Les bases : Pour ceux qui ne connaîtraient pas la série, Orange is the new black (ou OITNB, pour faire plus court) retranscrit le quotidien de détenues d’une prison pour femme aux Etats-Unis. Si la première saison s’attache au personnage de Piper Chapman, jeune femme qui s’est dénoncée, et qui doit donc purger sa peine à la prison de Litchfield (inspiré d’une histoire réelle, retranscrite dans un livre portant le même nom que la série), le scénario va rapidement évoluer. Très vite, on ne peut plus vraiment repérer de personnage principal. Si Piper Chapman continue à apparaître dans les épisodes, la série évolue et s’attache désormais à Alex, Red, Suzanne, Poussey ou encore Boo.

Les enjeux de la saison : La saison 4, avec son final émouvant, avait marqué les esprits. La mort de Poussey, personnage attachant, apparaissait comme étant dramatique. Cette fin de saison ne présageait rien de bon. En effet, nous quittions les détenues alors qu’une arme était entrée dans la prison à cause d’un gardien. Celui-ci l’avait malencontreusement perdue, et elle avait attérie entre les mains de Dayanara Diaz (la jeune femme qui a accouché peu de temps avant). Ainsi se cloturait la dernière saison. Ainsi, la certitude que nous pouvions avoir était vérifiée : il allait y avoir une émeute dans la prison. Et un chose était sure : les émeutes ne finissent généralement pas bien.

Et alors, ça donne quoi finalement ? Ah ! Orange is the new black. Certainement l’une des séries originales Netflix les plus populaires. Et il est facile de comprendre pourquoi : à travers une multitude de personnages tous plus attachants les un(e)s que les autres, avec leurs qualités mais aussi leurs défauts, la série à trouvé le moyen d’attirer le public ! Un sujet peu taité (toute une série reposant en intégralité sur le quotidien d’une prison pour femmes, c’est pas commun), qui attire également. Et surtout, des épisodes plus longs cloturants chaque saison, avec un petit suspense. Cette saison 5 était donc très attendue par les fans et par la presse. La série s’engage encore plus qu’avant dans ce retour. OITNB est en effet connue pour traiter de sujets épineux et s’engager : l’homosexualité, la cause transgenre (notamment avec la géniale Laverne Cox dans le rôle de Sophia Burset), le viol, le racisme (tant ordinaire que spécifique à la prison), … Cette fois, la série s’engage plus politiquement. Les détenues de Litchfield bloquent l’établissement, ont des hotages et… elles comptent bien se faire entendre afin d’améliorer les conditions de détention.

Sans cette série, jamais le quotidien des femmes détenues n’urait pu être connu du grand public avec autant de détails. Quand on regarde de plus près, ce quotidien est rempli d’abérations : nourriture inmangeable et limite avariée, impossibilité d’accéder à des produits de première nécessité. L’état viole presque les droits humains fondamentaux. Et cette saison 5 l’exprime d’une manière forte. Bouleversées par la perte de leur amie Poussey au cours d’une manifestation pacifique lors de la saison 4, un groupe de femmes menées par Tasha Jefferson (jouée par Danielle Brooks) tente de négocier avec MCC et le gouverneur. Elles exigent du changement, afin de respecter les droits humains fondamentaux auxquels toute personne a droit, sauf visiblement à Litchfield : repas équilibrés, possibilité d’avoir des produits hygiéniques (jusqu’ici, certaines devaient se contenter de tampons faits en papier toilette), et surtout, elles exigent la justice pour leur amie décédée. Pendant ce temps, certaines tentent de surveiller des hotages (le personnel de la prison), d’autres essayent de se tenir à l’écart. A l’intérieur, c’est l’anarchie la plus complète, et à l’extérieur c’est la folie à l’état pur : comment libérer cette prison ? MCC et le gouverneur doivent-ils céder ? La tension est palpable.

