Année : 2014
Pays : USA
Casting : Ethan Hawke, Sarah Snook ,Noah Taylor

Le voyage temporel a toujours été quelque chose qui nous fascine en tant qu’être humain, sûrement au vu de notre durée de vie toujours considérée comme trop limitée. Il n’est donc pas étonnant que cela ait été autant utilisé dans la littérature ou (l’art qui nous concerne) le cinéma. On se rappelle de « Retour vers le futur » ou plus récemment du « Looper » de Rian Johnson. Aujourd’hui, abordons l’adaptation d’une nouvelle qui fut le ciment du voyage temporel et de ses paradoxes, « Prédestination ».

New York, 1970. Alors que la ville vit sous la crainte d’un terroriste, un barman discute avec un client, dénommé John. Celui-ci va lui parler de son histoire particulière…

Il est fortement compliqué d’analyser ce film sans dévoiler quoi que ce soit. En effet, la construction du récit s’articule autour de nombreux twists qu’il serait inhumain de spoiler à ceux ne l’ayant pas encore vu. Néanmoins, on peut s’engager facilement en déclarant que les paradoxes temporels façonnant l’intrigue sont tout autant inattendus (pour peu qu’on ne connaisse pas la nouvelle), logiques et excitants pour ce qu’ils apportent. Les frères Spierig étreignent le matériel original en offrant une œuvre réflexive et intelligente, là où l’on pouvait craindre un insipide actioner au prétexte temporel rapidement mis de côté. Leur mise en scène sert plus à mettre en avant leur scénario, bien que l’aspect visuel est à souligner, par le biais de plans par moments ravissants ou plus crus, le tout avec une forme de simplicité désarmante (la représentation du voyage temporel).

En plus de cela, le film aborde la thématique de la modification de corps sans fard. Cette métamorphose biologique est filmée de manière crue, réaliste et sans honte. Alors que la transsexualité est un sujet délicat à négocier (bien que d’autres œuvres aient su le faire), les Spierig en font un usage dramatique dans leur récit, jusqu’à atteindre une forme passionnante où se joignent acceptations de son corps d’une manière inédite. En cela, il faut rappeler la qualité des interprètes, particulièrement une Sarah Snook qui vole la vedette à Ethan Hawke par une composition sincère et émouvante.

Voilà donc un film qui aurait pu n’être qu’une simple série B insipide mais qui s’avère au final un film de science-fiction passionnant transfiguré par son scénario, ses thématiques et son interprétation. De quoi en faire un immanquable des œuvres du septième art sur le voyage dans le temps…


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