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Tito et les Oiseaux (Tito e os Pássaros) est le septième film que nous avons vu lors de notre semaine de découvertes des nouveautés cinématographiques animées présentées au Festival Anima, à Bruxelles. Il est le fruit de la collaboration entre trois réalisateurs brésiliens : Gabriel Bitar, André Catoto Dias et Gustavo Steinberg.

Origine : Brésil
Titre original : Tito e os Pássaros
Aussi Appelé : Tito and the Birds
Genre : Aventure, Fantastique
Durée : 1h13
Date de sortie française : 3 avril 2019

Le film projette les spectateurs dans un monde qui est frappé par une épidémie de frayeur qui transforme peu à peu les personnes en pierres. Tito, petit garçon intrépide, courageux et fils d’un scientifique, se donne pour mission de sauver le monde et ses habitants avec l’aide de ses amis. Il est persuadé que l’antidote, la solution se trouve dans une chose aussi habituelle qu’oubliée : le chant des oiseaux, ou plus exactement des pigeons, êtres libres par excellence.

Visuellement, le graphisme des personnages (et notamment leurs yeux et expressions) peut dérouter. Les décors, le ciel, les bâtiments qui composent la ville sont matérialisés comme de grandes traces de peintures visibles, du plus bel effet, qui rappellent certaines toiles expressionnistes. Aussi, certaines scènes, particulièrement les vols d’oiseaux sont réellement magnifiques.

Tito et les Oiseaux est un dessin animé assez sombre malgré le fait qu’il soit orienté « tout public ». De fait, certaines images ou le concept même du film, tournant autour de la peur, pourraient effrayer les plus jeunes. De plus, bien que l’on puisse ne voir dans cette histoire qu’une fable enfantine racontant les aventures d’un petit garçon dans un monde imaginaire et fantastique, le film résonne de manière particulière dans le contexte brésilien, et plus encore face à son actualité récente. En effet, les personnages représentent différentes classes sociales, différents niveaux de richesses et donc de pouvoir. Les informations concernant l’épidémie de peur, relayées par la télévision, fait directement penser à une forme de propagande qui manipule l’opinion publique et effraye par elle-même. Car, comme le disait le père de Tito : « La peur ne s’attrape pas par l’air, ni en buvant dans le même verre, mais par les idées« . Les oiseaux ou pigeons, quant à eux, sont chargés de symbolique forte ; « libres, mais rejetés », symboles d’union et de paix.
Si la conclusion du métrage reste néanmoins positive, elle effectue également une sorte de mise en garde. Cette dernière pourrait sembler simple, déjà vue et évidente, mais est indéniablement nécessaire au vu des changements qui se déroulent dans le monde (et plus encore au Brésil). Il est si facile de sombrer et de s’isoler dans la peur.

En ce qui concerne le cinéma d’animation brésilien plus généralement, nous nous souvenons de deux récents longs-métrages : Le Garçon et le Monde (O Menino e o Mundo) réalisé en 2013 par Alê Abreu et Rio 2096 (Uma Historia de Amor e de Furia) réalisé la même année, par Luiz Bolognesi. Ces trois films ont en commun le fait qu’ils possèdent de multiples lectures. L’un concernant l’écologie et l’environnement, l’autre différents conflits que le monde a connus et qu’il semble incapable de ne pas répéter.

Joli conte d’aventures enfantin ou métaphore politique éminemment actuelle, Tito et les Oiseaux est un film original et ambitieux, qui pourra plaire tant aux (plus) jeunes qu’aux adultes, chacun pouvant y décerner différentes notions. La sortie du film est prévue en salle en France pour le 3 avril, nous vous conseillons de courir le voir.

Tous les Films vus à Anima en 2019 (liste en évolution jusqu’au 11 mars)

Virus Tropical
Okko et les fantômes
Mirai, ma petite soeur
Buñuel dans le labyrinthe des tortues
Chris the Swiss
Ruben Brandt, Collector
Tito et les Oiseaux
I want to eat your pancreas
Another day of life
Penguin Highway
Le Château de Cagliostro
The Tower
Funan
Palmarès


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