Contrairement aux autres saison qui se déroulent sur plusieurs mois, celle-ci se concentre sur trois jours. Trois jours à l’issue incertaine mais inévitable. Trois jours d’anarchie totale pour se faire entendre. Certaines filles se sont procuré un téléphone et postent des vidéos pour se faire entendre. Comme toujours, les actrices jouent extrêmement bien. Magnifiquement, même. Certaines arrivent encore à nous émouvoir et à nous surprendre, en particulier Uzo Aduba qui interprète Suzanne ( »la folle-dingue ») et qui pousse son rôle dans ses retranchements, en nous montrant l’étendue de ses talents d’actrice. Laverne Cox (dans le rôle de Sophia Bursett), Danielle Brooks (en Tasha Jefferson), Kate Mulgrew (la fameuse Red), ou encore Brad William Henke (en terrifiant Desi Piscatella) nous offrent des performances de haut-vol et inoubliables.

Scénaristes et réalisateurs changent d’un épisode à l’autre. Cela peut parfois être mauvais signe : la patte d’un réalisateur est parfois trop marquée, jusqu’à devenir l’essence meme d’une série. Ainsi, parfois, lorsque les réalisateurs tournent, la qualité ne suit pas. Mais ce n’est pas le cas ici. Andrew McCarthy, Constantine Markis, Phil Abraham, Nick Sandow, Uta Briesewitz, Michael Trim, Erin Feeley, Laura Prepon, Lauren Morelli et Tara Herrmann signent ainsi chacun au moins un épisode à la réalisation. Avec de multiples rebondissements, et toujours ces flashback qui nous expliquent les anciennes vies de quelques détenues (Suzanne Warren  »la folle-dingue », Red, Tasha Jefferson, …) et les raisons de leur détention, la série garde ces éléments qui plaisent depuis la première saison. Alors que l’intensité monte d’épisode en épisode, ces flashback nous permettent d’en apprendre plus sur les décisions et comportements que certaines détenues et certains gardiens ont (personnellement, l’histoire de Piscatella m’a skotchée!). La saison se termine par trois épisode sans flashbacks, dans lesquels les négociations prennent une toute autre importance, et les décisions deviennent de plus en plus lourdes de conséquences : Gloria, Suzanne, Cindy, Maria, mais aussi Joe et Piscatella, tous commettent des actes qui sont difficiles à faire.

En conclusion, avec cette saison 5, Orange is the new black gagne en intensité et en engagements, politiques mais également humains. Les actrices et les acteurs livrent de grandes performances, les réalisateurs arrivent à bien gérer chaque épisode. Cette saison marquera un tournant majeur dans cette série : plus rien ne sera pareil par la suite. Foncez les yeux fermés pour regarder cette merveille, encore un fois signée Netflix.

PS : Ne faisant pas partie à proprement parler de la série, je comptais commenter un peu le trailer de la saison, dans lequel apparaît Nabilla Benattia, starlette de télé-réalité en France. [Si vous ne vivez pas dans une grotte sans eau et électricité, alors vous savez qui elle est : candidate lde l’Amour est aveugle sur TF1, puis des Anges de la téléréalité sur NRJ12, elle s’est faite repérée avec sa phrase hautement intellectuelle « Allo, non mais allo quoi. T’es une fille t’as pas de shampoing. etc ». Ensuite, elle a été accusée d’avoir planté son petit ami Thomas Vergara, candidat de télé-réalité aussi, a fait de la prison, puis a écrit un livre dans lequel elle raconte son histoire. Maintenant que vous savez tout sur elle, on continue.] La petite Nabilla a donc tourné dans un trailer qui annonce cette nouvelle saison. On la voit dans la caféteria de la prison, en compagnie de Suzanne, Tasha (ou Taystee), et Cindy. Avec beaucoup d’autodérision, elle se laisse traiter de « Kim Kardashian du pauvre », continue en étant l’objet d’une rumeur disant quelle a « tué son petit-ami à mains nues », et enfin elle joue encore avec sa phrase  »Allo » ainsi que la référence au shampoing. La scène se termine avec une crise de la jeune femme, dans laquelle elle s’énerve, et dit être « un auteur » maintenant. Drôle, ce trailer n’a aucun autre but que celui de faire rire. Que les anti-Nabilla se rassurent, elle n’apparaît pas dans la série, seulement dans cette petite scène comique. Mais il faut avouer que la jeune femme fait bien le job, même si on ne l’aime pas. Personnellement, je ne l’apprécie pas plus que ça, mais ne la déteste pas non plus. Finalement, cette scène est plutôt drôle, remplie d’autodérision, et donne envie de retrouver nos amies détenues dans cette cinquième saison.


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