Réalisé par Abel Ferrara
Sorti en 1996
Avec Lili Taylor, Christopher Walken, Annabella Sciorra
Genre : Fantastique, Epouvante-horreur

 

Le mythe du vampire a été très souvent abordé par le cinéma, que ce soit par le Nosferatu de Murneauou encore le tout récent Only Lovers Left Alive. La proposition du cinéaste Abel Ferrara est un élément de cet ensemble qui est particulièrement passionnant.

À New York, une étudiante en philosophie se fait mordre par une femme, c’est alors qu’elle commence à se sentir très mal.

 

face au miroir…

 

De par ce postulat, Ferrara développe un film de vampire urbain assez puissant.

Tourné en noir et blanc, The Addiction est étonnamment pensé !

Film sombre et poisseux, il fait du vampirisme une malédiction et une possibilité d’émancipation. Ainsi, dès qu’elle est mordue, Kathleen se met à souffrir d’une étrange maladie qu’elle n’identifie pas de prime abord.

D’ailleurs, la maladie fait d’abord penser au Sida pour être ensuite enveloppée d’un drap surnaturel. Le vampirisme est alors associé à la drogue ce qui évoque bien évidemment au titre lui-même. Ainsi, le mythe du vampire est ici modernisé et associé à un contexte, celui des années 70.

 

Un être en changement constant

 

Le film ne se déroule pas lors de cette période, d’ailleurs l’époque où celui-ci prend place n’est pas du tout déterminée. Le film semble plonger dans une atmosphère totalement intemporelle et mystérieuse.

Cependant, le film s’ouvre sur des images de la Guerre du Vietnam et renvoi forcément à cette période assez violente et changeant totalement la mentalité des jeunes générations américaines.

La Guerre du Vietnam est un élément d’analyse de la thèse de Kathleen. Elle visionne de manière assez passive ces images sorties de l’industrie du mal, de la barbarie. S’y mêle alors des images des camps d’extermination.

C’est ainsi que le film s’imprègne de divers contextes historiques qui mènent à un sujet plus profond et général, l’addiction au Mal.

 

Walken, très étonnant en maître à penser de Kathleen

 

Kathleen, en prenant la forme du vampire développe une addiction pour le mal, elle devient alors un monstre terrifiant. Une transformation physique s’opère. Son corps s’animalise, gagne en assurance et devient un pur objet de peur.

À la fois personnage souffrant de son état et immortelle doté d’un système de pensé amoral, Kathleen est représentée comme un personnage évoluant dans un milieu sombre et sale, urbain et mourant.

D’ailleurs, elle représente à elle seule un être en quête d’immortalité qui ne cessera de rire face à la médiocrité environnante. Le plan final dans le cimetière illustre parfaitement cette idée. Le spectateur la pensant au bord du trépas découvre Kathleen se tenant devant une tombe, toujours vivante et décidée à vivre.

face à face

 

La mise en scène de Ferrara permet de créer une atmosphère douloureuse et mystérieuse qui permet de partir d’un postulat pourtant assez simple permettant d’aborder des sujets très grands !

Ce film tourné en quelques jours pousse à l’admiration tant, il déborde de force et d’étrangeté. 

 

bienvenue en enfer !

 

Le film ressort chez Carlotta le 24 mars 2021 en Blu-ray et DVD. Les éditions sont accompagnées de différents bonus comprenant divers entretiens, une analyse du film et un bonus qui traite du montage du film.

Il est donc fortement recommandé de se procurer The Addiction qui par sa force évoque le magnifique A Girl Walks Home Alone atNight sorti bien plus tard. 

The Addiction est une odyssée sanglante et poisseuse qui vaut indéniablement le détour au risque de ne jamais en sortir !


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