Année : 1960
Pays : Etats-Unis
Casting :Warren Oates, Kate Manx, Corey Allen
Alors que tout le monde pensait cette oeuvre perdue à jamais, « Propriété privée » a été retrouvée dans un format 35mm qui sera remasterisé en 4K. C’est cette version que nous propose Carlotta en Blu Ray. Alors, un vrai bijou perdu ?
Alors que Duke et Boots vagabondent, ils croisent le chemin d’une belle jeune femme. Ils décident de l’espionner en s’installant dans la propriété abandonnée en face…
Si le concept peut vous faire penser à un certain chef d’oeuvre d’Alfred Hitchcock (qui sera d’ailleurs cité), le film de Leslie Stevens prend une tournure plus perverse. Tout d’abord, les personnages que nous suivons sont assez néfastes et sont dans le pur voyeurisme, là où on pouvait voir un jeu de spectateur cinématographique dans le personnage de James Stewart. Notre statut de voyeur est ainsi directement mis en cause, surtout au moyen de la mise en scène de Stevens. Nous devenons un voyou, tels nos anti-héros.
Duke et Boots justement, ces deux « héros » antinomiques. L’un assez charismatique et plus assuré avec les femmes tandis que l’autre est plus en retrait et maladroit en compagnie de membres de la gent féminine. Cette opposition se retrouve également dans le jeu du duo Oates-Allen, compères dans le voyeurisme avec nous. Quant à la victime de cette observation indiscrète, elle trouve en Kate Manx une actrice compétente dont la beauté nous attache en même temps que nos anti-héros. Elle représente également cette opposition entre cette bourgeoisie qui cherche à s’émanciper là où Duke et Boots cherchent justement à atteindre ce statut idéalisé.
On peut constater que le Blu Ray rend justice au film, ainsi qu’à sa remasterisation de grande qualité. Niveau bonus, en plus de la bande-annonce et des crédits, on peut retrouver un entretien avec Alexander Singer, photographe et conseiller technique sur le plateau. Long d’environ 18 minutes, celui-ci devrait intéresser ceux ayant apprécié le film en offrant de nombreuses anecdotes.
L’achat de cette édition de « Propriété privée » est donc fortement conseillé, au vu de la qualité de l’oeuvre et de sa remasterisation exemplaire. De quoi ravir les fans de thriller hitchcockien et de nous interroger en tant que voyeur de cette fenêtre ouverte qu’offre le cinéma sur le monde…