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 Miraï, ma petite soeur réalisé par Mamoru Hosoda est le troisième film que nous avons vu dans le cadre du Festival Anima qui prend place à Bruxelles du 1er au 10 Mars.

Mamoru Hosoda est sans doute une des figures le plus populaires et appréciées de l’animation japonaise actuelle. Après des longs-métrages Digimon et One Piece, il a travaillé pour le studio MadHouse jusqu’en 2011 où il a réalisé deux longs-métrages. Il a ensuite fondé son propre studio, le studio Chizu. Miraï fait donc chronologiquement suite à La Traversée du Temps (2006), Summer Wars (2009), Les Enfants loups, Ame et Yuki (2012) et Le Garçon et la Bête (2015). Ces films avaient d’ailleurs eux aussi été présentés à Anima lors des éditions précédentes.

Réalisateur : Mamoru Hosoda
Durée : 1h38
Pays d’origine : Japon
Date de sortie française : 26 décembre 2018
Genre : Drame et Fantastique

Celui qui est considéré par certains comme le « digne successeur de Hayao Miyazaki » dit s’être inspiré de son propre vécu, alors que lui-même devenait père pour la deuxième fois.

En effet, Mirai raconte l’histoire de Kun, petit garçon de quatre ans qui voit arriver une nouvelle venue dans sa vie : une petite sœur. Cet évènement va chambouler son existence : ses parents ont désormais un peu moins de temps à lui accorder et le pauvre Kun, jaloux, se sent délaissé. Il aura ainsi quelques difficultés à accepter et à apprendre à aimer sa sœur. Il y parviendra toutefois progressivement, notamment grâce à l’arbre magique de son jardin qui permet de voyager dans le temps.

Miraï constitue, comme les autres films de Mamoru Hosoda, une grande réussite visuelle. Les expressions, les mouvements sont extrêmement bien rendus. Certains moments donnent par ailleurs une véritable sensation d’immersion (l’on pense – sans trop en dire – à cette scène sous-terraine dans le métro).

Comme dans les Enfants Loups, Ame et Yuki, le thème de la fraternité (et plus globalement de la famille) parcourt le film d’une manière délicate et intelligente. A cela s’ajoutent des voyages temporels (rappelant La Traversée du Temps) qui permettent à Kun de « comprendre » comment est constituée sa famille et d’en rencontrer différents membres de toute époque. Ceci permet d’amener de jolies réflexions sur l’héritage, la transmission générationnelle, les ancêtres et sur les actions et événements qui pourraient paraître anodins, mais qui ont en réalité de grandes conséquences et font de nous ce que nous sommes. Ainsi, au fil de ses rencontres et de ses voyages dans le présent et dans le passé, Kun comprendra peu à peu ce qui a mené à sa propre existence. Chaque vie et chaque choix antérieurs s’imbriquent pour créer la situation actuelle.
Le lien Homme – animal, déjà exploré dans Les Enfants Loups et dans le Garçon et la Bête, revient lui aussi à quelques reprises, d’une manière toutefois moins prégnante. L’on remarque donc que Miraï s’inclut parfaitement dans une continuité thématique, laquelle semble être chère au réalisateur.

L’humour est lui aussi présent, et l’on se plaît à observer Kun découvrir – encore – le monde qui l’entoure et prendre peu à peu sa nouvelle place de « grand-frère ». En outre, son personnage qui peut paraître au début assez agaçant, finit par être attachant et amusant.
Une certaine modernité transparaît également du métrage ; la mère de Kun a dû reprendre le travail rapidement et c’est donc son père qui doit rester à la maison pour s’occuper des enfants. L’on s’amuse donc à le voir gérer différentes nouvelles situations auxquelles il doit, lui aussi, s’habituer.

Toutefois, nous regrettons un certain manque de « lien » entre les différentes scènes et rencontres que permet l’arbre (généalogique) magique. L’on aurait en effet préféré que celles-ci aient davantage d’influence les unes sur les autres, plutôt que former des saynètes indépendantes (si ce n’est leur lien avec Kun, évidemment).

Malgré cela, Miraï est un très bon film, profondément humain, prenant la forme d’un conte initiatique et familial, il ravira petits et grands. Et, aux spectateurs et spectatrices ayant des frères ou des sœurs, le film rappellera certainement des souvenirs.

Sa sortie en salles officielle en Belgique ayant été programmée le 27 février, le film est encore visible dans de plusieurs cinémas belges, et nous vous recommandons vivement d’aller le voir.

 

Tous les Films vus à Anima en 2019 (liste en évolution jusqu’au 11 mars)

Virus Tropical
Okko et les fantômes
Mirai, ma petite soeur
Buñuel dans le labyrinthe des tortues
Chris the Swiss
Ruben Brandt, Collector
Tito et les oiseaux
Je veux manger ton pancréas


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