À trois jours seulement de la fin de la compétition, le 70e Festival de Cannes livre quelques-unes de ses dernières salves attendues au tournant : « Rodin », de Jacques Doillon, et « Les Proies », de Sofia Coppola. Quelques réussites, à défaut de fulgurances.
Alors que le Festival de Cannes tenait hier sur le tapis rouge la minute de silence dédiée aux victimes de l’attentat de Manchester, la sécurité au Palais des Festivals, derechef, augmente ce mercredi d’un cran. Comme s’il s’agissait de conjurer la spirale, Jacques Doillon et Sofia Coppola s’en remettaient aujourd’hui au désir – sous couvert d’une ligne claire exigeante et abyssale chez le Français, en une sorte d’infusion bio pas totalement inutile du film Les Proies (1971) de Don Siegel chez l’Américaine.

Ce n’est pas la première fois que Rodin capte le regard du cinéma : en 1949, le chef opérateur légendaire Henri Alekan lui avait consacré un court-métrage intitulé L’Enfer de Rodin, tandis que Ruedi Gerber avait filmé en 2016 les chorégraphies d’Anna Halprin composées à partir des sculptures de l’artiste dans Anna Halprin et Rodin – voyage vers la sensualité. De manière transversale, le cinéaste Bruno Nuytten avait lui aussi laissé une place importante à l’artiste dans son premier long-métrage, Camille Claudel (1988). Rodin était alors joué par Gérard Depardieu. Dans son Rodin, Jacques Doillon se penche, de son côté, davantage sur les tourments du statuaire, trouvant en sa quête éternelle du beau et de l’effet de réel, un réceptacle pour le drame amoureux. Vincent Lindon, regard perçant et stature impressionnante, n’a peut-être jamais été aussi stupéfiant.

Le film Les Proies, de Sofia Coppola – remake du long métrage éponyme de Don Siegel – reprend le chemin du drame historique de Marie Antoinette en l’adjoignant d’une dimension de suspense. Comme chez Siegel, le nouvel arrivant va symboliquement corrompre la quiétude du pensionnat et distiller un désir qui n’était jusqu’alors qu’abstraction. Les Proies reprend quelques-uns des codes habituels (dimension contemplative mâtinée de théorie plastique) de la cinéaste, en eplorant cependant une palette de couleurs cette fois plus distendue et sombre. Si l’ensemble, de bonne facture, convainc par sa direction artistique et son chapelet espiègle et polisson d’actrices, la comparaison avec le film de Siegel s’avère dommageable. Ne serait-ce que parce que Sofia Coppola choisit délibérément d’en atténuer toute la subversion.

Flashback : lundi 22 mai, un hommage consacré au cinéaste André Téchiné donnait l’occasion de visionner son nouveau film Nos Années Folles. Peu de vertiges dans cet opus un brin classique, mais une belle performance d’acteurs – merci Céline Sallette et Pierre Deladonchamps.

.
Sont attendus Jeudi pour la neuvième journée de compétition les films Good Time, de Benny & Josh Safdie, Une Femme douce (nouvelle adaptation de Dosto après celle de Bresson), ou encore L’Amant double, de François Ozon.


Article précédentPirates des Caraïbes: une saga à l’abordage du box-office
Article suivantL’homme invisible de James Whale
Orel Durden (Créateur du site ,rédacteur en chef) Passionné ,cinéphile ,cinévore depuis petit ma passion pour le cinéma est immense mon réalisateur favori Steven Spielberg mon film culte de sa filmo E.T je ne m’en lasse pas ainsi que Jaws .Mon film culte préféré Fight Club de Fincher mon deuxuième réalisateur favori ,dont Zodiac s’ajoute a mes favoris de sa filmographie .Les films comme Alien de Ridley Scott ,Elephant de Gus Van Sant ,Into the Wild de Sean Penn ou encore Requiem for a dream de Aronofsky sont les oeuvres auquel je ne me lasse pas .Sinon si je devais ,dire deux film de Hitchcock ça serait « Psychose »et « les oiseaux » tout simplement des chef d’oeuvres .J’espère que ce site vous satisfait ,merci a vous et vive le cinéma .

LAISSER UNE RÉPONSE

Veuillez saisir votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici