Pays : États-Unis
Année : 1995
Casting : Irene Bedard, Mel Gibson, Linda Hunt

Alors qu’on a abordé récemment « Kuzco « , « Le bossu de Notre-Dame » et « La planète au trésor », revenons sur un film d’animation Disney bien plus connu : « Pocahontas ».

Pocahontas est une jeune indienne qui voit sa vie bouleversée par l’arrivée de britanniques en quête d’or. Elle tombera sous le charme de l’un d’entre eux, John Smith. Mais est-ce que leur histoire saura subsister au vu de la haine entre les deux camps ?

Il y a une ampleur qui se dégage de ce film et qui est indéniable. Que ce soit par les décors (souvent mis en avant par le cadrage), les musiques (en particulier « L’air du vent ») ou les thématiques abordées, « Pocahontas » fait ressortir un sentiment de grandiose qui nous happe pendant une heure vingt. Pas étonnant dès lors qu’il soit devenu un « classique Disney » presque directement au vu du travail accompli derrière. Gabriel et Goldberg ont réussi à créer des plans marquants de par leurs couleurs chatoyantes aux sens divers et furent aidés par le travail dans la composition musicale d’Alan Menken et de Stephen Schwartz.

En ce qui concerne les thématiques abordées par le film, elles sont mises en avant par l’aspect dualistique du couple Pocahontas-John Smith. Le film narre ainsi une confrontation de cultures poussant à la peur de par l’image faite de l’autre. Dans cette optique, les colons britanniques se voient comme cultivés par rapport aux indiens et les pensent « sauvages » de par leurs différences culturelles. C’est bien quelque chose que l’on a retrouvé maintes fois à travers l’Histoire, notamment à l’époque des colonies où les « gentils européens » espéraient aider les « ignorants sauvages » en leur imposant leurs religions et leurs cultures. Or, comme nous l’avons appris différentes fois dans le passé (et le constatons encore de nos jours), imposer sa culture à un peuple car on la juge supérieure ne peut mener qu’à des situations de conflits, aussi bien théologiques que physiques. La fin laisse donc un goût assez amer quand on pense à la réalité historique et au traitement infligé aux indiens (quelque chose d’assez peu abordé, si l’on met à part certains films comme le très sous-estimé « Lone Ranger »).

Il faut également mettre en avant l’aspect écologique du récit, rappelant que l’être humain peut être en communion avec la nature. Le personnage de Radcliffe synthétise cette image du capitalisme agressif qui met en avant ses intérêts personnels par rapport à ceux du collectif, quitte à blesser les siens ou saccager l’environnement. C’est un aspect malheureusement toujours actuel, où les sociétés tentent d’engranger le plus de bénéfices sans prendre en considération que nos ressources naturelles ne sont pas illimitées. Si l’on ne prend pas en compte cela, on risque de provoquer des dommages irréversibles que tout l’or du monde ne saura réparer. Donc, pas besoin de se faire ami avec une loutre et un héron pour cela, il suffit de considérer le long terme (et donc la préservation naturelle) pour voir que la nature est un aspect à ne pas sous-estimer dans l’aspect financier.

« Pocahontas » est donc un film d’animation toujours aussi fort plus de 22 ans après sa sortie (ce qui ne nous rajeunit vraiment pas). C’est une œuvre engagée et universelle qui devrait émerveiller les enfants et faire prendre conscience aux parents des erreurs que commet toujours notre société sur les conflits culturels ou l’écologie.


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