Le Prince d’Egypte de Brenda Chapman et Simon Wells
Le Prince d’Egypte de Brenda Chapman, Steve Hickner et Simon Wells produit par DreamWorks Studio avec: Val Kilmer, Ralphe Fiennes, Michelle Pfeiffer, Sandra Bullock, Jeff Goldblum, Danny Glover…
SYNOPSIS:
Le Prince d’Egypte est une adaptation du chapitre de l’Exode dans la Bible ou Ancien Testament( appelée Torah par les juifs). L’exode raconte l’histoire de Moise et de l’asservissement du peuple hébreu (peuple sémitique ancêtre des juifs) par l’Egypte et son roi Ramsès. Moise est un hébreu miraculeusement sauvé des eaux et adopté par la femme du Pharaon. Quand il se découvre être hébreu et qu’il réalise les horreurs de son père Sethi Ier, il fuit vers le désert ou il rencontre une sympathique tribu madianite et son chef Jethro. Il épouse sa fille Tzipora (en français Sephora) et y devient berger. Plus tard il rencontre Dieu (Yahvé) sous la forme d’un buisson ardent qui lui ordonne de libérer les hébreux. Apres de nombreux rebondissements, miracles et plaies violentes, les hébreux sont enfin un peuple libre, reçoivent les 10 Commandements et partent en direction de la terre de Canaan (et plus tard de la Pologne…….).
Visuellement c’est un très beau film d’animation. C’est très esthétique avec des couleurs, des textures et des traits plutôt atypiques, qui rajoutent un cachet et du charme au long-métrage. Il y a vraiment un travail sur les couleurs qui est magnifique et des changements de styles très originaux comme le cauchemar de Moise en animation hiéroglyphique qui est extrêmement puissant dramatiquement et magnifiquement dessiné. On voit bien la différence avec un film Disney(non pas que j’aime pas les Disney, au contraire). Tout le visuel général et l’ambiance nous plongent dans un univers lointain, antique et sacré. Le physique des personnages est bien sur imaginaire (personne ne sait a quoi ressemblait Moise) mais est assez cohérent par rapport aux indications ethno-morphologiques des peuples de l’Antiquité. Il y a un véritable respect du texte original sans pour autant en faire un copié-collé audio-visuel. Les scènes « d’actions », c’est a dire les scènes de miracles ou de plaies sont extrêmement bien conçues, tout simplement magnifiques et très impressionnantes (surtout pour le môme que j’étais a l’époque).
Rapide tour sur l’équipe du film. Brenda Chapman est la réalisatrice du film Rebelle et a scénarisée Le Roi Lion, Le bossu de Notre Dame, La Belle et La Bête et Chiken Run. Steve Hickner, producteur de Qui veut la Peau de Roger Rabbit et Simon Wells réalisateur du décevant La Machine a Explorer le temps. Les chansons de Stephen Schwartz et la musique de Hans Zimmer. Tout cela produit par DreamWorks et donc Steven Spielberg (oui c’est du Wikipedia mais c’est toujours bien les petits rappels).
Le scénario est très bien écrit. Il a une structure simple, comme presque tout les films d’animations, mais qui a le mérite d’être bien construite. Le film se concentre sur les enjeux importants et ne s’égare pas. Il y a certaines prises de liberté par rapport au récit biblique qui ne sont pas gênantes voire plutôt bienvenues dans un film d’animation. Ces modifications sont tout a fait explicables par le format et le public visé, ça n’est pas un péplum de 4 heures. Le film s’adresse a un public très large mais avec une démarche mature et un peu plus sombre. Certaines séquences sont relativement violentes et l’ambiance est plutôt lourde malgré quelques moments plus légers(qui sont assez rares et courts). Les personnages sont très intéressants. Moise est un personnage attachant, il est tiraillé entre l’amour pour son frère Ramsès et son peuple. Son évolution est assez intéressante. Au début du film, il se sent profondément égyptien (il le chante dans la chanson « Je suis chez moi ») puis il devient le guide de son peuple et finit par les libérer (et Délivrer). En extrapolant un peu, on pourrait même faire un parallélisme avec les juifs d’aujourd’hui qui sont souvent partagés entre assimilation et communautarisme national et qui partent souvent vers une « terre promise » en raison de persécutions. Pas besoin d’aller très loin pour constater ce parallélisme, car l’Histoire des Juifs s’est malheureusement toujours répétée de cette manière. Le personnage de Ramsès est tout aussi bien écrit. C’est un homme ambitieux et pragmatique qui aspire avant tout a la puissance et au rayonnement de son royaume. La relation d’amour/haine entre ces deux frères est touchante et montre tout la complexité des rapports humains (la phrase précédente en gras est de Simon Wells). Les 2 personnages sont opposés par 2 visions du monde; l’héritage et la Civilisation égyptienne puissante et rayonnante avec tout ses dieux et déesses face a la fidélité d’un peuple a UN seul Dieu et un idéal d’une terre nouvelle et libre.
Les scènes de plaies ou de manifestations divines telles que les 10 plaies ou l’ouverture de la Mer Rouge sont magnifiques et sublimées par les thèmes musicaux composés par Hans Zimmer et par les chansons écrites par Stephen Schwartz (Deliver Us, The Plagues, Through Heaven’s Eyes, When You Believe). Les paroles sont belles, les mélodies très inspirées et les chœurs font vibrer mon cœur (c’était Monsieur Jeu-de-mots). Les doublages français sont de très bonne qualité. Emmanuel Curtile, doubleur officiel de Jim Carrey, double Moise et Dieu (tout comme Val Kilmer dans VO qui doublait aussi les deux). Le film se termine de manière très belle avec un plan d’ensemble montrant le peuple hébreu au pied de la Montage du Sinaï, attendant de recevoir leur bien le plus précieux.
CONCLUSION:
Ce concentré d’émotion et d’épique mérite largement sont succès (Box-Office de 220 millions de dollars pour un budget de 70 millions). C’est pour moi un des meilleurs films d’animations et une adaptation très réussie de l’Exode. C’est aussi un souvenir de mon enfance, plein de nostalgie. Un film d’animation beau, divertissant, spectaculaire et mature dans ses thématiques.
Bande-annonce