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Nicolas Leduc

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Tin et Tina, de Rubin Stein

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Réalisateur : Rubin Stein
Origine : Espagne
Durée : 119 minutes
Genre : Horreur ?
Date de sortie : 26 mai 2023 en France sur Netflix
Distribution : Milena Smit, Jaime Lorente, Carlos González Morollón, Anastasia Russo, Teresa Rabal…

Le 26 Mai 2023 est sorti sur Netflix, le film d’horreur espagnol Tin et Tina. Ce film qui se fait allègrement défoncé par la critique et le public depuis sa sortie, commence à avoir une réputation d’exécrable navet. Un peu paradoxalement, cependant, le film cartonne sur la plateforme. Alors Tin et Tina, qu’est ce que ça vaut ?

Eh bien on va essayer de voir ça.

Bon, déjà, de quoi ça parle ?

Tin et Tina, raconte l’histoire d’un jeune couple, Lola et Adolfo, dont la femme, lors de leur mariage fait une fausse couche. Malheureusement, suite à une complication, elle apprend qu’elle ne pourra plus avoir d’enfants. Voulant la sortir de sa dépression, son mari lui propose d’adopter. Ils se rendent donc dans un proche couvent, et Lola tombe sous le charme de deux jumeaux albinos, Tin et Tina (étonnant !). Mais sous leur apparence charmante, les jeunes enfants ont une obsession pour la religion qui les poussent à faire des actes de plus en plus dangereux… Mais sont ils seulement naïfs ou se cachent ils derrière la religion pour dissimuler des esprits maléfiques ? Insérer ici un rire diabolique…

Bon… des films avec des enfants maléfiques, il y en a un paquet. Ça va de l’excellent (Les révoltés de l’an 2000, La malediction…) au médiocre (Joshua) en passant par le correct, voir le bon (Esther, The children, Le bon fils…). Tin et Tina se range dans une autre catégorie : l’agaçant.

Je ne sais pas comment mieux le décrire.

On se doute bien que le film ne va pas révolutionner la formule. Mais le film est agaçant parce qu’on ne peut s’empêcher de se dire que mieux maîtrisé, le film aurait pu être bon, voir très bon. En l’état le film est tout juste passable, et encore, en étant très gentil, mais ce n’est pas non plus un pur navet. Mais du coup, il en est d’autant plus frustrant, parce qu’on ressent son potentiel latent.

Un exemple ? Mais tout de suite.

La réalisation est globalement plate. Propre, discrète, mais rien de folichon. Et pourtant à un moment il y a une scène de dialogue, en champ/contre-champ via des miroirs, qui sort absolument de nulle part et qui fait lever un sourcil interloqué.

Parmi les critiques qui reviennent très souvent, on constate que le jeu d’acteurs est très récurent. A priori, il est mauvais. Sauf que non. Les acteurs jouent plutôt bien. Mais ils jouent de mauvais personnages. Et en fait tous les défauts du film découlent de cet état de faits : des gros soucis d’écriture. Comprenons nous bien, l’histoire n’est pas mauvaise en soit, mais elle est très mal racontée, ce qui fait qu’au final le film nous perd, ce qui peut être une bonne chose quand c’est voulu, mais en l’occurrence ça ne l’est pas.

Je vais donc aborder ici la partie spoiler. En l’état, je ne peux pas vous conseiller ce film, tout simplement parce que dans le même genre, il y a beaucoup mieux, mais si vous voulez tenter l’expérience je vous conseille de faire preuve de beaucoup de tolérance sur la proposition, parce qu’encore une fois, il s’en est fallu d’un cheveu pour que le film soit bon.


Et le plus gros défauts pour moi est la caractérisation des personnages. A commencer par Tin et Tina. Parce que la question de savoir si ils sont juste déconnectés de la réalité ou s’ils sont maléfiques est quasi tout de suite répondu. Et la réponse est non. Il n’y a même pas une scène qui pourrait laisser l’interprétation à l’ambiguïté. Enfin, si, mais la réalisation nous a déjà spoiler leur vraie nature. Comprenons nous bien. Tin et Tina sont dangereux. Pour eux et pour les autres. Mais à aucun moment ils n’ont d’intentions malveillantes. Ils sont même plutôt confondants de gentillesse et de bonne volonté. Sauf qu’ils ont des repères totalement faussés et sont ultra maladroits (ça reste des enfants). Ils me font en fait penser à la créature de Frankenstein. Dangereuse mais involontairement. Et c’est là que le bât blesse.Parce que tout le suspens du film, comme dit précédemment, est de savoir s’ils font les choses volontairement méchamment ou non. Alors ça fonctionne pour les protagonistes, mais pas pour le spectateur parce que la réalisation à la bonne idée (ironie !) de nous montrer les enfants interagir entre eux. Du coup, si le couple s’interroge, nous non, du coup s’installe un ennui poli. Pire, en fait. Le fait de savoir que les enfants ont un bon fond, nous fait prendre en grippe la connerie du couple. Parce qu’on s’aperçoit vite qu’il n’y aurait aucun problème si ceux-ci faisaient preuve d’un peu de pédagogie. Non, ils s’engueulent beaucoup (mention spéciale au mari, totalement incohérent, et dont les réactions sont aussi erratiques qu’un électron cardiogramme après un sprint), n’écoutent absolument rien (on apprend au détour d’un dialogue que les enfants ont été maltraités), et surtout ne s’en occupent pas (plusieurs drames auraient pût être évité). A tel point qu’on se demande si ce ne sont pas eux les vrais antagonistes. Ça aurait pu être intéressant comme point de vue, sauf que le film essaie tant bien que mal de nous forcer à l’empathie pour eux, principalement la mère.

De plus, il y a un gros soucis de temporalité. On a l’impression que tout se déroule en quelques jours, voir quelques semaines, mais dans la mesure où Lola passe de stérile, à à nouveau enceinte, qu’elle accouche… Il se passe a minima 9 ou 10 mois. Et sur cette durée, ben les enfants n’enchaînent pas les conneries. Du coup la menace en prend un coup.

 

Bref… Dans un genre aussi casse gueule, bien que peu original, le film se prend les pieds dans le tapis, se raccroche à la tapisserie, la déchire, arrache le lustre, explose un mur porteur et finalement laisse tout s’effondrer. C’est dommage, parce qu’il aurait vraiment pu être bon et sortir son épingle du jeu…

Quand je vous disais qu’il était agaçant…

 

 

Brimstone de Martin Koolhoven

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Réalisation : Martin Koolhoven
Origine : Pays Bas, États Unis
Durée : 148 minutes
Date de sortie : Mars 2017
Distibution : Dakota Fanning, Guy Pearce, Emilia Jones, Carla Juriste, Kit Harrington…

Le western… Genre phare du cinéma américain dans les années 50 et ayant retrouvé un second souffle dans les années 70 grâce à l’essor du cinéma italien, Sergio Leone en tête, avec le western dit spaghetti, il est malheureusement un peu tombé en désuétude à partir des années 80 jusqu’à maintenant, bien que de temps à autres il se permette un come-back bienvenu. On peut citer des titres aussi divers que variés, tel que Les Disparues de Ron Howard, The revenant d’Alejandro Iñárritu ou bien sûr Django Unchained et Les huit salopards de Quentin Tarantino. Bien qu’il se fasse rare, le genre reste toujours fascinant par son témoignage d’une époque soit la conquête de l’ouest américain, ce qui permet bien évidemment d’offrir une multitude de visions.

