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Nicolas Leduc

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Dredge de Black Salt Games

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Développeur : Black Salt Games
Éditeur : Team 17
Genre : Simulation / Horreur
Support : Tous support
Date de sortie : 30 Mars 2023

En 2023, parmi l’offre pléthorique d’excellents jeux, nous avons eu le droit à, non pas un, mais deux jeux, dont le thème était la pêche et étonnement, aucun des deux n’étaient une simulation. L’un des deux étaient colorés, fun, drôle et attachant : Dave the diver.

Le deuxième… Le deuxième, lui est bien différent. Que ce soit dans son approche, ses graphismes, son gameplay ou son ambiance (et pourtant les deux jeux ont eu le droit à un dlc gratuit et crossover sur Dave the diver. Boucle bouclée).

En effet, Dredge, lui, penche plus sur le mystère, voir même l’horreur parce que son inspiration totalement assumée va plutôt se chercher du côté des écrits de H.P Lovecraft.

L’histoire est relativement simple, de prime abord. Votre petit chalutier, endommagé, vous fait vous échouer sur une petite île. Là, le maire vous propose de vous offrir un autre bateau de pêche, si vous œuvrez à la prospérité de la ville grâce aux fruits de votre pêche. Pour cela, vos différentes récoltes vous permettront petit à petit d’améliorer votre bateau, vous permettant ainsi de vous éloigner de plus en plus des côtes, et de rencontrer de nouvelles personnes. Et justement, en rencontrant de nouvelles têtes, l’une d’elle va vous proposer une mission : retrouver d’étranges artefacts ayant sombré…

En soi, il n’y a rien d’incroyable là-dedans, et niveau gameplay, hormis le fait d’être sur l’eau, rien de vraiment différent de jeux de simulation de vie : vous essayez de pêcher des poissons, plus ou moins rare, vous essayer de trouver des matériaux ou des trésors pour pouvoir améliorer votre bateau, le tout en faisant attention aux récifs et en prenant soin de ne pas surcharger votre inventaire. Et en faisant aussi et surtout attention à ne pas sombrer dans la folie.

Car, oui, Dredge est une plongée dans l’horreur assez subtile. Effectivement, si au début (mais vraiment ça arrive rapidement) vos pêches sont relativement classiques, de temps à autre vous allez pêcher des « abominations », sorte de mutation de poissons déjà croisés. Cela va jouer sur votre santé mentale, mais moins que la fatigue, qui va vous provoquer des hallucinations et la nuit qui va cumuler les deux et en plus n’hésitera pas à lancer de grosses créatures très méchantes et voraces à vos trousses.

Le jeu fait ainsi naître un grand sentiment d’angoisse, et nous fait vraiment craindre le pire quand on doit, parce qu’on doit, s’éloigner vers l’inconnu de l’immensité marine, pour avancer dans le jeu. On n’ose pas trop s’éloigner de notre zone de confort de peur de se retrouver coincé en pleine mer quand la nuit tombera. Et pourtant il le faut, même si cela nous fait courir le risque de perdre toute notre pêche et notre bateau.


Fort heureusement, il existe beaucoup de points d’attache, synonyme de sauvegarde et de repos. Mais, encore faut-il les trouver dans cette immensité océanique.

Le jeu, plus qu’aucun autre vous fait vous sentir seul et vulnérable. Et pourtant, il vous pousse à l’exploration, souvent récompensée, vous donne envie de chercher toutes les espèces possibles, vous encourage à aider les PNJ et surtout à suivre le scénario pour connaître le fin mot de l’histoire, passionnante de bout en bout.

Si vous voulez un bon jeu angoissant, original dans son traitement, je ne saurais trop vous conseiller cet excellent jeu indépendant.

A noter : en plus du dlc cross-over avec Dave the Diver, Dredge possède son propre Dlc qui vous offre une nouvelle zone, glaciaire celle là, et qui est très sympa à parcourir, bien qu’un peu courte.

 

 

Dave the diver du studio Mintrocket

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Developeur : Mintrocket
Origine : Corée
Date de sortie : 28 Juin 2023
Genre : Aventure, gestion, roguelite…
Plate forme : Pc, Switch…

Il y a des jeux, comme ça, qu’on n’attend pas et qui vous cueille. Qui vous pêche même, dans le cas qui nous intéresse ici. Dave the diver, développé par le studio coréen Mintrocket est de ceux là.

Permis la pléthore d’excellents jeux que nous a fournis 2023, les jeux indés, se sont servis la part du lion, il faut bien l’admettre. Et Dave est probablement l’un de ses meilleurs représentant, l’un des plus atypique et attachant.

Dave, homme un peu enrobé et pas très charismatique, à des kilomètres du héros lambda, se fait embobiner par un de ses amis, un peu louche pour mettre à flot un restaurant de fruit de mer. Pour cela, il vous offre un vieil équipement de plongée sous-marine, et à vous les plaisirs de la chasse. Votre récolte, servira au chef du restaurant, Bancho, l’Afro samouraï des sushis. En améliorant votre équipement, vous pourrez descendre de plus en plus profondément, et trouver des aliments plus rare, et surtout les signes d’une civilisation engloutie…

Ce jeu est tout simplement génial et si vous n’y avez jamais joué, je vous le conseille plus que vivement. L’écriture, bien que simple, est vraiment plaisante à suivre, les rebondissements sont nombreux, et les personnages sont tous brillamment écrits. Le jeu est parfait pour de courtes sessions comme pour des sessions plus longues.

Le jeu propose des éléments de roguelite, de gestion et de rpg, de manière fluide et intuitive. Le principe est relativement simple : le jour vous allez à la pêche sous-marine, le soir vous devez gérer le restaurant, pour gagner de l’argent et ainsi améliorer votre équipement. A vous de choisir quels plats servir, embaucher des employés qui assureront le service ou la cuisine, gérer vos stocks… En parallèle de ça, certains clients viendront avec des demandes particulières et leur servir vous donnera des avantages. Car oui, le jeu vous proposera aussi des quêtes annexes, synonyme de nouvelles zones, nouveaux poissons voir combat de boss.

Si votre personnage est de prime abord peu doué, et peu résistant (son énergie se mesure à sa jauge d’oxygène), se contentant de rester en haut peu profonde, pour éviter les dangers (la première rencontre avec un petit requin va vous faire tout drôle),  bien vite, il va s’aventurer dans les profondeurs et pour les besoins du scénario, carrément plonger dans les abysses. Il y’a une vraie satisfaction après quelques heures de jeux à ne plus esquiver le danger mais à aller le confronter, et à le dominer sans problème. À vous les affrontements contre les requins tigres et les calmars géants voir des créatures plus… exotiques.

Attention tout de même, le jeu, même si bienveillant, pourra se montrer impitoyable par moment et vous faire payer cher un excès de confiance. Dans ce cas là, Dave tombe évanoui et ne peut récupérer qu’une seule denrée. Assez frustrant quand on vient de remplir son coffre de denrées et de trésors.

En plus de tout ça, il y a un vrai scénario, pour lequel je ne dirais rien de plus, mais qui m’a très agréablement surpris, des photos à prendre, des boss énormes…

Bref ! Le jeu devrait vous occuper quelques temps, et je n’ai qu’effleuré sa substantifique moelle. Sachez juste que c’est l’un des meilleurs jeux de 2023, proposant un concept original, couplé à un gameplay addictif. Foncez ou plongez, mais jouez y !

 

Vermines de Sébastien Vaniček

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Réalisateur : Sébastien Vaniček
Genre : Horreur
Origine : France
Durée : 103 minutes
Date de sortie : 27 Décembre 2023
Distribution : Théo Christine, Sofia Lessafre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield, Marie-Philomène Niga, Emmanuel Bonami…

Kaleb (Théo Christine) vit dans une tour d’habitation, en banlieue parisienne. Comme beaucoup, il essaie de survivre, à base de petites magouilles, avec son pote, Mathys (Jérôme Niel). Kaleb traverse une grosse phase de solitude, entre son meilleur ami Jordy (Finnegan Oldfield) avec qui il est brouillé et sa sœur, Manon (Lisa Nyarko) avec laquelle le dialogue est rompu depuis le décès de leur mère… Mais Kaleb a une passion, passion qu’il partageait d’ailleurs avec Jordy : les animaux exotiques. Ensemble, ils voulaient ouvrir leur propre vivarium… Alors, quand Kaleb trouve dans une boutique une araignée rare, il l’achète de suite pour la ramener chez lui… Mais sa nouvelle amie s’échappe…

À la lecture du pitch, on pourrait presque croire à un drame social. Et dans un sens c’est le cas, puisque ce premier long métrage de Sébastien Vaniček se veut très intelligent dans l’écriture et aimant manier la métaphore. Mais le film est surtout un sacré film d’horreur.

