Film d’animation sorti le 21 septembre et réalisé par Travis Knight

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Un nouveau travail titanesque venant des Studio Laïka (Coraline, Boxtrolls) pour ce film réalisé en stop motion dans des proportions gargantuesques ! Le casting des voix est – comme c’est devenu l’habitude – prestigieux avec Charlize Theron, Ralph Fiennes, Rooney Mara, Matthew Conaughey… Alors que les cinémas proposent encore les mastodontes de l’été en termes d’animés (Le Monde de Dory, l’Age de Glace 5, Comme des bêtes), que vaut « Kubo et les deux cordes » (un titre original plus… original que sa version française !) ?

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Kubo est un petit garçon qui a perdu son père et dont la mère possède une sorte d’Alzheimer. Devenu borgne, il gagne sa vie en racontant des histoires qu’il agrémente de jolies mélodies avec son shamisen, un instrument de musique magique. Mais un jour, il invoque par mégarde un démon du passé, ce qui va l’entrainer dans une grande aventure où il sera aidé par la mère singe et l’homme-scarabée.

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Tout d’abord, ce qui frappe, c’est l’esthétisme. On plonge d’emblée dans cet univers magique situé dans le Japon ancestral, où les personnages en origami prennent vie et où l’on invoque des esprits de la nature au détour d’un torii. Les expressions de visage sont très soignées et on y imagine bien le nombre d’heures et de préparation matérielle que ce film représente. Action et émotion s’entremêlent avec de jolies musiques : on ne s’ennuie pas le moins du monde dans ces paysages nous immergeant dans les meilleures toiles d’Hokusaï !

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L’épopée est aussi efficace que classique, avec un héros qui doit retrouver les trois parties de l’armure magique qui lui permettra d’affronter le super méchant avec en plus l’opportunité d’en apprendre davantage sur sa famille. Ça fonctionne plutôt bien, mais même si la dimension spirituelle de ces questions de filiation s’avère intéressante, l’intrigue et les personnages restent très manichéens. Le personnage du grand-père aurait pu, par exemple, être plus ambigu et plus approfondi. Dans la même lignée, les dialogues m’ont un peu laissé sur ma faim avec un degré d’interprétation se limitant fort au niveau du dessin animé pour enfants.

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En conclusion, Kubo et l’armure magique est un film d’animation magnifique illustrant à merveille le Japon ancestral. Les aventures fantasmagoriques des personnages principaux restent agréables à suivre, même si la profondeur des enjeux restent en dessous d’un Zootopie ou d’un Vice Versa. Il convient d’ajouter que les plus jeunes pourraient avoir peur avec des situations assez rudes sur le deuil et des méchants parfois effrayants (à l’image des sœurs sorcières).


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Nicolas, 37 ans, du Nord de la France. Professeur des écoles. Je suis un cinéphile éclectique qui peut alterner entre blockbusters, films d’auteur, films français, américains, petits films étrangers, classiques du cinéma. J’aime quand les films ont de la matière : matière à discussion, à interprétation, à observation, à réflexion… Quelques films que j’adore pour cerner un peu mes goûts : Matrix, Mommy, Timbuktu, la Cité de la Peur, Mission Cléopâtre, Ennemy, Seven, Fight Club, Usual Suspect, Truman Show, Demain, Big fish, La Haine, La Vie est belle, Django, Rubber, Shutter Island...

3 COMMENTAIRES

    • Bonjour 🙂

      Je pense que oui, ça reste très abordable. Il y a juste les thèmes autour de la mort qui peuvent interpeler, surtout si les enfants ont une sensibilité ou un vécu particuliers pour ce thème. Et certains méchants qui peuvent faire un peu peur, mais ça reste gentillet je pense. 🙂

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