Réalisé David Cronenberg

Sorti en 1996

Avec James Spader, Holly Hunter, Rosanna Arquette

Genre : Drame, érotique

 

 

 

 

 

l’avis de Nicolas

David Cronenberg est un immense cinéaste qui a toujours su s’imprégner des thématiques qui ressortent de son cinéma.

Sa filmographie est divisée en deux parties. Une première très orientée vers un body horror très prononcé et une deuxième qui s’oriente vers un cinéma plus « intellectuel ». Une seconde partie plus orientée vers le réel pour traiter des mêmes thématiques.

Cronenberg continue à traiter le corps de manière plus frontale.

Crash apparaît comme une sorte de transition vers cette deuxième partie de carrière.

Ici Cronenberg ça s’intéresser à un groupe de personnes obsédés par les accidents de voiture. Cette pratique leur procure une excitation sexuelle sans pareille.

 

Avec Crash, Cronenberg livre une œuvre très surprenante et d’une grande sensualité.
Il filme le corps de ses protagonistes d’une façon si forte qu’elle ne peut que provoquer des émois. Il met en scène le tout d’une manière classieuse et poétique, parfois brute de décoffrage.

Crash traite de fantasmes morbides pour finir sur une ode à la vie.
Cronenberg surprend avec Crash, car il arrive parfaitement à créer une transition

La photographie du film est magnifique, il suffit de prendre exemple sur une séquence montrant la conséquence d’un accident où la lumière est sublime.

Howard Shore compose une bande originale fantomatique et envoûtante qui représente d’une très belle façon l’œuvre de Cronenberg.

Carlotta ressort le film dans une édition restaurée assez impressionnante. L’image est d’une très grande qualité et participe à rendre justice à la photographie du film. Carlotta en profite pour sortir une magnifique édition collector accompagnée d’un livret de 200 pages très complet. Les bonus sont composés d’un making of du film, d’entretiens et de courts-métrages inédits.
Cette édition est sortie en deux versions avec deux illustrations différentes du fourreau. Le film est sorti également en Dvd et Blue Ray simple. L’édition collector inclut également le film en Blu-ray 4K Ultra HD.

Le film est disponible depuis le 21 octobre 2020, il faut absolument se le procurer, car il s’agit là d’une des plus grandes œuvres de Cronenberg en plus d’être très intéressant à situer dans sa si riche et passionnante filmographie.

 

 

L’avis de Liam

Au fur et à mesure des années, les coffrets Ultra Collector de Carlotta se seront établis comme des immanquables pour toute personne aimant le septième art. L’éditeur met en effet à chaque fois les petits plats dans les grands, que ce soit par la richesse des suppléments, l’intérêt des écrits constituant le livret habituel ou même tout simplement la qualité du film mis en avant. Le classique de David Cronenberg rentre bien sûr dans cette logique, profitant de cette sortie pour pouvoir être mis à nouveau dans la lumière de ces œuvres marquant profondément la chair (obsession Cronenbergienne par excellence).

Le Prix du Jury du festival de Cannes 1996 aborde ce besoin de se rapprocher le plus près et profondément possible du corps avec une forme de morbidité rappelant à l’eros et au thanatos. Cronenberg n’hésite pas à aller dans le graphique, notamment dans les blessures survenues suite aux accidents provoqués et dont la pénétration rappelle la fragilité de l’existence, l’orgasme par la nature proche de la mortalité. La voiture se transforme en passerelle et Cronenberg n’hésite d’ailleurs pas à cadrer avec autant de sensualité les courbes du corps et celles des carcasses marquées par les collisions, unissant le froid de la ferraille à la chaleur du corps.

 

Rien que cette dernière remarque sonne la force de l’union entre David Cronenberg et J.G. Ballard, l’auteur derrière le roman original et à l’œil critique envers le matérialisme (comme l’avait illustré Ben Wheatey dans une autre adaptation, « High Rise ».). L’irruption mécanique dans le couple sonne la remise à niveau sociétale d’une sexualité, le tout dans un érotisme explosif, bien aidé par le sens de l’esthétisme du metteur en scène canadien. La peur de la mort dans la voiture illustre aussi d’une façon la crainte de la fin d’un amour, faisant de l’acte de jouissance sur la défunte carcasse un pied de nez à notre obsolescence programmée.

Le livret de 160 pages accompagnant cette édition s’avère assez riche pour arrêter notre critique ici tant « Crash » constitue une œuvre toujours aussi unique, portée par le regard d’un Cronenberg qui parvient à ausculter dans le métal la chair des sentiments avec un talent indéniable. L’édition fournie par Carlotta devient alors une opportunité passionnante de jeter un premier ou nouveau regard sous le capot d’une mécanique de sang, de sexe mais toujours de sentiments.


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