Dans le genre horrifique de l’agression animale, il est très facile de tomber dans le nanar, voir le navet, à plus forte raison quand la menace se trouve être des arachnides. C’est bien simple, je n’en vois que deux qui valent à peu près le coup d’œil : Arachnophobie et Arac Attack. Les deux sont relativement sympathiques, même si le deuxième penche plus vers la parodie. De parodie et d’humour d’ailleurs, il n’en est pas question dans Vermines. Le film lorgne bien plus du côté de l’excellent La nuée dans son traitement quasi réaliste et surtout de la scène du drugstore de The Mist.

                 

                  Si 2023, fut une année faste pour le cinéma de genre en France, Vermines est sans conteste, l’un de ses meilleurs représentant. Peut être le meilleur. Et certainement l’un des meilleurs films d’horreur français tout court.


Son indéniable efficacité, il la tient en premier lieu de la crédibilité de sa situation de base. Il l’affirme grâce à son propos et l’intelligence de son scénario. Et la conclut par la maestria de sa réalisation. Car le film, nous mets en empathie avec ses personnages, tous très bien écrits et tous impeccablement joués (mention spéciale à Jérôme Niel, bluffant) et les situations sont incroyablement flippantes.

Car oui, le film fait peur. Déjà par la répulsion naturelle que peut représenter les araignées, de base, mais aussi parce que celles-ci évoluent très très vite. D’une simple araignée, en début de film, nous en avons des centaines voire des milliers à la fin, certaines atteignant la taille de chiens, et bien sûr, extrêmement agressives.

À ce compte là, la scène dans le couloir menant au parking est un modèle de tension, tout comme la scène d’introduction qui place la menace d’entrée de jeu.

Mais le film fait aussi peur pour ses messages sous jacent. Parce que les fameuses vermines du film ne sont pas nécessairement les araignées, du moins pas seulement, mais bel et bien les habitants de l’immeuble. Ceux-ci, dérangent clairement et sont considérés comme quantité négligeable par les autorités, et donc sacrifiables.

Le film fonctionne parfaitement comme film d’horreur et film social.

Bon, passons maintenant à la partie chipotage. Car le film aussi excellent soit il, n’est pas exempt de défauts. En premier lieu, il y a parfois des problèmes de rythme. Le film possède quelques longueurs, rien de rédhibitoire, bien sûr mais suffisamment pour être remarquées. Ensuite, les personnages bien que très bien écrits n’échappent pas aux stéréotypes voir aux clichés. Mention spéciale à Gilles, interprété par Emmanuel Bonami (voix française de Solid Snake) qui joue le rôle du voisin raciste, qu’on dirait tout droit sorti de la chanson Mon HLM de Renaud. De même, Kaleb dans son rôle de tête à claque attachante, semble avoir été vu un milliard de fois avant. Alors, attention, je nuance, car le jeu (très) bon des acteurs rendent les personnages crédibles, mais nous avons quand même de sacrés clichés.

Et dernier point, sans spoiler, le dernier quart du métrage est assez confus.

Cependant, il faut relativiser car, comme je l’ai dit, c’est pour chipoter et surtout, il n’y a rien dedans qui va gâcher le visionnage, que le film en l’état est un pur moment de cinéma horrifique et surtout, c’est un premier long métrage. Et vu la qualité, on peut attendre avec grande impatience la suite de la filmographie de Sébastien Vaniček.

Un film à voir si vous aimez les vrais bons films d’horreur, et les bons films tout court, d’ailleurs.

 

Vincent doit mourir de Stéphan Castang

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Réalisateur : Stéphan Castang
Origine : Franco – Belge
Durée : 108 minutes
Date de sortie : 15 Novembre 2023
Genre : Thriller, Comédie…
Distribution : Karim Leklou, Vimala Pons, François Chattot, Michaël Perez…

Pour le (bon) cinéma de genre français, 2023 a été une année faste. Entre Acide, Gueules noires, Le Règne animal et le très récent Vermines, les amateurs de films fantastiques ont été gâtés. Parmi ces excellents films, un autre, peut-être un peu moins connu mais tout aussi qualitatif, a réussi à tirer son épingle du jeu.

Vincent doit mourir est un thriller dont le postulat de départ est fichtrement original :

Vincent (Karim Leklou), employé de bureau sans histoire, un peu bobo sur les bords, devient sans signe avant coureur, la victime d’agression violente, de la part de son entourage, sans aucune raison apparente. Un simple regard suffit à enclencher un déchaînement de violence…

Sur cette base anxiogène, Stéphan Castang nous offre un premier long métrage absolument maitrisé, et brassant les genres avec un brio certain, le réalisateur prenant un malin plaisir à faire muter son film passant d’un genre à l’autre pour éviter les redondances.

Le film est à la fois film d’infectés, film pré apocalyptique (selon les termes du réalisateur lui-même), thriller, romance et aussi et surtout comédie sociale. Car le film, bien que noir, regorge d’humour grinçant.

Humour de répétition, humour de situation, dialogues savoureux et même humour scatologique (dans une scène culte en devenir).

De plus le film se paie le luxe de ne pas être trop explicatif du pourquoi du comment, ce qui est assez rafraîchissant dans une industrie qui explique chaque plan comme si le spectateur était trop stupide pour comprendre par lui-même.

Bien sûr, le film n’est pas parfait pour autant : la romance fonctionne moins bien que le thriller, certaines réactions sont incohérentes… Et bien que le film ne soit troisième quart perde un peu en intensité et se trouve donc moins passionnant, ce film est absolument à voir.

Vincent se rend vite compte que ce débordement de violence, vient de contact visuel, le Eye contact selon ses propres termes. Et suite à une agression par les deux enfants de ses voisins, il décide de partir se mettre au vert à la campagne. Il apprend petit à petit qu’il n’est pas le seul dans cette situation. Et c’est là, qu’il va rencontrer Margaux (Vimala Pons). Et c’est là aussi que le film va perdre un peu d’intérêt (attention, l’histoire est touchante, reste interessante, le jeu des acteurs, impérial, y est pour beaucoup) mais ce révèle malheureusement moins passionnant. Et la moral pourrait être : l’amour nous sauve tous. Ce qui est un peu léger. Pas de quoi bouder son plaisir non plus, mais c’est dommage que le film s’axe trop dans son dernier quart.

 

 

Le film nous emmène un peu partout, dans un joyeux foutoir, mais sans nous perdre pour autant. Ce film est un délire jubilatoire et angoissant, un des meilleurs films de cette année 2023, que je vous conseille absolument.

 

3615 code Père Noël de René Manzor

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Réalisation : René Manzor
Genre : Thriller
Origine : France
Durée : 87 minutes
Date de sortie : 17 Janvier 1990
Distribution : Brigitte Fossey, Louis Ducreux, Patrick Floersheim, Alain Lalanne…


C’est la belle nuit de Noël…

Thomas, jeune garçon de neuf ans, féru de jeux vidéo et de films d’action, vit tout seul avec sa mère (Brigitte Fossey dans le rôle de la mère complice dite Barbara Gould, qu’elle a tenu quasiment toute sa filmographie de La Boum au Château des  Oliviers mais pas dans Jeux Interdits mais bref je m’égare) et son grand père qui ne voit plus très bien (Louis Ducreux), dans une maison qui tient plus du manoir et qu’accessoirement devenu mega terrain de jeux pour l’enfant. Bien que Thomas ait l’air vif et éveillé, il croit encore au Père Noël, mais commence sérieusement à douter. Il décide donc, grâce aux multiples caméras qu’il a installé dans le manoir, et malgré les conseils avisés de sa mère qui aimerait que Thomas conserve encore son âme d’enfant, de surprendre le Père Noël quand celui-ci fera sa tournée de cadeaux.

De plus il communique avec un inconnu par Minitel qui prétend être le vrai Père Noël et qui lui a plus ou moins garanti de passer chez lui… et ça, pour passer, il va passer.