En 2016, le réalisateur néérlandais Martin Koolhoven, vient mettre sa pierre à l’édifice en offrant un film plein de rage et de fureur, malheureusement passé un peu inaperçu par le grand public bien que bénéficiant d’excellents retours critiques. Ce film, c’est Brimstone, western lorgnant plus du côté de The Revenant et du style brut de décoffrage de Sam Peckinpah que du cinéma d’Howard Hawks. Un peu hâtivement comparé à un remake de La nuit du chasseur, le film s’en éloigne pourtant énormément mais constitue un bel hommage au chef d’œuvre de Charles Laughton (un plan en particulier y est quasiment repris tel quel).

Dans Brimstone, on suit une jeune sage-femme muette, Liz, qui vit paisiblement avec son mari, son beau fils et sa fille dans un petit village où tout le monde semble vivre en harmonie. Mais tout bascule quand un nouveau révérend fait son apparition. Liz semble terrifiée par l’homme. On comprend bien vite que les deux se connaissent depuis longtemps et que le révérend la traque.

Le film est constitué de quatre chapitres, d’un épilogue et d’un prologue, et va se concentrer sur la vie de Liz et de ses relations avec sa némésis. Je n’en dirais pas plus pour l’instant, ce film se vit.

Par contre je vais parler du jeu d’acteur : il est excellent.

En premier lieu, il faut saluer le travail admirable que fourni Dakota Fanning (La guerre des mondes, Twilight…)absolument fascinante de justesse, dans sa force et sa fragilité. Au même niveau on peut mettre Emilia Jones (Ghostland…) qui interprète le rôle de Liz jeune et qui apporte toute sa fraîcheur au personnage. Citons aussi Kit Harrington tout frais auréolé de son rôle de Jon Snow dans Game of thrones et qui retrouve pour l’occasion Carice van Houten (Black Book, Black death…) tous deux donnant tout ce qu’ils ont dans un temps d’écran pourtant limité. Mais la vraie attraction du film reste Guy Pearce (Iron man 3, Memento…). Dans son rôle de révérend sadique et pervers, il crève littéralement l’écran à chacune de ses apparitions.

Le tout bien sûr étant sublimée par une réalisation au cordeau, une musique discrète mais belle et mélancolique, et une image à tomber. C’est simple, la photographie est juste magnifique. Que se soit en intérieur (décor sublime au passage) ou en extérieur (les paysages enneigés sont une merveille) elle explose aux yeux du spectateur. Le film est beau, tout simplement, même dans ses moments violents et il y en a.

Je conseille donc aux personnes qui souhaitent découvrir le film de s’arrêter ici.

Le film est extrêmement violent et n’a pas volé son interdiction au moins de 16 ans chez nous. Mais plus que dans la forme, c’est dans le fond que le film frappe fort.

C’est bien simple, aucun tabou ne vous sera épargné : meurtre, suicide, viol, inceste, torture, pédophilie, mort d’enfants… tout y passe. Car si le film est profondément féministe, féminisme qui s’oppose au fanatisme religieux, il reste aussi profondément ancré dans son époque. Une époque où le patriarcat misogyne était la norme.

Les femmes sont traitées comme de la merde, servant de défouloir sexuel à des hommes se comportant en porc. C’est bien simple, toutes les personnes un tant soit peu vertueuses sont condamnées à mal finir. Et c’est dans ce monde qu’on va voir évoluer la fragile Liz. Ou plutôt Joanna. En effet, on découvre que la jeune femme est la fille du Révérend. Celle-ci s’étant échappé après qu’il l’ait violer, elle trouve « refuge » dans un bordel où les femmes sont traitées comme du bétail. Ces deux seules amies seront pendues pour l’une (pour avoir tué un client violent qui l’avait étranglée et voulait tuer Joanna) et l’autre aura la langue tranchée (pour avoir mordu un client). Cette dernière, Liz, décide de partir, après avoir tuer leur maquereau. Pour cela, elle décide d’épouser un veuf qui ne l’a jamais vu, via une agence matrimoniale. Mais le soir de son départ, le révérend débarque dans leur bordel et en voulant protéger Joanna, Liz se fait tuer. Après une violente rixe, Joanna laisse le révérend pour mort et prend la place de Liz. Pour cela, elle se tranche elle-même la langue pour faire illusion. Ça vous paraît dur ? Ce n’est qu’un des exemples de ce que vit Liz/Joanna… Et quand elle semble enfin goûter au bonheur… le film nous rappel à quel point le passé est rancunier…

Ce film est une perle noire, perfectible peut-être dans son traitement (contrairement à La nuit du chasseur Robert Mitchum composait une ordure banalement humaine dans son inhumanité, là Guy Pearce semble limite surnaturel, tant il est increvable et limite doué d’ubiquité), mais néanmoins hautement recommandable.

A ne pas mettre devant tous les yeux.

 

La nuit du chasseur de Charles Laughton

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Réalisation : Charles Laughton
Origine : États-Unis
Durée : 93 minutes
Date de sortie : 29 Septembre 1955
Distribution : Robert Mitchum, Shelley Winters, Lilian Gish, Billy Chapin…

Bien… si on me demande quel est mon film préféré, mon top 1 absolu, je répondrais La nuit du chausseur. Si l’on me demandait quel est pour moi le plus grand film de tous les temps, je répondrais La nuit du chasseur.

 

Je vais ici, vous parler d’un chef d’œuvre, absolu, du 7ème art. Un film qui peut sans soucis se tenir à la table des plus grands, tels que Citizen Kane ou Vertigo. Si vous connaissez déjà ce film, vous savez de quoi je parle. Si vous ne le connaissez pas, j’espère vous donner envie de le découvrir. Parce que passer à côté serait criminel, pour vous, comme pour la cinéphilie.

Le calme avant la tempête

C’est difficile, très, de s’attaquer à un monument du cinéma. Donc, c’est peu rassuré que je vais vous présenter La nuit du chasseur, premier et dernier film de l’immense acteur Charles Laughton.

 

Il était une fois…

Dans les années 30, un homme, Ben Harper, est condamné à mort suite au braquage d’une banque. Son compagnon de cellule, Harry Powell, prédicateur itinérant, condamné pour vol de voiture à trente jours de prison, essaie tant bien que mal de lui faire avouer où se trouve le butin, jamais retrouvé. Mais Ben ne cède pas, et Harry finit par être libéré et Ben, exécuté.

Sauf que Harry ne renonce pas. Derrière sa condamnation pour vol, se cache en fait un prédateur de la pire espèce, épousant des veuves pour hériter d’elles, après les avoir assassiné.

