Date de sortie : 21 octobre 1981 (1h 48min)
Réalisateur : Georges Lautner
Acteurs principaux : Jean-Paul Belmondo, Robert Hossein, Michel Beaune, Jean-Louis Richard
Genre : Action, drame
Nationalité : Français
Compositeur : Ennio Morricone

Une introduction qui annonce d’emblée la dramaturgie du scénario.

Adaptation du roman Mort d’une Bête à la Peau Fragile de Patrick Alexander, Le Professionnel marque la troisième collaboration entre Georges Lautner et Jean-Paul Belmondo, après Flic ou Voyou et Le Guignolo. Scénarisé par Jacques Audiard et le réalisateur lui-même, il met en scène l’espion français Josselin Beaumont, dénoncé par ses supérieurs pour des raisons politiques alors qu’il devait assassiner le dirigeant du Malagawi. Évadé de prison lors d’une séquence explosive à la Rambo II, il revient en France pour se venger de ses employeurs et exécuter le dictateur, en voyage officiel à Paris.

« – Je voulais pas le gifler, je te jure : c’est Rosen qui me l’a demandé. *PAF* – Moi non plus je voulais pas te gifler, c’est ma femme qui me l’a demandé ! »
« J’étais en train de penser que je ne détesterais pas vous retenir, mais sans lui téléphoner. »

Le contexte politique se base en réalité sur l’évolution des relations diplomatiques entre la France et ses anciennes colonies africaines. Sorti peu après l’élection de François Mitterrand, le film imagine alors un nouveau gouvernement dont l’intérêt n’aurait plus été de tuer le colonel N’Jala. Plus casse-cou que jamais, Bébel va alors se mesurer au commissaire Rosen, incarné par Robert Hossein (Une Corde, un Colt, Point de Chute, Les Misérables), mais aussi à d’autres gradés de la police joués par Jean-Louis Richard (Jules et Jim, Le Dernier Métro, Le Gendarme et les Gendarmettes), Michel Beaune et Bernard-Pierre Donnadieu.

« – Tu vas pas sortir comme ça, y’a deux flics dehors : t’es cinglé, ils vont te tomber dessus ! – Aucune importance : j’ai ce qui s’appelle l’avantage de la surprise ! »
« Je t’avais dit que je serais toujours derrière toi ! »

Dans la pure tradition des comédies d’action avec Jean-Paul Belmondo, Le Professionnel est un régal de chaque instant tant le moindre plan est calculé pour une réalisation optimale. Les scènes d’action soudaines sont bien orchestrées et les combats à mains nues ne manquent pas de bruitages percutants pour renforcer l’immersion. Grand habitué du réalisateur, Michel Audiard s’amuse à décomplexifier les situations grâce à des dialogues complètement décalés tels que « Joss Beaumont, espionnage et châtaigne ! », ou encore « J’espère qu’il va pas trop se friper, j’ai oublié de le mettre sur un cintre ! ».

« – Que puis-je faire pour voir, commandant Beaumont ? – Ouvrir les rideaux, allumer la lampe… et mourir, Monsieur le Président ! »
« Quand j’ai dit ça j’avais un flingue là. Vous savez ce que c’est que d’avoir un flingue là !? C’est pas les comptes-rendus, c’est pas les rapports, c’est pas de l’informatique, c’est un flingue ! »

Le Professionnel constitue toutefois un tournant dans la carrière de Belmondo pour son ton bien plus grave et son scénario dramatique, comme l’illustre le duel de Beaumont face au commissaire Rosen, véritable hommage aux meilleurs westerns spaghetti grâce à des jeux de regard filmés à la perfection sublimés par la mélancolique « Chi Mai ». Retentissant à de nombreuses reprises, cette musique avait été composée dix ans plus tôt par Ennio Morrione pour le film italien Maddalena de Jerzy Kawalerowicz. /!\ SPOILERS /!\ Elle retentit de plus belle durant le final d’un tragique audacieux pour son époque, la caméra s’éloignant de Beaumont par les airs pour symboliser l’élévation de son âme à la manière d’un Taxi Driver. Un film exemplaire du savoir-faire français du début des années 1980.


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Salut à tous ! Fasciné par le monde du cinéma depuis toujours, j'ai fait mes débuts avec Mary Poppins et La soupe aux choux, mais aussi de nombreux dessins animés (courts métrages Disney avec Mickey, Donald et Dingo ; longs métrages Disney avec Alice au pays des merveilles en tête ; animés japonais avec Sailor Moon et Dragon Ball Z ; j'aime aussi particulièrement Batman et Tintin). Mes années 90 ont été bercées par les comédies de Jim Carrey (Dumb & Dumber en tête), ou d'autres films que j'adore comme Les valeurs de la famille Addams, Street Fighter, Mortal Kombat, Casper et Mary à tout prix). C'est pourtant bel et bien Batman Returns qui figure en haut de mon classement, suivi de près par The Dark Knight, Casino Royale, Dragon l'histoire de Bruce Lee ou encore Rambo. Collectionneur, j'attache de l'importance au matériel et j'ai réuni deux étagères pleines de films classés par ordre chronologique. Il va sans dire qu'il m'en reste encore beaucoup à voir...

2 COMMENTAIRES

  1. J’ais détesté,ce film,et je le déteste toujours,peut-être encore plus aujourd’hui, à cause du choix de sa musique pour le cercueil de Bébel…
    Car à mon avis,il ne fallait pas faire mourir le personnage de Bébel,d,’autres fins étaient possibles et auraient dû être choisie…!!!

    • Merci pour votre retour. Mais je dirais que bien au contraire, cette fin est des plus audacieuses car c’était peu courant à l’époque en plus de trancher avec les sempiternelles happy ends, le réalisateur s’est battu contre la production pour ça. Et avoir passé cette musique à son enterrement est justement un bel hommage à ce film emblématique de sa carrière.

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