Année : 1972

Pays :Royaume-Uni

Acteurs :Jon Finch, Alex McCowen, Barry Foster

Le cinéma a toujours eu une connotation de divertissement, tout comme chaque art d’ailleurs. Là où il y a une œuvre créatrice, il y a toujours un moyen d’évasion spirituelle. Mais actuellement, la notion de divertissement est vue de manière négative. En effet, il semble que selon certains spectateurs, il faut faire une scission entre un film divertissant et un film de qualité. Hors, ce fondement même est illogique par nature vu que chaque œuvre a dans son but d’inspirer le divertissement de quelque manière que ce soit. C’est pour cela qu’aujourd’hui, nous allons aborder l’un des maîtres du divertissement cinématographique, Alfred Hitchcock, avec son avant-dernier film ; « Frenzy ».

Alors que les habitants de Londres se voient terrorisés par un meurtrier adepte de la strangulation de femmes avec des cravates, Richard Blaney, homme tout à fait ordinaire, se retrouve accusé à tort desdits meurtres…

Le grand Alfred renoue avec sa thématique de la personne ordinaire plongée dans une situation extraordinaire. Mais son « héros » est moins cet homme antipathique qui semble tout faire pour être considéré comme responsable de cette affaire que le meurtrier même. Personne élégante et appréciée de ses citoyens, il fournit au spectateur une certaine empathie telle qu’Hitchcock a pu le faire sentir envers Norman Bates dans le légendaire « Psychose ». Cette inversion des rôles crée une zone de flou non négligeable et intéressante là où d’autres auraient pu aller dans le pur manichéen.

En ce qui concerne l’histoire même, bien que partant d’un postulat policier/thriller classique, Hitchcock lui fournit des allures tantôt horrifiques (les meurtres hors champ) et de l’autre comique. Cet humour se voit notamment relevé d’un aspect morbide assez relevé, tel ce cadavre tirant la langue ou encore ce pied dépassant d’un sac de pommes de terre. Mais ce n’est pas pour cela que l’homme derrière de nombreux chefs d’œuvre du septième art allait se reposer en mode automatique. Les idées de mise en scène pleuvent comme habituellement avec lui, que ce soit la découverte hors champ d’un corps en temps réel ou ce mouvement accompagnant le tueur et sa prochaine victime avant de repartir en arrière une fois la porte de la future scène du crime refermée, le spectateur sachant désormais ce qu’il va se passer.

Moins connu et apprécié que certains de ses classiques, « Frenzy » est néanmoins un autre exemple de l’incommensurable talent du grand Hitchcock. Mais surtout, cela reste un exemple de plus que non, un film médiocre ne devrait pas être valorisé de par son aspect « divertissant ». Le divertissement peut se retrouver dans tant d’œuvres de qualité, modernes ou non. Alors pourquoi continuer de mettre en avant certaines moins bonnes que celles-ci ?


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Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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