Hors, persuadé que Ben a confié son secret à ses jeunes enfants, et sa femme se retrouvant veuve à son tour, Harry décide de se rendre auprès d’elle, de l’épouser, de faire parler les enfants, et de tous les assassiner une fois le « magot » en sa possession.

Grâce à son charme et sa volubilité, Harry ne tarde pas à gagner la confiance de toute la communauté, et à épouser Willa, la veuve de Ben Harper.

Mais le jeune fils de celle-ci, John, n’a aucune confiance dans le prédicateur. Il nie savoir où est l’argent, mais doit constamment surveiller sa petite sœur, bien plus malléable…

Le jeu cruel du chat et de la souris, commence…

En 1953, David Grubb écrit le roman La nuit du chasseur. Le livre passe plutôt inaperçu, jusqu’à ce que, en 1955,  l’acteur Charles Laughton ( L’île du Docteur Moreau, Quasimodo, Le fantôme de Canterville… bref, une filmographie riche et diverse que je vous invite à découvrir) décide de le porter à l’écran. Et autant dire qu’il va sublimer l’œuvre de base, un polar, très bon certes, mais assez convenu dans le traitement.

Très inspiré par le cinéma expressionniste allemand, Laughton base son film sur la dichotomie, sublimé par un noir et blanc majestueux et nous offre surtout une leçon de cinéma.

Si La nuit du chasseur est considéré comme un chef d’œuvre du film noir, il est bien, bien plus que ça. C’est un film noir, certes, mais aussi, un polar, un conte, un road movie, une comédie, un film d’horreur… La mise en scène est un régal, Laughton jouant sur les contrastes, les ombres, les ralentis, parfois grotesques, parfois épiques, toujours iconiques. Tout dans le film sonne juste, la réalisation étant impeccable et servi par un jeu d’acteur fabuleux. Celui-ci se situant toujours entre la mince frontière entre le réalisme et la théâtralisation, sonne de toute façon toujours parfaitement.

Et en cela, le fait d’avoir choisi l’excellentissime Robert Mitchum pour interpréter Harry Powell, n’est qu’une idée géniale de plus dans un film génial.

Robert Mitchum… Mon acteur préféré. L’un des acteurs les plus « cool » de l’histoire. Aussi bien en privé que sur scène et ayant inspiré grand nombre d’acteur après lui. Je vous conseille également de vous pencher sur sa filmographie, vous ne serez pas déçus, je pense. Riche, dense, toujours parfait dans ses rôles, il tient pourtant dans La nuit du chasseur, sa meilleure performance.

« Plus le méchant est réussi, meilleur sera le film ! » disait Alfred Hitchcock.

 

Qui suis-je pour le contredire ? Et que dire alors de La nuit du chasseur ?

Disons le tout net, Harry Powell est certainement l’un des meilleurs antagonistes de fiction. Oubliez Freddy Kruger, Jason Voorhes et Michael Myers… L’ultime croque-mitaine c’est lui. Charmeur, vénéneux, drôle, toujours mis en scène de façon iconique, menaçant, mielleux, veule, lâche, ne s’en prenant qu’un femmes et aux enfants, manipulateur, menteur, misogyne, psychopathe, violent, se cachant sous un masque de respectabilité, puritain… Dois je continuer ? Le personnage est puant et détestable, sublimé cependant par l’interprétation de Robert Mitchum et une mise en scène classieuse. Son apparence pourtant anodine, est transcendée par ses habits de pasteurs et les tatouages Love et Hate qu’il porte sur les phalanges. Que se soit dans sa première apparition à John Harper en ombre portée sur le mur de sa chambre ou quand il déblatère sur le pouvoir du bien sur le mal en se faisant affronter ses mains, quand il poursuit au ralenti ses jeunes victimes dans un escalier, ou quand il pousse la chansonnette, le personnage transpire la classe. Bien des films, divers et variés, lui rendront hommages par la suite, que se soit dans son apparence (Jeepers Creepers) ou dans sa mentalité (Le bossu de notre dame), Harry Powell version Laughtonn’est ni plus ni moins qu’une icône du cinéma.

(Je précise version Laughton, car La nuit du chasseur à eut droit à un remake sous forme de téléfilm en 1991 avec Richard Chamberlain… Je ne vous le conseille pas. Par contre je vous conseille fortement Brimstone de Martin Koolhoven, qui n’est pas un remake stricto sensu, mais un hommage appuyé au chef d’œuvre de Laughton. On y perd en poésie ce qu’on y gagne en violence, mais le film vaut vraiment le coup d’œil.)

Nous avons donc là, un premier film maîtrisé de bout en bout, formidablement joué et mis en scène…

Et pourtant, je vous ai dit que c’était le seul film réalisé par Charles Laughton… On va ici aborder l’une des plus grosses injustices de l’histoire du cinéma.

Si aujourd’hui, La nuit du chasseur n’a plus rien à prouver, se situant dans tous les tops des meilleurs films de tous les temps, à sa sortie, le film, sûrement trop en avance, car quand même très original pour l’époque, c’est fait lynché par la critique et le public, notamment en France dans Les cahiers du cinéma par notre François Truffaut national, qui encore une fois nous prouvait qu’en matière de goût, il n’avait pas le nez creux (il critiquera plus tard Rencontre du troisième type de Spielberg, répétant à qui voulait l’entendre, qu’il regrettait d’avoir tourner dedans… Bien content que Tarantino lui taille des shorts rétroactifs à celui là !).

Cela découragea donc Charles Laughton de se remettre à la réalisation. On pourrait conclure cet article sur cette note un peu négative, en se plaignant que du coup Laughton ne nous aura jamais offert d’autre chef d’œuvres… En soi, c’est vrai, et c’est dommage, mais la question est la suivante : aurait il pu faire mieux ? Ou aussi bien ? Même si, c’est dommage pour lui, que la critique l’ait découragé de poursuivre dans cette voix, il nous à offert un chef d’œuvre. Je répète beaucoup ce terme, mais c’est vrai : La nuit du chasseur en est un. Et dans sa filmographie, en termes de réalisation, Laughton n’a aucun film moyen, passable, ou juste bon. Il n’a qu’un chef d’œuvre.

Un film intemporel, reconnu, admiré…

A mon humble avis, c’est plutôt pas mal comme héritage, et pour l’ensemble de votre œuvre, M. Laughton, je vous remercie.

Creep de Christopher Smith, sortie Blu Ray

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Réalisateur : Christopher Smith
Origine : Royaume Unis
Durée : 85 minutes
Date de sortie : 2004
Distribution : Franka Potente, Vas Blackwood, Jeremy Sheffield…

Le 16 Mars 2023 est (enfin) sorti en Blu Ray, le film Creep de Christopher Smith. Une très bonne occasion de se replonger dans ce petit film d’horreur anglais.

