Pays : États-Unis
Année : 1946
Casting : Fred Astaire, Joan Caulfield, Bing Crosby,…

Rimini ressort en double DVD « La mélodie du bonheur », l’occasion de revenir sur cette comédie musicale qui ne partage avec son homonyme avec Julie Andrews que le chant et le nom français.

« Blue Skies » (dans son titre originale) suit Jed Potter, danseur vedette racontant à la radio les déboires amoureux qu’il a vécu suite à ses sentiments pour Mary O’hara, sentiments partagés par son ami Johnny Adams.

On pourrait parler d’un schéma classique et archi vu : de la musique, de la danse et un trio amoureux. Et pourtant, il se dégage une gaieté et une luminosité du récit qui rend cette « Mélodie du bonheur » euphorisante. Comment ne pas s’emballer devant Fred Astaire dansant et chantant « Puttin’ on the Ritz » ? Comment ne pas s’attacher aux relations entre Jed, Mary et Johnny ? Comment ne pas être diverti par les différents numéros musicaux que le film nous propose ? C’est bien simple : tout semble fait pour obliger le spectateur à sortir du visionnage de « Blue Skies » le coeur léger, l’envie de pousser la chansonnette et de se laisser aller face à la musique d’Irving Berlin. Il se dégage du long-métrage une sincérité face au désarroi sentimentaux de nos protagonistes et l’envie d’aborder cela de manière éclatante et joyeuse pour faire oublier à n’importe qui les tracas de son quotidien. Une fois que l’on pense que le film date de 1946, on se doute alors de l’importance d’un métrage comme celui-là sur le bonheur de personnes venant de sortir de la seconde guerre mondiale…

Et là viens sans aucun doute l’un des meilleurs points du film : les répercussions du divertissement sur son audience. L’histoire est en effet racontée par Jed à la radio et passe pour un vecteur de sentiments par ce biais narratif et technologique ( comment toucher à l’époque un large public?). « La mélodie du bonheur » assume d’ailleurs totalement son aspect de spectacle lors de ses morceaux chantant ou humoristique, avec ses protagonistes regardant face caméra ou ses plans un peu plus long pour bien imprégner le spectateur dans l’action. Le but du film est d’impressioner son public et le faire rêver, tout en lui faisant comprendre qu’aussi difficiles ou douloureuses peuvent être les relations amoureuses, elles peuvent tous trouver une résolution dans le bonheur et l’acceptation. On a tous eu, à un moment ou à un autre de notre existence, le coeur brisé ou des difficultés à se sentir émotionnellement stable. Il est certes facile de s’entendre dire qu’il faut laisser le temps arranger les choses et essayer d’avancer. Pourtant, voilà bien la meilleure solution pour régler tout tracas sentimental. Certaines fois, nous avons besoin de l’entendre dire d’une voix amicale. D’autres, il faut une chanson ou un film pour nous réconforter. C’est bien un bon terme pour décrire ce « Blue Skies » : du divertissement qui réconforte et apaise le coeur.

Il est compliqué de ne pas s’extasier sur l’édition double DVD que nous a envoyé Rimini. Si la qualité même du film suffirait à en conseiller l’achat (ainsi qu’une technique irréprochable), les bonus qui l’accompagnent ne font que conforter ce conseil. Entre le documentaire de 52 minutes sur les comédies musicales américaines et l’hommage accordé à Irving Berlin de 48 minutes, c’est dur de ne pas recommander « Blue skies », surtout à l’approche des fêtes.

« La mélodie du bonheur » est un long-métrage aux multiples superlatifs : joyeux, coloré, humain, touchant, euphorisant, lumineux,… C’est exactement le genre de film qui nous console de n’importe quel soucis et met du baume au coeur. De plus, Stuart Heisler nous fait rappeler que le divertissement, plus que d’apporter de la simple poudre aux yeux, est censé nous offrir de l’émerveillement et du rêve. Quand une oeuvre nous remet face au sens noble du terme « spectacle », il devient complexe de ne pas s’y attacher…


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Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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