Pays : États-Unis
Année : 2017
Casting : Daisy Ridley, Adam Driver, John Boyega,…

Alors que les rebelles doivent évacuer leurs bases, Rey demande à Luke de lui apprendre à maîtriser la Force…

L’avis de Monsieur Popcorn

Il va être très compliqué de revenir sur le film. En effet, beaucoup se sont plaints de celui-ci, demandant des comptes au réalisateur sur chaque détail afin qu’il puisse se justifier artistiquement d’un épisode assez différent du restant de la saga. Dire que « Les derniers Jedi » surprend est ainsi un euphémisme. Là où certains attendaient un copier-coller du 5 (là où les similitudes du 7 avec le 4 avaient une signification plus profonde, comme nous en parlions dans notre critique), ce fut plutôt face à des pistes scénaristiques assez déroutantes qu’ils durent faire face. « Iconoclastes ! » ont hurlé certains. « Justement ! » répondrons-nous. Si Rian Johnson joue avec les codes et les attentes, ce n’est guère par irrespect ou provocation mais pour réiconiser une saga avec des bases nouvelles. Là où « Le réveil de la Force » traitait de la place de la mythologie dans un cercle général presque intime par ses proportions, « Les derniers Jedi » replace celle-ci de manière prolongée en dévoilant l ‘humain derrière le héros.
Luke n’est plus le jeune homme idéaliste d’autrefois. Le Jedi est rongé par ses doutes et son statut, cherchant à éteindre un courant qu’il trouve vicié pour équilibrer l’univers et peut-être se racheter de ses propres erreurs. On vante les louanges du héros mais on oublie l’humain derrière celui-ci, les failles derrière la façade de perfection. À force d’élever l’exceptionnel, on en oublie de se demander ce qui l’a amené à ce statut. Là où la trilogie originale se reposait sur des questionnements purement mythologiques, ce nouveau triptyque semble se diriger vers l’humanisme dissimulé par la grandeur. C’est une manière intéressante de jeter un œil nouveau à la saga tout en permettant de se réapproprier les icônes et les replacer dans un contexte plus universel encore.
Ce point sera encore plus approfondi avec quelque chose qui fera polémique : l’intrigue de Rose et Finn. Certains se plaignent ainsi de l’inutilité de leur mission au vu du résultat de celle-ci. Pourtant, elle permet de donner un background plus politique (ce dont beaucoup se plaignent à tort sur l’épisode 7) ainsi que de requestionner le manichéisme ambiant derrière le conflit entre le Premier Ordre et les rebelles. C’était une idée qui avait commencé à prendre place dans « Le réveil de la Force » avant d’être au centre de « Rogue One » : il y a plus de nuances derrière cette guerre qu’une lutte ultime entre le Bien et le Mal. Derrière deux figures opposées se dissimulent des personnages meurtris qui se retrouvent à devenir des symboles sans autre choix que de l’accepter. Rey ne peut s’incarner que comme représentante de la lumière au vu de son passé inexistant (jolie pirouette qui aura encore énervé certains alors qu’ils reprochaient à la saga d’être trop centré autour des Skywalker). Kylo Ren , à chercher à détruire aveuglément toute trace du passé pour tout reconstruire, ne peut que sombrer dans le côté obscur de par le nihilisme de sa quête. Quant à Finn, son idée de départ était à la fois passionnante d’un point de vue macro et micro (le soldat en fuite rejoignant l’autre camp).
Là où il aurait pu n’être qu’un simple spectacle guerrier sans âme, « Les derniers Jedi » arrive à dresser des tableaux apocalyptiques tout en critiquant le bellicisme simplet. L’acte de Rose rappelle une vérité trop souvent oubliée : en cherchant à anéantir purement et simplement l’ennemi, on ne vaut pas mieux que lui. Beaucoup se sont plaints de la naïveté du propos mais l’on pourrait plus parler d’une déclaration courageuse au vu de ce que l’on nous vend régulièrement dans les productions à gros budgets. Encore une fois, on replace l’humain dans le conflit afin d’appréhender au mieux les doutes de celui-ci et ses dommages, mentaux ou physiques. C’est sans doute le point le plus renversant des deux films déjà sortis de la nouvelle trilogie : arriver à appréhender une saga aussi énorme en gardant aussi bien une vision micro et macroscopique de ses répercussions.
« Les derniers Jedis » est ainsi un modèle de blockbuster, tiraillé par ses interrogations et sa volonté de divertir sans tomber dans le bellicisme primaire. On pourrait critiquer l’aspect mercantile de Disney derrière ses films (comme si ce n’était pas déjà le cas avec Lucas…) mais on ne peut lui reprocher » d’offrir du divertissement bête. Bien au contraire, cet épisode 8 est sans aucun doute le haut du panier de la grosse production Hollywoodienne et mériterait plus d’affection que les remarques assassines qu’on lui adresse constamment depuis sa sortie…

L’avis de Valentin
Comme le dit Kylo Ren dans le film »Laisse mourir le passé, tue-le ». C’est vraiment le maître-mot qui définis ce film. Rian Johnson déconstruit les codes de la saga et fait de son Star Wars un space-opéra, un vrai moment de cinéma profond, déconcertant et tout simplement magnifique.

Grand fan de la saga que je suis, j’attendais au tournant ce nouveau film. Après une superbe remise au goût du jour avec l’épisode VII (qui prenait à contre-pied le monomythe de Joseph Campbell, dont Lucas sait inspiré pour créer Star Wars) et un Rogue One vraiment réussi. L’épisode VII, nous avait laissé avec Rey qui été parti à la rencontre de Luke Skywalker pour lui demander de l’aide pour combattre le redoutable »Premier Ordre ».

Comme vous avez pu le constater, avec mon introduction, ce Star Wars VIII: Les Derniers Jedi est une franche réussite et qui se place dans mon top 3 de mes Star Wars préférés. On avait reproché à l’épisode VII le manque »d’audace » à tort et à raisons. Avec ce film, l’audace est vraiment de mise (peut-être un peu beaucoup pour certains), ainsi que la prise de risque.

Tout d’abord ce que l’on remarque dès le début de ce film, c’est le partie prix artistique de Rian Johnson. Dans »Le Réveil de la Force », la photo était vraiment très claire et lumineuse. On sentait que le film voulait vraiment rendre hommage à la direction artistique »D’un Nouvel Espoir ». Dans ce 8ème film, on voit tout de suite que la photographie change totalement. Nous avons une prédominance du rouge et du noir, qui est en accord avec l’ambiance du film. Visuellement, c’était à prévoir, mais les effets spéciaux sont vraiment magnifiques. Les séquences de batailles spatiales sont vraiment impressionnantes (notamment le séquence où Kylo Ren utilise son chasseur TIE).