 

L’histoire est relativement simple. On suit Kate (la trop rare Franka Potente, La mémoire dans la peau, Conjuring 2…)toute excitée à l’idée de se rendre dans une soirée où a priori doit se trouver Georges Clooney. Bien décidée à lui mettre le grappin dessus, tel une Cendrillon des années 2000, elle se part donc de ses plus beaux atours et comme elle n’a pas de carrosse, ni de taxi, c’est ballot, elle décide de s’y rendre en métro. Mais comme avant de se rendre à sa soirée, elle a picolé sec et qu’il est très tard, elle s’endort dans la station.

Quand elle se réveille enfin, elle retrouve une station totalement déserte et fermée (bravo la sécurité). Alors que la panique commence à montée, par miracle, un train arrive. Je répète : station vide et fermée. Un train arrive. N’importe qui sentirait venir la douille, mais heureusement pour nous Kate, non, sinon il n’y aurait pas de film. Elle monte donc dedans, s’étonne et s’inquiète d’être l’unique passagère (tu m’étonnes !), et s’étonne et s’inquiète encore plus quand ledit train s’arrête en plein milieu d’un tunnel. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, toutes les lumières s’éteignent aussi. C’est pour l’instant une soirée sans faute. Mais le point positif pour Kate, c’est qu’elle n’est plus seule. Le point négatif, c’est qu’elle risque fort de se faire tuer de manière atroce.

Bon, j’avoue résumé comme ça, le film peut donner l’impression d’être un énième gros Z qui tache. Mais ce n’est heureusement pas le cas. Parce que Christopher Smith pour son premier film envoie le bois. On sent qu’on a pas affaire à un manchot. Il sait faire monter crescendo la tension et offrir une atmosphère glauque. Surtout, il nous offre un boogeyman juste génial. Sadique, monstrueux et pourtant pathétique et presque attachant (presque hein ! Faut pas exagérer non plus), il nous octroie des scènes de flippes vraiment bien troussées et des mises à mort originales et qui font vraiment grincer des dents.

Et puis comment ne pas parler du cadre ? Le métro londonien offre un décor claustrophobique à souhait, poussant notre héroïne et ses quelques compagnons de fortune vers une fuite en avant perpétuelle, devenant le terrain de chasse d’un prédateur aussi cruel et malin qu’agile.

Pour son premier essai, Christopher Smith s’en sort haut la main. Et c’est vraiment dommage que sa carrière n’ait pas mieux décollée que ça. Si Severance son deuxième film à reçu un bon accueil, ses opus suivant, bien qu’excellents comme Triangle et Black Death, n’auront pas le droit à une sortie salle chez nous. Et ensuite… La pente savonneuse jusqu’à un Banishing en 2020, film tout naze qui jusqu’à présent conclu sa carrière au cinéma…

Et le Blu Ray alors ? Eh bien on peut dire que l’éditeur BQHL qui est capable du pire (La mutante, mon dieu) est également capable du meilleur, comme le prouve cette édition de Creep. L’image et le son sont nickels, infiniment supérieurs à l’édition dvd de 2004 (oui, le film à quasiment 20 ans).

Au niveau des bonus, c’est du classique et beaucoup de promotionnels, il faut bien le dire, entre les interview d’époque, des petits modules sur les décors et les effets spéciaux. On retrouve quand même un commentaire audio plutôt sympa de Christopher Smith et un making of correct. On aura également droit à un début et à une fin alternative, mais cela reste assez anecdotique. Ne vous attendez pas à quoi que se soit de révolutionnaire. Sympa, sans plus.

Mais surtout reste le film, à découvrir ou redécouvrir dans les meilleures conditions possibles.

Un film d’horreur hautement recommandable que je vous invite à découvrir si ce n’est pas déjà fait, parce que se serait dommage de laisser sombrer dans l’oubli une pépite horrifique aussi bien maîtrisée de bout en bout, portée par un réalisateur possédant une vraie vision et le jeu de Franka Potente.

The Glory, la claque venue de Corée

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Création : Kim Eun-sook
Réalisation : Ahn Gil-ho
Origine : Corée du sud
Diffusion : Netflix
Duree : 42-72 minutes
Nombre d’épisodes : 16
Diffusion : Décembre 2022 (première partie) Mars 2022 (deuxième partie)
Acteurs : Song Hye-kyo, Lee Do-hyun, Lim Ji-yeon, Jung Sung-il, Park Sun-hoon, Yeom Hye-Ran…


Une jeune femme, Moon Dong-Eu, victime de harcèlement scolaire vingt ans plus tôt, revient dans sa ville natale, en tant qu’institutrice. Parmi ses élèves, la fille de son bourreau en chef Park Yeon-Jin, présentatrice météo à la beauté vénéneuse. Sa vengeance peut commencer…

Au cours des dernières semaines, voir mois, si le monde des séries télés vous intéresse un peu, vous n’avez pas pu passer à côté du phénomène The Glory.

Série coréenne sortie de nulle part, elle s’est imposée avec ses deux parties et ses seize épisodes, comme un incontournable sur Netflix (mais sa popularité et sa qualité dépasse largement le cadre de sa plate forme de diffusion), pulvérisant les records établis et surpassant sa concurrence.

La raison ? Alors je n’ai pas la science infuse, mais je pense pouvoir avancer que l’intelligence de l’écriture (scénario et personnages) couplé à l’interprétation y sont pour beaucoup, bien plus que pour la « violence » vendue.

Bien, et je commence tout de suite par un avertissement. Tout ce qui va suivre  va énormément spoiler. Il est en effet très compliqué de parler de cette série sans rien dévoiler. Si cela ne vous dérange pas, vous pouvez bien sûr continuer la lecture, sinon, je vous invite vivement, très vivement à aller voir cette série. Ma conclusion est là, c’est une masterclass.

 

 


Car, si on regarde les critiques ou autre article pullulant sur le net, The Glory nous est vendu comme une série violente et sanglante. Ce n’est pas le cas. Oui, la série est violente et certaines scènes sont même au limite du supportable, mais toutes ces scènes graphiques se situent en début de série, via flash-back quand on voit les exactions que subit Moon Dong-Eu, l’héroïne, aux mains de ses quatre tortionnaires. Car on est au-delà du harcèlement. On peut lister, en plus du harcèlement : humiliation constante, agression sexuelle, séquestration et torture. Le tout sous le regard neutre voir la complicité d’adulte. Et oui, la scène de torture au fer à lisser est atroce à voir. Insoutenable. Mais ! Cela concerne les causes pas les conséquences.

Car la vengeance de Dong-Eu se fait de façon psychologique. A aucun moment, elle ne se montre physique. On est bien plus proche d’une vengeance à la Monte-Cristo qu’à celle de La Mariée dans Kill Bill.

Je préfère préciser, car si vous vous attendez à une vengeance physique, violente et graphique, vous risquez d’être déçus. La série possède un rythme plutôt lent, et cela ne plaira pas à tout le monde. Attention, cependant, lent ne veut pas dire ennuyeux, et la série est passionnante. De même, si la vengeance physique possède des vertus cathartiques, la vengeance psychologique est au finale bien plus satisfaisante.

Car chaque personne ayant participer au calvaire de Dong-Eu va subir sa punition. D’ailleurs par extension, tous les bourreaux de la série vont subir leur punition. Car Dong-Eu, n’est pas la seule victime. Et in fine, justice est rendu pour tous.

