Réalisation: Rian Johnson
Scénario : Rian Johnson
Origine : États-Unis
Distribution : Joseph Gordon-Levitt, Émilie de Ravin, Lukas Haas…
Durée : 110 minutes
Sortie : 7 Avril 2006 (E.U), 16 Août 2016 (France)

 

 

 

 

 

Alors que Glass Onion casse la baraque sur Netflix, il est grand temps de nous pencher sur la première œuvre de Rian Johnson, le trop méconnu Brick.

J’entend parfois et cela me fait grincer des dents que Rian Johnson est un yes-man. Un réalisateur sans vision, juste là pour tenir la caméra selon le bon vouloir des producteurs. Il suffit de se pencher sur sa filmographie pour voir que non, et plus encore avec Brick qui mettait dedans absolument toutes les visions qui feront du réalisateur un véritable auteur : énigme à tiroir, humour grinçant, whodunit et même Joseph Gordon Levit ( Batman the Dark Knight Rises, 500 jours ensemble…) qui deviendra pour Rian Johnson, ce que Samuel L. Jackson est pour Tarantino ou De Niro pour Scorsese : son acteur fétiche.

Alors Brick, de quoi ça parle ?

Eh bien je vais vous le dire et sans spoiler.

Nous suivons Brendan Frye (Joseph Gordon Levitt) jeune lycéen, cynique et désabusé à l’intelligence bien supérieur à la normale, dans sa course pour retrouver son ex petite amie Emily (Emilie De Ravin – Lost, la Colline a des yeux…), junkie, lui ayant laisser un message très inquiétant avant sa disparition. Son seul indice est un Ford Mustang Bleue, dans laquelle Emily a été vu pour la dernière fois.

Je ne vais pas en dire plus, le film mérite largement deux heures de votre temps. En premier lieu pour l’originalité de la mise en scène. Rian Johnson en effet, a mis tous les codes du film noir hard boiled classique dans un teen movie. Et croyez le ou non, ça fonctionne excellemment bien. Que se soit dans les dialogues, usant d’un argot suranné, dans tous les archétypes de personnages, du parrain à la femme fatale, en passant par le héros, pendant lycéen du flic retors qui doit rendre des comptes au proviseur comme à un commissaire, le film fonctionne.

L’humour y est également présent, mais de façon beaucoup plus sombre que dans les œuvres suivantes de Johnson. Même si voir le parrain local interprété par Lukas Haas (Mars Attacks !), du haut de ses vingt ans accueillir ses hommes de mains dans la cuisine de la maison familiale, avec maman qui vient apporter du jus d’orange à l’assemblée, fonctionne très bien au premier degré.

Mais le film est quand même relativement froid, dû en grande partie à la réalisation (colorimètrie à dominance gris bleue) et à son ambiance pluvieuse, et aussi et surtout à son scénario.

Si le film est assez fun à voir, il n’en reste pas moins qu’il traite de sujets graves et certaines scènes restent dures. Il possède également des défauts inhérents aux premières œuvres comme des longueurs par moment (qui ne nuisent pas au plaisir global) et un scénario qui de complexe passe parfois à confus, ce qui n’empêche pas d’être passionnant.

Le jeu d’acteur est excellent, on s’en doutait au vu de la distribution et la musique ajoute à la mélancolie de l’ensemble.

Pour moi Brick et les aventures de Brendan Frye, sont les brouillons des futures aventures de Benoit Leblanc. Et quel brouillon !

Johnson prouve et signe avec ce premier film qu’il est un auteur, certes imparfait mais passionnant et vraiment très malin, ce que le reste de sa filmographie tend à prouver.

Si vous aimez les polars, les enquêtes, le tout dans un cadre moins conventionnel qu’à l’accoutumée, et si vous aimez vous faire retourner le cerveau, le tout servi par une galerie de personnages marquants, foncez voir Brick.


 


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