Réalisé par Ari Folman

Avec, Paul Giamatti, Robin Wright, Jon Hamm, Harvey Keitel, Frances Fisher, Danny Huston

Sorti en 2013

Genre : Science-fiction, Animation

Le cinéma est aussi un art qui parle de lui même, c’est ainsi que le troisième long métrage d’Ari Folman, réalisateur de Valse avec Bachir, obtient avec Le Congrès une œuvre traitant à la fois de l’avenir de ce médium et du monde entier.

Le Congrès est un film sorti en 2013, il s’agit à la base d’une adaptation libre d’un roman de Stanislas Lem (l’auteur de Solaris), Le Congrès de Futurologie.

Folman en adapte qu’une infime partie pour y intégrer toute une réflexion sur l’avenir du cinéma et de ses acteurs.
Le Congrès revient sur l’histoire de la fin de carrière de Robin Wright,  jouée par l’actrice elle-même, ce qui annonce une mise en abîme très intéressante.

Ici, la vie de Robin Wright est romancée. Wright est présentée dans le film comme étant une icône dépassée qui est rejetée par les producteurs. Elle vie alors dans un hangar pour avion remanié en maison avec sa fille et son fils, ce dernier atteint d’un handicap assez grave.
Son agent va alors lui proposer de procéder à un scan d’elle même et de ses caractéristiques de jeu d’acteur pour la recréer numériquement.
La seule condition de ce contrat est qu’elle ne doit plus jouer et doit laisser son double virtuel prendre sa place dans les films.
Cette technique offre l’opportunité de rajeunir les acteurs par l’intermédiaire de ce double.
Par exemple le producteur évoque à Robin la possibilité qu’il puisse recréer son physique de sa période « Princess Bride« .

 

 

Cette thématique qui offre une mise en abîme d’une grande richesse permet surtout de s’intéresser à l’avenir du cinéma et de sa considération par les producteurs.
Le producteur apparaît ici comme étant un personnage motivé uniquement par l’argent et qui se moque de tout impératif artistique.

Folman dresse un portrait terrifiant d’une société qui repose sur des aspects superficiels dénués de toute humanité.
L’art n’a plus sa place dans cette industrie .

Après cette entrée en matière le film fait un bon de 20 ans et nous confronte à une Robin plus âgée qui se dirige en voiture vers un étrange congrès.
Elle croise un agent de sécurité et renifle une substance qui la propulse dans un monde en dessin animé. C’est alors que le film bascule dans une deuxième partie impressionnante.
Le Congrès devient un film d’animation époustouflant qui ne délaisse pas la gravité de son propos originel.
Au contraire, celui-ci s’oriente vers une réflexion assez terrifiante sur les dérives de la société moderne.
Folman livre une longue partie qui se sert du dessin animé pour conclure sa thématique principal.

 

 

 

Il s’intéresse toujours au cinéma et y ajoute un constat  très juste en lien avec les questionnements et obsessions des sociétés humaines.

 

On pourra y voir une résonance avec l’œuvre d’un autre auteur de science-fiction, Philip K Dick.
Folman retranscrit parfaitement les inquiétudes de l’auteur vis à vis des technologies et de leur utilisation par le capitalisme.

Au delà du propos toute cette partie s’avère être un véritable tour de force technique et artistique.
L’animation est d’un style à la fois poétique et terrifiant !

 

 

 

 

On peut y trouver des hommages à différents peintres comme Jérome Bosch, notamment dans une scène se situant dans une ville couverte de verdure qui évoque Le Jardin des Délices

La musique de Max Richter est magnifique et apporte une touche mélancolique et profonde à l’œuvre de Folman.

 

 

N’ayons pas peur des mots, Le Congrès est un véritable chef d’œuvre qu’il faut absolument redécouvrir tant il résonne encore avec ce qui se passe en ce moment !
Le Congrès va au delà de la pure approche formelle, elle s’avère surtout humaine.
Folman rapproche l’humain du cinéma et rappel à quel point l’art est nécessaire et doit être protégé.

 

 

 


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