Pays : France
Année : 2015
À l’occasion de sa sortie en dvd chez les éditions Montparnasse, revenons sur « Le feu sacré », documentaire réalisé par Arthur Joffé.
Arthur Joffé reprend la caméra en amateur pour filmer de tout, parler de sa vie et entendre les témoignages de ses proches.
Quand on est un artiste, il est difficile de créer. En effet, cela implique une introspection, une réflexion sur notre projet ainsi que les implications de celui-ci. Un film, par exemple, doit rentrer dans son budget et être le plus rentable possible. Joffé le sait, lui qui a connu un énorme échec commercial avec son « Harem ». Ici, il traite donc de ses difficultés à créer d’un point de vue personnel. Il y a ainsi une forme de frustration de ne pas pouvoir filmer ce qu’il veut, comme nous font comprendre ces scénarios qui apparaissent mais dont l’on ne verra pas une image cinématographique. Alors, Joffé décide de prendre la caméra pour assouvir ce besoin.
Cela aurait pu être un projet purement égocentré, abscons et creux. Et pourtant, il y a quelque chose qui nous permet de s’accrocher, un aspect presque lumineux qui se détache de Joffé. Cette envie de filmer à tout prix nous touche et nous met face à nos propres frustrations, professionnelles ou personnelles. Au gré des témoignages ou de ces instants volés par la caméra, on sent un homme passionné, qui préfère mettre bout à bout des parties presques décousues entre elles plutôt que de se résigner à ne pas tourner de long-métrage. Il y a donc certes de la frustration mais également un cœur et une volonté, rappelant que le cinéma est un art universel qui n’a besoin que de deux choses : une caméra et de l’imagination.
L’édition fournie par les éditions Montparnasse est sobre, avec un disque contenant le documentaire ainsi qu’un entretien avec le réalisateur.
Au final, « Le feu sacré » est la preuve qu’Arthur Joffé le détient encore, dégageant un amour pour le cinéma, aussi intime, furtif et multiple soit-il. De quoi appeler les cinéphiles en tout genre à sortir leur caméra, prendre l’air et se laisser absorber par la vie afin de trouver de quoi nourrir leurs œuvres.