Pays : Belgique

Année : 1991

Casting : Michel Bouquet, Mireille Perrier, Sandrine Blancke

Mettons de côté toute réflexion spirituelle et commençons par une vérité assez froide : nous n’avons qu’une vie. Cette affirmation nous définit et nous pousse dans nos motivations, dans notre quête de l’existence parfaite vu notre passage éphémère dans l’histoire. C’est quelque chose qu’a bien compris le réalisateur Jaco Van Dormael. Et si l’on parle souvent de son « Mister Nobody » qui exploitait ce potentiel et cette interrogation de la multiplicité de chemins que l’on peut suivre, ces regrets sur notre existence propre se retrouvent également dans son premier film « Toto le héros ».

Thomas en est persuadé : sa vie n’est pas la sienne. Il a été échangé à la naissance avec son voisin, Alfred. Aigri par son existence, il se décide alors à l’assassiner…

Le récit se structure entre flashs backs et présent, dans une mosaïque temporelle conforme aux souvenirs multiples de notre héroïque Thomas. Rongé par les regrets, celui-ci se voit parfois envahi par des moments de pure imagination, au point où l’on ne sait plus démêler ce qui est véridique ou non. Sa mémoire est un puzzle dont les pièces ont besoin par moments de se remodeler pour pouvoir s’imbriquer dans le tableau final.

Il se dégage aussi un regard sur l’enfance alternant un oeil cru et un autre plus porté par l’imagination enfantine. On peut y déceler la simplicité de cet âge mais aussi ce tiraillement face à l’incompréhension pour les actes des adultes, qu’on s’explique alors avec merveille mais aussi poésie et tiraillement, tel le style Van Dormael. Le merveilleux et le réalisme se mélangent alors de manière simple et d’une certaine manière logique.

Quant à l’aigreur de Thomas, elle s’explique par sa morne existence d’adulte, dont les chemins se réduisent à cause de son enfance qui ne fut pas des plus chanceuses et de choix malheureux. Ses quelques lueurs d’espoir se voient anéanties, tout comme celles de son « ennemi » Alfred. Et c’est sa compréhension que la vie n’est parfaite pour personne qui poussera notre héros de Toto à agir comme tel.

Ainsi, « Toto le héros » est un récit sur l’imperfection de la vie et donc l’imperfection même d’une quête d’existence parfaite, le tout peint avec le style visuel noté d’un Van Dormael déjà éblouissant pour sa première oeuvre. Son film est ainsi le genre de bande pour lequel notre coeur continuera de faire « boum » et ce jusqu’à ce qu’il arrête de battre. Car la vie est un chemin avec ses détours et ses sillons inattendus mais un voyage dont il faut apprécier la teneur, aussi imparfaite soit-elle…


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Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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