Le développement des personnages est selon moi la plus grande qualité du long-métrage. Luke est vraiment inattendu dans son développement. Il est à l’opposé de la légende que l’on croyait, il est tiraillé par les décisions qu’il prend ou qu’il a dû prendre. On sent que son rôle de »légende » lui a mit un énorme poids sur ses épaules. Rey profite d’un super développement, qui va de paire avec celui de Kylo Ren. Ses deux personnages profitent véritablement des meilleurs passages du films. On partage leur dilemme et leurs peurs. Le reste des personnages profitent eux aussi d’un bon développement. On pense notamment au personnage de Poe Dameron, qui dans le VIIème se limitait à être »le meilleur pilote de la »Résistance ». Dans ce film, il prend vraiment du galon et s’impose comme l’un des leaders de la Résistance et reste très attachant (surtout grâce au charisme de Oscar Isaac). Leia n’est pas réellement développée, mais le film profite de son statue d’icône. L’actrice Carrie Fisher (R.I.P à toi, tu resteras notre princesse préférée) vole la vedette lorsque qu’elle est devant la caméra. Finn quant à lui est vraiment le personnage le moins intéressant, même si son développement reste tout à fait correct. C’est juste que les scènes le concernant restent les moins intéressantes du métrage.

Là où le film m’a véritablement surpris, c’est dans les thèmes dont il traite. Là où la trilogie originale était assez binaire, le bien d’un côté avec les Rebelles et le mal avec L’Empire. Dans ce film, la frontière entre le bien et le mal sont assez flous, de même pour le côté obscur et le côté lumineux. On a aussi un propos de fond sur la guerre (un propos assez simple, mais qui est en parfait accord avec la saga), à savoir qui la finance et qui sont les véritables méchants dans cette galaxie. On a aussi un propos de fond sur qu’est-ce que la « Force », qui est destiné à être Jedi ou Sith. Là où la trilogie et la prelogie, nous montrer que les utilisateurs de la Force étaient souvent issus de familles importantes dans la lignée Jedi. Et bien dans ce film, tout est remis en question. Ce qui permet d’approfondir l’un des propos du film, qui est »n’importe qui peux devenir un jedi ».

Côté casting, c’est un sans-faute. Les acteurs et actrices tels que John Boyega, Laura Dern, Benicio Del Toro, Kelly Marie Tran, Domhnall Gleesson ou encore Oscar Isaac sont tous et toutes excellents. Mais certains acteurs et actrices sont au-dessus du lot. Carrie Fisher vole littéralement la vedette lorsque notre princesse bien-aimée apparaît à l’écran. Andy Serkis campe à la perfection le Suprême Leader Snoke (entièrement fait en motion capture), et prouve qu’il est le comédien de la »Motion Capture ». Autre belle surprise côté casting, c’est bien évidemment Mark Hamill de retour dans le rôle de Luke Skywalker. Il compose un Luke aussi attachant qu’inattendu, bref cela fait plaisir de le revoir après son caméo inutile à la fin du »Réveil de la Force ». Mais les deux comédiens qui ressortent vraiment sont bien sûr: Daisy Ridley et Adam Driver, qui campent respectivement Rey et Kylo Ren. Daisy Ridley apportait vraiment une petite touche d’insouciance dans »Le Réveil de la Force ». Adam Driver quant à lui était vraiment inattendu dans le rôle d’un méchant, ce qui a poussé à dire certaines personnes qu’il n’était pas bon, car il ne correspondait pas au rôle (tousse heath Ledger en Joke tousse)… Les deux acteurs surpassent tout le casting. Daisy Ridley campe une Rey totalement perdue et vraiment attachante et Adam Driver campe un Kylo Ren totalement déchiré entre le côté lumineux et obscur.

En bref, j’ai vraiment adoré mon visionnage de Star Wars VIII: Les Derniers Jedi. Rian Johnson nous offre un Star Wars aussi inattendu et qu’épique.Star Wars VIII est sûrement ma meilleure expérience blockbuster de l’année, à égalité avec Blade Runner 2049.

L’avis de Lionel
Doit-on respecter les codes ou doit-on au contraire les chambouler pour laisser place à une ère nouvelle ??? Voilà la question à laquelle Rian Johnson (Looper) nous répond dans Star Wars épisode VIII : Les derniers Jedi !!!!!

Car après le retour à la maison que fut Le Réveil de la Force, les fans de la saga attendez avec beaucoup d’apriori ce 8ème épisode de la célèbre franchise, craignant de revoir un remake déguisé (selon moi l’épisode VII a beaucoup plus de qualités qu’on ne le laisse suggérer les apparences) de l’Empire contre-attaque orchestré par l’entreprise aux grandes oreilles…. Hors il n’en est rien. À par quelques écho avec l’Empire contre-attaque, Les Derniers Jedi est un épisode qui fera figure d’outsider au sein de la saga, tant il se démarque totalement de ses prédécesseurs et cela risque de grandement divisé les fans !!!! Les intentions de Rian Johnson sont claires. Il faut tuer le passé, il faut aller de l’avant et exploré de nouveaux horizon, et pour se faire le réalisateur ira jusqu’à démystifier la mythologie Star Wars. Johnson n’hésite pas à remettre en cause toutes les règles fondatrices de la saga, mais c’est une remise en cause nécessaire pour permettre à cette nouvelle trilogie d’avoir sa propre identité et d’avoir un véritable impact sur la franchise.

Dans Rogue One, Garrett Edwards avait déjà su rendre le conflit entre l’Alliance Rebelle et l’Empire moins binaire…. Johnson va encore plus loin ! Finis l’éternel confrontation entre le bien et le mal, personne n’est tout noir ou tout blanc dans Les derniers Jedi. Tout y est plus gris, plus nuancé et moins manichéen et cela fait beaucoup de bien de voir ça dans un Star Wars. Les personnages sont également plus nuancés, gagne en maturité et son brillamment interprété (Adam Driver et Mark Hamill en tête). La BO de John Williams est très bonne sans être étincelante, c’est dommage. La mise en scène de Johnson est très stylisée, une patte visuelle très dessaturée (rare dans un Star Wars) ou seul le noir et le rouge semble dominé, ce qui donne lieu à des passages qui explosent la rétine visuellement parlant. Le film possède aussi beaucoup d’humour, ça peut paraître envahissant voir facile, mais ce n’est jamais forcé. Par contre, énormément de question posée depuis l’épisode VII reste sans réponse, ce qui au fond, n’est pas un mal non plus, trop de révélation ou de mystère dévoilé tue l’effet de surprise…. Et niveau effet de surprise, Les derniers Jedi ne fait pas dans la dentelle, entre des évolutions de personnage vraiment surprenant et des séquences vraiment inattendu, Les derniers Jedi s’impose comme un des épisodes les plus importants de la saga qui au-delà de démystifier sa mythologie, cherche aussi à lui redonné tout sa richesse évocatrice, symbolique et spirituelle dans un des plus beaux dénouements de la saga.