 

 


Le père Noël est une ordure…

Parce que le dit père Noël est en fait un ex employé psychopathe de la mère de Thomas, licencié après avoir giflé une gamine, et qui a réussi sans trop de mal à chopper l’adresse de Thomas et sa maman. Le soir du 25, et alors que Thomas guette son arrivée, il descend donc par la cheminée. Thomas est émerveillé. Il bute le chien. Thomas est horrifié. Puis il décide de ne pas s’arrêter en si bon chemin et de liquider le reste de la famille. Thomas passe en mode justicier. Parce que Thomas est le pendant hardcore de Kevin Mcallister et il a truffé, outre ses caméras, le manoir de divers pièges potentiellement mortels. Le jeu du chat et de la souris commence alors. Le père Noël a les boules.

Bon, que dire de 3615 code Père Noël ? J’avoue, je ne l’avais pas vu depuis bien longtemps, et j’en avais gardé un bon souvenir, le meilleur et de loin film de René Manzor ( à qui l’on doit l’inoubliable nanar Le Passage, l’abominable navet Un amour de sorcière et plusieurs bons épisodes de la série Young Indiana Jones et qui se trouve être aussi, le frère de Francis Lalanne). Donc, pour les besoins de la critique je me suis retrouvé à chercher dans mon grenier la vieille VHS, pour pouvoir constater si mon souvenir avait été ou non faussé par la nostalgie.

Eh bien, miracle de Noël, le film reste efficace. Il a pris un sacré coup de vieux, ne nous mentons pas (rien que le titre et l’usage du Minitel nous renvoie trente ans en arrière) mais le film reste tout de même très plaisant à voir. Certes, la réalisation fait très téléfilm, mais surnage de temps à autre de belles idées de mises en scènes (notamment un plan aérien de Thomas perdu dans un labyrinthe qui dessine ses yeux) et la tension est vraiment présente. Le père Noël (Patrick Floersheim) est extrêmement inquiétant et assez imprévisible dans ses réactions. Le duel entre ce psychopathe et l’enfant est particulièrement intense, les pièges sont crédibles…

Alors non, c’est clairement pas le film du siècle, mais ça reste tout à fait recommandable et peut être une bonne surprise en cette période de l’année, si vous avez déjà poncé vos autres films de Noël.

 

 

 

Thanksgiving : la semaine de l’horreur d’Eli Roth

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Réalisateur : Eli Roth
Origine : États Unis
Genre : Horreur, Comédie
Date de sortie : 29 Novembre 2023
Durée : 106 minutes
Distribution : Patrick Dempsey, Ty Olsson, Gina Gershon, Karen Cliche, Gabriel Davenport

Eli Roth… Réalisateur sympathique et pionnier du retour du gore au cinéma, mis très en avant par Quentin Tarantino, il était le renouveau du cinéma d’horreur dans les années 2000, mais il faut bien avouer que le bonhomme s’est un peu égaré après le succès d’Hostel. En seize ans, il n’a réalisé que cinq films, deux sympatoches (Green Inferno et dans un tout autre registre La prophétie de l’horloge), deux extrêmement naze (Knock Knock que même Keanu Reeves n’arrive pas à sauver, et Death Wish un remake tout pourri d’Un justicier dans la ville) et, donc, ce Thanksgiving : la semaine de l’horreur.


Alors, est ce que sa dernière itération vaut le coup ou bien Eli Roth continue sa longue et lente dégringolade vers la qualité DTV ?

Eh ben, je vais vous le dire !

De base, l’idée de Thanksgiving provient du projet Grindhouse. Quentin Tarantino et Robert Rodriguez lancent en 2007, le programme Grindhouse. Un hommage aux films de Drive In qu’ils affectionnaient particulièrement dans leur jeunesse. Le principe est simple : chacun des deux réalisateurs doivent réaliser un film de genre, dans le style double programme, et pour accentuer l’idée, demandent à d’autres réalisateurs de créer des bandes annonces pour insérer entre les deux films. Parmis ces fausses bandes annonces, on trouve celle d’Eli Roth, la bande annonce d’un slasher du nom de Thanksgiving. Le programme Grindhouse s’étant méchamment cassé la gueule, les deux films seront exploités en France indépendamment l’un de l’autre, (Boulevard de la mort et Planète Terreur) ruinant la vision d’auteur et faisant sauter au passage les différentes bande annonces, visible uniquement sur internet ou sur le blu-ray.

Si vous ne les avez pas vu, je vous les conseille vivement, il y en a une d’Edgar Wright (Don’t), de Rob Zombie (Werewolf women of the SS), Robert Rodriguez nous propose Machete (qui deviendra un long métrage) et bien sûr Thanksgiving.

 

Mais du coup, en l’état de quoi que ça parle ce fameux Thanksgiving ?

 

Dans la ville de Plymouth, un an après un drame lors d’un Black Friday, un tueur commence un massacre, en s’inspirant de la fête de Thanksgiving, la ville étant le berceau de la dite fête. Au fur et à mesure des meurtres, qui semblent arbitraires, les survivants vont s’apercevoir que le tueur a un plan ! Tintintin (musique de suspens).

Bon, vous avez vu la note et lu ce cours résumé, donc vous vous doutez bien que le film n’est pas un chef d’œuvre et n’est pas non plus brillant d’originalité.

Cependant ! Par bien des égards ce film m’a fait penser à Terrifier 2 : fun, gore et généreux. Mais incroyablement con aussi.

En fait , ce film est attachant et offre exactement ce qu’on est venu y chercher. Les meurtres sont bien gore, le film ne perd pas de temps, mais le soucis, c’est qu’on a l’impression d’avoir déjà vu ça ailleurs, et en mieux. Je ne vais pas faire de spoiler, parce qu’il n’y a pas vraiment grand-chose à spoiler, le scénario étant vraiment creux, mais pour être honnête le film ne se prend pas trop au sérieux, non plus, et on sourit quand même assez souvent devant les situations, en connivence avec le film.

Si vous voulez un film con comme la lune, maïs généreux, fun et gore, je ne saurais trop vous le conseiller. Si vous voulez voir un film d’horreur original, et bien écrit, passez votre chemin.

Si ce film n’est pas la totale résurrection d’Eli Roth, il est quand même rassurant sur l’avenir.

 

 

La chute de la maison Usher, de Mike Flanagan

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Créateur et réalisateur : Mike Flanagan et Michael Fimognari
Genre : Horreur, drame
Durée : 8 épisodes de 57 à 77 min
Date de sortie : 12 Octobre 2023 sur Netflix
Origine : États Unis
Distribution : Bruce Greenwood, Carla Gugino, Mary Mc Donnell, Henry Thomas, Kate Siegel, Rahul Kohli, Kyliegh Curran, Carl Lumby, Mark Hamill…

 


Mike Flanagan
nous régale. A l’heure actuelle, dans le monde des séries, il fait partie des rares réalisateurs qui peuvent vendre une série sur leur simple nom. D’autant qu’il œuvre dans le genre horrifique, genre assez surchargé, mais aux qualités diverses. Rassurons nous, après sa nouvelle adaptation d’Hantise de Shirley Jackson avec The Haunting of Hill House, sa relecture du Tour d’écrou d’Henry James avec The Haunting of Bly Manor, ( deux œuvres déjà adaptées pour le cinéma et offrant au passage deux chefs d’œuvre à savoir La maison du diable et Les innocents), sa création  Sermons de minuits qui, bien qu’originale, lorgnait clairement vers les œuvres de Stephen King, et qui furent toutes d’incroyables réussites, le sieur Flanagan se penche maintenant sur les écrits du génial poète gothique Edgar Allan Poe, pour nous offrir se vision de La chute de la maison Usher. Est elle au niveau de ses œuvres précédentes ?

Aucun suspens : oui. Mille fois oui. Pour être honnête, elle les surclasse même.

L’histoire nous présente donc Roderick Usher, milliardaire à la tête d’un empire pharmaceutique, qui fait venir un soir le procureur Auguste Dupin, homme avec qui il partage un passé tumultueux, et qui a jurer d’avoir sa tête, dans son manoir qui tombe en ruine, afin de lui raconter les événements de sa vie qui ont mené à la mort de ses six enfants dans les deux semaines précédentes…

Je vais m’arrêter là, pour l’histoire, ne tenant pas à vous spoiler. La série est une mini série, en huit épisodes et elle vaut clairement huit heures de votre temps. Elle est incroyablement intelligente dans son écriture et sa mise en scène. Mais là où elle se démarque c’est dans la caractérisation des personnages. Parce que globalement, à une ou deux exceptions près, tous les personnages que nous suivons sont de gros enfoirés. Et pourtant on s’y attache grâce à une direction d’acteur et un jeu tout bonnement impeccable. Second rôle comme premier rôle, tous joue à la perfection.

