Date de sortie 22/12/2021 Au cinéma
Durée(02h28)
Titre original The Matrix Resurrections
Réalisé par Lana Wachowski
Avec Keanu Reeves , Carrie-Anne Moss , Yahya Abdul-Mateen II , Neil Patrick Harris , Jessica Henwick , Jonathan Groff , Priyanka Chopra Jonas , Max Riemelt , Eréndira Ibarra , Toby Onwumere , Jada Pinkett Smith
Genre Science-fiction, Action, Matrix
Nationalité États-Unis
Musique Johnny Klimek et Tom Tykwer

Synopsis

MATRIX RESURRECTIONS nous replonge dans deux réalités parallèles – celle de notre quotidien et celle du monde qui s’y dissimule. Pour savoir avec certitude si sa réalité propre est une construction physique ou mentale, et pour véritablement se connaître lui-même, M. Anderson devra de nouveau suivre le lapin blanc. Et si Thomas… Neo… a bien appris quelque chose, c’est qu’une telle décision, quoique illusoire, est la seule manière de s’extraire de la Matrice – ou d’y entrer… Bien entendu, Neo sait déjà ce qui lui reste à faire. Ce qu’il ignore en revanche, c’est que la Matrice est plus puissante, plus sécurisée et plus redoutable que jamais. Comme un air de déjà vu…

L’Avis d’Orel

Lana Wachowski revient, mais seule, cette fois-ci pour ce quatrième volet de Matrix. La trilogie qui eut tant de succès lancé en 1999, revient cette année 22 ans après le premier film. Le premier opus avait surtout été une révolution cinématographique à son époque, tant dans son scénario que les procédés techniques qui en font encore le charme des films. Les suites eurent moins de reconnaissance pourtant, surtout Révolutions qui pourtant est vraiment loin d’être mauvais. Faire revenir tout le monde …Ou presque 22 ans après, et les plus importants comme Néo et Trinity ceux qui avaient sauvé le peuple de Zion de loin. Lana Wachowski, fait donc cavalier seul, et elle s’en tire à merveille. Les grands fans de Matrix n’apprécieront pas cette suite, même si certains apprécieront tout même le travail de Lana Wachowski. Car dans son nouveau long-métrage, Lana Wachowski n’offre pas aux fans le Matrix ce qu’ils espéraient, et d’ailleurs qu’espéraient-ils vraiment ? Une redite comme les derniers Stars Wars ou Jurassic World, justement il n’en est rien avec Matrix Résurrections, même que Lana Wachowski dénonce le système hollywoodien, en pointant du doigt la Warner qui produit encore le film. Rien que ça, fallait le faire, et on ne peut être que ravi en voyant ça. Matrix Résurrection est le blockbuster, qui nous fallait cette année pour finir l’année en beauté.

M. Andersen vit dans un monde, ou il ne sait plus vraiment qui il est, il est concepteur de jeux-vidéos, il est à l’origine de Matrix trilogie à succès de jeux-vidéos. Il voit régulièrement un psychiatre, car Thomas doit se retrouver et savoir vraiment qui il est. Dans le café qu’il fréquente régulièrement, il y a cette femme qui lui rappelle quelqu’un, elle s’appelle Tiffany, mais elle ne semble pas connaître Thomas tandis que pour lui, elle est quelque part dans des souvenirs profondément enfoui. Se jeter du haut d’un immeuble, semble être la solution pour en finir quand il est prêt, il est interrompu par une jeune femme nommait « Bugs », elle sait qui est Thomas elle sait qu’en réalité, il est Néo. Elle connaît son histoire et celle de Trinity, elle a pu observer à travers une réalité autre, comment cette dernière s’est battu. Néo rencontre alors Morpheus, mais un autre plus jeune qui lui propose la pilule rouge ou bleu, et Néo repart dans le monde réel et renaît. Il fait la rencontre de l’équipage du vaisseau, ceux qui l’ont sauvé quand il est arrivé. Ensemble, ils aideront Néo, a livré un combat dans une matrice, qui semble plus redoutable que jamais. Ce qui compte le plus pour Néo, c’est de revoir celle qu’il aime Trinity, et qu’elle l’accompagne dans son nouveau combat. Pourquoi et comment Néo et Trinity sont donc ressuscité ? Tout est dit, et ça, vous le saurez en regardant le film, mais tout reste cohérent. Lana Wachowski régale visuellement, on n’en prend plein les yeux durant 2 h 30 et on ne boude pas son plaisir. Même seule Lana Wachowski, maîtrise sa mise en scène, il est certain que le film divise et c’est bien normal au vu des risques que prend la réalisatrice. Mais ce qui est sûr aussi, c’est que le film mérite plusieurs visionnages tant il est riche il y a encore beaucoup de découvertes à faire en le regardant. Lana Wachowski n’a pas fini de nous surprendre.

