Pays : États-Unis
Année : 2011
Casting : Katie Parker, Courtney Bell,Dave Levine,…
Genre : Drame, horreur

On parle de plus en plus de Mike Flanagan depuis le succès public de sa série, « The Haunting of Hill House ». Il ne faut néanmoins pas oublier que son amour du cinéma de genre à accent dramatique remonte à ses premiers longs-métrages.

Tricia vient de déclarer son mari mort par « absentia » après plus de 7 ans de disparition. Mais tandis qu’elle accueille sa sœur et doit gérer le bébé qu’elle porte, elle doit faire face à d’étranges apparitions…

Les premiers films portent souvent les germes de la filmographie future de son réalisateur. « Absentia » conforte cette impression en le (re)découvrant par après. L’approche fantastique et horrifique se fait ici avec une certaine parcimonie. Si cela s’explique aussi par un budget étriqué (on parle de 70000 dollars recueillis sur KickStarter), cela n’empêche pas d’utiliser cette limitation à des fins dramatiques. La suggestion y est plus souvent usée, jouant sur l’interrogation par rapport à la fiabilité des faits dictés. Ce qui sera le passionnant moteur de la première moitié de l’excellent « Oculus » se retrouve ici annoncé suite aux histoires de narrateurs peu fiables. Le mystère entre réalité et fiction offre une sensation de flou convenant au thème principal du récit.

Le cœur de l’intrigue est ce « fantôme », cet absent sans raison qui nourrit la narration même. Les personnages doivent faire face à ce vide physique et cette frustration de ne pas savoir. Comment faire le deuil d’une personne qu’on a perdu mais dont on ne peut être sûr de sa mort ? Peut-on avancer quand on ne sait pas la raison de sa disparition ? Cette impossibilité de mouvement fait ressortir du film une profonde mélancolie, une puissante tristesse offrant une intimité à l’écriture assez fine des événements. Flanagan arrive à soigner les personnages et leurs tourments pour mieux établir un lien empathique avec son public.

L’économie de moyens imposée au metteur en scène dont on parlait oblige celui-ci à une certaine sobriété dans sa réalisation. Cela colle pourtant au spleen permanent du récit, cette déprime sourde qui amène (ou non ?) la nature horrifique du récit. Comme dans ses autres travaux, Flanagan fait de l’horreur un vecteur de sentiments, rendue plus efficace par son inscription dans le trauma des protagonistes. Toujours en cohérence avec sa filmographie, la terreur se niche dans une cellule familiale brisée, se devant de faire face alors que leur perte est encore forte, dans une situation de faiblesse devenant de plus en plus inconfortable. C’est donc à des êtres torturés d’affronter leurs démons intérieurs, au risque d’y succomber…

« Absentia » est symptomatique des œuvres de Flanagan : des films d’horreur qui cachent des drames lourds influençant des personnages torturés mais bien humains dans leurs doutes. On en oubliera le manque de moyens pour mieux apprécier les germes d’un metteur en scène intriguant dès ses premières créations…


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Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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