On arrive, tout doucement, au terme du festival. Pour ce neuvième jour, nous avons jeté notre dévolu sur trois films, et une fois encore, sur trois styles profondément différents.

Golden Monk – Billy Chung, Wong Jing

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Réalisateurs : Billy Chung, Wong Jing
Casting : Evonne Sie, Zhang Yuqi, Zheng Kai
Origine : Chine, Hong-Kong
Genre : Arts martiaux, action, fantastique
Durée : 1h31

Jade, jeune chasseuse de démons, se souvient de ses nombreuses vies antérieures, elle était aux Cieux et amoureuse de « l’enfant d’or ». Le couple a malheureusement fâché les divinités et a été envoyé dans le monde mortel pour 100 réincarnations successives, avec l’interdiction de se retrouver. L’enfant d’or a choisi d’oublier tous ses souvenirs, tandis que Jade préfère conserver sa mémoire afin de pouvoir parcourir le monde et les époques à la recherche de son amour perdu.

Golden Monk est, comme un certain nombre de films d’arts martiaux chinois, fortement kitsch. Des couleurs roses et dorées aux effets spéciaux pas toujours du plus bel effet, aux relations entre personnages et aux réactions plutôt exagérées, l’on retrouve tous les éléments auxquels on pouvait s’attendre. Le début du film présage quelque chose d’assez amusant, avec une histoire somme toute banale, mais toujours appréciable à suivre. Malheureusement, s’ensuivent des effets comiques qui tombent de nombreuses fois totalement à plat ou ne sont pas toujours de très bon goût.

Play or die – Jacques Kluger

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Réalisateur : Jacques Kluger
Casting : Charley Palmer Rothwell, Laetitia Chambon, Roxane Mesquida
Genre : Épouvante-horreur, thriller
Origine : Belgique
Durée : 1h29

À l’heure du succès montant des « escape games » et inspiré du roman « Puzzle » écrit par Frank Thilliez, Play or Die nous conte l’histoire de Lucas et de son (ex-)copine, Chloé, qui décident de participer à un jeu réputé particulièrement compliqué, dans un endroit tenu secret, avec à la clef, une récompense particulièrement intéressante. Au fur et à mesure que le jeu prend place et que les énigmes sont résolues, ils s’aperçoivent que tout ne semble pas totalement normal dans ce lieu…

L’ambiance de Play or Die s’installe tranquillement et crée un sentiment d’angoisse et d’insécurité profonde autant chez les joueurs que chez les spectateurs. Tout comme eux, l’on tente de comprendre et de résoudre les énigmes qui nous permettront non seulement de sortir de chaque pièce et d’ainsi pouvoir accéder à la suivante, mais aussi de comprendre ce qui réellement se trame dans cette étrange bâtisse, qui n’est autre qu’un hôpital psychiatrique désaffecté. Peu à peu, des doutes se forment et l’on commence à soupçonner tout le monde à tour de rôle, à l’instar, une nouvelle fois, des protagonistes. Aussi, le suspens du film est extrêmement bien mené et nous tient en haleine de bout en bout. L’arrivée de la fin nous a cependant semblé un peu trop abrupte et des zones d’ombres demeurent ce qui occasionnent sans doute quelques contradictions… à moins qu’un second visionnage nous soit nécessaire pour tout percevoir d’un autre œil.

Stray – Olga Gorodetskaya

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Réalisatrice : Olga Gorodetskaya
Casting : Elena Lyadova, Vladimir Vdovichenkov
Origine : Russie
Genre : Épouvante-Horreur, drame
Durée : 1h30

Premier film de la réalisatrice Olga Gorodetskaya dit s’inspirer pour celui-ci de Stanislas Lem, et plus particulièrement Solaris (déjà adapté au cinéma, notamment par Andrei Tarkovski). Stray nous raconte l’histoire d’un couple qui, quelques années après la disparition de leur enfant, Vanya, souhaite en adopter un. Le choix de Polina se porte sur un étrange petit, il grogne plutôt qu’il ne parle et semble souffrir de nombreux traumatismes. Peu à peu toutefois, cet étrange enfant s’acclimate à son nouveau foyer… tant et si bien qu’il ressemble de plus en plus au petit Vanya disparu, tant physiquement que dans ses attitudes et comportements.

Au casting, nous retrouvons Elena Lyadova et Vladimir Vdovichenkov, vus tous les deux dans Léviathan de Andrei Zvyagintsev, prix du scénario à Cannes en 2014, et très convaincants dans leur rôle de couple meurtri et désemparé. Car, le sujet principal traité est évidement le deuil, rendu tangible au travers de cet être qui se nourrit de la tristesse de ses parents pour « plaire » et surtout, ne pas être abandonné. La performance du jeune acteur est également réellement à souligner, car il parvient à passer d’une émotion à l’autre très rapidement et ainsi à créer de nombreuses interrogations sur sa véritable identité. Les doutes et la confusion mêlée d’espoir qu’éprouvent les parents se ressent ainsi progressivement au travers des protagonistes, mais aussi de l’image, particulièrement froide. Le film évite, fort heureusement, les habituels jump-scares excessifs pour se concentrer sur l’atmosphère de malaise qu’il distille. Quelques effets spéciaux semblent toutefois ne pas être totalement aboutis, ce qui amoindrit leur portée. Néanmoins, de par l’univers qu’il crée, son casting excellent et sa manière de traiter son sujet, Stray est un premier film très convaincant. Dès lors, l’on espère voir d’autres réalisations signées Olga Gorodetskaya dans un futur proche (celle-ci a dit avoir en projet un film de science-fiction).


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