L’avis d’Orel
Il y a deux ans Disney donnait naissance à une nouvelle trilogie Star Wars. Du moins donna naissance au premier volet, d’une nouvelle trilogie « Le réveil de la force » qui divisa énormément les spectateurs. Un retour qui ne plu pas forcément à tout le monde, cette année l’épisode 8 est sortie est fera des déçus et des ravis comme le 7 finalement. Pourtant, ce nouveau volet, apporte de la nouveauté, des choses qu’il n’y avait pas dans le 7. Mais tout d’abord parlons de son réalisateur Rian Johnson, un film à son actif, mais un très bon: l’excellent Looper. Un film d’anticipation avec Bruce Willis et Joseph Gordon-Levitt. Un film sur le voyage dans le temps, qui propose quelque chose vraiment d’intéressant. Il se voit confier alors la réalisation, de la franchise Star Wars, une lourde tâche sur ses épaules, et il faudrait être fou pour refuser d’en réaliser un. Du coup fait t’il mieux ou pire que J.J Abrams, qui avait réalisé le précédent opus ?

Le film reprend là où s’arrête le 7, Rey est sur l’île face a Luke et lui tend le sabre laser. Il la regarde le prend, et le balance derrière lui. Notre jedi préféré est reclus, sur cette île avec un lourd passé derrière lui. Puis Kylo Ren fait son retour, et va rapidement évoluer. Ce nouveau Star Wars fait polémique, si bien qu’une pétition est en cours, pour que le film de Rian Johnson soit retiré de la saga. Pourtant le film comble le vide, qu’avait le volet précédent c’est-à-dire, qu’ici le réalisateur a tenté des prises de risques. C’est surtout, ces prises de risques, qui n’ont pas plu aux fans de la saga. On aura droit évidemment à des batailles, en vaisseaux, mais il est intéressant de remarquer que le réalisateur se penche énormément sur la psychologie de ses personnages. On portera nettement plus d’intérêt a Kylo Ren beaucoup plus développé que dans l’épisode 7. On commence à connaître peu à peu les personnages, surtout leur passé. Rian Johnson reste fidèle, tout en apportant sa touche perso et ça fonctionne.

Rian Johnson signe également le scénario, on voit que l’expérience de son film Looper est là en matière de qualité scénaristique. Il retranscrit l’univers de la franchise parfaitement, et se concentre beaucoup sur le développement des personnages. Un développement qui permet de voir, des personnages en constante évolution. Même si Rian Johnson assure à la réalisation, il faut admettre que tout n’est pas parfait. Certains choix scénaristiques gâchent, un peu le récit et c’est dommage. Au casting Daisy Ridley et John Boyega, reprennent leurs rôles, tandis que Mark Hamill reprend le rôle de Luke à merveille. La performance de Adam Driver en Kylo Ren, gagne en qualité. On y retrouve aussi la regretter Carrie Fisher, ou encore Laura Dern et Benicio Del Toro, qui gère plutôt bien. Même si ce nouveau Star Wars n’est pas le blockbuster de l’année, il reste cependant intelligent dans de nombreuses prises de risques, que prend le réalisateur en s’appuyant beaucoup sur la psychologie des personnages. Un Star Wars qui respecte l’univers, où Rian Johnson garde son style

L’avis d’A la rencontre du septième art

Après toutes les pistes lancées par JJ Abrams dans le déjà controversé Réveil de la Force, l’heure était aux révélations tant attendues. Que va faire Luke ? Que va faire Kylo Ren ? Qui est Snoke ? D’où vient Rey ? Comment la Résistance va tenter de s’imposer ? Rian Johnson, le réalisateur de Looper, est en charge d’apporter au moins une partie des réponses à ces questions. Et la tâche n’était pas simple, après les nombreuses critiques formulés à l’égard de l’épisode VII, notamment pour ses similitudes avec l’épisode IV. Pourtant, Rian Johnson tient son pari, avec un film visuellement impressionnant, captivant dès le début avec cette scène épique où la Résistance attaque des vaisseaux du Premier Ordre. La sauce prend immédiatement, on est bien devant un Star Wars. Car faire un Star Wars n’est pas si simple, c’est un exercice périlleux qui nécessite de se conformer à des codes spécifiques et de s’adapter à un univers devenu mythique au sein de la sphère cinématographique. Rian Johnson parvient à suivre cette voie et, mieux, se permet quelques transgressions, au risque de désarçonner, provoquant tantôt des moments d’émerveillement, de stupeur, et d’agacement. Pour expliquer cela, je vais faire référence, notamment, à trois éléments du film.

L’émerveillement : le sacrifice du vice-amiral Holdo. Cette scène est probablement la plus belle du film, visuellement parlant et, plus généralement, d’un point de vue sensoriel. L’explosion, d’un blanc éclatant, en contre-plongé, totalement muette, coupe littéralement le souffle du spectateur, installant un silence intersidéral laissant place à l’admiration et à la contemplation. Au-delà de l’aspect scientifique (dans le vide spatial aucun son ne circule), c’est l’apogée d’un travail esthétique du réalisateur, qui travaille beaucoup sur les lumières et les couleurs pour installer le contexte d’une scène.

La stupeur : la mort de Snoke. Qui s’y attendait ? Probablement personne, du moins pas à cet instant. Le Suprême Leader, qui commençait à montrer les signes d’une puissance colossale et invincible, meurt tué par son disciple, en plein milieu du film. Décevant pour beaucoup, c’est surtout un choix audacieux, qui montre que Rian Johnson ne veut pas juste suivre le schéma des autres trilogies, et qu’il ose prendre des choix qui laissent le spectateur dans le doute. C’était inéluctable, la mort du Suprême Leader faisait partie des plans de Kylo depuis le début, le Premier Ordre importe peu pour lui, car c’est avant tout une organisation qui le manipule mais qui lui offre aussi une couverture, cependant, le but final de Kylo Ren est l’anéantissement de toutes les forces en opposition dans la galaxie, et pour cela, Snoke devait mourir tôt ou tard, ce qui arriva dès la première opportunité, ce qui est un choix surprenant mais pas si illogique.

L’agacement : Rose. Ce nouveau personnage fait ici son apparition, et on se demande pourquoi. Elle ne crée par vraiment d’empathie et, au contraire même, énerve par le côté extrêmement cliché qui réside dans son écriture, lequel trouve son apothéose lors de sa petite tirade devant Finn lors de la bataille finale, la ponctuant d’un évanouissement qui ferait rougir Marion Cotillard. Les choix pris par rapport à ce personnage demeurent mystérieux, tant le film semble vouloir jouer la surprise et les électrons libres, et qu’il rassemble tous les stéréotypes possibles dans ce personnage.

