Réalisé par Béla Tarr

Sorti en 1994

Avec : Putyi Horvath, Mihaly Vig, Laszlo Lugossy

Genre : Drame

 

 

Après une ressortie au cinéma, Carlotta propose Satantango en Blue ray et Dvd le 16 septembre 2020.

Une occasion pour évoquer l’introduction du film qui compile tout ce qui en fait une oeuvre grandiose et importante.

 

Satantango s’ouvre sur un bâtiment qui semble abandonné. On retrouve le noir et blanc si cher à Béla Tarr. Un son de cloches fantomatiques se fait entendre au loin .

 

 

Des vaches sortent du bâtiment, on comprend donc que le lieu est une ferme.

 

 

Un travelling s’enclenche et suit les vaches qui déambulent dans un ensemble de bâtiments.

Au fur et à mesure le lieu gagne en densité, ce n’est plus une simple petite ferme mais un village entier, vide, dans lequel se baladent les vaches.

 

 

Tel un film post-apocalyptique, Satantango convoque le fantastique en filmant un paysage mort, abandonné, reclus et fait croire au spectateur que l’humain n’existe plus, que ces vaches sont les seules survivantes.

 

Une porte ouverte plongée dans les ténèbres. Il n’y a plus personne.

 

Les vaches sont accompagnées par des poules.

Elles arrivent vers une sortie entourée de maison.

 

Elles prennent cette sortie et disparaissent à l’horizon.
Les animaux s’en vont, il ne reste que les bâtissent fissurées et piégées dans la boue. Il ne reste que le silence.

 

 

En un plan séquence de 9 minutes, Béla Tarr installe tout les enjeux de son récit avec des effets de mise en scène profondément intelligents.

Dès l’introduction il brise la frontière des genres et matérialise un climat intemporelle.
Cette séquence cumule les principales thématiques de l’œuvre du cinéaste en se servant du «silence» du lieu qu’il filme. Une ferme qui semble abandonnée qui devient un village délaissé par les animaux.

 

 

 

Cette place semble être un idéal de collectivité qui s’est effondré dont les animaux en sont les gardiens.
La seule solution pour ne plus subir le silence de mort qui se dégage de ce village est la fuite, l’exode.

Ces vaches sont les protagonistes humains du récits qui ne sont pas encore annoncés.
Cette introduction c’est tout le style de Béla Tarr présent à l’écran. Le travail sur le son, le noir et blanc austère et les longs plans séquences.

Plan séquence qui est très loin de la prétention technique dont le but est ici de raconter ce qui va arriver.

Tant de maîtrise ne peut qu’annoncer un grand chef d’œuvre et c’est bel et bien ce qu’est Satantango.


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