Réalisé par Olga Gorodetskaya

Avec Sevastian Bugaev, Elena Lyadova, Vladimir Vdovichenkov, Evgeniy Tsyganov

Sortie le 21 mars 2019

La critique de Nicolas,

Le cinéma Russe est encore trop marginalisé. Pourtant il propose une palette de films assez variée.

Evil Boy de Olga Gorodetskaya est la preuve d’une assez grande variété puisqu’il s’agit d’un film horrifique et fantastique qui apparaît comme étant une œuvre riche et intéressante qui n’a pas à rougir face au cinéma de genre plus popularisé.

Evil Boy conte l’histoire d’un couple qui a perdu leur enfant et qui choisissent d’adopter un enfant trouvé dans un orphelinat. Celui-ci a certains problème comportementaux qui rendront la vie du couple assez difficile.

Ce qui frappe d’avance avec Evil Boy est son approche du film fantastique. Olga Gorodetskaya Choisit d’aborder l’horreur par le prisme du drame familial et propose des thématiques passionnantes.

Le deuil est abordé ici de manière frontale et fantastique. La monstruosité est liée directement à la peur de la mort et l’absence de l’autre. La figure d’abstraction offerte par l’aspect fantastique du cinéma de genre permet de clarifier le propos. Le film va donc jusqu’au bout de ses thématiques en finissant sur une conclusion fascinante et déconcertante, le deuil gagne toujours.

La réalisation d’ Olga Gorodetskaya est très intéressante, en choisissant de filmer la nature de manière organique et poétique elle renoue avec l’approche du cinéma Russe des décors. Elle déjoue les codes habituelles qui peuvent faire fuir comme le Jumpscare qui a souvent tendance a être mal utilisé par le cinéma horrifique formaté.

Le seul défaut notable concernant celle-ci est l’utilisation maladroite des vfx qui gâchent deux courtes séquences, mais rien de bien dommageable finalement.

Les acteurs jouent tous très bien et chaque personnage est abordé de manière équilibrée.
Mais la véritable révélation est le jeune acteur qui joue l’enfant qui gère d’une manière admirable un rôle qui n’est pas évident.

La musique quant à elle est de très bonne facture et renoue avec l’héritage Carpenterien en proposant une bande originale électronique qui colle très bien à l’ambiance.

En bref, il faut voir Evil Boy qui est une belle œuvre Russe. Le film est distribué par Rimini éditions chez nous. Celle-ci est sortie le 25 janvier 2020.

 

La critique de Liam,

 

 

Le cinéma d’horreur russe fait partie de ces productions que l’on retrouve plus souvent en festival ou en Direct To Video que sur grand écran, à tort ou à raison. C’est une nouvelle fois le cas avec le long-métrage d’Olga Gorodetskaya, suivant des parents endeuillés réagir de manière différente à l’enfant qu’ils ont recueilli. Dans certains aspects, on peut comprendre cette absence de distribution au vu de certains de ses défauts, notamment dans des effets numériques visiblement dûs à un budget que l’on imagine peu élevé, ou son récit qui prend par moments des orientations un poil trop alambiquées. Néanmoins, le film dispose également de quelques qualités qui mériteraient d’être mises en avant.

Ainsi, le drame des personnages principaux nourrit le film, l’absence de réponse à leur questionnement apportant une touche de drame expliquant leurs réactions ambivalentes. Les interprètes sont assez convaincants pour porter leurs sentiments opposés avec ce qu’il faut pour accepter des décisions qui, à première vue, paraitraient bêtes, mais pourtant chargées par leur perte et les remords qui les nourrissent. La nature de la menace, que nous ne vous dévoilerons pas pour en conserver la surprise, s’avère dès lors assez logique et rentre dans un certain conflit moral qui, sans être totalement prenant, s’avère compréhensible pour toute personne ayant connu une perte dans son existence.

Olga Gorodetskaya amène dans sa mise en scène ce questionnement, notamment par le choix de certains cadres renfermant ses protagonistes, soulignant une certaine efficacité émotionnelle sans toutefois parvenir à être réellement bouleversant. Elle arrive à gérer ses effets horrifiques avec plus ou moins de réussite, l’image d’une séquence de cauchemar ou d’un événement dont une partie de la tension se joue plus en arrière-plan.

Sans être une grande réussite, Evil Boy fonctionne assez bien pour divertir un public en quête d’œuvres horrifiques sortant d’un paysage audiovisuel assez connu. On espérera juste que le cinéma de genre russe saura disposer un jour d’une distribution plus conséquente, bien que l’on se satisfait largement de l’édition fournie par Rimini.

 


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