Matrix Résurrections est un film à suivre avec attention, il reste complexe sur bien des points tout en restant cohérent dans ce qu’il raconte. Lana Wachowski est a l’écriture du scénario, elle est accompagnée d’Aleksandar Hemon et David Mitchell. C’est une écriture très riche, qui prend différentes directions, de quoi parfois nous perdre. Mais on voit la maîtrise évidente dans l’écriture, de plus le film dénonce le système hollywoodien et ses dérives, ou la Warner même est pointé du doigt dès le début du film. Étonnant que le studio est accepté de se faire troller, ou alors ils ignoraient totalement ce qu’allait faire les scénaristes. Ce passage est amusant certes, mais dénonce exactement la démarche des studios, avec tout ce qui est reboot et suites. Bien qu’étant une suite, Matrix Résurrections est fait intelligemment en évitant les erreurs qu’une suite peut faire, et c’est justement ce que dit le film « faire tout le contraire, de ce que les fans veulent ». Forcément la sauce ne prend pas avec tout le monde, car ce quatrième Matrix prend des risques et s’éloigne de ses prédécesseurs, et ce qui fallait. Keanu Reeves reprend le rôle de Néo, avec une telle classe différent de la trilogie originale, mais très bien écrit. Car il faut dire, que le traitement des personnages, sont très bien développer tout comme Trinity qu’interprète à nouveau Carrie-Anne Moss, dont l’alchimie avec Néo est toujours plus présente, et même plus présente qu’avant, on le remarque dans la dernière partie du film surtout. Néo et Trinity ont besoin l’un de l’autre, pour que tout fonctionne et c’est toujours intéressant de voir quel point leurs personnages sont aussi bien travailler. Le nouveau Morpheus bien différent, se présentera sous différentes formes, c’est Yahya Abdul-Mateen II, qui l’interprète cette fois-ci. Jada Pinkett-Smith, reprend le rôle de Niobe, qui a bien vieilli. Jonathan Groff reprend le rôle de Smith, dans une nouvelle version qui combattra à nouveau Néo, mais le charme de Hugo Weaving manque. La courte présente de Christina Ricci, marque t’elle le retour de la comédienne au cinéma ? Neil Patrick Harris est celui qu’on remarquera dans les nouveaux, il est l’analyste et son personnage est bien plus mystérieux qu’il n’y paraît. Reste a savoir si maintenant si Lana Wachowki souhaite faire une nouvelle trilogie, car la fin est ouverte a toute possibilité.

L’Avis de Nicolas

Matrix Resurrections est un film complétement inespéré dans une industrie américaine du blockbuster sclérosée par le cynisme. Le film de Lana Wachowski aurait pu verser dans la commercialité des icônes fictionnelles puisqu’il s’agit de la suite d’une grande trilogie.

Serait-ce un geste qui tente de capitaliser sur la nostalgie du spectateur pour lui fournir son petit moment « popcorn » qu’il oubliera au plus vite ?

Non, ce Matrix est au contraire un véritable commentaire de l’industrie de la fiction et de son époque. Il réactualise la matrice pour prouver que les thématiques dépeintes par les précédents films sont encore d’actualité.
La résurrection est belle et justifiée. Elle mélange un propos sacrément acerbe avec une ode à l’amour, celle de la fiction, celle du cinéma.

