C’est déjà l’avant-dernier jour du festival pour le Coin des Critiques Ciné ! Pour celui-ci, nous partons à la découverte de deux thrillers, l’un nous venant de Corée du Sud et l’autre de Pologne.

Door Lock – Kwon Lee

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Réalisateur : Kwon Lee
Casting : Hyo-jin Kong, Sung-oh Kim, Ye-won Kim
Origine : Corée du Sud
Genre : Thriller
Durée : 1h42

Un immense immeuble aux multiples appartements, sorte de géante boîte verticale où les gens s’entassent, comme il y en a tant. Une jeune femme vivant seule, travaillant le jour dans une entreprise d’assurance, s’aperçoit peu à peu que tout n’est pas normal dans son habitation… Et si quelqu’un d’autre y était entré et s’y cachait ?

Door Lock est un bon thriller qui reprend les éléments du genre tout en les maîtrisant. La tension est toujours présente, de même que le suspense, et les spectateurs, tout comme les personnages eux-mêmes commencent à soupçonner tout le monde à tour de rôle, à l’affût du moindre élément anodin qui pourrait être, en réalité, un indice de première importance.

Le film donne également à voir quelques dysfonctionnements sociétaux, notamment au sujet de la police et du peu d’écoute qui est accordé aux victimes, mais aussi, et sans doute plus spécifiquement, en ce qui concerne les liens entretenus entre les hommes et les femmes. Aussi, l’on constate que de l’entreprise où travaille Kyung-min, seules des femmes sont employées alors que les patrons sont exclusivement des hommes. En outre, la plupart des personnages masculins rencontrés par Kyung-min se révèleront être de réels problèmes, voire des menaces. Ce faisant, le film dénonce les violences faites aux femmes, qu’elles soient physiques, psychologiques, au travail, dans le quotidien ou dans la vie privée.

Pousser davantage au huis-clos lors de certaines scènes aurait sans doute eût le mérite d’augmenter l’atmosphère anxiogène, mais les actions se succèdent malgré tout de manière efficace. Et si la révélation finale ne crée pas de réelle surprise, mais confirme plutôt les suppositions des spectateurs, elle n’en est pas moins effrayante et semblant plausible.

Dark Almost Night – Borys Lankosz

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Réalisateur : Borys Lankosz
Casting : Magdalena Cielecka, Marcin Dorocinski
Origine : Pologne
Genre : thriller, drame
Durée : 1h51

Dans une petite ville de Pologne, surviennent d’étranges disparitions d’enfants. Une journaliste, Alicja Tabor, décide d’enquêter sur ce mystère qui semble s’épaissir et ne pas être pris suffisamment au sérieux par la police locale. Au fur et à mesure de ses recherches, elle constate que les évènements actuels prennent en réalité leur source dans des incidents bien intérieurs, lesquels pourraient même être liés à son propre passé…

Adapté du livre de Joanna Bator, le film de Borys Lankosz est un objet assez étrange.
En partant d’une enquête au sujet d’enlèvements d’enfants, comme on voit relativement souvent dans les thriller, il brosse différents styles aux diverses incidences, tout en délivrant de nombreux messages. L’environnement présenté par le métrage est austère et froid, aidé par des paysages gris et enneigés, et par un sujet évidemment tout sauf joyeux. Les personnages eux aussi ne transmettent pas beaucoup de chaleur ou d’empathie, car ils sont eux-mêmes brisés et laissent peu passer leurs émotions qu’ils ont vraisemblablement appris à camoufler. À cette froideur générale, s’oppose toutefois quelques incursions qui semblent se diriger vers le fantastique ou le « merveilleux », dans le sens premier du terme, celui de « conte (de fées) ». Cette idée est, forcément, liée à l’enfance, et forme un clivage avec d’un côté une sorte d’imagination féerique et de l’autre, la réalité effective de l’action, bien plus sombre. L’enquête permet évidemment de mettre en avant de nombreux et immenses problèmes liés aux abus d’enfants, à l’éducation, à une réalité sociale précaire et difficile, aux traumatismes de parents, aux répercussions d’évènements passés sur la vie adulte et sur son développement. Par ailleurs, à travers la mise en place de cette enquête et les découvertes qui y sont liées, Lankosz explore également le passé de la Pologne, la deuxième guerre mondiale et le nazisme, et ses liens avec l’Allemagne.

Le tout crée une histoire complexe et aux multiples facettes, qui n’est pas toujours aisée à déchiffrer. Il est cependant possible qu’il nous manque, personnellement, quelques clefs de lecture, notamment symboliques, pour une compréhension totale de cette œuvre.


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