Pour se faire, Mike Flanagan s’est entouré de ses acteurs fétiches (oui, a priori, tourner avec Flanagan est un réel plaisir, d’après les diverses interviews que j’ai pu lire, ce qui ne change pas grand-chose, mai rajoute du capital sympathie au bonhomme) Henry Thomas (E.T), Carla Gugino (Spy Kids) et Kate Siegel (Pas un bruit) en tête, mais la quasi intégralité du casting avait déjà tourné avec Flanagan.

Il se paie même le luxe d’offrir un petit rôle à Nicholas Lea (Alex Krycek dans X files) et surtout, surtout il s’offre les services de l’immense Mark Hamill, dans un rôle à contre emploi, et qui est tout bonnement sublime. Peut-être tient il là, dans ce rôle d’avocat homme de main, l’un de ses meilleurs rôles, et vu la complicité qu’on ressent, j’avoue que je serais ravi de le voir devenir l’un des réguliers de la famille Flanagan.

Pour ce faire je vais juste vous donner un exemple de caractérisation. Le personnage de Mark Hamill, Arthur Pym, est donc l’avocat de la famille Usher. Il est extrêmement dangereux, mais rien dans son attitude ne le laisse paraître : calme, n’haussant jamais le ton, aimable, poli… et pourtant on ressent la dangerosité du personnage, juste par d’habile dialogue, notamment un entre Roderick Usher et Auguste Dupin. Pour recontextualisé un peu et sans spoiler, on apprend assez tôt que Roderick et sa sœur Madeline, sont tourmentés par une femme, Verna, et qui pourrait être à l’origine des morts qui les frappent.

Roderick dit donc à Auguste qu’il a envoyé son homme de main pour la chercher. Auguste lui demande alors s’il l’a trouvé. Roderick lui répond ceci :

  • Quand nous avons voulu la chercher, nous n’avons pas envoyé la CIA. Nous n’avons pas envoyé un espion, ni un détective privé. Nous avons envoyé Arthur Gordon Pym… Bien sûr qu’il l’a trouvé.

Ce petit dialogue anodin, se révèle être assez glaçant, mais caractérise le personnage, bien plus efficacement que n’importe quelle scène d’exposition. Et croyez le ou non : TOUS les personnages ont le droit au même traitement.

On dit que le diable se cache dans les détails, La chute de la maison Usher est totalement diabolique.

On comprend assez rapidement que la femme qui les poursuit, Verna (joli anagramme de Raven) est en fait une entité démoniaque. Mais pas nécessairement malfaisante. Les vrais méchants de l’histoire sont bel et bien Madeline et surtout Roderick, qui ont sciemment passé un pacte avec elle en sachant ce que cela impliquait, à savoir la mort des héritiers Usher. Tous. Même la plus innocente. Mais Verna, elle ne fait que récupérer son dû et offre toujours une alternative douce aux morts extrêmement violente que subissent les héritiers. Alternative qu’ils ne choisissent jamais. A ce titre, la mort de Tammy est absolument magnifique dans sa réalisation, avec un somptueux effet de ralenti sur du verre brisé, rappelant le meilleur du bailli de la grande époque.

Si la série s’adresse à tout le monde, les amateurs de Poe auront le droit à énormément de clin d’œil, à commencer par les titres des épisodes qui correspondent tous à des écrits de Poe, et aux noms des victimes. Si vous êtes un aficionado, vous pouvez deviner quel sera tel ou tel destins. Cependant, la série aime aussi jouer sur les faux semblants, offrants de rafraîchissantes surprises.

 

Bref, je ne saurais trop vous conseiller cette série, absolument excellente, et comme Mike Flanagan à l’air d’adorer adapté les écrits horrifiques américains, je croise les doigts pour qu’il se penche sur ceux de Lovecraft. En tout cas pour moi, série de l’année.

L’œuvre de Daryl Delight (spécial Halloween)

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Et si pour Halloween, on parlait un peu de littérature horrifique ? Et si au lieu de parler de H.P Lovecraft, Stephen King ou Clive Barker, on mettait un peu les projecteurs sur un nouvel auteur qui en l’espace de cinq livres dépoussière méchamment le genre du thriller horrifique ?

Cet auteur, c’est Daryl Delight.

Et c’est clairement l’un des meilleurs auteurs de ses dernières années.

Alors, c’est parti pour un petit tour dans l’univers de ses livres, et comme c’est Halloween, vous aurez également le droit à une petite interview du nouveau maître de l’horreur à la française !


La légende de Spellman

Dans ce livre, on suit trois jeunes garçons, dans les bois, qui se racontent plusieurs versions d’une même histoire autour d’une maison abandonnée et supposément hantée par Spellman. Au cours de leurs récits, Spellman deviendra tour à tour serial killer ultra violent, sorcier nécromancien et entité possessive…

Pour son premier livre, Daryl Delight frappe très fort. Dans un style brut, et allant droit au but, on suit les aventures de Spellman et de ses infortunées victimes, toujours les mêmes, mais toujours différentes… C’est violent, effrayant, et parfois très (méchamment) drôle.

On trouve déjà dans ce livre tout ce qui fera la patte de l’auteur, à commencer par des personnages très bien écrits et attachants. Le livre est un véritable page-turner, et se dévore très rapidement.

Le livre possède un style très cinématographique (constante chez l’auteur) et peut s’appréhender comme un bon film d’horreur.

Ce livre est une très bonne mise en bouche pour une soirée Halloween littéraire et est une excellente porte d’entrée pour entrer dans l’univers de l’auteur.

Un excellent livre, que je recommande chaudement.

Amalia

Dès son deuxième livre, Daryl Delight se débarrasse des quelques (petits) défauts inhérents aux premières œuvres qui subsistaient encore dans La légende de Spellman. Et nous propose aussi le personnage phare de son œuvre (pour l’instant), la bien nommée Amalia, et par extension sa Némésis, Bruce Nilsen.

Dans ce livre qui va à 100 à l’heure, nous suivons donc Amalia, jeune femme magnifique, mariée à un mari infidèle et violent, se rendant dans le manoir où ils ont passer leur nuit de noces, pour tenter une réconciliation. Sauf que la réconciliation ne se passe pas trop bien, puisque Amalia dans un mouvement de colère et un peu par accident, tue son mari. Croyez le ou non, ce n’est pas le pire qui va lui arriver cette nuit là, quand elle va se retrouver confrontée aux propriétaires du manoir, les sinistres Nilsen.

Excellent roman. Comme dit plus tôt, il se lit extrêmement vite, et tout s’enchaîne sans le moindre temps mort. Les personnages sont tous très bien écrits, en particulier Amalia, avec laquelle on entre très vite en empathie. De même « les méchants » sont particulièrement malsain, mention spéciale pour Bruce Nilsen, immonde sadique qui aurait tout à fait eu sa place au sein de la famille Firefly (La maison des 1000 morts) ou Sawyer (Massacre à la tronçonneuse). De même Lisa Nilsen, tour à tour touchante et inquiétante dans son rôle de femme mariée à un monstre, protégeant sa famille envers et contre tous.

Un roman sans fausse note, a l’ambiance malsaine mais ne tombant jamais dans le piège de la complaisance ou de la gratuité.

La famille Nilsen

Deuxième tome de la saga Amalia/Nilsen, ce livre est un prequel aux événements racontés dans l’ouvrage précédent. On suit ici la montée en puissance dans la psychopathie de Lisa et Bruce Nilsen, de leur adolescence à l’arrivée ultime d’Amalia.

Très bon livre, là encore. Et là, encore, la caractérisation des personnages est excellente. Pour le coup, c’est vraiment Lisa Nilsen qui tire son épingle du jeu. On suit une femme un peu effacée, mais qui possède fondamentalement un bon fond, tuant plus pour se protéger et protéger sa famille que par vraie appétence pour le crime. Le personnage, bien qu’assez horrible par moment, m’a vraiment ému, et se révèle être un personnage vraiment tragique. Bruce de son côté, bien qu’ayant eu une jeunesse assez sombre, euphémisme, est un personnage profondément mauvais. Sadique, pervers, manipulateur, lâche…  On pourrait le trouver unilatéral dans son traitement, cependant sa noirceur fonctionne parfaitement avec ses interactions familiales, en particulier avec Lisa, donnant envie d’avancer dans le roman.

