Réalisé par Robert Eggers

Avec Robert Pattinson, Willem Dafoe

Date de sortie le 18 décembre 2019

 

 

 

 

Après un The VVITCH exceptionnel, Robert Eggers revient avec un film se concentrant sur la vie de deux gardiens de phare. La proposition cinématographique qui découle du film est fascinante et radicale, Eggers choisit de tourner en noir blanc avec le format 1.19 ! Ce choix fait donc appel à un public de niche d’une certaine manière.

 

Mais se reposer sur cet élément technique serait oublier toute la puissance cinématographique du film. En effet, The Lighthouse est avant tout un pur objet de cinéma !! Eggers choisit de filmer les personnages comme les prisonniers d’une entité maléfique, le phare.
Le phare devient ici un véritable acteur, il aspire les personnages et le spectateur. Eggers donne naissance à cette dimension par l’intermédiaire de la mise en scène en choisissant de travailler le son, ainsi le phare pousse un râle envoûtant et terrifiant dès le début du film.
Eggers avait également choisit le format 1.19 pour renforcer la verticalité du phare. Il lui donne un aspect quasi Lovecraftien éblouissant ! Un phare n’a jamais été aussi bien filmé au cinéma !

Jouant donc sur un aspect pratiquement ludique, Eggers maîtrise l’espace comme il filmait d’une main de maître la maison perdue dans les bois de The VVITCH.
Il filme l’espace de manière organique et se permet de créer un lien entre les personnages et les lieux qu’ils occupent, que ce soit le bateau qui les amène sur l’île ou encore la salle à manger. Les acteurs sont possédés par cet espace.

Au delà de la gestion du décor, Eggers offre une direction d’acteurs assez époustouflante ! Pattinson est complètement possédé et Dafoe impériale en marin alcoolique et obsédé par la lumière du phare !
Le duo fonctionne admirablement bien ce qui permet une inclusion du spectateur au sein du récit. Les personnages existent devant la caméra, le spectateur aussi !

Il se dégage également un aspect horrifique et poisseux assez dingue ! La folie occupe chaque espace du film et transmet un malaise profond chez le spectateur et aussi une fascination pour cette tragédie grecque teintée de mythologie antique.
D’ailleurs Eggers maîtrise à merveille la mythologie et les légendes marines qui s’incluent dans la destinée des personnages. Elles parasitent le récit pour se finir sur une note ironique et terrifiante qui provoque un malaise horrifiant.

La musique instaure une ambiance forte et poisseuse. Elle repose sur des bassons maléfiques et des violons étranges ainsi que d’autres instruments possédés par le Mal en personne !

La mécanique infernale du film se traduit donc par une conscience de l’outil cinématographique forte qui en laissera plusieurs sur le côté mais saura en embarquer suffisamment sur son navire !

 


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