Benny et Joon

Réalisé par Jeremiah S. Chechik

Pays : États-Unis

Sorti en 1993

Avec : Johnny Depp, Mary Stuart Masterson, Oliver Platt, …

Genre  : Comédie dramatique, romance

 

 

L’avis de Nicolas

Traiter de l’handicap au cinéma est toujours délicat. Il s’agit de ne pas tomber dans une caricature cynique et moqueuse et pouvoir également éviter le misérabilisme ou encore l’éloge de bon sentiment qui empêcherait le film d’aller au delà de son sujet.

Benny and Joon de Jeremiah Chechik réussi à ne pas tomber dans ces travers. Benny and Joon sont frères et sœurs et vivent ensemble. Joon est atteinte d’un handicap mental qui l’empêche de vivre correctement en société. Elle s’enferme donc dans une bulle fantasmagorique qui la pousse parfois à être violente. Benny tente de la protéger et lui trouver des aides qu’elle refuse. Benny hésité à l’envoyer dans un centre spécialisé jusqu’au jour où Sam arrive…

Benny and Joon est un beau film d’une grande simplicité qui arrive à traiter son sujet avec une grande douceur tout en abordant la relation si particulière de Benny et Joon sous un angle dramatique et émotionnel.

 

Le film traite de la difficulté de vivre avec une personne atteinte d’une maladie mentale. Les points de vues de Joon et Benny sont très bien représentés et permettent au spectateur de s’imprégner des personnages et de les comprendre.

L’arrivée de Sam est à la fois un élément perturbateur et un espoir de liberté qui s’offre à Joon.
Celle-ci ne peut pas vivre en société selon la thèse présentée à l’ouverture du film. Cependant Sam s’avère être là preuve du contraire.

Au delà d’être un archétype, Sam est un personnage extravagant magnifiquement interprété par le jeune Johnny Depp.
Cet hurluberlu s’avère être une réincarnation de Buster Keaton. Un clown mélancolique et extravagant qui apportera beaucoup à Joon.

Mary Stuart Masterson incarne très bien Joon et ne livre pas une interprétation grotesque de la maladie mentale. Aidan Quinn joue également très bien le frère dépassé par les évènements qui apprendra beaucoup de sa soeur et Sam.

Benny and Joon n’est peut être pas un grand film de cinéma mais il représente très bien son propos en passant par la case d’une douce émotion très loin d’être dénuée de pertinence.

Rimini a ressorti le film en Dvd et Blue Ray le 18 novembre. L’édition possède un très beau master qui rend justice à la photographie du film. Elle est accompagnée des essais costumes et maquillages, de scènes coupées et du clip I’m Gonna Be (500 Miles) interprété par The Proclaimers.

Foncez donc sur ce beau film qui vaut sacrément le coup si vous voulez vivre un moment de douceur humaniste.

 

 

L’avis de Liam

Il est dur de ne pas tomber sous le charme de ce film, notamment grâce à l’édition fournie par Rimini.

Depuis la mort accidentelle de leurs parents, Benny s’occupe de sa sœur Joon, fragile et asociale, sujette à des accès de rage et de violence qui font fuir leur entourage. L’arrivée de Sam, jeune illettré presque muet qui a adopté les manières et le costume de Buster Keaton, va bouleverser la vie du frère et de la sœur.

Se connecter à quelqu’un, c’est dur. Il faut que cette autre personne parvienne à nous accepter avec notre bagage émotionnel, en espérant que celle-ci nous aide à le porter tout en faisant de même avec les propres valises de son passé. Parfois, il faut se reconstruire et puis parvenir à avancer dans une direction peut-être inconnue mais dont les promesses d’évolution devraient nous permettre de marquer une nouvelle étape dans notre existence. C’est cela que parvient à aborder « Benny et Joon », avec une douceur qui nous touche en permanence.

Les héros du titre sont un frère et une sœur, marqués par la perte de leurs parents et leurs comportements opposés, lui s’inscrivant dans une vie plus instituée tandis qu’elle n’arrive justement pas à trouver sa place dans ces normes par sa personnalité. L’écriture et la relation établie entre Aidan Quinn et Mary Stuart Materson parviennent à fonctionner par une tendresse qui se dessine au-delà de leurs propres frustrations. Pas étonnant dès lors qu’ils donnent leur nom au long-métrage au vu de ce cœur sentimental qui bat fort, très fort.

L’arrivée de Sam arrive alors comme une double confrontation. Pour Joon, c’est trouver enfin quelqu’un qui la comprend. Quant à Benny, c’est laisser sa sœur faire ses propres choix de vie pour que lui puisse mener la sienne. Ce trio offre beaucoup de moments de douceur qui poussent chaque personnage à s’affirmer par ses décisions et sa personnalité. La manière dont Benny, Joon et Sam parviennent à se soigner et trouver une direction dans cette grande question qu’est l’existence est illustrée avec un certain charme par une mise en scène évitant le tape à l’œil ou le larmoyant pour mieux fonctionner.

Le Blu-Ray fourni par Rimini s’avère comme toujours aussi qualitatif, comme tous ceux fournis par l’éditeur, qui propose ce film pour la première fois en haute définition. Concernant les suppléments, ceux-ci comprennent des essais costumes et maquillage de 18 minutes, 5 minutes de scènes coupées ainsi que le clip d’ « I’m gonna be (500 miles) ».

Sans tomber dans le jugement facile, « Benny et Joon » est un joli moment de poésie où les personnes brisées se réparent par l’amour et le soutien de leurs proches. Porté par trois acteurs tout bonnement jolis, c’est un film d’une tendresse forte qui se retrouve une nouvelle jeunesse.


LAISSER UNE RÉPONSE

Veuillez saisir votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici