Alors que la série de Charlie Brooker devient de plus en plus populaire, sa quatrième saison a créé une grosse déception auprès des fans. Mérite-t-elle cette vindicte aussi forte ?

Cette nouvelle salve comporte six épisodes, comme la précédente, et ratisse toujours aussi large entre récit romantique, univers post-apocalyptique ou thriller entre Hitchcock et K Dick. L’éclectisme de la série reste donc toujours présent, bien que l’on puisse parler de redondance dans certains formats. Ainsi, « Black Museum » rappelle « White Christmas » dans sa structure narrative. Néanmoins, si l’on sent quelques répétitions dans les idées ou quelques clins d’œil par moments trop insistants, il faut reconnaître que ces histoires inédites soulèvent comme l’habitude le débat.

Nous en avions déjà parlé dans nos précédentes critiques sur la série mais « Black Mirror » tire sa force en plaçant ses innovations technologiques dans un contexte concret. Si l’on excepte « Metalhead », toutes les intrigues se déroulent dans un univers connu auquel on peut se rattacher. Cela permet d’aborder des questionnements moraux par rapport à l’usage de ces nouvelles technologies dans le quotidien. Cet ancrage amène à soulever des interrogations constantes sur la psychologie humaine et comment nos imperfections idéologiques peuvent amener à une forme d’horreur « terre à terre ». De plus, certains récits peuvent amener à des lectures variées : « Arkangel », par exemple, peut être vu sous le prisme d’une surveillance plus globale de notre société (comme une partie de « White Christmas » d’ailleurs).

La variété des styles permet également à Charlie Brooker de varier ses thématiques en adaptant la forme au fond. D’un côté, « Hang the DJ » va prendre les allures d’une romance avec ses questions sur la recherche de son âme sœur (dont la réponse finale sera aussi touchante qu’amère). De l’autre, « Metalhead » se pare d’une mise en scène en noir et blanc soignée par David « 30 jours de nuit » Slade qui sauve d’ailleurs l’épisode au vu de son intrigue survival intéressante mais courte et manquant de chair. Difficile néanmoins de ne pas retrouver dans chaque épisode une ironie ambiante se cristallisant souvent de manière forte (la conclusion de « Crocodile »). Cela ne l’empêche guère de soigner les émotions de ses protagonistes, et ce même quand leur temps d’apparition est court. La réplique « Monkey needs a hug » de l’épisode « Black Museum » devrait provoquer un pincement au cœur de nombreux spectateurs.

Au final, si l’on peut comprendre les retours négatifs de certains, il est dur de ne pas trouver en cette quatrième saison ce que l’on aime dans « Black Mirror ». Ces six épisodes prolongent des thématiques abordées précédemment ou en tissent de nouvelles en conservant un aspect humain assez intense. De quoi inciter au binge watching le plus rapidement possible pour tous ceux ou celles qui l’auront manquée…


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