« Je ne cherche pas la mort des gens. Je cherche leur sabordage. » Cette citation de Méléagan dans Kaamelott, résume tout à fait pour moi, l’état d’esprit de Dong-Eu.

Dès le début, et cela aura une importance tout au long de la série, on voit Dong-Eu s’entraîner au jeu du Go. (Pour simplifier, c’est un jeu stratégique, proche des échecs sur le principe) Et tout est là : c’est une stratège. Du début à la fin, elle a toujours trois coups d’avance sur tout le monde. Si parfois, on pense qu’elle est mise en difficulté, ce n’est jamais le cas. Tout est anticipé, même les coups les plus bas et vils de ses adversaires. En réalité, elle n’est mise en difficulté qu’une seule fois, quand sa mère, immonde saloperie junkie et alcoolique, qui vendrait sa fille pour quelques sous (ce qu’elle fait d’ailleurs) et qui lui coûtera son emploi d’institutrice. C’est le seul coup qu’elle n’aura pas prévu, mais cela ne l’impactera que très peu finalement.

Mais l’intelligence de sa vengeance est qu’elle-même est assez peu active. C’est là, d’ailleurs toute l’ironie de sa vendetta : si en face, ses adversaires étaient soudés, les dégâts pour eux n’auraient été que minimes voir inexistants. La plupart du temps, Dong-Eu se contente de leur mettre des coups des pressions. Et la peur de voir leur réputation souillée les entraînent dans une spirale auto-destructive. Oui, Dong-Eu est celle qui craque l’allumette, mais ses bourreaux sont ceux qui soufflent sur les braises.

Car derrière leur complicité de façade, tous les prétextes sont bons pour eux de se tirer dans les pattes, pour se protéger. Alors que dans le même temps, Dong-Eu peut compter sur ses alliés, un jeune homme amoureux d’elle dont le père a été assassiné par un psychopathe de la pire espèce, une mère dévouée à sa fille, martyrisée par un mari alcoolique et violent, et le mari de Park Yeon-Jin, époux dépassé par les machinations de sa femme, et père aimant. Et tous, auront leur vengeance, même si leurs conclusions seront a minima douce amer.

Par une petite parenthèse je me permets d’ailleurs de clarifier une chose, il n’y aura pas de suite, du moins rien n’est prévu et le réalisateur lui-même ne souhaite pas poursuivre. Beaucoup aimerait voir la vengeance de Joo Yeon-Jeong (le jeune amoureux transi de Dong-Eu), sur l’assassin de son père. Sauf que sa vengeance il l’a. Il n’est pas besoin d’en voir plus. Tout au long de la série on voit l’assassins, ignoble ordure, qui s’amuse à provoquer Yeon-Jeong, le torturant psychologiquement, de sa cellule, ne se départissant jamais de son sourire satisfait. A la fin, il ne sourit plus. Du tout. Il a peur. Et la satisfaction de le voir crever de trouille est bien plus forte que de le voir simplement mourir.

Je ne tiens pas à entrer plus dans les détails de l’intrigue, pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais je vais aborder ici, les « défauts » de la série. Alors comprenons nous bien, les dits défauts ne sont pas des défauts de narrations, et n’entache en rien la qualité globale de la série, mais j’en ai noté qui peuvent freiner certains spectateurs. Déjà, le rythme. Si vous voulez une série avec de l’action, laissez tomber. Comme je l’ai dit, le rythme est lent, et ne propose pas ou peu de scènes nerveuses. Deuxièmement le jeu d’acteur. Ça passe très bien, mais certains acteurs ont une certaine tendance à sur jouer. Ce qui m’amène au troisième défauts : la dichotomie. Celle-ci est très marquée. La série est très, très manichéenne : les gentils sont très gentils, les méchants très méchants. Pas ou peu de nuances. (D’ailleurs cela se ressent dans le jeu, les méchants sur jouant plus  que les gentils, bien plus sobres). Cela aurait pu être une plue valut si les personnages avaient été un peu plus nuancés, certains tombant limite dans la caricature, comme le collègue de Dong-Eu, insupportable tête à claques à la coupe de cheveux la plus infâme que j’ai vu, qui ne se contente pas d’être puant mais se révèle aussi être un pédophile, ce qu’on pouvait supposer tant toute son attitude penche vers la perversité.

Même si, Yeon-Jin est montré comme une mère aimante et dans une moindre mesure, Jeon Ja-Joon est en quête de sa paternité, étant le vrai géniteur de la fille de Yeo-Jin, les interactions avec la petite fille sont trop rare d’un côté et trop obsessionnel de l’autre pour susciter la moindre empathie. C’est dommage, car si les personnages avaient été présentés comme ayant changé ou repentants, cela aurait pu augmenter le malaise. Mais comme ce sont objectivement des pourritures du début à la fin, on ne remet jamais le bien-fondé de la vengeance en cause.

MAIS

Cela n’est que du chipotage, la série fonctionne à la perfection, et nous offre non seulement l’une des vengeance les plus jouissives vu dans la fiction, et se permet aussi de nous offrir une histoire d’amour touchante. Comme quoi les plus belles fleurs peuvent s’épanouir sur les pires tas de fumier.

Voyez cette série, revoyez là, au risque de me répéter, c’est une masterclass et certainement l’une des meilleures séries de ces dernières années.

https://m.youtube.com/watch?v=4WZqP_0C_sI&t=9s

Tonnerre sous les tropiques de Ben Stiller

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Réalisateur : Ben Stiller
Origine : États Unis
Duree : 121 min
Date de sortie : 13 Aout
Distribution : Ben Stiller, Jack Black, Robert Downey Jr, Brandon T. Jackson, Tom Cruise, Jay Baruchel, Brandon Soo Hoo…

 

 

Hollywood produit un film à énorme budget sur la guerre du Vietnam. Mais suite à des gros dépassements de budgets et confronté aux guerres d’égos de ces principaux acteurs, le réalisateur, jeune yes man qui se voit devenir le nouvel Orson Wells, décide de changer sa stratégie et emmène ses acteurs pour les perdre dans la jungle. Il veut ainsi les confronter à une situation réelle et faire ressortir le meilleur d’eux même. Sauf que la jungle où il décide de les emmener est la proie d’un violent conflit entre des trafiquants de drogue.

Perdus, inconscients du danger qui rôde, persuadés que tout cela n’est que mise en scène, les acteurs, laissés à eux même, essaient de rejoindre la civilisation.

On ne dira jamais à quel point Ben Stiller est un génie. Capable de passer d’un registre à l’autre avec aisance, il reste pourtant un peu dans l’ombre d’autres grands acteurs comiques américains, tel que Jim Carrey, Robin Williams ou même Steve Carell. Cependant, Ben Stiller en plus d’être un excellent acteur, se révèle être un excellent réalisateur. Là, encore il sait s’illustrer dans différents registres passant de la comédie pure et dure comme Zoolander au film plus intimiste tel que La vie rêvée de Walter Mitty (un chef d’œuvre).