Encore une fois, un excellent livre qui se lit très bien.

Cependant, même si il n’y a pas d’ordre franchement défini (c’est un prequel), je vous conseille de commencer par lire Amalia, sous peine de passer à côté de subtilités que Daryl Delight aime parsemé dans ses ouvrages.

Une nuit au funérarium

Et là, banger. Bon, je vais manquer d’objectivité, c’est mon livre préféré de l’auteur. Si dans La légende de Spellman, l’auteur dans le genre « récit aux coins du feu » s’essayait légèrement au style de la nouvelle, là, il empoigne l’exercice à bras le corps. Dans un registre rappelant furieusement Les contes de la crypte, nous suivons ici Jasper, croque mort loquace, qui l’espace d’une nuit vient nous raconter les derniers instants des cadavres dont il s’occupe. Nous avons donc cinq histoires, absolument excellentes. Là, Daryl Delight lache le kraken. Si l’humour avait un peu déserté Amalia et La famille Nilsen, nous sommes ici gâtés. L’humour est noir, cynique et méchant, mais absolument jubilatoire. Nous suivons donc au choix, Billy, un jeune homme timide et souffre douleur qui cohabite avec une autre personnalité bien plus agressive et de mauvais conseils. Une femme, Mia, souffrant d’agoraphobie, en proie aux assauts pervers d’un homme rencontré sur internet. Paul, un sympathique employé de magasin, qui se retrouve envahi dans son foyer par des araignées belliqueuses. Casey, joueur de poker ruiné, qui pour se refaire accepte de jouer à un jeu dangereux. Wayne, humoriste star du stand up, qui suite à l’envoi d’un sms graveleux, va se retrouver la proie d’une foule féministe et vengeresse…

Toutes les histoires touchent leur cible. On a vraiment l’impression de revivre l’époque des jeudis de l’angoisse sur M6, où le gardien de la crypte venait nous raconter ses macabres histoires.

Vraiment, si vous ne deviez lire qu’un livre de Daryl Delight, mais ce serait dommage, je vous conseille vivement celui-ci. C’est bien simple, tout y est : personnages attachants et malchanceux, parfois gore, violent, drôle, méchant, effrayant… Tout y est, je vous dis.

Un sacré coup de cœur, que je ne recommanderais jamais assez.

Incarnation

Dernier roman en date de Daryl Delight, et concluant l’arc Amalia/Nilsen, ce livre est à l’image de ceux qui l’ont précédé : excellent. On sent qu’à chacun de ses livres Daryl Delight gagne en maturité d’écriture. Incarnation est vraiment la somme de cette maturité.

⚠️Attention Spoiler ⚠️

On retrouve Amalia, suite aux événements traumatisants qu’elle a vécu dans le livre éponyme, et la mort de Lisa et Bruce Nilsen. Alors qu’elle essaie de se reconstruire, un avocat est assassiné très brutalement. Sur la vidéo prise par la caméra de surveillance, le tueur se révèle être Bruce Nilsen. En parallèle, Amalia reçoit de nombreuses menaces, de plus en plus violentes. Le fraîchement retraité agent Bolard va se mettre en tête de protéger Amalia et de résoudre cette enquête.

⚠️ Attention Spoiler ⚠️

Le livre tranche un peu avec les précédents opus, se rapprochant plus du polar que du thriller horrifique. Attention, le livre contient toujours des éléments horrifiques et graphiques, mais le livre fait plus « sage ». Et du coup plus maîtrisé. Toutes les qualités des précédents ouvrages sont là, et le côté enquête apporte une plus-value très intéressante.

De plus il est toujours plaisant de retrouver Amalia, personnage passionnant, ici en duo avec le lieutenant Bolard, archétype du flic hard-boiled, tout droit sorti d’un film noir. Encore un sacré personnage à mettre au crédit de Daryl Delight.

Et encore un sacré roman.

Comme vous avez pu le constater, pour l’instant Daryl Delight fait un sans faute, et comme il progresse à chaque écrit, nous pouvons attendre son prochain ouvrage sans la moindre crainte.

Mais avec beaucoup d’impatience.

Et maintenant, laissons un peu la parole à l’auteur lui-même.

 

Entretien avec Daryl Delight

(L’entretien qui suit m’a été très gentiment accordé par Daryl Delight. Par soucis de clarté, Daryl sera en rouge et moi même en bleu!)

  • Eh bien Daryl, ravi de t’avoir dans une interview pour le Coin des critiques ciné ! Voudrais tu te présenter pour nos lecteurs qui ne te connaîtraient pas encore ?
  • Merci à toi de m’accorder une page sur le site. J’ai toujours du mal à y croire quand on me dit qu’on s’intéresse à mes livres (rires). Et bien j’écris des romans du genre Thriller et j’aime y ajouter une touche d’horreur. Certains disent que c’est un peu gore, mais je ne trouve pas que ce le soit tant que ça. J’aime quand le sang gicle un peu, c’est vrai, mais je privilégie le suspense et les rebondissements. Ne pas ennuyer le lecteur et l’embarquer dans un page turner, c’est mon but premier.
  • Et c’est vrai que tes livres ont un côté très cinématographique. Ils se lisent vraiment sans temps morts, et on imagine aisément qu’ils pourraient faire de bonnes adaptations. Tiens, d’ailleurs si tu devais être adapté, tu aimerais quel réalisateur aux commandes ?
  • Ahhh j’adore le cinéma. Et je fonctionne ainsi, d’ailleurs, je visualise mon histoire comme un film dans ma tête, plan par plan, et ensuite une fois le film réalisé dans mon esprit, j’attaque l’écriture et retranscrit. Oh et bien on peut toujours rêver. Quitte à rêver, voyons grand. J’aime beaucoup des réalisateurs comme David Fincher, Martin Scorsese, Quentin Tarantino. Mais est-ce que l’histoire leur conviendrait, pas sûr, en tout cas pas ceux déjà écrit. Mais j’aimerais écrire un livre dans l’ambiance d’un Seven, alors si David Fincher est aux commandes, ça me va. Petite pensée pour Hitchcock qui aurait, je le crois, adoré Amalia. Il aurait pu en faire un bon film. Une nuit au funérarium ferait une bonne série TV. Et chaque épisode pourrait avoir son propre réalisateur. Ce serait chouette !
  • Fincher est un excellent choix. Et je te rejoins sur le fait qu’Hitchcock aurait adoré Amalia. Pour être honnête, j’ai vraiment aimé chacun de tes livres, mais Une nuit au funérarium, je l’ai adoré. J’adore le personnage de Jasper, qui pourrait sans soucis siéger à côté du gardien de la crypte. Il m’a aussi fait penser au coroner joué par Tony Todd dans la saga Destination Finale.
  • Et bien tu as raison sur les deux points. J’adorais les contes de la crypte quand j’étais gosse et l’idée d’un recueil de nouvelle avec un fil conducteur vient de là. Mais je voulais que les histoires soient différentes, pas de fantastique, plus aller dans le côté Thriller. D’ailleurs j’ai découvert il y a pas longtemps qu’un des épisodes ressemblait étrangement à la première histoire du livre et j’ai été très surpris. On pourrait croire que j’ai copié les personnages et l’intrigue, le début est incroyablement similaire. Et pourtant, je n’avais jamais vu cet épisode, tout simplement parce que les deux dernières saisons n’ont jamais été doublé en français et sont inédit à la télévision française. Il est donc impossible pour moi d’avoir vu cet épisode, car je regardais les contes quand j’avais 10 ans le jeudi soir sur M6. Et quand j’ai découvert ces deux saisons et que j’ai vu l’épisode en question, j’ai failli tomber de ma chaise. J’ai eu peur qu’on dise que j’avais plagié. Et pourtant ce n’est pas absolument pas le cas, je le jure.
  • Pas de soucis, je me doute bien ! Du coup le cinéma t’inspire aussi pour tes écrits ? Quels seraient tes « maîtres » ?
  • Ah oui énormément. Hitchcock est surement celui qui m’a le plus inspiré, mais inconsciemment je pense. D’ailleurs quand les gens ne comprennent pas le principe de « La famille Nilsen », ça arrive car l’histoire est assez ou le glauque, je fais la comparaison avec Psychose. Je leur demande s’ils ont lu Amalia, et ils me répondent que non. Lire « La famille Nilsen » sans avoir lu « Amalia », c’est comme regarder la série Bate’s Motel sans connaître Psychose. C’est largement faisable, mais vous pouvez trouver ça très glauque et dérangeant.
  • Comme toi, j’ai découvert les Contes de la crypte sur m6 sur les défunts jeudis de l’angoisse. Et je les ai redécouvert assez récemment en bande dessinée. Tu l’es a lu ?
  • Ah non tiens.Mais j’ai entendu dire qu’ils feraient un reboot de la série, tout comme pour Creepshow, j’ai hâte ! Je note pour les comics (sourire) je sens que ça va me plaire.
  • Je te les conseille vivement, ça devrait te plaire.
  • J’adore déjà haha.

