Sortie : 13 août 1986, en édition physique : 16 octobre 2021
Durée : 1h27
Genre :  Epouvante-horreur, Comédie
De Gary Sherman 
Avec Christopher Lee, Donald Pleasence, Norman Rossington, Hugh Armstrong, Sharon Gurney
Musique : Will Malone & Jeremy Rose

 

 

La plus grande force de l’horreur est le plus souvent située dans sa façon d’instiller de la peur dans le quotidien. Le lieu est un facteur essentiel qui permet d’installer l’angoisse. Il est donc clair que le métro, lieu de mouvement des foules, pouvait constituer un véritable postulat horrifique dont les cinéastes et autres artistes allaient s’emparer.

C’est le cas de Creep par exemple de Christopher Smith qui prend place dans un métro londonien. Le cinéaste capte alors très bien l’angoisse assez poisseuse qui peut se dégager de ces tunnels de bétons.

 

 

Le Métro de la mort de Gary Sherman s’inscrit dans cette démarche. Le film revient sur une enquête concernant de multiples disparitions dans la station de métro Russel Square.

Sorti en 1972, il met en vedette deux grand acteurs anglais, Donald Pleasence et Norman Rossington. Le Métro de la mort s’ouvre sur un superbe générique qui joue sur le flou de l’image pour ensuite introduire la violente disparition d’un membre haut placé de l’Etat pour ensuite embrailler directement vers le déroulé de l’enquête menée par Pleasence.

Tout le passage qui sert de construction de l’enquête s’avère être le véritable point faible du film tant il est peu inspiré et mécanique faute à un ensemble de dialogues bien trop verbeux qui cassent le rythme narration et l’émotion. Reste tout de même le jeu sans faute de Pleasence et l’apparition assez marrante et divertissante de Christopher Lee en agent du MI6 chapeau melon.

 

Le véritable point fort du film se situe bien heureusement au niveau de ses ambitions horrifiques qui sont totalement réussies. La première apparition du monstre du film est saisissante de terreur. La mise en scène créé quelque chose de purement sensoriel à partir d’un plan séquence introductif rythmé par une goutte d’eau qui tombe sans arrêt. L’ambiance si putride des recoins du métro est posée et permet de créer un malais constant.

 

Ce malaise est renforcé par la présentation du lieu où réside le monstre, véritable charnier humain qui provoque automatiquement l’effroi face à la sauvagerie de la créature. La photographie parvient très bien à faire ressentir la violence de ce lieu au point que les mouches semblent sortir de l’écran.

Autre élément qui m’a particulièrement intéressé est la façon dont le film tente d’humaniser le monstre. Etant un être humanoïde totalement « muet » et au stade régressif, le cinéaste choisit de créer de l’émotion avec des séquences qui montrent les raisons de la folie de cet être. Le film entre donc dans cette ambition si salvatrice du cinéma d’horreur qui est de transgresser, surélever sa simple mécanique de peur. Ce n’est cependant pas toujours très fin mais l’effet fonctionne.

 

 

Le Métro de la mort ressort chez Rimini depuis le 16 octobre 2021 dans un combo Blu-ray/DVD. L’édition est accompagnée plusieurs interviews des équipes du film ainsi que d’un livret écrit par Marc Toullec.

Le Métro de la mort est donc un film d’horreur très bancal qui possède tout de même des moments horrifiques assez prenants qui provoquent le dégoût. Tout ce qui tourne autour de l’antre du monstre est fort réussi au point de devenir un tableau boschien contaminé par la putridité.


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