Même si l’humour est son premier amour, il revêt souvent d’une grande subtilité, bien loin des films tel que proposé par un Adam Sandler par exemple. Avec Tonnerre sous les tropiques, il décide de faire une critique du système hollwoodien. Et autant le dire tout de suite, il tire dessus à boulets rouges. De mémoire, c’est le film qui dégomme Hollywood avec le plus de brio et surtout dans une comédie (Boulevard du crépuscule et Mulholand Drive sont à part).

C’est simple, tout y passe. Du système de financement, du comportement des acteurs, de la fameuse méthode de l’Actor’s studio, des rôles « handicap » pour glaner des Oscars, de la Blackface, du white-washing, de la toxicité des producteurs, de l’adoption, des agents… Tout je vous dis.

De sa scène d’introduction géniale, où les acteurs nous sont présentés via de fausses bandes annonces, jusqu’à son dénouement, le film est une masterclass.

C’est une comédie, et on rit beaucoup au premier comme au second degré, les acteurs sont fabuleux, et viennent casser leurs images à coup de bulldozer. Mention spéciale à Tom Cruise méconnaissable et à Robert Downey Jr, qui après Kiss Kiss Bang Bang et avant Iron Man, continuait sa remontée après sa traversée du désert.

Tom Cruise, donc exemple parfait du star system, joue le rôle d’un producteur absolument infect, vulgaire grossier, gras et avec calvitie. Chacune de ses apparitions est ultra jouissive.

Robert lui joue Kirk Lazarus, acteurs borderline et bardés de récompenses qui pour aller à fond dans la méthode subit une pigmentation pour jouer le rôle d’un soldat noir. Sa prestation valut une mini polémique pour le film, d’ailleurs, les critiques n’ayant visiblement pas compris le sarcasme.

Ensuite nous avons Ben Stiller en star de film d’action, qui essaie de redorer son blason après l’échec de son film intimiste où il jouait un handicapé mental (Simple Jack, les extraits sont à mourir de rire, et on voit dans cette fausse bande annonce la femme de Ben Stiller elle-même), un Jack Black humoriste pourri, film à coup de blagues scato (on sent le tacle au Professeur Foldingue), toxicomane notoire, Matthew Mc Conaughey en agent depassé, et Brandon T. Jackson en rappeur acteur, cachant difficilement sous ses allures de gros beauf, sexualisant à mort les femmes, un homosexuel sensible qui à peur de faire son coming out.

Et quand cette joyeuse bande se retrouve en proie à un vrai danger, leur seule planche de salut est leur capacité d’acteurs. Autant dire que ce n’est pas gagner.

Tout est pensé, calculé, fait pour avoir un maximum d’impact. Le film n’hésite pas à aller dans le too much, par instant, ne lésinant pas sur le gore et le langage ordurier.

Le film est un violent coup de pied dans la fourmilière, jouissif, intelligent et diablement bien réalisé, un film couillu dans lequel Ben Stiller prend des risques. A voir absolument.

 

Une nuit en enfer, de Robert Rodriguez (et pas de Tarantino)

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Realisateur : Robert Rodriguez
Scenario : Quentin Tarantino
Origine : Mexico-Americaine
Duree : 108 minutes
Date de sortie : 19 Janvier 1996
Acteurs : Georges Clooney, Quentin Tarantino, Harvey Keitel, Juliette Lewis, Salma Hayek…

Ah, Une Nuit en enfer… Peut-être le film que j’ai le plus poncé pendant mon adolescence avec Fight Club et The Crow. C’est bien simple, j’adore ce film et si la nostalgie seule parlait, je lui mettrais 10/10. Mais il faut savoir raison gardée et si j’ai vu ce film suffisamment souvent pour le connaître par cœur (et quand je dis par cœur, ce n’est pas une formule de style !), il le faut rester objectif, au moins un minimum.

 

Bon déjà pour commencer et parce que certaines personnes se trompent encore ce film n’est PAS un film de Quentin Tarantino, comme L’étrange Noël de Monsieur Jack n’est PAS un film de Tim Burton. C’est un film de Robert Rodriguez. Clairement son meilleur, et si j’étais mauvaise langue je dirais même son seul bon. Alors pourquoi, l’associe t-on tellement à Tarantino ? Bah déjà, il joue dedans. Et il a écrit le scénario.

Et si on ressent bien son empreinte, la réalisation quand à elle est purement de Rodriguez.

Ce film est un film de pote. Mais vraiment. Derrière la caméra, mais aussi devant. On retrouve des acteurs réguliers des deux cinéastes tels que Harvey Keitel (Reservoir dogs, Pulp Fiction…), Salma Hayek ( Desperado ), Dany Trejo (Machete), Michael Parks dans son rôle de flic désabusé Earl McGrow, qu’on retrouvera dans Kill Bill, Boulevard de la mort et Planete Terror. On trouvera également les trognes de Fred Williamson, acteur culte de la Blaxploitation et Tom Savini, maitre des effets spéciaux, dans le rôle de l’hilarant Sex Machine, Cheech Marin dans pas moins de trois rôles différents, Juliette Lewis (qui avait joué dans Tueurs nés d’Oliver Stone, déjà scenarisé par Tarantino, bien que désavoué par son auteur, et surtout Georges Clooney, tout auréolé de son succès dans Urgences et qui prouvait ici, après un Batman et Robin de sinistre mémoire, où il faisait à peine acte de présence, sa qualité d’acteur pour peu qu’il s’y intéresse, campant un personnage totalement tarantinesque, passant tour à tour de sympathique à totalement glaçant, d’un simple regard.

 

Le film nous narre donc la fuite des deux frères Gecko, Seth et Richard, deux braqueurs violents, l’un d’eux se trouvant même être un pervers psychotique, qui doivent se rendre au Mexique, pour retrouver leur contact qui pourra les mettre au vert. Se sachant traquer, ils prennent en otages un pasteur et ses deux enfants adolescents. Leur périple jusqu’au Mexique se déroule sans encombres, et une relation de confiance commence à naître entre les truands et leurs victimes. Ils se rendent donc au point de rendez-vous, un bar à routier, où ils devront attendre toute la nuit, l’arrivée de leur contact devant se faire à l’aube.

Et c’est là que le film prend une tournure inattendue. Je me doute que tout le monde connaît déjà le twist de mi-film, mais pour ceux qui ne connaîtrai pas, je préfère mettre la balise, car la transition est rude. Si jusque là, le film se voulait plus ou moins réaliste, le film passe à l’horreur fantastique en un claquement de doigts. Car le bar est infesté de vampire. C’est là aussi que le bât blesse un peu au niveau de la réalisation. Rodriguez est un sale gosse, sincère mais limité. Déjà, les vampires sont absolument degueulasses. Les maquillages ont vraiment mal vieillis. Ensuite le film part dans le grand guignol, il est très gore, mais également de très mauvais goût. On sent l’inspiration de Sam Raimi, le talent en moins. Pour le coup, le film aurait vraiment gagné à être réalisé par Tarantino. Il y a des trouvailles vraiment sympa, on sent la volonté de fun, et dans le même temps, le film insère des messages très premiers degré, et ridicule car perdu dans un déluge second degré. Je pense notamment à la mort du jeune frère de Juliette Lewis, qui est vite expédié, gore, et limite malsaine. C’est dommage.

