Cela fait déjà une semaine que nous avons commencé notre découverte de cette 37ème édition du festival. On vous parle aujourd’hui de deux films ; d’un côté le nouveau Harmony Korine qui est plutôt attendu et de l’autre, un thriller mystérieux philippin.

The Beach Bum – Harmony Korine

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Spring Breakers, le précédent film de Harmony Korine, avait beaucoup fait parler de lui. Certains n’y voyaient rien d’autre que ce qu’il montrait explicitement (un groupe de jeunes se dandinant sur la plage durant le Spring Break et plongeant dans des histoires de drogues) tandis que d’autres y décelaient des messages plus profonds. Qu’en est-il, alors, de ce Beach Bum, qui était présenté en première belge au BIFFF ?

Année : 2019
Réalisateur : Harmony Korine
Casting : Isla Fisher, Jonah Hill, Martin Lawrence, Matthew McConaughey, Snoop Dogg, Zac Efron
Durée : 1h35
Photographie : Benoît Debie
Genre : Comédie
Origine : États-Unis

Moondog, poète considéré comme un génie, vit une belle vie au soleil, faite de fêtes, de sexe, d’alcools et de drogues. Et sous le soleil de Miami, « ça fait quelque chose de magique ».

The Beach Bum est un film complétement délirant, loin de toutes contraintes sociales ou morales… ou même logiques. Matthew McConaughey (Interstellar, Mud sur les rives du Missippi…) est incroyable dans son rôle d’artiste à l’esprit libre et drogué continuel, et qui, par certains aspects n’est pas sans rappeler The Big Lebowsky des frères Coen.
À l’image d’un « vrai » trip, The Beach Bum ne suit pas toujours un cheminement cohérent, mais parvient à nous emporter avec lui. Cette « immersion » dans cet univers psychédélique est aidée par la, toujours, magnifique photographie de Benoît Debie et par une galerie de personnages absolument incroyables dont les comportements sont plus qu’incongrus.

Totalement étrange et atypique, The Beach Bum est l’histoire d’un type qui profite de la vie en « brûlant » son argent, sans se soucier des conventions, quelles que qu’elles soient. On pourrait le trouver profondément inutile et immoral et juger ses personnages plus que détestables, mais il nous a conquis.

Aurora – Yam Laranas

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Année : 2018
Réalisateur : Yam Laranas
Casting : Alan Paule, Anne Curtis, Marco Gumabao, Mercedes Cabral, Phoebe Villamor
Genre : Thriller, drame, mystère
Durée : 1h48
Origine : Philippines

À proximité d’une île des Philippines, un paquebot géant, l’Aurora, s’est échoué. Les disparus se comptent par dizaines et se trouvent encore enfermés quelque part à bord. Une tempête se prépare et les corps risquent bien d’échouer, eux aussi, sur la plage la plus proche. Les autorités locales décident donc d’évacuer la population, mais Leana fait le choix de rester, avec sa petite sœur, Rita, dans le but de « retrouver » les disparus.

En partant d’une catastrophe ayant causé la mort de nombreuses personnes, c’est bien notre rapport à la mort, et donc à la vie, que Yam Laranas explore. Que devient-on quand on meurt ? Quelle était la vie de tous ces disparus ?

Les couleurs grises et bleues foncées de l’île créent une atmosphère très particulière, à la limite entre la réalité et le cauchemardesque, où tout pourrait arriver. Ce choix visuel fait que le film est aussi beau qu’il est froid, tout comme son sujet est aussi poétique qu’il est macabre. L’on ne sait jamais exactement si ce que l’on voit est le fruit de l’imagination de Leana, qui souhaite plus tout que tous ces inconnus puissent « rentrer chez eux », ou si le film tient réellement à se transformer, par moment, en « film de zombies ». Pourtant, et en regard des développements du film et des personnages, rien de plus dramatique ne pourrait arriver que cet échouage massif et ces visions ne sont probablement que le reflet d’un profond traumatisme.

L’apparente douceur, et froideur, du film contrastent, malheureusement, avec sa musique extrêmement implicative. Comme si un sentiment de réelle peur devait absolument être créé plutôt que de laisser une belle ambiance d’interrogation s’installer, les notes se font trop insistantes, sans raison. Dès lors, la sensation de peur n’est que ponctuelle et ce procédé, exagérement explicatif, amoindri la portée dramatique et émotionnelle du film, avec laquelle il entre en opposition de manière trop violente. À cette « fausse peur », plutôt artificielle, l’on aurait préféré pouvoir se concentrer davantage sur l’ambiance, mystérieuse et préoccupante, engendrée par la découverte de ce bateau et sur les conséquences psychologiques occasionnées. Parfois, les silences inquiètent et disent plus que des sons…

Aussi, Aurora est un film à l’ambiance très réussie, mais dont on peine à comprendre le but exact.


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