Sortie : 20 novembre 2009, Edition physique:  20 janvier 2022
Durée : 2h05
Genre : Drame
De Stephen Poliakoff
Avec Romola Garai , Bill Nighy , Julie Christie, David Tennant, Eddie Redmayne

 

 

Après une superbe séquence d’introduction sur-esthétisée et paradoxalement dotée d’un classicisme assez plaisant. Lady keyes, celle qui en savait trop commence in medias res et enchaîne sur une narration contée par un homme qui connaît la protagoniste.

 

C’est ainsi que s’enchaîne le cauchemar paranoïaque de Lady Keyes qui revient pour quelques jours vers sa famille afin d’en profiter dans le calme d’une Angleterre bourgeoise et provinciale. Cette ambiance salutaire ne va pas durer très longtemps puisque notre héroïne va être confrontée aux secrets de familles les plus sombres qui soit.

Le récit se métamorphose en thriller hitchcockien et paranoïaque plongé dans un contexte à la lisière de la II ème Guerre Mondiale. L’œuvre devient alors un commentaire sur une bourgeoisie anglaise qui cherche à profiter un maximum de l’histoire et de ce qu’elle annonce.

 

Une bourgeoisie bien installée et agonisante est dépeinte par le film. Anne Keyes devient alors la figure hitchcockienne qui tente de rétablir la vérité en détournant les faux semblants. Elle passe donc de l’autre côté du miroir et fracasse l’image d’Épinal de la famille qu’elle chérissait tant.

A l’instar de John Ferguson dans Vertigo, le chemin vers la vérité s’avère être une véritable traversée de l’enfer pour ensuite débouler sur un dénouement qui s’accompagne de la souffrance de la protagoniste dans une longue séquence  odieuse qui pourrait rappeler, par son déroulement et sa façon de mettre en image la séquestration, l’affaire de la séquestrée de Poitiers (toutefois moins insupportable).

Heureusement, le film ne punie pas son personnage et lui offre la rédemption, un chemin vers la vie et la vérité. Lady Keyes, celle qui en savait trop s’avère donc être le bel ouvrage d’un cinéaste en quête de classicisme et de retenue tout en se permettant de lorgner vers un cadre sublime qui sublime le cadre de vie et n’oublie de filmer la dramaturgie. La nature est constamment mise en valeur, ce qui est une antithèse totale de ce que vivra plus tard la protagoniste.

Le film de Stephen Poliakoff est donc un bel ouvrage qui s’inscrit dans une longue tradition d’un cinéma anglais qui opte pour la retenue et inspiré par l’héritage d’Hitchcock. Lady Keyes est celle qui tente d’en savoir trop. Personnage en quête de vérité, chose rare en ces temps de cynisme venimeux.

 

 

 

 

 

L’édition : 

Le film est disponible chez Condor depuis le 20 janvier 2022 en DVD et en VOD.


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