Ces trois points permettent de résumer ce qu’est Star Wars Episode VIII : Les Derniers Jedi : un inclassable. Capable de fulgurances spectaculaires, il peut aussitôt retomber comme un soufflé mal cuit. De qualités, il n’en manque certainement pas. Bien mené dans sa globalité, il se permet des clins d’œil, d’amener de nouveaux éléments à propos des Jedi et de la Force, mais il s’avère aussi étonnant par moments, comme lors de la scène où Leia vole dans l’espace, ou sur tout l’arc concernant le passage sur la planète du casino. Certains éléments ne peuvent nous empêcher de sortir du film brièvement, pourtant d’autres nous émerveillent et nous surprennent. En réalité, le film est à l’image de ce qu’il met en avant, c’est à dire une certaine ambiguïté. En voulant jouer sur tous les tableaux, il maintient une sorte d’équilibre qui ne le rend ni foncièrement mauvais, ni absolument génial. Quand on sort de la salle, il est difficile de trancher, et on est surtout dans l’interrogation.

En effet, si les spectateurs espéraient des réponses ou des éléments de réponses aux questions qui les taraudaient à l’entrée dans la salle, ils ne s’attendaient certainement pas à autant de dénouements et de résolutions dans cet épisode intermédiaire. Rian Johnson parvient à créer un film sombre ayant quelques touches d’humour bien placées, il continue de rendre hommage et honneur à la trilogie originale tout en continuant de développer la nouvelle, notamment au travers de la construction de la légende de Luke et la montée en puissance inexorable de Kylo Ren, encore plus intéressant que lors de l’opus précédent. Ainsi, on arrive à la fin et on se demande : qu’est-ce qu’ils vont bien pouvoir raconter dans l’épisode IX ? Luke a rejoint la Force, Snoke est mort, la Résistance est quasiment détruite… Rian Johnson a en tout cas réussi son pari, et si tout semblait limpide lors de l’épisode VII, nous n’avons jamais été autant dans le flou. Mais l’idée d’un Luke spectral guidant Rey dans sa quête, et la présence d’un « méchant » qui ENFIN ne cherche pas à détruire la galaxie pour son propre pouvoir, mais bien pour rétablir l’équilibre, et qui n’est ni vraiment méchant ni vraiment gentil, promettent de bonnes choses pour un épisode IX qui sera, pour sûr, surprenant.

Rian Johnson surprend son public avec un film qui oscille entre tours de force et passages déroutants. Impossible de vraiment déterminer si l’on a adoré ou si l’on est déçu tant, à la sortie de la salle, on en ressort plein d’interrogations et d’étonnement. Mais, globalement, le film a su me plaire par sa qualité visuelle, son rythme, la dimension qu’il donne à Luke, et l’évolution du personnage de Kylo Ren, antagoniste parfaitement ambigu et dont on attend de découvrir la suite des plans. Un épisode VIII qui ferme beaucoup de portes ouvertes par le VII, et qui ne fait qu’augmenter notre impatience d’ici l’épisode IX.

L’avis du Cinéma avec un grand A

Après les satisfactions qu’ont été Le Réveil de la Force et Rogue One et en tant que grand fan de la saga, on se devait de ne pas rater ce huitième épisode. Cette fois-ci, c’est Rian Johnson (Looper) qui prend les commandes. Ses interviews et les premières images nous ont hautement fait saliver d’impatience. Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Nous allons enfin savoir si cet épisode s’inscrira comme l’un des meilleurs de la saga, on n’en attend pas moins. La base « tremplin » établit par J.J. Abrams se doit d’avoir une réponse, tout en hissant le niveau de la mythologie.

LES PREMIÈRES MINUTES ?
La Résistance est affaiblie et elle est poursuivie de très près par le Premier Ordre. Rian Johnson ouvre son long métrage avec une belle séquence dans l’espace où l’on en prend déjà plein les yeux et les oreilles. A travers ce premier quart d’heure, on voit déjà que Poe Dameron aura un traitement plus intéressant que dans l’opus précédent. Ses motivations et ses actes sont remis en cause avec subtilité.

Du côté de l’île, ça démarre tranquillement avec Luke et Rey. Au vue des premiers moments, j’espère juste que l’humour ne sera pas trop accentué. La surenchère pourrait vite me faire sortir du film, malgré les intérêts que cet épisode représente.

LE CASTING ?
En première ligne, Daisy Ridley incarne toujours aussi bien Rey. Son jeu d’actrice concorde efficacement avec l’évolution de son personnage. Il en ressort une certaine aisance, ainsi que de la place pour progresser.

Comme le laissait entendre l’épisode précédent, Adam Driver en impose de plus en plus. La trajectoire que prend Kylo Ren donne de l’étoffe à son interprétation. Et il faut souligner encore une fois, qu’il ne faut pas le comparer à Dark Vador. Il s’agit d’un tout autre personnage avec une sensibilité qui lui est propre.

Dans la peau de Poe Dameron, Oscar Isaac prend plus d’importance. Rian Johnson donne plus de relief au « commandant « de la Résistance dans sa quête de victoire. De son côté, Finn voit sa quête identitaire s’approfondir. Son interprète, John Boyega nuance sa prestation et lui donne un aspect plus aguerri.

Mark Hamill et Carrie Fisher gagnent en intensité, leurs rôles bénéficient d’un second souffle qui souligne aussi la maturité que véhicule le long métrage.

Pour les petits nouveaux, on retient surtout Benicio Del Toro dans le peau d’un « vrai » chasseur de primes. Il amène avec lui de manière intelligente, l’aspect opportuniste de la guerre.

ET AU FINAL ÇA DONNE QUOI ?
Rian Johnson s’approprie totalement la saga ! Il a réussi à imposer ses choix et son identité artistique du début à la fin. On ne peut pas dire que le cinéaste a manqué d’audace, puisqu’il remet en question l’ensemble de la mythologie. Fallait le faire ! Et évidemment, ce culot va diviser.

Pour ma part, la saga avait besoin d’un nouveau regard, d’une nouvelle approche pour continuer à réellement évoluer. Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi ne ressemble à aucun autre épisode. Rian Johnson secoue les codes pour nous offrir un film qui pousse un peu plus à la réflexion en étant spectaculaire, et c’est ce qu’on a toujours attendu de la part d’un épisode de Star Wars.

La mise en scène respire la fibre artistique de Jonhson, elle nous offre du spectacle tout en laissant apparaître de la profondeur et une remise en cause. On pousse le spectateur à réfléchir sur ce qui se passe à l’écran, à travers des scènes d’une audace folle. Les différentes atmosphères et le rythme s’additionnent parfaitement. Honnêtement, on peut dire merci à la production et à Rian Johnson pour autant de partis pris. Dans son ensemble, ce culot est intelligent orchestré. Juste une mise en garde pour l’avenir, attention de ne pas sombrer dans l’humour facile et les rebondissements trop gros. Rian Jonhson flirte avec avec la surenchère, sans franchir la limite.

