Sortie : 13 Mars 1992, Sortie de l’édition physique : 10 Mars 2022
Durée : 1h34
Genre : Horreur
D’ Ate de Jong
Avec Patrick Bergin, Adam Storke, Chad Lowe, Pamela Gidley, Richard Farnsworth 

 

 

 

Il existe plusieurs façons de représenter l’Enfer au cinéma et dans l’art de manière générale. Celle de la saga Hellraiser est, par exemple, fascinante. L’Autoroute de l’Enfer d’Ate de Jong en propose une vision très rafraîchissante.  

Film sorti en 1991, L’Autoroute de l’Enfer s’amuse à représenter l’Enfer par le prisme du « Flic du Diable”, un émissaire du Diable qui se matérialise dans le monde réel afin de ramener des jeunes vierges à son maître. L’intrigue se concentre alors sur un jeune homme qui tente de libérer sa copine des griffes du monstre en passant dans l’autre monde avec une voiture.  

La façon qu’a De Jong de construire une nouvelle légende est brillante. Il installe un univers par petites couches en élaborant une esthétique très marquée par l’exploitation du désert américain. Lorsqu’il filme le Flic du Diable, il en fait une abstraction muette qui représente la violence qui peut se dégager de la figure de l’Ordre et par extension du fascisme. 

 

 

La créature est justement introduite par un ensemble d’inserts qui en font une machine à tuer. La représentation de l’Enfer se matérialise par un désert hanté par la mort et la barbarie. C’est un chemin qui mène droit vers l’antre du Diable. Ate De Jong minimise les effets fantaisistes pour s’orienter vers le western sec et putride.  

Bien que l’humour soit très présent au fur et à mesure que le récit se déroule, la gravité et le glauque ne manquent pas d’impact. Il suffit de voir la séquence avec le succube qui est profondément dérangeante. Le costume dégage quelque chose de profondément malsain, répugne et provoque une peur qui provient directement de l’Enfer.  

 

 

 

L’Autoroute de l’Enfer est sûrement un petit film tombé dans l’oubli mais il semble nécessaire d’y revenir tant sa vision peut surprendre. Cette dernière surpasse sa mise en scène qui manque parfois de génie. Il s’agit toutefois d’un film qui possède un rythme constant provenant de son aspect de road movie. Il créé de plus une image des États Unis assez ambivalente qui se manifeste dans ce désert américain si souvent représenté au cinéma. L’Enfer ne se situe plus dans l’Au-delà, il est indéniablement sur terre et dans l’Ordre. 

 

 

 

L’édition : 

 

Le film est disponible depuis le 10 Mars 2022 chez Rimini dans une belle édition collector Blu-ray/DVD. Le master est de très bonne facture et permet de profiter des couleurs âpres du désert de l’Enfer. L’édition propose un livret de 24 pages écrit par Marc Toullec et une présentation du film par Gilles Gressard, écrivain et historien du cinéma.

 

 


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