Réalisateur : Christopher Nolan

Année de sortie : 2012

Pays : USA

Casting : Chritian Bale, Tom Hardy, Anne Hathaway, Joseph Gordon-Levitt, Michael Caine

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Il existe toujours un moment où un chapitre doit se clore. Toute histoire doit se terminer et ce, en dépit de la volonté hollywoodienne de produire des suites à rallonge ou de rebooter des sagas. Ainsi, ce que Christopher Nolan a entamé avec « Batman Begins » et prolongé par « The dark knight » doit prendre fin. Le dernier volet de sa trilogie sur l’homme chauve-souris sera donc « The dark knight rises ».

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Cela fait 8 ans qu’Harvey Dent est mort et que Batman a pris sa retraite. Mais Bruce Wayne se voit obligé de reprendre du service lorsqu’un terroriste dénommé Bane arrive à Gotham afin de la détruire…

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Dire que « The dark knight rises » était très attendu est un euphémisme. Alors que le monde est encore électrisé par « The Dark Knight » et « Inception », la Warner nous vend un film épique aux proportions gargantuesques avec des figurants par milliers, un tournage se déroulant dans divers lieux autour du globe, un budget de 250 millions de dollars et surtout la fin d’un cycle inauguré en 2006, un cycle qui aura influencé toute la vague suivante de blockbusters dans une forme de réalisme et de maturité plus ou moins gérés selon les films. Une fin qui fait doublement les affaires du studio car elle lance une nouvelle stratégie de promotion (comment les aventures de Batman sous l’ère Nolan vont se terminer ?) avec une promesse de rentabilité facile (le film passera encore une fois le cap du milliard de dollars de recettes) mais permet aussi de mettre en place un univers cinématographique des héros DC (Nolan trouvant irréelle la place d’un Superman dans le monde qu’il a créé). Mais ce qui importe, c’est le résultat final. Et l’on peut convenir qu’il est monstrueux. « The dark knight rises » est un film énorme dans toutes ses catégories. Visuellement, le film bénéficie des avancées des caméras Imax (dont l’image est la plus proche de la vision humaine) ayant servi à tourner plus d’une heure du film malgré leurs inconvénients (le bruit qu’elles produisent étant trop fort, elles ne seront pas utilisées dans certaines scènes afin de ne pas déranger le travail des acteurs). D’un point de vue scénaristique, le film prolonge les thématiques des deux premiers films ainsi que son travail mythologique (inspiré par le livre « Le héros aux mille et un visages » de Joseph Campbell avec sa théorie du monomythe) tout en y ajoutant à nouveau des scènes à connotations politiques (ce braquage dans un lieu aux allures de Wall Street perpétré par des personnes en vêtements de travail aux salaires inférieurs à ceux des réguliers costumes cravates). Quant au spectacle, il y est aussi énorme, aidé par des effets spéciaux en grande partie physiques (même en ce qui concerne le « Bat », le véhicule volant de notre héros) et cette ampleur donnée par Christopher Nolan à ses scènes.

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Alors effectivement, le film possède de nombreux problèmes que seule la mauvaise foi pourrait dissimuler aux yeux des spectateurs. Certains de ces problèmes sont devenus légendaires, comme ce figurant tombant à l’arrière-plan après une lutte acharnée contre un adversaire invisible, ou bien cette scène impliquant Marion Cotillard que nous ne révélerons pas aux spectateurs n’ayant toujours pas vu le film mais qui a fait le tour d’Internet. On pourrait aussi aborder des problèmes dans la temporalité jour-nuit, certains mystères non éclaircis comme le retour de Bruce Wayne à Gotham (ce genre d’erreurs que beaucoup laissent passer dans d’autres films à gros budgets mais décident de voir quand une œuvre qui leur déplaît n’en regorge quasiment pas, mais soit…) ou encore ce fusil de Chelov bien trop prévisible. Mais elles peuvent sembler pardonnables au vu de l’ampleur du projet, de la maturité de l’écriture (l’entièreté de cette trilogie sert à raconter comment un homme marqué par son traumatisme se sert de celui-ci pour aider sa ville par pure dévotion physique et psychologique mais arrivera à se relever de ses tourments par l‘acceptation de son statut mortel) et de la qualité d’interprétation (Tom Hardy est un Bane au physique monstrueux). C’est donc sur une note de grande qualité (sans occulter néanmoins ses défauts) que s’est clôturée l’une des sagas les plus intéressantes de ces dernières années, ayant prouvé à tous à quel point le genre super héroïque peut mener bien plus qu’à du simple divertissement (comme adorent le répéter ses détracteurs) mais également à de la réflexion politique (cet interrogatoire de « The dark knight » se rapportant à l’échec de la politique de torture liée à Guantanamo) mais aussi philosophique, le tout en proposant assez de scènes de grande ampleur pour divertir n’importe quel public. Nolan aura donc marqué aussi bien l’univers Batman que le cinéma entier en trois films. La preuve du talent ? Sans conteste…

(L-r) TOM HARDY as Bane and CHRISTIAN BALE as Batman in Warner Bros. Pictures’ and Legendary Pictures’ action thriller “THE DARK KNIGHT RISES,” a Warner Bros. Pictures release. TM and © DC Comics


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