Sur le plan scénaristique, c’est tout aussi riche et novateur. Sa structure narrative aurait pu être casse-gueule, mais tout s’emboîte à merveille. Les différents enjeux, les multiples thématiques et la mythologie forment un tout particulièrement savoureux. Rian Jonhson remet en question l’héroïsme, la Force, sa lumière, son obscurité et la guerre qui les englobe. Chaque facette se voit traiter à travers un angle neuf, qui amène le spectateur à s’ouvrir à lui. Et comme il a été souligné ci-dessus, soit on se laisse porter par ce nouveau souffle, soit on le refuse.

En ce qui concerne la bande originale, John Williams pond un score efficace, mais qui n’atteint pas les grandes envolées du passé. Peut-être faudra t-il reconduire Michael Giacchino au sein de la franchise, au vue de ce qu’il a proposé dans Rogue One. Certains bondiront en lisant ça, mais il faut avouer que le compositeur n’est plus aussi inspiré qu’auparavant. On retient surtout son travail sur le dernier acte du long métrage.

En résumé, Star Wars, Episode VIII : Les Derniers Jedi est une œuvre qui symbolise la maturité. L’heure d’une remise en question, qui bouscule les fondamentaux tout en les respectant. Certains fans ne le verront pas de cet avis, et c’est compréhensible car chacun à sa propre relation avec la franchise et sa mythologie. Rian Jonhson a démontré que la Force était avec lui !

Jérémy P.

Craignant de gâcher mon expérience cinématographique, j’avais pris soin d’éviter tout article sur Les Derniers Jedi. C’est donc sans avoir été influencé que, mercredi soir, j’allais voir le film tant attendu. Deux heures et demi plus tard, je sortais de la salle déçu, avec ce sentiment que l’on a lorsqu’on a regardé un film qu’on voulait marquant mais qui s’est finalement avéré décevant. Tout comme Rogue One, j’espérais qu’il finirait dans les oubliettes de mon cerveau et qu’il ne viendrait plus me hanter. Pourtant difficile de complètement l’oublier : on ne fait que parler de lui. Lorsqu’on allume la radio, lorsqu’on allume la télé, lorsqu’on surfe sur le net, lorsqu’on discute avec autrui, The Last Jedi est partout.

Croyant partager l’avis d’une grande partie des spectateurs, je m’étonnai de ne lire que des critiques positives, voire même élogieuses du long-métrage. Que s’était-il donc passé dans la salle de cinéma ? Avais-je vu le même film qu’eux ? M’étais-je trop focalisé sur les défauts du film ? Restais-je trop puriste ? Ces questions me taraudèrent longtemps. Dans cette critique, j’ai essayé tant bien que mal de trouver des réponses et j’ai tenté de faire comprendre du mieux que j’ai pu mon avis sur ce film.

Dans l’ensemble, nous avons tous une relation de longue date avec la saga Star Wars. Inutile de se targuer d’être fan pour prétendre détenir un meilleur avis qu’un autre. Dans la salle de cinéma, chacun avait des attentes différentes. Respectons donc l’avis de chaque spectateur.

Je ne prétends pas posséder un avis définitif sur ce long-métrage. Peut-être qu’après un nouveau visionnage ou après plusieurs débats, je changerai d’avis.

LES PREMIÈRES MINUTES…
Pourtant, tout portait à croire que j’allais être emballé. Les lumières s’éteignent, le générique commence avec le thème culte de John Williams : j’en ressens des frissons. Je suis déjà à demi-conquis. Le texte d’entrée laisse place à un plan tombant sur des vaisseaux de la Résistance : ce choix de plan original me satisfait. Malheureusement, tout s’effondre lorsque Poe Dameron prend la parole. Le général Hux ridiculisé s’emporte dans une séquence humoristique excessive. Je grimace : le malaise commence …

Un bel emballage : esthétisme et bonnes trouvailles

On ne peut nier que le réalisateur de Looper nous a offert un beau film : dans son esthétisme, dans ses plans, dans sa mise en scène, dans ses décors naturels. On en prend plein la vue. Il y a des choix de mise en scène vraiment réussis et on se régale dans certaines scènes. Toutefois, les effets spéciaux et le numérique tendent peut-être parfois à trop se faire remarquer : je pense notamment à la bataille de fin dans laquelle certains plans peuvent sembler trop irréels (même si on doit reconnaître l’étalonnage et l’esthétisme, des partis pris de qualité).

Des nouvelles créatures apparaissent à divers moments du film et ce sont toutes de bonnes trouvailles. La vie sur l’île mystérieuse de Luke montre que contrairement à maître Yoda, Luke n’a pas voulu entièrement se couper de toute compagnie. Montrer des scènes de vie insulaires se révèle être original, et renforce notre sympathie pour le lieu. On veut que l’on s’y sente bien et que l’on en ait envie d’y aller. On ressent également tout le potentiel qui se cache dans cet arrière-plan : les jeunes spectateurs aimeront en apprendre plus sur ces drôles de créatures qui fournissent du lait à Luke et sur ces curieux êtres habitant dans des abris de pierre. Nous pouvons également noter la création d’une race canine à la fin du film qui, esthétiquement, émerveillera le jeune public (et qui m’a émerveillé aussi). Les Porgs, devenus de chouettes produits marketings, demeurent la meilleure trouvaille pour ce film. Leur niveau de mignonnerie atteint des sommets.

Une nouvelle génération héroïque et maléfique à laquelle le spectateur peut ne pas s’attacher.

Le film veut lancer une nouvelle génération de héros et souhaite faire table rase du passé, y compris des légendes d’antan. C’est pour cette raison qu’on essaie de casser la légende du personnage de Luke en tant que chevalier Jedi au cœur pur et imperturbable. Le meilleur personnage du film, c’est bien lui. Mark Hamill nous offre un jeu d’acteur nuancé et prouve au monde entier qu’il reste un acteur talentueux (et plus que la voix mythique du Joker). On le retrouve sur cette île grouillante de vie, bien différente de celle de maître Yoda dans le cinquième volet de la saga. Luke n’a pas voulu se retirer dans un lieu sans nulle forme de vie. Il mène toutefois une vie d’ermite : il pêche, il trait … Ce comportement n’est pas sans rappeler celui Yoda ou de Ben Kenobi.

