino.

Un certain regard

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Dans la section « un certain regard », a été présenté le film La Fameuse Invasion des ours en Sicile, adaptation du livre (presque : la fameuse invasion de la Sicile par les ours) éponyme de Dino Buzzati. Le film d’animation est réalisé par Lorenzo Mattotti et de par sa bande-annonce, il nous paraît particulièrement beau. Côté critiques post-vision, c’est en effet ce qui ressort : un très beau film aux couleurs magnifiques. Certains reprochent néanmoins un scénario un poil confus ou simpliste. Le film sera en compétition au Festival d’Annecy d’ici peu, et l’on espère pouvoir le voir bientôt en sortie officielle (prévue pour le 9 octobre en France, pour le moment).

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O que arde (Ce qui brûle), Viendra le feuou Fire will come, film galicien était lui aussi présenté dans cette même section. Réalisé par Olivier Laxe, dont c’est le troisième film présenté au festival, le métrage prend place dans un village de Galice espagnole, là où revient un ancien condamné pour feu criminel… jusqu’à ce que le feu vienne dévaster la région. Amour de la nature, réinsertion dans la vie et beauté des paysages, tels sont les éléments qui reviennent dans les critiques et qui ponctuent le film de Laxe, qui sans nul doute a été apprécié.

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En terre de Crimée (Evge), de Nariman Aliev, film ukrainien revenant sur les récents évènements qui ont mené à l’annexion de la Crimée par la Russie. On avait déjà vu Donbass, l’an passé, qui portait sur le même sujet. Comme beaucoup de films frontalement politiques, il a trouvé ses défenseurs et ses détracteurs.

 

Quinzaine des réalisateurs

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De la Finlande, provient Dogs don’t wear pants, réalisé par J.-P. Valkeapää. Entre drame et thriller, le réalisateur nous conte l’histoire d’un homme inconsolable après avoir perdu sa femme, jusqu’à ce qu’il rencontre Mona. Écrit ainsi, le synopsis semble particulièrement commun et peu intéressant. En réalité, le film est une histoire de deuil sous fond de … jeux sadomasochistes. Aussi, il n’est pas étonnant de voir des réactions plutôt opposées, certains y trouvant une originalité bienvenue et bien exécutée, d’autres lui reprochant une volonté de choquer inutile, d’autres encore trouvant une certaine exagération qui nuirait au sujet. Intriguant néanmoins, selon nous.


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