Sortie : 16 mars 2022 en salle et en support physique le 23 août 2022
Durée : 1h46
Genre : drame, biopic
De Barry Alexander Brown
Avec Lucas Till, Lucy Hale, Lex Scott Davis, Julia Ormond, Brian Dennehy
Musique :Steven Argila

 

 

La question du racisme a parcouru les ères contemporaines puisque les luttes sociales se sont développées lorsque les discriminations sont devenues inacceptables. Ces luttes sont accompagnées d’icônes dont le cinéma s’empare. Un Fils du Sud de Barry Alexander Brown s’inscrit dans cette démarche en transposant la vie du militant des droits civiques Bob Zellner.

La particularité d’un tel personnage est que c’est un blanc qui rejoint les luttes non violentes des groupes militants pendant la ségrégation. C’est également un fils du sud, terrain du KKK dont son propre grand-père est membre. Un postulat de ce genre ne pouvait qu’être alléchant tant il dévoile les contradictions des Etats Unis en plein changement.

Ce qui est déjà intéressant dans le film de Brown est sa façon de construire son portrait de Zellner par l’intermédiaire de son rapport avec son entourage blanc américain. Il devient donc un personnage en quête de paix qui est confronté à la violence de son entourage qui le rejette ou qui le craint. La scène la plus terrifiante du film est ce moment où Bob retrouve son grand-père qui jure de l’abattre s’il le croise dans une manifestation. Ce qui frappe dans cette séquence est la violence de la réponse de son grand-père qui ne craint pas de menacer un membre de sa famille pour une affaire de haine.

Brown fait également de Zellner un personnage angélique, symbolique ce qui peut être très vite dérangeant tant le personnage est lisse dans son écriture malgré des flash-back qui représentent bien sa cruauté passée. Ce qui peut être gênant dans cette façon d’écrire un personnage est le manque de dosage dans la candeur qui le caractérise. C’est bien le problème du film qui ne va pas très loin dans sa représentation de la violence que subissent les noirs ou même la faillibilité de son propre personnage. En fait, le principal problème se situe dans ce que produit le cinéma américain en termes de films sur les luttes sociales depuis plusieurs années. Ces films à Oscars qui n’osent pas aller loin et restent contaminés par un académisme agaçant qui freine l’émotion. Le résultat est un film qui passe tout seul et qui s’oublie vite.

Malgré tout, c’est un film assez didactique qui permet de saisir certains aspects des ambitions de Zellner et de la difficulté qu’il a pour finalement exister en tant que militant.

 

L’Edition : 

Le film est édité par Blaq out en dvd avec une interview du réalisateur en terme de bonus.


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