Creed II, de Steven Caple Jr.
Date de sortie : 21 novembre 2018 (États-Unis), 9 janvier 2019 (France)
Réalisateur : Steven Caple Jr.
Acteurs principaux : Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Dolph Lundgen, Florian Munteanu
Genre : Action, drame
Nationalité : Américain
Compositeur : Ludwig Göransson

Trois ans après le retour spectaculaire de Rocky avec une relève d’anthologie assurée par Michael B. Jordan, Adonis Creed réitère son combat à l’écran dans un nouveau film d’une intensité rare. L’introduction met l’accent sur la notoriété qu’il a obtenue et le sacre carrément champion du monde des poids lourds en montrant un combat rapide et facile contre l’ancien champion, qui n’était plus vraiment dans le coup depuis trois ans. Le film est notamment marqué par le thème fort de la confrontation à soi-même, l’esprit de combat et le sens de la famille. Encore plus axé scénario qu’avant, il se concentre beaucoup sur les choix de vie d’Adonis, avec des passages touchants et parfois humoristiques, comme celui où il sollicite Rocky pour sa demande en mariage à Bianca, et celui où on comprend qu’elle est tombée enceinte sans prévision mais en renforçant tout de même le bonheur du couple, le jeu de Tessa Thompson restant toujours très juste.


Un des éléments les plus dramatiques de la saga refait surtout surface pour renforcer les enjeux du film. Ivan Drago, toujours joué par Dolph Lundgren (Universal Soldier, Expendables, Aquaman), effectue son retour à Philadelphie en compagnie de son fils Viktor, qu’il a entraîné afin que celui-ci provoque Adonis en duel et le batte lors d’un match officiel pour ramener le titre en Russie. Les Drago ont effectivement des soucis de leur côté : Ivan est comme déshonoré depuis sa défaite, son pays fait pression sur lui, sa femme l’a quitté et il ne lui reste plus que la vengeance pour redorer son blason. Creed II se montre alors moins manichéen que Rocky IV en mettant chaque camp sur un pied d’égalité, les besoins des uns et des autres étant totalement justifiés. /!\ SPOILERS /!\ Drago reste tout de même pointé du doigt comme méchant, car il a causé la mort du père d’Adonis par le passé et vu la façon qu’il a toujours d’utiliser la force brute en plus de mettre la pression à son fils pour mettre Adonis KO avec une violence recherchée.


Toujours debout après tant d’années, Sylvester Stallone (Rambo, Demolition Man, Expendables) reste magistral dans ses conseils et son jeu du personnage de Rocky Balboa. Il sait remettre en question ses prises de décisions difficiles, passant d’une absence remarquée pour le premier combat d’Adonis et une présence bien plus acclamée lors du match final directement en Russie. Si Adonis est effrayé à l’idée de refuser le combat pour la mémoire de son père, Rocky l’est tout autant quand il s’agit de recontacter son fils avec qui il est toujours en froid, mais c’est finalement quand il apprend qu’il a désormais un petit-fils qu’il se dit qu’il est temps de sauter le pas. Chaque personnage est rudement mis à l’épreuve dans un combat dramatique très fort, Adonis devant aussi défendre son titre après avoir été blessé physiquement et moralement. Bianca envisage de déménager pour toucher plus de monde et utilise même une de ses chansons pour l’arrivée de son mari sur scène.


C’est finalement Rocky qui parvient à relancer l’esprit de combat de son élève, en lui faisant exprimer la raison pour laquelle il se bat, et en l’emmenant lui-même sur le territoire russe afin qu’il s’entraîne dans des conditions inhabituelles. Le combat final est d’une intensité puissante et éprouvant sur sa durée, Adonis parvenant à fatiguer Viktor mais ayant de plus en plus de mal à se relever après avoir encaissé de nombreux coups. Des images fortes circulent alors, comme celle de la mère de Viktor qui quitte les gradins par déception, provoquant une tristesse notable sur le visage de son fils. La réaction d’Ivan Drago reste la plus émouvante alors qu’il demande l’arrêt du combat en jetant un tissu blanc sur le ring, par peur de voir son fils meurtri voire tué à son tour à force de prendre des coups. Les Russes sont mis en valeur par la sensibilité qui leur est octroyée et le combat parvient à donner une leçon à chacun. Les musiques de Ludwig Göransson maintiennent une intensité forte, entre rap américain efficace et rythmes puissants mixés à partir des musiques de la saga Rocky. Une magnifique narration qui frise l’excellence !