Sortie : 18 juillet 1990, Date de sortie de l’édition : 8 septembre 2021
Durée : 1h40
Genre : Policier, Drame, Thriller
De Abel Ferrara 
Avec  Christopher Walken, David Caruso, Laurence Fishburne, Wesley Snipes, Giancarlo Esposito 
Musique : Joe Delia

 

 

Frank White est sorti de prison et les règlements de compte se multiplient. Installé dans une suite du Plaza, il est bien décidé à redevenir le roi de New York. Mais alors que la police s’est jurée de le mettre hors d’état de nuire, White se rêve en businessman. Se rapprochant des élus municipaux et des œuvres de charité, il conçoit le projet d’ouvrir un hôpital pour enfants, financé par l’argent du trafic de drogue…

 

 

 

 

 

Le cinéma américain n’a cessé de dépeindre le portrait du banditisme. Ce sujet a proposé plusieurs approches. Par exemple, une vision baroque et romantique du bandit qui provoque à la fois un rejet total du personnage et un attachement chez le spectateur. L’exemple du Scarface de Brian de Palma est probant puisque Tony Montana est l’archétype même du personnage négatif. Une incarnation du mal dont le portrait provoque une fascination totale. Michael Mann a également proposé une vision plus romantique et mélancolique du bandit avec un film comme Heat qui met avant tout en avant la détresse de cet archétype face à une société monstrueuse et gargantuesque qui l’empêche de vivre normalement.

 

Abel Ferrara propose avec The King of New York une peinture sombre et organique d’un monde sclérosé par le prisme de Frank White, ex grand mafieux qui sort de prison et tente de redevenir le « roi de New York ». Il essaye également de s’offrir une morale en tentant de se rapprocher des élus et des œuvres de charité. Malgré tous les abîmes de la violence le rattrapent et le précipite dans une chute irrévocable.

 

 

The King of New York est indéniablement un film d’Abel Ferrara qui met en scène une New York sale et allégorie de l’Enfer. Il capte chaque recoin urbain en y ajoutant une photographie crasseuse qui rappelle les couloirs putrides de Bad Lieutenant. Son obsession pour la drogue et son impact sur les masses est également présente. L’impression qui demeure est que chaque personnage est prêt à péter les plombs, ils sont dominés par une instabilité morale constante dont la représentation la plus évidente est Fank White magistralement incarné par Christopher Walken.

 

 

La photographie de Bojan Bazelli permet de faire ressentir cette atmosphère qui domine l’écran et écrase les personnages. L’impression qui en ressort est que cet espace devient un véritable personnage. C’est une nuit bleutée qui domine et enveloppe les personnages dans un voile de violence. Il suffit de voir la fabuleuse séquence de poursuites en voiture et de fusillade de la fin pour s’en rendre compte. Les protagonistes deviennent des ombres qui ne possèdent plus rien d’humain. Ce sont des choses mortes.

 

 

La fin de The King of New York est également un des arguments qui pourrait justifier le visionnage. La fin de Frank est particulièrement forte et tragique puisque Ferrara le fait disparaître de manière discrète en l’assimilant à son arme. Frank ne pouvait donc pas sortir du de son cercle, celui de la violence.

 

 

Le film est ressorti dans une superbe restauration le 8 septembre 2021 chez Carlotta. Il est à la fois proposé en éditions simples DVD/Blu-ray et dans une édition collector limitée à 1500 exemplaires. Les éditions contiennent un entretien avec Ferrara, un entretient avec Augusto Caminito, producteur du film. La restauration 4k est uniquement disponible sur le Blu-ray.

L’édition collector possède de nombreux Memorabilia. Un jeu de 8 lobby cars, un pins et une affiche.

Il est fortement conseillé de se procurer ce film qui est un beau complément au Scarface de Brian de Palma tout en se permettant d’aller plus loin dans la tragédie du monde de la nuit.

 

 


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