Réalisé par Kon Ichikawa

Sorti en 1963

Avec, Kazuo Hasegawa, Ayako Wakao, Fujiko Yamamoto, …

Genre : Drame

 

 

L’avis de Nicolas :

 

Rimini a sorti le 1er décembre Le sublime La Vengeance d’un acteur réalisé par Kon Ichikawa et sorti en 1963. Il s’agit c’un combo Blue ray/Dvd comportant une interview de Bastian Meiresonne.

Ce film est un remake d’un film du même nom sorti en 1935 et réalisé par Teinosuke Kinugasa.

Yukinojo Nakamura est un acteur de théâtre Kabuki. Lors d’une représentation il reconnaît le seigneur Dobé et deux de ses complices. Ces personnes sont responsables du suicide de son père. C’est alors qu’il va chercher à se venger.
La vengeance d’un acteur est d’abord un film à la mise en scène somptueuse. Le cadre est travaillé de façon à construire des images dignes de scènes de théâtre.

 

 

Les couleurs sont vives, pastelles et offrent une dimension presque fantastique ou fantaisiste à l’œuvre d’Ichikawa. Ces plans font penser à des estampes.
Ce travail de la photographie peut rappeler celui effectué sur Kwaidan de Masaki Kobayashi. On retrouve ce type de plan qui rappel les estampes. Ces plans apportent une poésie qui va cohabiter avec l’aspect dramatique du récit.

La mise en scène est lente. Elle permet de faire vivre chaque plan. Cela n’empêche pas un montage plus dynamique lors des séquences de combat au sabre. Par exemple, le film est parsemé de combats nocturnes dotés d’un montage assez impressionnant qui permet de saisir chaque coups portés. Ces séquences sont donc d’une très grande fluidité.

Les acteurs sont tous excellents. Kazuo Hasegawa incarne très bien cet acteur travesti qui tente de se venger.
Il est donc fortement recommandé de se procurer La Vengeance d’un acteur qui est excellent et passionnant dans sa façon de traiter de la vengeance et de ses conséquences dramatiques.

 

 

L’avis de Liam :

 

Rimini nous emmène au Japon avec un long-métrage des plus classieux.

Yukinojo, célèbre acteur de kabuki, vient jouer à Edo avec sa troupe. Un soir, sur scène, il reconnaît dans le public les trois hommes qui ont provoqué la ruine et le suicide de ses parents : le magistrat Dobe et les commerçants Kawaguchiya et Hiromiya. À l’époque, il avait alors juré de les venger coûte que coûte. Yukinojo compte bien tenir sa promesse et va pour cela se servir de la fille de Dobe, Dame Namiji, tombée amoureuse de l’acteur…

 

Le début du film nous place rapidement dans une situation assez intéressante par son côté méta, confrontant la scène de théâtre à la profondeur de l’écran de cinéma avec un brio que l’on décèle bien vite chez Kon Ichikawa. À ce titre, on comprend en quelques instants l’aura dont bénéficie son film par des visuels à la classe et la grâce brûlantes. Tout repose sur des faux semblants, des illusions dont l’artificialité renvoie au pouvoir même de la fiction.

Kon Ichikawa, pourtant confronté à une commande, offre alors de nombreux plans à la somptuosité telle que l’on se retrouve à chavirer dans ce récit de vengeance. On sent une telle implication que l’on se retrouve à se plonger également dans certaines de ses images. L’esthétique globale a beau aller dans plusieurs directions, à la façon des tonalités thématiques, jamais le long-métrage n’en souffre. Il s’en dégage même un certain parfum aux relents de souffre mais auquel il est impossible de ne pas succomber.

Mené d’une main de maître, « Vengeance d’un acteur » constitue un grand film qui ne laisse pas indifférent. L’édition fournie par Rimini, disposant comme suppléments d’une présentation par Bastian Meiresonne de 31 minutes ainsi qu’un retour de 51 minutes sur les grands courants ayant marqué le cinéma japonais de ses débuts, devrait parvenir à aider dans cette découverte, bien aidée par la présence de sa restauration 4K. De quoi ravir celles et ceux cherchant à faire face à pareil film dont les visuels risquent de rester longtemps imprégnés dans la rétine…


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