Sortie : 28 mars 2001 en salle et 17 mai 2023 en Blu-ray
Durée : 1h28
Genre : Drame, Action
De Shinya Tsukamoto
Avec Shinya Tsukamoto, Kahori Fujii, Kohji Tsukamoto, Naomasa Musaka , Naoto Takenaka
Musique : Chū Ishikawa

 

 

Un ballet de corps qui s’entrechoquent, une musique électronique frappadingue, un coup de poing porté contre le ciel. C’est ainsi que s’ouvre Tokyo Fist de Shin’ya Tsukamoto, film sur la boxe et la violence qui se construit autour d’un triangle amoureux pris dans la tourmente de la violence.

Tsuda, un petit homme d’affaire profite d’une vie routinière qui se déroule tranquillement. Il est ainsi un simple rouage de l’imposante cité du flux qu’est Tokyo. C’est en rentrant chez lui qu’il croise un ancien ami, Kojima, boxeur qui va s’immiscer dans sa vie. Ainsi, la vie ennuyeuse de Tsuda va se métamorphoser en un maelstrom de violence et paradoxalement de vitalité.

 

Tokyo Fist est le dernier volet d’une trilogie consacrée à Tokyo initiée par Tetsuo et poursuivie par Tetsuo II : Body Hammer. C’est en effet cette ville monstrueuse qui est au cœur du récit puisqu’elle devient au court du récit une entité qui influe sur le comportement des personnages. Au fur et à mesure, les personnages semblent s’échapper de son emprise en embrassant la boxe.

Avant l’arrivée de Kojima, Tsuda n’est qu’un pantin qui joui d’une vie de couple très platonique avec sa femme. Tout paraît désincarné et statique contrairement au milieu de la boxe qui repose sur le mouvement permanent et la friction des corps.

 

Comme les corps métallique, la pratique de la boxe devient un moyen pour s’échapper de la ville et de sa coercition. C’est justement la femme de Tsuda, Hizuru qui est fascinée par la vue du corps de Kojima. Ce corps construit par la boxe qui éveille en elle des sens, la sort de sa somnolence. Elle nourrit la jalousie de Tsuda qui ressent de la colère et la matérialise dans la pratique de la boxe. Ce trio infernal découvre alors la spirale du mouvement et s’y engouffre car même Kojima craint le mouvement avec son refus de participer à des tournois.

 

Tokyo Fist est une pure incarnation de ce qu’est le mouvement, Tsukamoto ne cesse de réinventer son formalisme dans le film en alternant des moments de pure poésie contemplative avec la brutalité des coups portés par les protagonistes. Les personnages ne sortent jamais du cadre comme souvent chez le cinéaste. La ville incarne donc un lieu dans lequel Tsuda réinvente sa vie au point de changer définitivement lors du dernier plan. C’est la recherche constante de sensations qui rythme le film.

Ainsi, ce film fait largement partie de ce que Tsukamoto a fait de plus grand en atteignant une maîtrise formelle hallucinante qui permet de saisir le rapport qu’il entretient avec le monde et qu’il transmet depuis ses premières œuvres.

 

 

Le film est disponible chez Carlotta depuis le 17 mai 2023 dans un magnifique coffret blu-ray qui comporte 10 films du cinéaste; 

Il contient :

 

Les Aventures De Denchu Kozo (1987 – Couleurs – 46 mn)

Tetsuo (1989 – N&B – 67 mn)

Tetsuo II : Body Hammer (1992 – Couleurs – 81 mn)

Tokyo Fist (1995 – Couleurs – 88 mn)

Bullet Ballet (1998 – N&B – 87 mn)

A Snake Of June (2002 – Couleurs – 77 mn)

Vital (2004 – Couleurs – 85 mn)

Haze (2005 – Couleurs – 48 mn)

Kotoko (2011 – Couleurs – 92 mn)

Killing (2018 – Couleurs – 80 mn)

Un livret de 80 pages : « Shinya Tsukamoto, l’acier, la chair et la mort » :

Rédigé par Julien Sévéon, journaliste français et spécialiste des cinématographies d’Extrême-Orient et du cinéma populaire, et illustré de photos de plateau exclusives

Des Bonus :

4 présentations de films par Jean-Pierre Dionnet : Tetsuo, Tetsuo II : Body Hammer, Tokyo Fist et Bullet Ballet

«Une agression des sens» : une analyse du style Tsukamoto par Jasper Sharp, spécialiste du cinéma japonais (16 mn – HD)

10 entretiens d’archives avec Shinya Tsukamoto, dont un dirigé par Jean-Pierre Dionnet

5 documentaires/making of sur le tournage des films : Tetsuo II : Body Hammer, A Snake Of June, Vital et Haze

Le Grand Provocateur du cinéma japonais : Shinya Tsukamoto (48 mn – HD)


LAISSER UNE RÉPONSE

Veuillez saisir votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici