Réalisateur : Rubin Stein
Origine : Espagne
Durée : 119 minutes
Genre : Horreur ?
Date de sortie : 26 mai 2023 en France sur Netflix
Distribution : Milena Smit, Jaime Lorente, Carlos González Morollón, Anastasia Russo, Teresa Rabal…

Le 26 Mai 2023 est sorti sur Netflix, le film d’horreur espagnol Tin et Tina. Ce film qui se fait allègrement défoncé par la critique et le public depuis sa sortie, commence à avoir une réputation d’exécrable navet. Un peu paradoxalement, cependant, le film cartonne sur la plateforme. Alors Tin et Tina, qu’est ce que ça vaut ?

Eh bien on va essayer de voir ça.

Bon, déjà, de quoi ça parle ?

Tin et Tina, raconte l’histoire d’un jeune couple, Lola et Adolfo, dont la femme, lors de leur mariage fait une fausse couche. Malheureusement, suite à une complication, elle apprend qu’elle ne pourra plus avoir d’enfants. Voulant la sortir de sa dépression, son mari lui propose d’adopter. Ils se rendent donc dans un proche couvent, et Lola tombe sous le charme de deux jumeaux albinos, Tin et Tina (étonnant !). Mais sous leur apparence charmante, les jeunes enfants ont une obsession pour la religion qui les poussent à faire des actes de plus en plus dangereux… Mais sont ils seulement naïfs ou se cachent ils derrière la religion pour dissimuler des esprits maléfiques ? Insérer ici un rire diabolique…

Bon… des films avec des enfants maléfiques, il y en a un paquet. Ça va de l’excellent (Les révoltés de l’an 2000, La malediction…) au médiocre (Joshua) en passant par le correct, voir le bon (Esther, The children, Le bon fils…). Tin et Tina se range dans une autre catégorie : l’agaçant.

Je ne sais pas comment mieux le décrire.

On se doute bien que le film ne va pas révolutionner la formule. Mais le film est agaçant parce qu’on ne peut s’empêcher de se dire que mieux maîtrisé, le film aurait pu être bon, voir très bon. En l’état le film est tout juste passable, et encore, en étant très gentil, mais ce n’est pas non plus un pur navet. Mais du coup, il en est d’autant plus frustrant, parce qu’on ressent son potentiel latent.

Un exemple ? Mais tout de suite.

La réalisation est globalement plate. Propre, discrète, mais rien de folichon. Et pourtant à un moment il y a une scène de dialogue, en champ/contre-champ via des miroirs, qui sort absolument de nulle part et qui fait lever un sourcil interloqué.

Parmi les critiques qui reviennent très souvent, on constate que le jeu d’acteurs est très récurent. A priori, il est mauvais. Sauf que non. Les acteurs jouent plutôt bien. Mais ils jouent de mauvais personnages. Et en fait tous les défauts du film découlent de cet état de faits : des gros soucis d’écriture. Comprenons nous bien, l’histoire n’est pas mauvaise en soit, mais elle est très mal racontée, ce qui fait qu’au final le film nous perd, ce qui peut être une bonne chose quand c’est voulu, mais en l’occurrence ça ne l’est pas.

Je vais donc aborder ici la partie spoiler. En l’état, je ne peux pas vous conseiller ce film, tout simplement parce que dans le même genre, il y a beaucoup mieux, mais si vous voulez tenter l’expérience je vous conseille de faire preuve de beaucoup de tolérance sur la proposition, parce qu’encore une fois, il s’en est fallu d’un cheveu pour que le film soit bon.


Et le plus gros défauts pour moi est la caractérisation des personnages. A commencer par Tin et Tina. Parce que la question de savoir si ils sont juste déconnectés de la réalité ou s’ils sont maléfiques est quasi tout de suite répondu. Et la réponse est non. Il n’y a même pas une scène qui pourrait laisser l’interprétation à l’ambiguïté. Enfin, si, mais la réalisation nous a déjà spoiler leur vraie nature. Comprenons nous bien. Tin et Tina sont dangereux. Pour eux et pour les autres. Mais à aucun moment ils n’ont d’intentions malveillantes. Ils sont même plutôt confondants de gentillesse et de bonne volonté. Sauf qu’ils ont des repères totalement faussés et sont ultra maladroits (ça reste des enfants). Ils me font en fait penser à la créature de Frankenstein. Dangereuse mais involontairement. Et c’est là que le bât blesse.Parce que tout le suspens du film, comme dit précédemment, est de savoir s’ils font les choses volontairement méchamment ou non. Alors ça fonctionne pour les protagonistes, mais pas pour le spectateur parce que la réalisation à la bonne idée (ironie !) de nous montrer les enfants interagir entre eux. Du coup, si le couple s’interroge, nous non, du coup s’installe un ennui poli. Pire, en fait. Le fait de savoir que les enfants ont un bon fond, nous fait prendre en grippe la connerie du couple. Parce qu’on s’aperçoit vite qu’il n’y aurait aucun problème si ceux-ci faisaient preuve d’un peu de pédagogie. Non, ils s’engueulent beaucoup (mention spéciale au mari, totalement incohérent, et dont les réactions sont aussi erratiques qu’un électron cardiogramme après un sprint), n’écoutent absolument rien (on apprend au détour d’un dialogue que les enfants ont été maltraités), et surtout ne s’en occupent pas (plusieurs drames auraient pût être évité). A tel point qu’on se demande si ce ne sont pas eux les vrais antagonistes. Ça aurait pu être intéressant comme point de vue, sauf que le film essaie tant bien que mal de nous forcer à l’empathie pour eux, principalement la mère.

De plus, il y a un gros soucis de temporalité. On a l’impression que tout se déroule en quelques jours, voir quelques semaines, mais dans la mesure où Lola passe de stérile, à à nouveau enceinte, qu’elle accouche… Il se passe a minima 9 ou 10 mois. Et sur cette durée, ben les enfants n’enchaînent pas les conneries. Du coup la menace en prend un coup.

 

Bref… Dans un genre aussi casse gueule, bien que peu original, le film se prend les pieds dans le tapis, se raccroche à la tapisserie, la déchire, arrache le lustre, explose un mur porteur et finalement laisse tout s’effondrer. C’est dommage, parce qu’il aurait vraiment pu être bon et sortir son épingle du jeu…

Quand je vous disais qu’il était agaçant…

 

 


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