Le réalisateur a changé Luke Skywalker. Certains diront qu’il l’a étoffé. Je ne peux pas être entièrement contre cet avis mais nuançons plutôt : la trilogie originale nous avait présenté Luke comme le protagoniste, comme le jeune homme qui subit un apprentissage. Nous l’avons vu grandir au fil des trois épisodes jusqu’à devenir le chevalier Jedi que nous connaissons aujourd’hui. Il a vu son père mourir : dernier acte avant sa maturité complète. Cependant, il ne faut pas oublier qu’il représentait le spectateur, il était directement au premier plan. Ici, il ne campe plus le rôle du protagoniste mais de l’adjuvant. Il devient un Ben Kenobi ou un maître Yoda. Mais où Skywalker dépasse ces deux sages, c’est par son acte envers Kylo Ren. L’erreur qu’il a commise reste le hanter. Le héros devient nuancé, il perd de sa stature légendaire, quasi divine. Il a entraîné malgré lui le massacre du nouveau temple Jedi. Mais le film va plus loin que ça : Luke a renoncé à la Force comme le souligne Rey, il a renoncé à la Foi. Cette culpabilité le rend inactif. Et c’est là l’originalité du personnage. Nous n’avons pas devant-nous un simple homme aigri et lassé par le temps mais un homme rongé par la culpabilité, désillusionné, sans foi en la Force. Il faudra Rey puis Yoda pour le convaincre de redonner espoir à la galaxie, ce qui paraît paradoxal. En effet, il faut que la légende intervienne pour que l’espoir revienne dans la galaxie (l’intervention de Luke lors de la bataille finale redonne espoir à la Résistance) alors que dans tout le film, on veut casser toutes ces légendes. Bien évidemment, cet espoir repose désormais en Rey, l’héritière de Luke (non pas dans le sang mais dans l’esprit).

Rey est définitivement l’héroïne de cette nouvelle trilogie. Elle est la nouvelle Luke, à la recherche de ses origines. Sa quête identitaire a débuté dans le septième volet. Elle essaie de trouver des réponses, y compris dans la grotte où réside le côté obscur. Pourtant rien ne semble vouloir dire d’où elle vient. Mais finalement, ne cache t-elle pas la vérité sous de la fiction ? Elle a vu un père en Han, elle a vu un potentiel père de substitution en Luke. Kylo Ren vient résoudre le mystère autour de son origine : elle ne vient de nulle part. Enfin si, d’un couple de ferrailleurs qui ont vendu leur fille. On peut comprendre la déception du spectateur dans un premier temps : on s’attendait à ce qu’elle soit la fille d’une des légendes de la saga, même une fille issue de la Force, sans géniteur comme Anakin. Mais dans un second temps, on comprend le potentiel de cette révélation. Elle n’a aucun héritage à assumer, elle n’est guidée par personne : elle choisit le côté lumineux par pur choix, de son propre gré. La question existentielle, qui suis-je ? Où vais-je ? posée par Kylo Ren est résolue à la fin de l’histoire : elle est le nouvel espoir de la Résistance et elle va devoir ramener l’équilibre dans la Force en tuant Kylo Ren. Elle a accepté ses origines, et seule, libre, elle choisit de mener où elle veut son destin. Elle aurait pu succomber au côté obscur et rejoindre Kylo Ren. Mais elle choisit le Bien.

Kylo Ren (ou Ben Solo) est étoffé dans cet opus. Il abandonne son vœu de devenir le nouveau Dark Vador, en partie grâce aux moqueries de Snoke. Il détruit son casque « ridicule » et choisit de s’assumer. Mais contrairement à Rey, il s’assume dans le côté obscur. Les retournements de situation le font passer de potentiel héros rédempteur à un nouveau leader sith. Bien évidemment, on pourrait s’offusquer des parallèles entre ce film et le sixième volet : la scène avec Snoke, Kylo et Rey n’est pas sans rappeler celle de l’empereur, Vador et Luke. Pourtant ici, Kylo ne se repend pas. On retrouve cette volonté de casser ce qui a été fait auparavant, de détruire la légende : la légende historique (la rédemption de Vador), la légende des personnages (Luke en chevalier rongé par la culpabilité). Kylo renforce cette idée de faire table rase du passé : il veut éliminer aussi bien la Résistance que le nouvel Ordre. Pourtant ses motivations réelles restent brumeuses : est-ce véritablement parce que ses parents et Luke ne lui ont pas accordé suffisamment d’attention et d’amour ? Pas un seul instant le fantôme d’Anakin n’est venu expliquer à son petit-fils qu’il avait choisi le chemin de la rédemption et qu’il s’était sacrifié pour ramener l’équilibre dans la Force. Dans la prélogie, nous avons eu le temps de voir Anakin plonger dans le côté obscur, comprendre ses motivations, constater les raisons de son échec. Dans cette nouvelle trilogie, on n’éprouve aucune empathie pour Kylo. Luke prétend que le côté obscur corrompait excessivement son cœur, dès le plus jeune âge. Cela signifie que la fatalité existe dans notre galaxie très lointaine ? Un être peut être voué au côté obscur et un autre au côté lumineux. N’y a t-il plus de choix, plus de basculement choisi vers le côté lumineux ou obscur comme dans la prélogie et dans la trilogie originale ?

Poe Dameron devient progressivement le nouveau meneur de la Résistance. Néanmoins, je n’ai pas adhéré à son jeu d’acteur : il en fait trop. Est-ce la faute de la version française ? Possible. Il s’avère agaçant tout au long du film, ne faisant que donner des ordres et décrire des situations que le spectateur aurait pu deviner tout seul. Pourtant, son côté tête-brûlé et pilote hors-pair pourrait plaire. Mais il est noyé dans la masse des personnages.

Finn est vraiment un personnage intriguant. Il choisit encore de s’enfuir alors que l’Alliance est en mauvaise posture : original ! Sa lâcheté ne continuera pas longtemps malheureusement … et ce dès qu’il rencontre Rose Tico. Il devient aussitôt un vrai héros de l’Alliance et désire même se sacrifier à la fin du film. Il apporte la morale de cet opus : se sacrifier n’est pas nécessairement la bonne solution pour faire gagner une guerre. Il faut plutôt protéger ses amis. J’ai trouvé cette scène gênante. Je trouvais qu’elle était mal amenée et qu’elle renforçait le côté immortel des personnages principaux : Finn survit à tout.

Leïa est une légende. Grave, impériale, elle mène l’Alliance avec une sagesse reconnue de tous. La scène dans laquelle elle dérive dans l’espace est des plus réussies. Toutefois, on regrette qu’elle ne sache toujours pas utiliser la Force et qu’elle n’ait pas un rôle plus important. Mais la volonté de casser la légende et de faire table rase de ce qui avait été fait ne lui laissait pas grande place.

Snoke demeurera un personnage monolithique. Il serait étonnant que nous en apprenions davantage sur lui au vu de son sort. Il est une véritable déception. Cependant, il rentre toujours dans cet esprit de casser la légende et les grandes figures : le grand méchant, empereur, est balayé rapidement pour laisser place à l’hubris de Kylo Ren.

Le général Hux a été la victime de mon malaise pendant tout le film…

Avec ce développement, on pourrait croire que j’ai apprécié le traitement des personnages dans ce film. Malheureusement, aucun d’entre eux n’est parvenu à me susciter de l’empathie. J’avais peur pour Luke et Leïa mais je n’avais que faire du sort de Rey, de Kylo ou même de Finn. Je trouve que le grand problème de cette nouvelle trilogie réside dans le fait qu’on ne s’attache pas aux personnages. Il a suffi d’un film, de deux pour les plus difficiles pour que l’on apprenne à aimer Luke, Leïa, Han et Chewbecca. On regrette le peu d’intérêt qu’on a pour les nouveaux personnages … Dommage … Peut-être est-ce dû au trop grand nombre de personnages.