J’ai l’air un peu sévère, et soyons honnête je chipote beaucoup, car en vrai le film est vraiment très cool à voir. Mais les défauts, bien réels sont quand même à souligner.

 

Nous avons, pour conclure, un film vraiment fun, jouissif, servi par des acteurs qui s’éclatent, des dialogues savoureux. Tout crie fun dans ce film. Un film imparfait mais qui fout diablement la banane.

A noter, que le film à donner lieu à deux suite (qui sont en fait des prequels, et qui il faut bien l’avouer sont bien nazes), une série pas terrible, et un jeu vidéo médiocre…

 

The Medium, de Banjong Pisanthanakun

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Réalisateur : Banjong Pisanthanakun
Producteur : Na Hong-jin
Durée : 130 minutes
Origine : Corée du Sud, Thaïlande
Date de sortie : 14 Juillet 2021 (Corée)
Distribution : Narilya Gulmongkolpech, Sawanee Utoomma, Boonsong Nakphoo…

 

La peur est probablement le sentiment le plus difficile à faire naître au cinéma. Malgré la pléthore de films d’horreur existant, très peu finalement réussissent à créer la peur, la vraie. On ressent parfois du dégoût, parfois quelques sursauts vont vous faire ressentir ce sentiment d’effroi, mais cela reste assez ponctuel. Dans ma vie de cinéphile, ayant vu un nombre conséquent de films d’horreur, seul une petite poignée m’a vraiment, vraiment fait peur. Pas frissonner, pas mal à l’aise, non, peur.

Et celui qui, pour moi remporte la palme est un petit film thaïlandais du nom de Shutter (l’original, vraiment, il y a un remake américain qui est juste une honte). Une merveille de tension qui monte crescendo et qui m’a mis en apnée pendant une heure et demi.

Puis, bien des années plus tard, j’ai vu un film coréen qui m’a aussi retourné : The Strangers ( a ne pas confondre avec les films homonymes américains qui n’ont rien à voir mais qui pour le coup sont des home invasion / survival très efficaces et hautement recommandable).

Alors  quand j’ai appris que les deux créateurs de ces perles horrifiques filmiques s’alliaient pour créer un nouveau cauchemar, vous pouvez croire que mon excitation était à son paroxysme.

Je vais donc arrêter de parler de ma vie et vous parler enfin du chef d’œuvre horrifique qu’est The Medium.

 

 

The Medium se présente tout d’abord, comme un documentaire sur le chamanisme. On suit une dame, chaman depuis son plus jeune âge, dans son quotidien, ses prières, ses rituels, ses relations avec sa famille, principalement sa sœur.

Le film possède un rythme lent dans sa première partie, lent mais passionnant. On s’intéresse vraiment au quotidien de cette dame et si deux trois petits détails peuvent intriguer voir inquiéter, on ne se sent pas dans un film d’horreur. On l’oublie presque pour se focaliser sur le documentaire qui nous est présenté. Puis les éléments angoissants commencent à se faire plus présent, notamment au contact de la nièce de la chaman. Et on commence à comprendre qu’on va délaisser la partie documentaire sympathique pour se rapprocher d’un cas de possession démoniaque.

Et là, ça s’enchaîne. Le rythme perd son caractère lent et s’accélère méchamment.

Je n’en dirais pas plus, pour vous préserver la surprise de la découverte, qui vaut vraiment le coup.

En fait le rythme s’accélère à la fin du premier tiers, quand la possession ne fait plus aucun doute et surtout avec la mort de la chaman. Intéressant de voir que le personnage qu’on pensait être le principal mourir aussi tôt dans le film. Certes, c’est courant dans le cinéma de créer un personnage faux semblants, mais rappelez vous que la forme documentaire nous fait suivre la chaman. On pense naturellement qu’elle est le seul rempart face au mal, d’autant qu’elle nous est clairement présentée comme la seule force d’opposition. A ce moment, le rythme prend de la vitesse puisque se focalisant sur l’exorcisme en lui-même. Et  ce niveau là, le film est une franche réussite. Parce que évidemment, évidemment, l’exorcisme va partir en sucette. Les trente dernières minutes explosent totalement. On a la représentation de l’enfer sur terre. Gore, terrifiant, malsain, toujours filmé en caméra diégétique, ce final est tout bonnement traumatisant. Alors que le film débutait de façon plutôt positive, il s’achève sur une note de nihilisme incroyable.

Alors, est ce que The Medium  réussit le pari de faire peur ?

Pour ma part, oui. Le film surtout sur son dernier tiers, m’a vraiment fait flipper. Son ambiance douce s’effritant au fur et à mesure du métrage m’a totalement happé. La réalisation maligne, la bande son discrète et le jeu des acteurs m’a complètement séduit.

Je ne peux pas vous garantir que le film aura le même effet sur vous, mais si vous aimez les films d’horreur originaux et susceptible de vous effrayer, jetez vous sur The Medium.

 

 

Les beaux gosses de Riad Sattouf

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Réalisateur : Riad Sattouf
Origine : France
Durée : 90 minutes
Date de sortie: 10 juin 2009
Acteurs :  Vincent Lacoste, Anthony Sonigo, Noémie Lvovsky, Alice Tremolières, Emmanuelle Devos…

 

En 2009, Riad Sattouf, génie de la Bande Dessinée française (Pascal Brutal, L’Arabe du futur…), passe derrière la caméra et sort pour son premier film l’une des meilleures comédies de ces trente dernières années.

On y retrouve son goût des déboires adolescents qu’on avait déjà pu expérimenter dans des œuvres comme Retour au collège ou Manuel du puceau.

Dans Les Beaux gosses, on suit Hervé (Vincent Lacoste, dans son premier rôle, admirable) et son meilleur pote Kamel (Anthony Sonigo, premier rôle également et lui aussi impeccable), deux losers qui vivotent plus ou moins bien au collège, physique ingrat, élèves médiocre… Ils rêvent de sortir avec des filles, mais en restent au stade du fantasme, entre deux masturbations devant des pornos, et se prenant des râteaux à répétitions.

Et puis Hervé finit par sortir avec Aurore, l’une des plus jolies et populaires filles de sa classe.

Ce film est une masterclass. Ce film est l’anti La Boum, l’anti Lol, et anti tous les films du même tonneau. Ce film, contrairement à la grande majorité des films traitant de l’amour adolescent, possède une patte « authentique ». On se reconnaît dans les situations, on se reconnaît dans les personnages, on reconnaît l’adolescence. Dans tout ce qu’elle a de pathétique, de minable, de crade. On voit des adolescents et non pas une vision d’adulte et fantasmé de l’adolescence. On a une vision crue et non pas mièvre. Les ados ne sont pas tous beau, propre sur eux, avec une famille parfaite et aimante, complice et compréhensive. Non, ils sont maladroit, nul, mauvais en communication, romantique à leur manière, les familles bien qu’aimantes, sont dysfonctionnelles, les jeunes ne sont pas bienveillants entre eux, sont cruels, ne sont pas premiers de classe, et surtout ont la tronche pleine d’acné. Le premier baiser n’est jamais parfait, même si agréable, il contient toujours ou trop de langue ou pas assez.

