Date de sortie : 1er octobre 2019 (Lettonie), 9 octobre 2019 (France)
Réalisateur : Todd Phillips
Acteurs principaux : Joaquin Phoenix, Robert de Niro, Zazie Beetz, Frances Conroy
Genre : Drame, thriller
Nationalité : Américain
Compositrice : Hildur Guðnadóttir

« Avant je me disais que ma vie était une tragédie. Je me rends compte… que c’est une comédie ! »

À la suite de plusieurs comédies comme Road Trip, Starsky & Hutch et la trilogie Very Bad Trip, Todd Phillips choisit de s’inspirer de l’univers des comics tout en contrecarrant son genre traditionnel, considérant qu’il est devenu difficile de réaliser des comédies pertinentes, l’industrie hollywoodienne étant aujourd’hui plus sensible aux sujets dramatiques tels que l’oppression des minorités. Conservant tout de même une narration irrévérencieuse, il obtient l’opportunité de réaliser un film sur la naissance du Joker, profitant ainsi du manque de consistance de l’univers cinématographique DC et de l’annulation du long métrage centré sur l’interprétation de Jared Leto. Ayant l’audace d’imaginer sa propre version du personnage sans spécifiquement suivre les comics, allant de fait à l’opposé de la facilité commerciale de l’univers cinématographique Marvel, il met en scène Joaquin Phoenix (Her, A Beautiful Day, Les Frères Sisters) dans le rôle d’Arthur Fleck, un comédien qui peine à se démarquer et à se faire respecter à Gotham City, méprisé de tous et régulièrement agressé.

Une relation intéressante avec la voisine de palier.
Une interprétation glaçante qui montre une fois de plus que Thomas Wayne était loin d’être un bienfaiteur.

On suit alors sa descente aux enfers à la manière d’un Taxi Driver, la présence de Robert de Niro (Machete, Killer Elite, Joy) dans la peau du présentateur d’émission télévisée Murray Franklin en étant assurément un sacré clin d’œil. Le film est en effet un véritable drame dépeignant une société qui sombre dans la folie, avec une Gotham City qui croule sous les rues malfamées, accompagnées de ses métros bourrés de tags et d’agresseurs. Une fois de plus, les pauvres se retrouvent méprisés par la classe supérieure, symbolisée par l’émission « Live With Murray Franklin » et surtout par Wayne Enterprises, Brett Cullan interprétant un Thomas Wayne froid, hautain et dépréciant les gens du peuple tout en cherchant davantage de pouvoir en se présentant aux élections municipales. Le film se voit donc bien raccroché à l’univers de Batman, Bruce Wayne apparaissant même étant enfant aux côtés d’Alfred Pennyworth, joué par Douglas Hodge (Robin des Bois, Red Sparrow, Gemini Man).

« Quand j’étais petit et que je disais que je voulais faire comique quand je serais grand, tout le monde riait de moi. »

L’interprétation de Joaquin Phoenix est très juste, son personnage n’étant pas directement le Joker mais bel et bien un homme sombrant dans la folie et prenant conscience qu’il existe enfin à travers les émeutes populaires qui sévissent dans la ville. Présent durant une grande majorité des scènes, il est valorisé par de nombreux plans sur son visage montrant sa chute et son entraînement aux sourires. Vivant chez sa mère dans un immeuble au bord de l’effondrement, il obtient une certaine sympathie de sa jeune voisine Sophie Dumond, sous les traits de Zazie Beetz (Geostorm, Deadpool 2). Cependant, la narration semble montrer que de nombreuses scènes bénéfiques à son encontre ne relèvent en fait que de ses fantasmes et participent au grandissement de sa folie. Les blagues autour du revolver qu’il porte concrétisent brillamment sa future identité, tout comme ses nombreux rires aigus qu’il ne peut s’empêcher de laisser éclater pour des raisons psychiatriques. Présente qu’à certains moments, la violence sait surprendre et se montrer percutante avec des coups particulièrement francs et des giclées de sang aussi glauques que réalistes.

Face à face imminent avec le méprisable Murray Franklin.
Une scène troublante qui tissant déjà des liens malsains entre les deux personnages.

L’instabilité du personnage est fascinante à suivre tandis qu’une certaine notoriété s’abat sur lui pour finalement l’acclamer au rang de héros aux yeux des émeutiers, portant un masque de clown pour mieux annoncer le signe reconnaissable de ses futurs fidèles (à l’instar des masques utilisés dans The Dark Knight). Sa mère étant marquée par des comportement hystériques, il reste dommage que le scénario choisisse la facilité sempiternelle du parent adoptif caché comme pour justifier une partie des troubles de l’enfant. À moins qu’il s’agisse d’un énième leurre du scénario, à l’instar de la croyance d’Arthur comme quoi Thomas Wayne serait son père, ce qui lui donnerait un lien vraiment intéressant avec son futur ennemi. Si on peut reprocher à Joker quelques grossièretés issues d’une VF pourtant très correcte et une séquence bien trop expéditive pour la mort de parents Wayne, Joker reste un film de grande qualité dont on n’est pas près d’arrêter de reparler. D’aucuns diraient qu’il ferait même un candidat idéal pour précéder le futur film The Batman mettant en scène Robert Pattinson.

« J’ai passé toute ma vie sans même savoir si j’existais réellement. Eh bien oui, j’existe ! Et les gens commencent à s’en rendre compte… »

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Salut à tous ! Fasciné par le monde du cinéma depuis toujours, j'ai fait mes débuts avec Mary Poppins et La soupe aux choux, mais aussi de nombreux dessins animés (courts métrages Disney avec Mickey, Donald et Dingo ; longs métrages Disney avec Alice au pays des merveilles en tête ; animés japonais avec Sailor Moon et Dragon Ball Z ; j'aime aussi particulièrement Batman et Tintin). Mes années 90 ont été bercées par les comédies de Jim Carrey (Dumb & Dumber en tête), ou d'autres films que j'adore comme Les valeurs de la famille Addams, Street Fighter, Mortal Kombat, Casper et Mary à tout prix). C'est pourtant bel et bien Batman Returns qui figure en haut de mon classement, suivi de près par The Dark Knight, Casino Royale, Dragon l'histoire de Bruce Lee ou encore Rambo. Collectionneur, j'attache de l'importance au matériel et j'ai réuni deux étagères pleines de films classés par ordre chronologique. Il va sans dire qu'il m'en reste encore beaucoup à voir...

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