  • Creepshow est vraiment un de mes films préféré. Je l’ai tellement poncé quand je j’étais jeune.
  • C’est tellement jouissif. J’adore les films à sketch des années 80 90.
  • Tu as vu Cat’s eye ? Ou Tales from the Darkside ?
  • Evidemment ! Cat’s eye, j’adore les deux premiers sketch, moins le troisième mais alors les deux premiers, énorme !
  • En même temps, tiré des écrits du maître ! D’ailleurs, ça semble évident mais j’imagine que tu aimes bien Stephen King ?
  • Le meilleur bien sûr ! C’est lui qui m’a vraiment donné envie de me replonger dans l’écriture.
  • Et hormis King, il y a d’autres auteurs qui t’inspire ? Je dois dire que ta façon de mener des histoires me fait penser à James Herbert ou même Clive Barker.

 

  • J’aime beaucoup Clive Barker même si je n’ai lu que Hellraiser. Il va vraiment falloir que j’en lise d’autres !
  • Clive Barker qui d’ailleurs est souvent réputé pour le gore de ses œuvres, alors que non, finalement. Quand on se penche sur ses œuvres, oui, il y a du sang, beaucoup même, mais c’est vraiment passer à côté du reste que de s’attarder dessus.
  • C’est certainement dû aux adaptations cinématographique. Hellraiser, le film est gore pour l’époque.
  • C’est possible oui, mais du coup ça me faisait penser à ce que tu disais, sur le fait que certains trouvait tes livres gore, alors qu’il faut voir un peu sous la surface.
  • J’aime bien Graham Masterson également, de l’horreur qui fait vraiment penser aux années 80. Et je viens de me procurer un Dean Koontz que je veux absolument connaître, je n’ai lu que des extraits. J’ai encore tellement de choses à lire, ma PAL déborde ! J’aime beaucoup Maxime Chattam également, Thilliez dans un autre style.
  • De très bons auteurs. De Koontz je te conseille Chasse à mort, si tu ne l’as pas lu.
  • On me l’a conseillé (sourires) ! Je vais lire Spectres en premier qui a donné le film Phantoms. Je n’ai plus aucun souvenir du film, alors je me suis dit « lis le livre et revois le film après ».
  • Spectres est pas mal, Midnight aussi. C’est aussi pour ça que tu me fais un peu penser à Barker, pour la façon presque crue que vous avez d’écrire.
  • On est tous plus ou moins sensible au gore après.
  • C’est vrai. Mais tu as quand même une qualité qui fait bien passer la pilule, tu as beaucoup d’humour !
  • Oui comme King aussi, j’aime quand on passe pas par quatre chemins pour dire les choses. Je n’ai rien contre les oeuvres plus poétique, ou si l’écriture est plus recherché, mais c’est juste pas mon style. J’aime bien l’humour oui, quand je peux en mettre, je n’hésite pas.
  • Et tu le fais de façon subtile. Parce que souvent l’humour dans les œuvres horrifiques, ça se prend les pieds dans le tapis. Alors que tu le distilles de façon intelligente.
  • Il y a des oeuvres qui s’y prête on va dire, et d’autres non. Et il y a les moments pour le faire. Amalia, par exemple, il n’y en a pas. Une nuit au funérarium, là oui beaucoup plus (rires).
  • Oui, on sent bien l’ironie du sort et la loi de Murphy (rires).
  • Rien ne va bien Gresly Hill !
  • Oui ! (rires) Mais même dans La légende de Spellman, la deuxième histoire est d’une ironie mordante.
  • Ah oui avec le doberman (rires) ! Spellman est mon premier livre, le but était de prendre tous les clichés des personnages des films d’horreur des années 80, ça plait ou non.
  • J’ai beaucoup aimé Spellman. Je t’ai découvert avec celui là, et du coup j’ai pris tous les autres dans la foulée.
  • Ah bien tant mieux, parce que parfois, j’ai peur qu’il plaise moins. Il faut dire que je l’ai écrit en peu de temps et qu’il ne devait sortir qu’en numérique. Il devait être plus court aussi. Et puis, c’est un premier livre, rien n’est parfait la première fois.
  • Je vais me permettre une comparaison audacieuse. Il me fait penser à Eraserhead. Pas dans le fond ni dans la forme, mais, oui, il est peut-être imparfait, mais on a déjà dedans tout ce qui fait ta patte. Et Eraserhead, c’était un peu pareil pour Lynch. On a une première œuvre qui pose toutes les bases.
  • Cela fait trop longtemps que j’ai vu ce film pour m’en souvenir, mais je vois ce que tu veux dire, oui. Disons que oui, Spellman devait être très court, il l’est toujours : 142 pages, mais c’était surtout pour me lancer et le faire assez vite. Mettre les pieds dans l’eau.
  • Et franchement pour un premier livre, il est vraiment bon.
  • Mes chevilles vont enfler (rires) !
  • D’ailleurs dès Spellman on a une caractéristique qui revient très souvent dans tes œuvres suivantes : tes personnages sont souvent très malchanceux. Ce qui est parfait pour entrer en empathie avec eux rapidement.
  • Je crois que le plus malchanceux, ça doit être Wayne Bracco, l’humoriste de la dernière histoire dans Une nuit au funérarium.
  • Oui, lui c’est terrifiant. D’ailleurs c’est un personnage qui m’a fait de la peine. Car contrairement aux Contes de la crypte dont on parlait et qui avait une sorte de « morale » dans le châtiment, lui il morfle vraiment gratuitement. Il m’a fait penser au héros d’After Hours.
  • Ah bah ! t’as des bonnes références (sourires) !En imaginant l’histoire j’ai tout de suite pensé au film de Scorsese. Mais je me suis interdit de le revoir pour ne pas être trop influencé. Au final je l’ai revu après et c’est très différent. Mais les deux personnages ont effectivement la même malchance et ne peuvent que courir à travers la ville sans comprendre ce qui leur arrive.
  • Oui, c’est différent, il m’y a fait penser justement à cause de la loi de Murphy, le fait qu’il y est un cumul pour rien sur deux pauvres gars qui demandaient rien à personne… J’avoue que malgré l’empathie que j’avais pour le personnage, le récit m’a quand même bien fait rire !
  • Ah oui, c’est tout le but de l’histoire, un peu d’humour. la situation est grotesque dès le départ, et pourtant, ça pourrait tellement arriver de nos jours.
  • Oh, tiens, puisqu’on en parlait tout à l’heure, tu as lu Nuits noires étoiles mortes de King ?
  • Je crois que oui…
  • Rien à voir, mais il y a une nouvelle dedans qui je pense te plairait bien.
  • C’est avec la fille qui se fait violer et se venge ? Il a aussi une histoire avec une femme qui découvre que son mari est un tueur en série ?
  • C’est ça.
  • Oui j’ai beaucoup aimé (sourire) ! C’est le genre d’histoire que j’aime écrire donc forcément… (sourire) Pas trop de fantastique, mélange thriller, horreur…
  • Je pensais à l’histoire du gars qui passe un marché avec le diable et son meilleur ami se prend toute sa malchance sur la tronche. L’histoire dans le fond est immonde, mais tellement jubilatoire.
  • J’adore le début quand le vendeur se présente au personnage. J’aime aussi les dialogues comme ça, à la Tarantino, avec un personnage étrange et mystérieux…
  • Tu utilises souvent des références à la pop culture dans tes livres, je pense à Julien Doré qu’écoute Amalia, à la référence aux Red hot chili peppers, aux jeux vidéo Naughty dog… C’est pour mieux ancrer tes récits dans la réalité ?
  • J’aime juste y mettre les choses que j’aime. Et les lecteurs peuvent mieux s’identifier avec ce genre de petits détails, des détails pas ennuyeux, c’est même cool de savoir qu’un personnage est en train de regarder tel film, parce qu’on se dit « ah je l’ai vu, j’ai adoré ». Pour la musique, c’est aussi pour avoir une ambiance sonore et mettre dans un contexte particulier. J’aime dire qu’un groupe passe à radio, ou qu’un personnage sifflote un air des Smashing Pumpkins : les lecteurs l’ont tout de suite en tête et peuvent mieux s’imprégner de l’ambiance. Certains auteurs font des playlist, je n’aime pas ça, j’inclus la musique dans le récit. On peut mieux comprendre leurs goûts.
  • Et du coup, c’est appréciable parce que ça rend tes personnages d’autant plus crédible. D’ailleurs en pensant au pauvre Paul qui voulait jouer à son jeu tranquillement, toi-même, tu joues un peu ?
  • Oui j’adore les jeux vidéos. Je joue à un peu de tout.
  • Les jeux d’horreur tu aimes bien ?
  • J’aime bien mais ça me fait énormément peur. Je suis plus stressé en jouant qu’en regardant un film ou en lisant un livre. Le fait de diriger le personnage est tellement stressant…
  • Je peux t’en conseiller deux que j’ai découvert cette année, dont un français. Comme ça tu n’auras pas trop perdu ton temps avec moi (rires).
  • Ah bah, grave, ouais balance !
  • D’autant que ce sont des jeux surtout narratifs. Tu as Decarnation, et je pense que tu devrais aimer, et le deuxième c’est Burnhouse Lane
  • Ah j’aime beaucoup les jeux narratifs. J’avais adoré Heavy Rain et Walking Dead de Telltale. Je note, je vais regarder ça (sourire) !
  • Heavy Rain est excellent. Walking dead j’ai arrêté après la saison deux. Mais dans le genre narratif, si tu n’as pas fait, je te conseille Life is strange, et de rien !
  • Oui, je l’avais commencé, Life is strange, il me restait que le dernier épisode, et le temps me manquait à l’époque alors j’ai pas pu le finir. Je me le referai un jour.
  • Bien, Daryl, je pense t’avoir suffisamment monopolisé… Du coup pour conclure, aurais tu des œuvres à conseiller ? Films, livres, jeux vidéo ?