 

 

Le fait que Riad Sattouf se soit entouré majoritairement d’acteurs peu ou pas connu, renforce cette impression d’authenticité. Et de cette authenticité vient l’humour du film. Parce que comme je l’ai notifié, le film est une comédie, excellente. Les interactions entre Hervé et sa mère, divorcée, complètement dépassée, pleine de bonne volonté, intrusive, et incroyablement pénible bien qu’attachante sont à chaque fois de grand moment.

 

 

 

Mais si le film est une aussi bonne comédie, c’est aussi parce que la tragédie y est présente. Je vous rassure tout de suite, il n’y a rien de trop tragique , mais contrairement aux films traitant du même sujet, le film ne s’achève pas sur une happy end.

Le fait qu’Hervé et Aurore sortent ensemble, n’est pas la conclusion. La jeune fille belle et populaire ne finit pas avec le jeune homme mal dans sa peau et pas très beau, en réalisant que la beauté est intérieure et bla bla bla… Non, en fait, ils se mettent en couple relativement vite dans le film. Il n’y a pas beaucoup d’explication sur pourquoi Aurore craque sur Hervé, c’est comme ça. Et le film va nous montrer leur relation, entre une jeune fille qui veut du changement dans sa vie et un jeune homme n’ayant aucune expérience amoureuse. On va voir leur relation se détériorer jusqu’à la rupture. On assiste à la fin d’un premier amour, et même si cela leur est bénéfique, aux deux, elle quittant une relation qui ne lui convient pas, lui, en prenant confiance en lui, et que le film s’achève sur une note d’espoir, le constat reste doux amer.

Bref, ce film est à voir, revoir et à savourer. Bien plus subtil qu’il ne puisse paraître de prime abord (le scénario en soit n’a rien de révolutionnaire et est même très basique pour ne pas dire limite inexistant) le jeu d’acteur et les dialogues offre une expérience bluffante de réalisme.

Je recommande donc ce film, véritable témoignage que oui, l’adolescence est un âge ingrat, mais que quelque part, on aimerait bien y retourner.

 

Kiss kiss bang bang de Shane Black

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Réalisateur : Shane Black
Durée : 103 minutes
Origine : États Unis
Date de sortie : 14 Septembre 2005
Distribution : Robert Downey Jr, Val Kilmer, Michelle Monaghan…

 

 

Quand un gars comme Shane Black décide de passer derrière la caméra pour réaliser un buddy movie, genre dans lequel il a excellé en tant que scénariste (L’arme fatal 1 et 2, Le dernier samaritain, Last action hero…) on peut légitimement s’attendre à un bon film.

C’est le cas. Oh, punaise, c’est le cas. Ce film est une tuerie.

Déjà, fait notable, c’est le film qui a remis le pied à l’étrier au génial Robert Downey Jr (Iron man, Chaplin, Short cuts…), qui a lancé Michelle Monaghan (Mission Impossible 3, True Détective…) et offert l’un de ses meilleurs rôles à Val Kilmer (Willow, Top Gun, Heat…). Premier point, la distribution en jette.

Mais ce qui en jette encore plus, c’est le scénario brillant, les dialogues savoureux, et surtout, surtout la réalisation, absolument géniale.

On suit donc Harry Lockhart, looser attachant, cambrioleur nul, maladroit mais malin, qui suite à un quiproquo est envoyé à Hollywood, pour suivre un cours de détective privé, dans le cadre d’un potentiel rôle au cinéma. Pour cela il devra faire équipe avec Perry Von Shrike, détective homosexuel et ultra badass. (Je m’arrête deux secondes sur ce personnage. Le film est sorti en 2005, et globalement, on avait deux type de gay dans les films : soit le copié collé de Michel Serrault, le talent en moins, version Cage aux folles, soit la version Tom Hanks dans Philadelphia. Là, on a un VRAI personnage. Cynique, dragueur, bourrin, c’est clairement le personnage le plus viril du film, et ça fait plaisir de voir un personnage qui ne tombe pas dans les clichés. Et c’est à l’image du film : éviter avec une aisance dingue, les clichés tout en jouant avec. Fin de l’aparté.) Sauf que tout tourne mal, quand pendant une filature, ils se retrouvent témoins d’un meurtre, et que les véritables tueurs essaient de leur faire porter le chapeau.

Je vais le dire tout net : ce film est la meilleure comédie policière que j’ai vu. Brisant allègrement le quatrième mur, on suit toute l’action du point de vu d’Harry, qui se trouve être le narrateur. Et comme le personnage est très drôle, la narration devient incroyablement fun, avec un sujet pourtant bien complexe et incroyablement cassé gueule par moment. Les causes et motifs auraient très bien pu donner un polar ultra noir : on parle quand même de meurtres, de viols, d’inceste… et bien que le film ne minimise jamais la gravité des faits, et ne les prennent jamais par-dessous la jambe, il reste pourtant, que le film se regarde avec la banane tout du long grâce à l’excellence de son écriture.

Le trio d’acteur y est pour beaucoup. On ressent une vrai alchimie et une vraie complicité entre eux, qui se révèlent être communicatives comme jamais. On rit, beaucoup, parfois on se sent mal à l’aise, mais tout tend à désamorcer ce sentiment, par le fun des dialogues et des situations. Le film s’enchaîne sans le moindre temps mort, de la première scène à la dernière, nous entraînant dans un vrai rollercoster d’émotions, dans un polar absolument épatant.

Shane Black qui avait fait ses preuves de scénariste, a prouvé avec cette première réalisation qu’il maîtrisait son sujet. Si vous aimez rire, si vous avez aimé les aventures de Benoit Leblanc, si vous aimez les enquêtes à tiroirs et si vous voulez voir la naissance, la renaissance et le chant du cygne d’excellents acteurs, ruez vous sur ce film.

Il y a trop à dire sur ce film, du coup je préfère vraiment vous laissez le plaisir de la découverte, mais bien que le film soient hilarant, certaines scènes demeurent incroyablement triste. Comme la confrontation entre Perry et le père d’Harmony. Et surtout, je pense au meurtre d’Harry sur l’homme de mains. Il lui tire dessus, sans regarder. L’homme s’écroule. Harry jette son arme. Il reçoit un appel de Perry. Il décroche et parle comme un robot, avant d’avouer : J’ai tué quelqu’un. Ensuite il fond en larme. Cette scène est assez remarquable, surtout dans un film où le meurtre est légion, mais elle montre une facette assez trouble du héros de film d’action. Cette capacité qu’ils ont de tuer des ennemis anonymes par paquets de cent, sans tiquer. Là, le film nous montre que le meurtre est tout sauf anodin. Brillant.

 

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