C’est en cela que la première partie est un véritable pamphlet qui mute vers un amour des personnages, de l’univers et d’une croyance profonde en celui-ci de la part de sa cinéaste.
Néo et Trinity forme le plus beau couple vu au cinéma cette année. Un couple d’élus contre la moquerie, le mépris. Deux personnages pour le cinéma….

 

L’Avis de Brian

Matrix, Matrix Reloaded et Matrix Revolutions de Lilly et Lana Wachowski formaient une trilogie complète, entière et indivisible. L’idée d’un retour après tant d’années avait de quoi intriguer, voir de faire peur vu les nombreux retours loupés de grandes sagas ces dernières années. Pourtant, avec la certitude que l’un des deux cerveaux à l’origine de la saga serait à la barre,et avec les deux enthousiasmantes bande-annonce qui nous promettaient un véritable moment de cinéma, l’excitation autour de ce film n’a fait qu’augmenter jusqu’au grand jour.

N’y allons pas par quatre chemin, Ce nouvel opus est une pure réussite, un véritable objet cinématographique. Matrix Resurrections n’est pas une bête suite, ou un faux reboot, mais une œuvre qui a des choses à dire sur son industrie et qui porte aussi, et surtout, une forme de frustration émanante de la créatrice de la saga Matrix. Rarement un blockbuster aura accepté de questionner sa condition de produit de consommation avec autant de brio. J’irais même jusqu’à dire que, dans sa première heure, le film est une forme de psychanalyse qui permet à Lana Wachowski d’extérioriser le fait que sa saga est souvent adulée pour de mauvaises raisons, ou, en tout cas, pour ses aspects les moins riches. Imaginez la tristesse pour un auteur de voir que les gens ne retiennent pas nécessairement son dense et beau récit philosophique, mais uniquement les tenues en cuir et autres péripéties en bullet-time.

C’est d’ailleurs le film lui-même qui le dit, en intégrant cette donnée dans un vaste dispositif méta-textuel qui remet en perspective la réception de la saga et de ses suites. Thomas Anderson, durant la première heure, est littéralement l’incarnation de Lana Wachowski. Je suis d’ailleurs surpris par l’honnêteté du studio Warner Bros qui se prête au jeu, acceptant de se faire décrire comme une industrie calculatrice, totalement déconnectée du processus créatif et artistique. Lana Wachowski semble s’amuser à dire : « vous vouliez un Matrix 4, le studio voulait un Matrix 4, le public réclamait un Matrix 4… Mais pourquoi faire ? ». Ce faisant, elle questionne directement le rapport nostalgique du spectateur aux œuvres aimées. Pourquoi avons-nous tant besoin de revenir à ces films, à ces personnages, ou aux divers univers et histoires qui nous ont marqué ? En bref, Matrix Resurrections réussit là où Star Wars 7Jurassic World échouaient lamentablement. Cette ingénieuse mise en abime sert d’auto-bilan, pour montrer comment Matrix a été essoré par l’impitoyable tambour de la machine immonde qu’est devenu le cinéma hollywoodien. C’est une réflexion profonde et perturbante sur le cycle de vie d’une œuvre et d’un phénomène qui finit toujours par échapper à ses créateurs, pour se faire approprier et souiller par tout le monde.

Matrix Resurrections assume parfaitement son héritage et ne rechigne jamais à l’arborer fièrement pour nourrir ses thématiques mais également pour marquer ses différences. Car, oui, ce nouvel opus de la saga a sa propre identité. Moins iconique, moins clinquant, moins ostentatoire, mais surtout plus intimiste. La caméra est au cœur de nos personnages, avec un côté prise de vue à l’épaule qui participe à la mise en avant de l’humain. Lana Wachowski filme Neo et Trinity comme pour la première fois, arrivant à retranscrire le passage du temps dans leurs yeux et sur leur visage avec une tendresse absolue et saisissante. Dans la lignée de Reloaded et Revolutions, Resurrections rappelle que l’action n’a jamais été le véritable moteur de la saga. L’amour, dans tout ce qu’il a de plus beau et de plus pure, est le centre de tout car, au final, ce sentiment qui transcende tout est tout ce qui compte. Certains se plaindront de ne pas recevoir du film ce qu’ils étaient venu chercher, comme si un film se devait de répondre avant tout aux attentes des spectateurs. Le film comporte finalement peu d’action, ce qui n’est pas un mal tant les bastons, fusillades et autres courses poursuites sont très classiques et ne révolutionnent rien, même si la maîtrise technique de la réalisatrice offre une poignée d’images mémorables. Cela n’est fondamentalement pas grave car ce n’est pas ce que le film a à nous dire. Matrix Resurrections suit son propre paradigme.

