C’est en discutant sur différents groupes ciné qu’une toute autre interprétation du film a commencé à germer en moi : et si tout ce qu’il se passe dans l’Institut n’était que la matérialisation imaginaire des névroses du héros ? Et si les flashbacks n’étaient qu’un ancrage dans la réalité ?

(ma critique du film : http://lecoindescritiquescine.com/les-critiques/lanalyse-de-cure-for-life-4-questions/ )

Lockhart se retrouve face à un choix : suivre le chemin de son père bourreau de travail, ou se rappeler de la douceur de son enfance symbolisée par la ballerine donnée par sa mère ? Ce choix le rend malade et tout ce qu’il se passe dans sa tête va prendre vie dans les aventures vécues à l’Institut.

C’est là où la présence de toutes les psychoses classiques se justifie : la peur de perdre ses dents, la claustrophobie, la noyade… Toutes ces peurs, qui le suivent plus ou moins explicitement peut-être depuis son enfance, se mélangent à ce choix de vie cornélien.

Cette théorie permet également de donner du sens à ces scènes où on ne sait pas si l’on se trouve dans la fiction ou dans la réalité : est-ce que le héros meurt vraiment dans la cuve ? Les patients (dont Pembroke) sont-ils vraiment morts ?

Dans l’un des flashbacks à la fin, on voit une nouvelle fois le suicide du père, jusqu’au moment où on distingue qu’il s’agit en fait de Lockhart lui-même, comme s’il reproduisait le même schéma familial ou sociétal. Une boucle qui fait écho à ce Baron éternel qui trouve toujours le moyen de se régénérer et de paraître jeune, en forme et à la mode (une identification cyclique et perpétuelle comme quand Lockhart dit s’appeler Pembroke pour retrouver sa trace ?). C’est là aussi où toute la mise en scène mettant en valeur les reflets prend du sens : nous sommes face à nous-mêmes, mais avons-nous la force et le recul de nous remettre en cause et d’aller à l’encontre des choix dictés par notre société ? Ou ce choix de lumière retravaillée et qui fait très artificiel, comme pour mieux exprimer que nous ne sommes pas dans la réalité ?

Le choix final est aussi cohérent avec cette théorie et à l’ensemble du film. Lockhart a rencontré Hannah (un nom-palindrome pour montrer que l’on peut lire ce film dans les deux sens ?) qui est au départ très effacée, mutique, soumise. Mais ce personnage va évoluer (comme le héros ?) au point de permettre au duo de se sauver des griffes de cette organisation si bien rodée ? Ce personnage féminin (symbole de la candeur originelle ? personnification de la figurine de la ballerine ?) aurait pu subir un souillage de la part de ce Baron-symbole du diktat du travail, mais heureusement, la fin est heureuse ! On peut d’ailleurs se dire qu’Hannah n’existe pas en tant que telle et qu’elle n’est que la partie innocente sommeillant en Lockart.

Je trouve que tout cela se tient… et vous, qu’en pensez-vous ?


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Nicolas, 37 ans, du Nord de la France. Professeur des écoles. Je suis un cinéphile éclectique qui peut alterner entre blockbusters, films d’auteur, films français, américains, petits films étrangers, classiques du cinéma. J’aime quand les films ont de la matière : matière à discussion, à interprétation, à observation, à réflexion… Quelques films que j’adore pour cerner un peu mes goûts : Matrix, Mommy, Timbuktu, la Cité de la Peur, Mission Cléopâtre, Ennemy, Seven, Fight Club, Usual Suspect, Truman Show, Demain, Big fish, La Haine, La Vie est belle, Django, Rubber, Shutter Island...

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