J’aurais apprécié qu’on s’attarde plus sur Luke et sur Kylo, sur leur passé commun pour que le spectateur ressente plus de l’empathie pour un Luke qui a failli tuer un de ses élèves, le fils de sa sœur ! L’équipe du film aurait pu développer davantage le personnage Rey avec qui on n’arrive pas à tisser des liens, on ne se représente pas en elle. Le film aurait mérité un plus long développement sur l’île : finalement Rey a peu appris avec Luke, même si ce n’était pas le but du long-métrage. On s’étonne de l’adresse de Rey dans le maniement du sabre-laser. Elle est peut-être l’élue de la Force, elle n’en reste pas moins une novice.

On aurait pu parler de …

Le choix de mettre en parallèle Kylo et Rey reste une idée innovante. La confrontation à distance des deux personnages dans plusieurs scènes demeure esthétiquement et scénaristiquement brillante. Dommage qu’elle reste brouillonne !

Yoda ! Ah Yoda ! Tu as failli me faire plus aimer le film rien que par ta présence. Toutefois ce mélange de synthèse et de marionnette fait grimacer. Ta scène reste aussi un peu brouillonne.

La mort de Luke, esthétiquement très belle, peut s’avérer être une bonne conclusion pour le personnage. Ce regard vers les deux soleils fait référence au début de l’épisode quatre. Une boucle semble bouclée. Cependant, la scène n’émeut pas : elle arrive un peu de manière inopinée, comme s’il fallait absolument tuer la légende pour qu’en naisse une nouvelle.

L’utilisation de l’attente et du suspens représente un vrai atout. Cet opus a préféré plus de scènes dans l’espace plutôt que sur des planètes : ce n’est pas forcément une mauvaise idée !

Un film sage qui veut faire table rase du passé !

La volonté de casser la légende, de faire table rase du passé est manifeste. C’est peut-être préférable pour permettre à une nouvelle génération de héros de voir le jour. Le neuvième sera le premier film sans légendes et personnages mythiques (si ce n’est Leïa). Le film reste toutefois sage : il reprend des moments de la trilogie originale mais en les augmentant, les modifiant ou en apportant un peu plus. Le film reste sage à ce niveau-là car il ne tente rien d’absolument original : il ne choque pas les spectateurs, il ne prend pas d’énormes partis pris, pas de grands risques. Il se contente de reprendre certains personnages emblématiques comme Yoda et Luke, de reprendre les thèmes de l’ancienne trilogie tout en poussant des nouveaux personnages au premier plan avec une nouvelle mise en scène et une meilleure utilisation des effets spéciaux.

Cette critique paraît plutôt positive. Nous avons reconnu ses qualités … mais aussi ses défauts. Je suis sorti de la salle déçu. Pourquoi ? Ce film ne m’a pas marqué. Il n’y aucune scène que j’ai réellement envie de revoir. Suis-je un éternel insatisfait ? Peut-être. En demandes-je trop parce que c’est Star Wars ? Possible aussi. Je n’ai pas apprécié cet opus : trop d’enjeux intéressants et originaux mal exploités, mal amenés, des personnages auxquels on ne s’attache pas … Je trouve cependant intéressant de clore la génération légendaire de Star Wars pour en fabriquer une nouvelle. Mais cette dernière devra prouver qu’elle peut être aussi mémorable que la précédente. Aimera t-on autant Rey que Luke ? Devons-nous comparer ce film avec les précédents ? Sommes-nous les victimes d’une trop grande admiration pour les anciens films ? Je reverrai ce huitième film. Peut-être me formerai-je un avis plus positif. Peut-être pardonnerai-je les défauts scénaristiques que je lui trouve. Méditer encore à ce film je dois.

L’avis de Salamander

Bon, aller : j’ai adoré The Last Jedi, c’était un super Star Wars (même si c’est purement personnel) et en tout cas c’était un excellent blockbuster.

Bonjour à tous !

Star Wars VIII se passe donc immédiatement après les évènements de Star Wars VII (donc on est censé accepter que le Premier Ordre a conquis l’autre moitié de la galaxie le temps que Rey fasse le trajet base rebelle/Ahch-To ; mais bref). La Résistance se fait débusquer et pourchasser par le Premier Ordre, et Rey essaie de convaincre Luke Skywalker de retourner au combat.

Et quand tu lis ça sur le panneau de texte de début de film, immédiatement tu prends peur, parce que c’est exactement la trame de l’épisode V ! Tu te dis « Oh non, ils vont retomber dans le même piège que SW7 et tout copier ! » Heureusement, très très vite, les doutes se dissipent.

Même si le film reprend beaucoup de scènes des épisodes V et VI, il le gère beaucoup mieux que The Force Awakens, parce que même si c’est visible, cela ne te saute pas au visage ; ces reprises sont dans le désordre, on en reprend au milieu et à la fin de la première saga et pas juste à l’épisode qui correspond, et on change la signification de tout cela. Donc même si c’est dommage, on retourne dans le domaine du raisonnable.
Surtout que le film est ultra étonnant : combien de fois vous vous êtes fit « Quoi ? » en regardant le SW8 pour la première fois ? Entre le refus de Luke de se battre, Hux qui se fait traîner en ridicule, et Snoke qui décède, on ne peut pas dire que le film est convenu !
En fait, on à l’impression que Rian Johnson était totalement d’accord avec toutes les critiques faites sur le VII (alors que J.J.Abrams a produit le VIII, et va réaliser le IX…) : Snoke dit à Kylo Ren que c’est un gamin et qu’il doit retirer son masque ridicule (et qu’il devrait avoir honte d’avoir perdu contre une fille qui n’avait jamais touché un sabre laser), Luke n’est pas du tout le père de Rey (mais on y reviendra) et les chevaliers de Ren sont encore absents de l’histoire…

Dans la mise en scène aussi il y a beaucoup de nouveautés, des procédés de narrations qui n’avaient jamais été utilisé dans un Star Wars. Bon, globalement, c’est indiscutable, c’est le plus beau, c’est le mieux fait de tout les Star Wars. Rien que dans le trailer il y avait certains plans qui éclataient la rétine ; et le plan du vaisseau de Laura Dern qui vient s’abattre contre le First Order, c’est peut-être le meilleur plan cinématographique de l’année 2017.
Il y a des flash-backs, des champs/contre-champs alors que les protagonistes sont à des endroits différents, des images d’illustration quand Rey nous dit ce qu’elle voit sur Ahch-To (d’ailleurs, très intelligemment, il n’y a pas d’illustration quand elle nous décrit l’équilibre) et puis cette scène de la grotte contaminée par le côté obscur qui a tout d’une scène d’un grand film (beauté visuelle, sens de la scène uniquement donné par ce que l’on voit – ce qui laisse une ambiguïté).
C’est juste dommage que le son et la musique ne suivent pas toujours, alors que c’était le gros point positif de l’épisode VII.