 

  • Et bien je vous conseille de me lire haha ! J’ai lu récemment « L’horreur de Kill Creek » qui est vraiment bon, mais ne vous attendez pas à un livre gore. Tout est une question d’ambiance et j’ai beaucoup aimé personnellement. J’ai vu un film dont on ne parle pas assez (tiré d’un livre d’ailleurs) qui se nomme « No exit » ( « Sans issue » en Français). Je vous le conseille fortement ! Et j’attends avec impatience Alan Wake 2 !

 

  • J’ai beaucoup aimé « L’horreur de kill creek », et j’avoue, j’attends Alan Wake 2 aussi ! En tout cas, merci beaucoup pour avoir pris le temps de me répondre, avec beaucoup de gentillesse.
  • Merci à toi ! C’était cool cet échange.

Pour conclure, Daryl Delight est un excellent auteur encore trop méconnu. J’espère que vous aurez envie de vous plongez dans son univers. De le découvrir, et de le partager! Quoi qu’il en soit : Joyeux Halloween et bonne lecture.

 

Vous pouvez suivre Daryl Delight sur les réseaux sociaux, où il est assez actifs.

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Twitter : @Daryl_Delight

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Creepshow, de Georges Romero et Stephen King

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Réalisation : Georges Romero
Scénario : Stephen King
Date de sorties : 12 Novembre 1982
Genre : Horreur, Comédie, Film à sketch
Origine : États-unis
Distribution : Ed Harris, Adrienne Barbeau, Hal Holbrook, Leslie Nielsen, Ted Danson, E.G Marshall, Stephen King…

En 1982, deux maîtres de l’horreur décident de s’allier pour nous offrir un hommage aux comics E.C (Vault of horror, Haunt of fear et bien sûr Tales from the crypt) qui berçaient leurs enfances.

Ces deux maîtres sont Georges A. Romero (La nuit des morts vivants, Zombies, Incident de parcours…) et Stephen King, qui signera d’ailleurs là son premier scénario exclusivement pour le cinéma. Le film c’est Creepshow, une bande aussi horrifique que profondément drôle, qui ressuscitait  très sympathiquement le film à sketch.

Dans Creepshow, on suit donc le jeune Billy (Joe King, tout jeune et avant qu’il ne devienne Joe Hill, auteur à succès) qui se fait salement enguirlander par son père car il lit des BD d’épouvante. De colère, son père prend toute sa collection et va les jeter aux ordures. Une tempête se lève alors, et les BD s’éparpillent, on suit alors différentes histoires, cinq pour être exact.

La fête des pères

Dans ce segment, on suit une famille rongé de secret et par l’appât du gain, se réunir pour la fête des pères, en mémoire au patriarche de la famille, homme odieux, assassiné par sa propre fille. Mais cette année, le défunt a décidé de se réveiller pour se joindre à la fête.

Premier segment assez inégal et finalement le plus faible. On suit sans déplaisir les aventures de cette famille assez amorale, mais le segment met quand même pas mal de temps à se mettre en route et fait un tantinet bâclé. C’est dommage, même si la présence d’un Ed Harris tout jeune est toujours plaisante.

La mort solitaire de Jordan Verrill

Deuxième segment, et le niveau a monté d’un sacré cran. De toute façon, c’est simple, toutes les histoires qui suivent sont excellentes, dans leur genre. Dans cette histoire ont retrouve Stephen King lui-même, dans le rôle d’un fermier un peu simplet, qui voit une météore tomber dans son terrain. Louant sa bonne étoile, et s’imaginant déjà la vendre pour une sacrée somme, il la touche et se brûle le bout des doigts. Commence alors les ennuis pour lui, puisque son corps va petit à petit se couvrir d’herbe.

Hilarant et cynique, cet épisode vaut avant tout pour le jeu de Stephen King, tout seul et en roue libre, qui au niveau de la performance n’est pas loin d’un personnage de cartoon.

Un truc pour se marrer

Si dans le segment précédent, on avait un Stephen King en mode looney tunes, on a dans celui-ci un Leslie Nielsen ( la saga Y a-t-il un flic… ) dans le rôle glaçant d’un homme trompé, jaloux et possessif et surtout sacrément revanchard. Pour se venger de l’infidélité de sa femme et de l’amant de celle-ci, il concocte un plan atroce : enterrer les deux amants sur une plage privée, jusqu’au cou, et attendre que la marrée monte. Féru de vidéo, il filme leur agonie…

Segment absolument terrifiant, peut-être le meilleur, il tranche même radicalement avec les autres en ne proposant quasiment aucun moment humoristique. Froid, joué à la perfection, angoissant et totalement parfait pour un format court.

 

La caisse

Un homme de ménage découvre sous une cage d’escalier, dans l’université où il travaille , derrière une grille, une caisse. Malheureusement, la caisse contient une créature violente et vorace. Le professeur Northrup (Hal Holbrook) dont la femme est infidèle et insupportable décide de faire d’une pierre deux coups : faire dévorer sa femme par la créature et se débarrasser de la caisse dans la foulée.

Histoire plus légère et plus classique de monstre, ce segment n’en reste pas moins très sympa à voir, et étonnamment gore en comparaison des autres. Le segment vaut aussi pour l’interprétation jouissive d’Adrienne Barbeau ( Fog, New York 1997…). A noter que c’est le segment avec le premier à nous proposer le plus d’acteur. Les autres se contentant généralement d’un ou deux rôles principaux. En tout cas, un très bon segment.

Ça grouille de partout

Dernier segment, dans la lignée de ceux l’ayant précédé. Jouissif, drôle et effrayant. Un homme d’affaire immonde, et paranoïaque, Upson Pratt (E.G Marshall Paris brûle t-il ? Superman2…) , se retrouve coincé chez lui suite à une panne de courant. Malheureusement pour lui, son grand appartement aseptisé va se retrouver pris en proie à une invasion de cafard, véritable phobie pour Upson Pratt.

