Sortie: 9 octobre 2019
Durée: 1h53
Genre: Biopic
De Nicolas Vanier
Avec Jean-Paul Rouve, Louis Vasquez et Mélanie Doutey
Nationalité: Française
Musique : Armand Amar
Le monde est un endroit merveilleux.
Synopsis :
Christian est un scientifique visionnaire, spécialiste des oies sauvages. Thomas, son fils, est obligé de passer des vacances chez lui en Camargue, car sa mère ne peut pas le garder. Pour cet adolescent obnubilé par les jeux vidéo, ce séjour en pleine nature s’annonce comme un véritable cauchemar. Pourtant, il va se rapprocher de son père et adhérer à son projet : sauver des oies naines, une espèce d’oies en voie de disparition, en les guidant depuis son ULM afin de leur apprendre une nouvelle route migratoire moins dangereuse que celle qu’elles adoptent normalement. C’est le début d’un incroyable et périlleux voyage vers la Norvège.
Donne-moi des ailes est un très beau film français avec un Jean-Paul Rouve incroyable dans cette histoire qui raconte l’incroyable récit d’un père et de son fils qui vont se rapprocher autour d’un projet fou : sauver une espèce d’oies en voie de disparition. Le fait de savoir que nous suivons l’adaptation d’une histoire vraie contribue à rendre ce récit fascinant. En lançant le visionnaire de ce film j’avoue que j’avais peur de voir une oeuvre qui n’aille pas au bout de son ambition et de son propos et je n’ai pas été déçu. C’est un film qui nous plonge au plus profond de la nature et qui ne se cache pas derrière des artifices de comédie pour tenter de s’éviter de faire preuve d’ambitions cinématographique. On nous promet d’accompagner ses oies à travers leur migrations et c’est ce qu’il se passera. Aucun subterfuge narratif ne viendra empêcher le film de guider le spectateur là où l’homme n’est naturellement pas fait pour aller.
C’est un magnifique récit écologique mettant en avant avec une grande beauté les régions traversées par ce père et ce fils et qui nous touche au plus profond du coeur en nous faisant partager le quotidien de ces oies. Croyez moi vous ne regarderez plus jamais une volée d’oiseaux de la même façon. La Camargue est magnifiée à chaque plan du film, nous donnant presque l’envie de tout plaquer pour aller vivre au milieu de ces marais et de toute cette faune. Que dire des paysages des territoires arctiques qui, comme à chaque fois qu’ils apparaissent dans un film, me laisse songeur sur la beauté de notre planète et l’aspect lunaire de certains de nos paysages. Mais le film est plus que cela grâce au talent d’écriture de Nicolas Vanier qui arrive à dresser un véritable récit initiatique à travers le développement d’une relation entre le père et son adolescent de fils.
Dans ce film tout est affaire de liens : Les liens qui devront être créés avec les oies, et cela dès leur état d’œufs, afin qu’elles s’habituent au bruit du moteur de l’ULM qui les guidera, puis dès leur éclosion, à l’aspect des êtres humains sur lesquels tombera leur premier regard, si bien qu’elles les considèreront comme leurs parents et seront disposées à les suivre dans tous les directions. Le lien entre le père et son fils est l’autre discours important du film. Tout les sépare au début. Le fils est l’archétype du parisiens accro à son smartphone, le père est un scientifique romantique totalement dévoué à son « art ». C’est l’intérêt naissant et l’inquiétude du fils pour ces petites oies qui va subitement nous laisser voir tout ce qu’il partage avec son père. Cette relation filiale incroyable permet d’amener le spectateur vers les sommets qu’il souhaite atteindre. C’est un film sur la nature mais surtout un film profondément humain. On suit avec un espérance folle ce projet fou autour duquel gravite d’autres personnages hauts en couleurs comme la mère, campée par une Mélanie Doutey très convaincante, ou encore cet ami un peu bourru et aussi rêveur que le père. Jean-Paul Rouve surprend encore de son talent, sachant toujours amené la douceur et une touche d’humour au moment opportun.
Le film est un bonheur visuel et surtout une prouesse technique qui nous permet de véritablement suivre ces oies en plein vol. Cette traversée du ciel de l arctique jusqu’au sud de la France est envoutante et nous rapproche le temps de quelques plan d’un vieux rêve humain : celui de voler librement parmi les oiseaux. La photographie est hors norme, donnant un aspect presque documentaire à l’ensemble du film grâce à son éclairage naturel. Je n’aurais jamais imaginé ressentir autant d’émotion à l’écoute des piaillements de ces oies en plein vol. Au final le film nous invite à nous reconnecter avec la nature et surtout avec nos proches, le reste n’est que futilité.
Une bien bel ode à la préservation de la nature.