Pour en revenir aux personnages, Rey, Kylo Ren et Finn étaient déjà les grandes réussites de l’épisode VII ; même si pour notre ami stormtrooper c’est surtout Rose qui porte les enjeux thématiques de leur mission (ne pas penser à tuer mais à épargner – ce qui a sauvé la vie à Harry Potter et Frodon Sacquet, donc à retenir ! – les grands ennemis sont ceux qui profitent de la guerre, etc…). Pour Rey et Kylo Ren par contre, c’est très clair : ce sont deux gosses à qui il est confié un pouvoir incommensurable, et qui ont peur de ne pas s’en montrer digne. C’est pour cela qu’ils ont autant besoin l’un de l’autre, je ne suis pas sûr qu’ils soient amoureux, mais ils se comprennent et ils savent qu’avec l’autre ils peuvent tout changer comme ils le souhaitent (même si c’est décevant, ils ne pouvaient pas s’allier dès ce film, parce qu’il n’y aurait pas eut d’épisode IX, et au moins on conserve le doute : y aurait-il eut équilibre ou Ren aurait-il fait passé Rey du côté obscur ?). La relation entre les deux personnages, portés par des acteurs qui sont excellents, est vraiment très bonne, et quand ils se battent ensembles contre les prétoriens c’était jouissif ! Ils sont un miroir inversé de l’autre, Kylo ayant pour ascendance à peu près tous les héros de la saga, et Rey n’ayant (merci !) personne – ce qui fait que je l’appellerais Rey Nowhere à partir de maintenant ^^.
Nous avons aussi Poe, un casse-cou irréfléchi qui finit par prendre conscience que les plans osés comme on en a l’habitude dans la saga… sont des plans osés et donc ont de très fortes chances d’échouer ! Du coup, le décès de Carrie Fisher devrait faire que le titre de chef de la Résistance se jouera entre lui et Rey (ou pas, s’ils sortent ensembles).
Rian Johnson est resté parfaitement cohérentdans le développement des personnages créés par Abrams, ce qui est très heureux et rend d’autant plus étonnants le fait qu’il est changé ce qu’il voulait avec l’histoire.

Mais évidemment… il y a le cas « Luke », mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? On est trente ans plus tard, le mec a déjà ‘failli’ tuer Dark Vador et l’Empereur ; d’ailleurs Obi-Wan n’a pas hésité contre Anakin ; donc en quoi se serait déshonorant qu’il est ‘failli’ tuer Kylo Ren ? Surtout qu’il a un message très important à nous faire passer dans ce huitième film : la lumière n’appartient pas aux Jedi, une éducation stricte et qui n’accepte pas les émotions fortes ne mène à long terme qu’à des échecs, et surtout il ne faut pas s’en remettre aux Jedi ! Un héros comme Luke a, de ses propres mots, échoué parce qu’il était une légende ! Ce sont des êtres extraordinaires, importants, puissants, mais qui peuvent devenir orgueilleux et aveugles si on leur confie tous les pouvoirs.
C’est un retournement des codes autrefois manichéens que n’arrêtent pas de faire ce film ; sans te faire douter de qui est gentil et qui est méchant, il fend les cuirasses des personnages ; par exemple en montrant que rebelles comme Empire achètent les mêmes armes aux mêmes fabriquant, que Luke a créé Kylo, que le nouveau Leader Suprême et la dernière Jedi peuvent partager des moments intimes…
Ce que veux dire le film, c’est que l’on a trop vénéré les anciens par acquis de leurs gloires passées, et que le temps nous a fait nous reposer sur nos lauriers et fait partir dans une mauvaise direction. Cela fait quarante ans que la saga existe ! Quoi que vous pensiez de l’épisode VIII, il était temps pour la saga d’évoluer ! En revenant à l’essentiel de tout (par exemple en réduisant la rébellion à sa dimension la plus rachitique) le film propose de repartir du début.
Après, tout n’est pas réussi : la scène de Canto Bight est trop longue même si elle est forte thématiquement, Leïa qui vole c’était abusée dans le traitement, les décisions de l’amirale Holdo ne sont pas toujours compréhensives… Mais franchement, après tout ce que j’ai déjà dit, c’est largement acceptable pour un film qui ne revendique pas l’Oscar !

Concernant l’humour, je l’ai totalement accepté. Et même si je comprends que certains est trouvé que c’était trop, je ne comprends pas ceux qui disent que c’est du MCU : Marvel n’a pas inventer l’humour au cinéma, ce film est le film de Rian Johnson – pour le meilleur comme pour le pire, mais c’est tellement rare dans l’industrie des blockbusters et ça devrait être applaudit par tout le monde – et si vous n’aimez pas, il ne faut pas dire que Thor Ragnarok et les Gardiens de la Galaxie c’est trop cool !

Je vais finir en revenant sur Luke Skywalker, parce que c’est un grand héros qui s’en va. Contrairement à ce que l’on pouvait espérer, Luke n’est pas retourné combattre. Mais si ce n’était pas ce que nous voulions, c‘était ce qu’il fallait, je pense. Luke a raison, d’un sabre laser il ne détruira pas le Premier Ordre (et la menace qu’il a lui-même créé). Le vrai rôle d’un héros, ce n’est pas de rester éternellement cet être qu’on a idolâtré, de revenir encore et encore, mais d’inspirer par ses actions des milliers de personnes dans la galaxie – comme nous, comme les enfants de Canto Bight.
Cette scène finale, où l’on voit de pauvres gosses en train de narrer les exploits de Luke, regarder les étoiles en passant le balai d’un air rêveur, et user discrètement de la Force, c’est le plus bel hommage jamais fait à la saga. Cette scène, c’est tout ce qu’est Star Wars pour chacun de ses fans.
Cela dit, je comprendrais tout à fait que beaucoup me disent qu’ils ont détestés le film ; c’est normal ! La saga est tellement importante et reçu si personnellement par tant de monde ! Mais vous ne pourrez jamais lui retirer ses qualités filmiques, et surtout, vous ne devez pas perdre espoir !
Parce qu’un nouvel espoir est né.
Rian Johnson est l’un des nôtres, un des enfants de Canto Bight, avec sa propre vision (qui ne sera pas forcément celles des autres, voire parfois totalement l’opposé) : un cinéaste talentueux, amoureux de la saga, auquel il a été permis de faire SON film sans aucune autre exigence que de faire son maximum. Et ça, c’est sans doute la meilleure chose qu’il pouvait arriver à la saga.


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