Une histoire simple est toujours efficace, surtout pour un format court. On termine le film sur ce segment absolument brillant dans les parallèles qu’il propose. Encore un très bon cru.

Le film s’achève sur un épilogue où des éboueurs dont l’un interprété par Tom Savini qui s’est d’ailleurs occupé des effets spéciaux et maquillage du film, récupère les comics éparpillés par le vent, pendant que Billy torture à mort son père via une poupée vaudou, clôturant le film comme il l’avait commencé avec beaucoup d’humour noir se mélangeant à l’horreur.

Dans le monde des films à sketch horrifique, Creepshow est clairement dans le très haut du panier, peut-être même le meilleur. Hormis la première histoire, un peu en deçà, bien que tout à fait correcte, les autres histoires touchent toujours dans la cible. Je vous le conseille vivement, surtout à l’approche d’Halloween, son mélange humour, et horreur étant parfaitement maîtrisé, ce qui vu la somme des forces en présence aurait été un comble.

A noter que le film engendra deux suites, l’une tout à fait correcte, l’autre déplorable, et une série aux épisodes inégaux.

Le film sera aussi adapté en BD, dessinée par Berni Wrightson, ce qui en fait la seule BD scénarisée par Stephen King.

One piece sur Netflix

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Réalisateur : Matt Owens, Steven Maeda
Origine : États Unis, Japon
Diffusion : Netflix
Durée : de 49 à 63 min
Genre : Aventure, action
Nombre d’épisodes : 8 (en cours)
Sortie : 31 août 2023 Distribution : Iñaki Godoy, Emily Rudd, Mackenryu, Taz Skylar, Jacob Gibson, Jeff Ward…

Le 31 Août 2023, sortait sur Netflix le premier épisode de la série One piece. Après les fiascos des adaptations Netflix de Death note, Cowboy bebop et Saint Seya en animation 3D, les craintes d’une nouvelle catastrophe industrielle était très fortes, et ce, dès l’annonce du projet. Même si certains teaser et propos tenus avant la sortie se voulaient rassurant, une œuvre aussi riche, dense et complexe que One piece, en ayant en plus le passif de Netflix en matière d’adaptations en tête, la peur d’un nouveau naufrage se faisait clairement ressentir. Et puis…

 

Arrêtons tout de suite le suspens : la série est bonne. Elle est même très bonne. Sur 8 épisodes, la série retrace les aventures de Luffy et de son équipage jusqu’au combat contre Arlong. Et malgré quelques points négatifs, sur lesquels je vais revenir, le tout s’en sort très bien.

Attention, toutefois, on est bien loin du chef d’œuvre quasi parfait non plus. Ce qu’on peut entendre ici et là. Mais on est face à une très bonne série et une très bonne adaptation.

Qui plus est la série, si elle s’adresse aux fans, bien sûr, ne perd jamais les nouveaux spectateurs, pas ou peu familiers avec l’univers crée par Eichiro Oda.

 

Pour les non initiés, je vais vous proposer ici, un résumé très rapide de ce que la série propose. Du coup , même si je vais essayer au maximum de ne pas spoiler, certains éléments de l’intrigue vont fatalement être révélés.  Je vais également parler des points positifs et négatifs de la série, là aussi, il y a très légers risques de spoil. Donc pour toutes personnes voulant découvrir la série d’un regard absolument neuf, je vous déconseille de lire ce qui suit.

Je ne peut cependant que vous conseiller la série, qui si elle est loin d’être exempte de défauts, passe extrêmement bien, est très sympathique et dans le haut du panier des séries Netflix. Vous risquerez de passer un très bon moment : c’est drôle, il y a de l’émotion, de l’action…

Encore une fois une bonne série.

Si vous voulez cependant un peu plus d’analyse, c’est ici que ça se passe !

Donc nous suivons dans le premier épisode, Luffy qui part en barque avec l’ambition de devenir pirate. Pour cela il doit découvrir le One piece, trésor légendaire de Gold Roger, ancien roi des pirates exécuté vingt ans auparavant. En chemin, il croisera la route de Koby, otage sur un bateau pirate, qui a pour ambition de rejoindre la marine et que Luffy libère. Ensemble ils rejoignent une île sous le « joug » d’un colonel de la marine, Morgan, qui possèderait une carte permettant d’atteindre Grand Line, la mer de tous les dangers. Ils rencontrerons en chemin Zorro, un chasseur de prime ayant pour ambition de devenir le plus grand sabreur du monde et Nami, une navigatrice, voleuse à ses heures perdues… Après un combat avec la marine, Luffy, Zorro et Nami continuent leur route, laissant Koby derrière eux, pour qu’il puisse intégrer la marine.

Dans le deuxième épisode on suit en parallèle Luffy et son équipage en conflit avec le pirate Baggy le clown et Koby qui commence son entraînement de Marin.


Je n’en dirais pas beaucoup plus sur l’intrigue, pour laisser la surprise de la découverte à ceux qui voudront découvrir la série.

Cependant, on peut voir dès ces premiers épisode quasiment tout se qui sera symptomatique de la série en négatif comme positif.

On va commencer par tout ce que la série offre de négatif, pour terminer sur une note positive.

En premier lieu, la trop grande fidélité… Et oui, ça peut sembler étrange, mais une adaptation porte bien son nom. Et une adaptation trop fidèle à son lot d’inconvénient. Bon, je suis sévère parce que contrairement à d’autre œuvres, One piece s’en sort honorablement, mais il y  des défauts assez récurrents. Par exemple, je pense à certaines scènes iconiques, prise quasi telle qu’elle du manga, mais qui fonctionne moins bien à l’écran. Pour ceux qui connaisse : Nami, Luffy, chapeau de paille. Là, même si la scène est culte, la série aurait gagner à s’affranchir un peu plus de son modèle. Ceux qui l’ont vu comprendront. Pareil, les costumes. Trop fidèle et du coup, même s’ils sont de qualités, on ne peut s’empêcher de penser à du cosplay. Certes très bons, mais il y a un côté « factice » persistant.

Mais là, au niveau points négatifs, j’en suis au niveau du chipotage. La série possède un vrai défaut qui là, pour le coup est réellement gênant : un gros soucis de rythme. Pour commencer l’épisode 3 et 4, même s’ils sont bien, constituent un réel ventre mou dans la série. Ce qui est paradoxal parce que l’intrigue présente semble totalement rushé. Et surtout, comme je l’ai dit plus haut on suit en parallèle des aventures de Luffy, les aventures de Koby… Et comment dire ça poliment ? On s’en fout totalement. Alors oui, ça sert l’intrigue, mais ça casse un rythme excellent et c’est trop récurrent pour être passer sous silence. Un bon quart/tiers de la série se concentre sur Koby, et on en a rien à foutre.

C’est vraiment dommage…

Bon, passons maintenant aux points positifs, et commençons par le plus évident : les acteurs sont incroyablement cool. Ils sont TOUS dans leur rôle, y en a pas un à jeter, même ceux qui pouvaient laisser circonspect dans les premières images diffusées. De plus, la série dégage une aura de bonne humeur ultra communicative, et cela est dû en grande partie au casting : il s’éclate et on le ressens.

Je parlais dans les points négatifs du soucis d’une adaptation trop fidèle, eh bien disons le tout de suite, les libertés prises par la série, et il y en a, sont toujours bien amenés et toujours à bon escient.

Les combats sont aussi très bien choregraphiés et les effets spéciaux, si on pouvait craindre le pire, se révèlent être globalement crédible.

L’équilibre est aussi très bien maîtrisé. L’humour, l’action, l’émotion, malgré quelques maladresses, se complètent bien.

Bref, on a là une bonne adaptation et  une bonne série. Que demander de plus ? Eh bien… Ce que je vais dire, est certes spéculatif, mais je m’inquiète pour l’avenir de la série… On a appris récemment qu’elle était bel et bien renouvelée pour une seconde saison. C’est une bonne chose, mais… Le soucis étant que la mythologie et l’histoire de One piece est incroyablement dense et longue… A l’heure où j’écris ces lignes, il y a actuellement 1093 chapitres… et c’est loin d’être terminé… Je vois malheureusement mal la série continuer aussi loin…

L’avenir nous le dira. Soyons comme Luffy : optimiste quoi qu’il arrive !