Au final, Matrix Resurrections ressemble bel et bien au ciel ensoleillé que l’on apercevait en conclusion de son prédécesseur il y a presque 20 ans. Le film n’est pas parfait, on peut lui reprocher des scènes d’actions moins iconiques et révolutionnaires que dans les trois premiers, mais quel pied de voir un blockbuster de ce type pouvoir sortir encore en 2021. Lana revendique haut et fort que le combat n’est jamais terminé, confirmant au passage que sa saga n’a rien perdu de sa fibre philosophique. Ce film s’inscrit parfaitement dans la saga mais également dans l’ensemble de l’héritage des Wachowski. L’idée d’âmes sœurs aux destins entremêlés continue à s’écrire autour de Neo et Trinity, au sein d’une plus grande réflexion sur un monde moderne rongé par le désir et la peur où chacun se replie sur lui même, dans sa propre bulle matricielle. Le replis sur soi de Thomas Anderson, les questionnements qu’il peut avoir sur son passé, sur l’héritage qu’il a engendré fait particulièrement écho à la situation de la réalisatrice. Peu importe ce qu’ils feront, ils seront toujours ramenés à la trilogie Matrix. L’un dans notre monde, l’autre dans la diésège du film, avec la terrible angoisse de ne jamais réussir à être plus que ce qu’ils ont été. Cela renvoie inlassablement à la question du temps qui passe pour un artiste et à l’image à laquelle il doit se conforter pour son public. Il est fascinant de voir la facilité avec laquelle Lana Wachowski arrive à fusionner cette thérapie personnelle sur sa vie à la thématique de l’éternel retour de Matrix. Nous avons là un vrai blockbuster signé par un auteur.

 

À une heure où l’industrie des films à gros budget n’a de cesse de se caricaturer en prenant soin de ne surtout pas faire de remous et en n’ayant d’autres préoccupations que de faire « plaisir » aux gens, ce Matrix Resurrections est un coup de pied dans la fourmilière bienvenue. Matrix Resurrections est un acte de foi à tous les niveaux : entre ses personnages, ains qu’entre le studio et sa réalisatrice. Lana Wachowski signe un film habité par la tristesse, le poids du passé, mais surtout l’amour, chose devenue excessivement rare dans les blockbusters d’aujourd’hui. À l’instar de Neo qui était une anomalie dans la matrice, ce film est une véritable anomalie hollywoodienne. Reste à savoir si nous serons nombreux à prendre la pilule rouge pour suivre l’élu de l’autre côté du miroir.

 

Bande annonce


Article précédentLe Professionnel, un Belmondo percutant
Article suivant2022 : Une année riche en expérience vidéoludique ?
Orel Durden (Créateur du site ,rédacteur en chef) Passionné ,cinéphile ,cinévore depuis petit ma passion pour le cinéma est immense mon réalisateur favori Steven Spielberg mon film culte de sa filmo E.T je ne m’en lasse pas ainsi que Jaws .Mon film culte préféré Fight Club de Fincher mon deuxuième réalisateur favori ,dont Zodiac s’ajoute a mes favoris de sa filmographie .Les films comme Alien de Ridley Scott ,Elephant de Gus Van Sant ,Into the Wild de Sean Penn ou encore Requiem for a dream de Aronofsky sont les oeuvres auquel je ne me lasse pas .Sinon si je devais ,dire deux film de Hitchcock ça serait « Psychose »et « les oiseaux » tout simplement des chef d’oeuvres .J’espère que ce site vous satisfait ,merci a vous et vive le cinéma .

LAISSER UNE RÉPONSE

Veuillez saisir votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici