Pays Grande-Bretagne
Année 1977
Casting Michael Palin, Harry H. Corbett, John Le Mesurier, …
Genre Fantastique
Carlotta nous offre un joli cadeau de Noël en ressortant ce film de Terry Gilliam.
À la mort de son père, le jeune Dennis décide de tenter sa chance en ville dans l’espoir de conquérir le coeur de sa dulcinée, Griselda, restée au village. Pendant ce temps, un horrible monstre surnommé Jabberwocky fait régner la terreur, tuant et anéantissant tout sur son passage.
Pour son passage solo post Monty Python, Terry Gilliam reste en territoire connu. En effet, on sent cette même ironie mordante dans Jabberwocky que celle qui nourrissait Sacré Graal, chef d’œuvre humoristique dont on ne se lassera jamais. Mais si le film ne renie jamais son aspect comique plongeant avec plaisir dans le grotesque pur, on ne peut mettre de côté ses instants plus angoissants telle la première attaque du Jabberwocky, à la brutalité aussi sèche que l’ancrage historique médiéval et la manière dont celle-ci reflète des interrogations plus contemporaines.
Nous sommes ainsi dans une époque brutale physiquement mais plus encore socialement, où le travail est une denrée rare et où les puissants s’occupent en organisant moult combats sanglants avec un plaisir éphémère. Gilliam tire à boulets rouges par le biais de son récit et du regard rempli de naïveté de son héros, incarné avec un certain délice par Michael Palin. Et si certains moments semblent par instants chaotiques dans leur construction (ce qui semble néanmoins volontaire), on ressent cependant une certaine forme de solidité mais surtout d’inventivité. Jamais le réalisateur ne s’offusque de son budget étriqué d’un demi million de dollars et parvient à « sublimer » son long-métrage par des décors et une production design crasseuse à souhait, le tout étant encore mieux mis en avant par la restauration 4K proposée en salles.
Jabberwocky est ainsi à l’image de son réalisateur, fou et acide, n’hésitant pas à aller vers le sale pour mieux critiquer un système social tel qu’il continuera à le faire dans ses œuvres d’après. Pas étonnant dès lors de prendre autant de plaisir devant ce film tant il dispose de tout ce qui fait que l’on aime Terry Gilliam…