Réalisateur : Jacob Aaron Estes
Duree : 89 minutes
Origine : États-Unis
Date de sortie : 20 Août 2004
Distribution : Rory Culkin, Trevor Morgan, Carly Schroeder, Josh Peck, Scott Mechlowicz, Ryan Kelley…

 

 

 

Georges est ce qu’on appelle un « bully ». Une petite brute qui terrorise tout le monde autour de lui. Son souffre douleur préféré, c’est Sam (incroyable Rory Culkin – Signes, Scream 4…). Celui-ci décide avec ses amis, son grand frère et Marty, le meilleur ami de son frère, de se venger. Pour cela, ils organisent une petite excursion en barque à l’occasion de l’anniversaire de Sam. Leur plan ? Une farce méchante envers Georges, pour l’humilier…

 

 

Bon, si vous avez le moral, et que vous voulez le conserver, ne regardez pas ce film. Attention, ce film est un bijou. Un diamant noir, brut et à titre personnel, dans le top 10 de mes films préférés.

Mais il n’en reste pas moins que ce film est aussi dans le top 10 des films les plus durs que j’ai vu. Un film sur la bêtise adolescente, filmé magnifiquement et joué à la perfection.

Le film ne fait aucune concession, et élimine très rapidement tout manichéisme. Les personnages deviennent quasi instantanément attachants. Même et surtout Georges. Loin d’être une simple brute, on a surtout affaire à un jeune garçon très seul et au physique disgracieux, qui peut se montrer charmant et vraiment heureux de passer cette journée avec Sam et ses amis. Et cette facette va petit à petit déteindre sur les autres adolescents, qui décide finalement de renoncer à leur funeste projet. Sauf Marty, un peu brute aussi à sa manière, qui à vraiment envie d’humilier Georges, malgré les demandes des autres… Mais Marty, non plus n’est pas un monstre. Juste un jeune homme malheureux…

Premier long métrage de Jacob Aaron Estes, ce film est un home run. Tout, de la distribution à la photographie, en passant par la musique, signée Tomandandy y est parfait. Et quand la perfection tend vers le but de vous faire sentir mal, croyez moi, elle y arrive…

 

Il y a des films, comme ça, où on sait pertinemment que ça va mal finir. Parfois, c’est évident : Titanic, Roméo et Juliette… Des fois c’est plus insidieux.  Et des fois, on a des films comme Mean Creek.

On espère pourtant, vraiment, que ça va bien se passer. Quitte à ce que le film se termine sur un happy end guimauve. On espère presque voir un navet mièvre, mais inoffensif, qu’un chef d’œuvre destructeur… et pourtant on l’a le chef d’œuvre destructeur…

Ce film est horrible au niveau ressenti. D’autant plus que le fiasco final est évitable un nombre incalculable de fois. Tous les protagonistes savent qu’ils vont au désastre, et le refusent, hormis Marty et au moment où celui-ci semble sur le point de fléchir, une petite vanne, innocente de Georges renvoie direct à la fatalité.

La bonne vieille loi empirique de Murphy, qui stipule que quand quelque chose doit mal se passer, non seulement ça ce passera mal, mais en plus de la pire façon possible.

Georges, même si ce n’est pas explicitement dit, doit souffrir de troubles bipolaires et forcément lâche le kraken en apprenant le but initial de la petite balade. Et Georges devient immonde, ne contrôle plus ce qu’il dit, insulte, tape là où ça fait mal, et il n’en faut pas plus pour que Marty finisse par le pousser par-dessus bord. Et le spectateur comme les adolescents regardent Georges se débattre, ne sachant pas nager. Quand les jeunes sortent de leur torpeur pour aller l’aider, il est trop tard. Ce qui commençait comme une farce cruelle, avait continué comme une chouette journée ensoleillée entre copains, fini en drame absolu. La prise de conscience de ce qu’ils ont f ait, l’inéluctabilité de la situation dans laquelle ils se trouvent, le remord, l’horreur, jumelée au travail d’acteur absolument FABULEUX de jeunes acteurs, cueille le spectateur au ventre comme un bon vieil uppercut au plexus.

Puis leur culpabilité… Que faire ? Quand on a entre douze et seize ans et qu’on vient de commettre l’irréparable, qu’est ce qu’on fait ? On essaie de dissimuler l’horreur, puis le remord qui devient trop fort. Six jeunes innocents, six vies gâchées pour une connerie.

 

 

 

Oui… Ce film fait mal. Ça n’en reste pas moins un chef d’œuvre.

 

 


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