Année de sortie : 2009

Pays : Etats-Unis

Réalisateur : JJ Abrams

Acteurs : Chris Pine, Zachary Quinto,Eric Bana, Zoe Saldana, Karl Urban

 

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Alors que la mode du reboot était en plein boom, JJ Abrams s’est permis de faire redécoller l’Entreprise vers de nouvelles destinations. Retour sur un modèle dans le domaine.

 

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Comment moderniser un matériel culte afin de s’attirer un nouveau public ? Voilà une question que se pose Hollywood depuis des années. En effet, nombreuses sont les franchises à s’être réorientées vers de nouveaux chemins. Nous avons eu droit ainsi sur grand écran à plusieurs Superman, James Bond, Spider-Man ou Batman. C’est d’ailleurs le rongeur masqué qui va relancer la vague des modernisations avec la sortie en 2005 de « Batman Begins », relecture plus sombre et ancrée dans une forme de réalisme américain post 11 septembre. Il était donc logique d’un point de vue financier que de nombreuses sagas connues allaient revenir au goût du jour. Ce fut ainsi le cas de « Star Trek », confié aux mains habiles d’un JJ Abrams connu pour ses séries (« Lost », « Alias ») et derrière le troisième volet de la saga « Mission impossible ».

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Néanmoins, une autre interrogation se posait : comment gérer l’héritage de l’univers culte de Gene Roddenberry ? Comment se réapproprier cela de manière respectueuse pour les fans tout en y apposant sa marque ? Abrams dévie alors le reboot de manière à l’inscrire dans la chronologie originale par le biais d’un bouleversement temporel. Tous les personnages originaux sont donc présents mais altérés par ce biais, déformations de souvenirs  atteints par une volonté de modernité réussie.

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Nous suivons donc James Tiberius Kirk (Chris Pine), étudiant de Starfleet rebelle envers toute forme d’autorité. Il va faire la connaissance du médecin McCoy (Karl Urban), de Pavel Chekov (le regretté Anton Yelchin), du lieutenant Uhura (Zoé Saldana), de Scotty (Simon Pegg), d’Hikaru Sulu (John Cho) mais surtout de Spock (Zachary Quinto). Tout ce beau monde se retrouvera par la force des choses dans le vaisseau Entreprise pour affronter le dangereux Néro (Eric Bana), un romulien vouant une haine à notre vulcain préféré.

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Space/Soap Opéra?

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La première scène de ce « Star Trek » annonce la couleur. Parfait mélange d’infiniment grand (l’USS Kelvin affrontant le vaisseau Romulien) et l’infiniment petit (la naissance de Kirk), cette séquence dévoile instantanément le style d’Abrams : du divertissement mais avec une touche d’humanisme et d’émotion, le tout aidé par une musique flamboyante de Michael Giacchino. Le réalisateur de « Super 8 » offre donc un space opéra des plus spectaculaires sans mettre de côté ses personnages, alternant sans sourciller instants de grandiloquence et d’autre plus intimes.

 

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Mais derrière les scènes aptes à faire plaisir à n’importe quel spectateur en quête de spectacle blockbusteresque humoristique se trouve également un vernis amer de deuil et de décès propre aux productions Abrams. Kirk doit ainsi, comme Jack dans « Lost » ou Peter dans « Fringe », suivre les pas d’un père peu ou pas connu et se montrer à la hauteur de son héritage (le test du Kobayashi-Maru prend une tournure encore plus touchante après réflexion que dans « La colère de Khan », meilleur film de la saga à l’époque, en confrontant Kirk aux conséquences du décès de son père). Quant au nouveau Spock, c’est en passant par de nombreuses émotions humaines dévastatrices qu’il va gagner en humanité et en sympathie, guidé de loin par un Léonard Nimoy des plus émouvants en « ange gardien » et détenteur du flambeau original.

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Un héritage lourd à porter

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Le récit a beau se concentrer plus sur Spock et Kirk, il n’hésite pas à travailler son méchant. Nero n’est pas qu’un simple méchant caricatural mais un être également affecté par une perte (sa planète) et qui va mener ivre de rage et aveuglé par la tristesse une vengeance s’appuyant sur son propre deuil, obligeant nos héros à faire face aux leurs. C’est autour d’eux que se forme un équipage disparate mais fort reconnaissable, appelant ainsi à un attachement sur le long terme qui subsistera à travers ses deux suites, respectant ainsi l’héritage de Roddenberry.

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Car cette thématique de l’héritage est aussi bien intra-diégétique qu’extra-diégétique. C’est ainsi qu’au bout d’un climax grisant, notre vaisseau dérive vers un trou noir semblable à celui ayant amené le Spock original et la flotte de Nero, symbolisant donc une forme de passé inatteignable. Au final, l’Entreprise va réussir à s’en échapper pour aller de l’avant, tout en gardant un lien avec les histoires originales. D’ailleurs, la scène qui suit verra la passation de flambeau entre Léonard Nimoy et Zachary Quinto, passé et futur s’alliant dans une scène sincère.N’hésitant pas à jouer avec les attentes de ses spectateurs, connaisseurs ou pas de la saga, Abrams se permet de nombreux clins d’oeil pour prouver son respect envers les personnes ayant transformé l’univers de Star Trek en culte.  Mais en même temps, il nous appelle à ne pas rester coincé dans le passé, aussi idéal semble t-il, pour avancer, toujours plus loin.

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Respecter les fans de la première heure tout en apposant sa touche personnelle et en osant faire quelques innovations, n’est-ce pas une preuve de réussite indiscutable ?

5-sur-5


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