Année : 1983

Pays : États-Unis

Casting : Matt Dillon, Mickey Rourke, Diane Lane, Nicolas Cage, Dennis Hopper

Francis Ford Coppola a offert au cinéma de nombreuses œuvres reconnues comme « Apocalypse now » et la trilogie « Le Parrain ». Néanmoins, il a aussi réalisé d’autres films de grande qualité qui mériteraient plus de reconnaissance. C’est le cas de ce « Rusty James », que Wild Side ressort dans une édition collector. Alors, achat obligatoire ?

Rusty James est une petite frappe de Tulsa qui vit dans l’ombre de son fameux grand frère, le Motorcycle Boy, parti depuis plusieurs mois. Un jour, celui-ci revient, sauvant son jeune frère d’une mort certaine lors d’une rixe…

Dès le départ, Coppola l’a annoncé : son « Rusty James » sera un film d’art pour adolescents. Grande réussite en effet au vu du mélange d’un genre de film de gang avec une mise en scène des plus léchées. Ainsi, cette association nourrira l’un l’autre, notamment avec ces plans expressionnistes, plongeant ses personnages dans un cauchemar urbain, conforté par son atypique bande originale.

Le duo Dillon-Rourke appuie la réussite de ce film avec ce jeune homme voulant à tout prix marcher sur les pas de son aîné iconisé par son quartier. Il se dégage une antinomie dans leurs interprétations, une plus posée et une plus nerveuse, qui contribue à la crédibilité de leur relation. Tous deux dégagent un charisme débordant qui nous pousse à les suivre en tant que spectateurs et éclipsant tout autre protagoniste sur le côté. Cela correspond au récit d’ailleurs, notamment avec la romance entre Rusty James et Patty, assombrie par la volonté de notre héros de devenir son frère.

« Rusty James » est ainsi une œuvre sur la puissance de nos icones, que leur réputation se rapproche plus du mythe que du réel, tout en abordant la fuite inexorable du temps. Les horloges sont ainsi beaucoup présentes dans cette œuvre, leurs aiguilles s’accélèrent même mais il semble que nos héros ne s’en rendent guère compte, préférant vivre leur existence comme si chaque jour était le dernier.

Le visuel du film est respecté sur son format dvd, rétablissant la beauté de cette œuvre. Le disque offre de nombreux bonus comme des scènes coupées, un court making-of avec images d’archives, un retour sur la création musicale, la bande-annonce ainsi que le commentaire audio du réalisateur. En plus de ces suppléments sur disque, il ne faut guère oublier le passionnant livret qui l’accompagne,plus de 180 pages composées d’images et d’informations en tous genres grâce à une analyse pointue de son auteur, Adrienne Boutang. Bref, de quoi faire un excellent complément à ce splendide « Rusty James », présenté dans un très bel écrin qui mérite bien évidemment l’investissement.


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